Qu'est ce qui subsiste ?

Lotus Bleu

Beaucoup de gens qui s'intéressent au Bouddhisme confondent Réincarnation (au sens hindouiste) avec Renaissance (au sens bouddhiste).
On nous apprend que l'on ne quitte pas son corps mort comme de vieux vêtements pour aller, après certains moments, regagner celui d'un petit enfant qui v naitre, avec la même âme (qui ne ferait que transmigrer d'existence en existence) mais que, et c'est un peu radical et perturbant, ce n'est pas "Nous" qui "transmigrons" car Nous n'existons pas, en fait !
J'ai beau lire et relire sur le sujet, je dois être (autocensure shuuuut_8 ) mais j'ai beaucoup de mal. Mon côté ancien chrétien peut être ?
Qui pourra m'éclairer ? love3
Là je nage... delphinus
Avatar de l’utilisateur
Circé
Messages : 612
Inscription : 21 novembre 2016, 18:54

" un flux de conscience qui migre d'existence en existence , héritier du karma" je ne sais plus quel ( grand) gourou a dit ça mais ça me plaît bien.(sans doute un australien)
Va voir sur le site du Dalaï Lama, il y a une rubrique " réincarnation"
Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

Lotus Bleu : Là je nage... delphinus
Comme on dit : Libre est celui qui nage et qui ne cherche pas la terre ferme. :razz:
Avatar de l’utilisateur
yves
Messages : 692
Inscription : 26 février 2016, 13:01

y'a une image qui m'avait bien permis de saisir de quoi il est question:

quand la crème se transforme en beurre, la crème n'est plus, personne n'ira se dire "ce beurre à l'esprit de la crème" :mrgreen:

en renaissance c'est pareil, au moment de la mort ton esprit se "charge" de ses attachements les plus forts, il passe à travers les divers bardos et il n'est plus de la crème il est autre chose: du beurre!

donc même si la crème était indispensable pour obtenir le beurre, ce sont 2 choses totalement différentes: il n'y a rien qui a survécu il y a juste évolution selon les principes de causes à effets color_3
oui à ce qui est
tout change
tout est maintenant
être tout
amour
Lotus Bleu

@ Yves
Excellente démonstration avec le beurre, très parlant jap_8
Compagnon

Dans un enseignement prodiguée à Melbourne (Australie) en 2004 au monastère de Bodhinyana par Ajahn Liem, celui ci répond justement à la question "Que reste t'il ?"

"Quand nous pratiquons l'attention au corps, nous nous concentrons sur le fait que le corps vieillit et meurt ; nous nous concentrons sur le fait que le corps ne peut pas durer éternellement et qu'il ne peut pas être ce que nous appelons "moi".
Chaque jour la mort vous arrive mais sous une forme cachée, pas sous la forme évidente de la mort du corps. On le voit dans le fait que les choses changent. Nous mourrons à l'état d'enfant en devenant adultes - cela aussi c'est une mort. De même, entrer dans une période de notre vie ou le corps se détériore et ne peut plus être maîtrisé aussi facilement qu'avant est une mort. Les différentes parties qui constitues l'être vivant, les 5 khandhâ, font ce qu'elles sont censées faire et puis s'effondrent : la terre retourne à la terre, l'eau retourne à l'eau et le feu retourne au feu. Reste t'il quoi que ce soit que nous pourrions appeler "moi" ?"


Qui est Ajhan Liem ?

Ajahn Liem Thitadhammo, moine bouddhiste dans la Tradition de la Forêt thaïlandaise, est né dans la province de Sri Saket, au nord-est de la Thaïlande, le 5 novembre 1941. Après avoir été ordonné moine, à l’âge de vingt ans, Ajahn Liem pratiqua dans plusieurs monastères de village, toujours dans la région du nord-est, avant de se rallier à la Tradition de la Forêt en 1969. Il entreprit sa formation sous la direction d’Ajahn Chah – ce maître de méditation qui devint, plus tard, l’un des plus célèbres du pays et dont la réputation et l’influence se sont répandus dans le monde entier jusqu’à ce jour. Ajahn Liem fut bientôt l’un des disciples les plus proches de son maître.

Quand Ajahn Chah tomba gravement malade, en 1982, c’est à lui qu’il confia la direction du monastère. Plus tard, quand la maladie s’aggrava et qu’Ajahn Chah ne fut plus en mesure de parler, la communauté monastique de Wat Pah Pong nomma Ajahn Liem abbé du monastère. Il remplit cette fonction depuis lors, en maintenant intact l’héritage du Dhamma enseigné par Ajahn Chah et en formant, comme lui, moines, nonnes et disciples laïcs.

Peu après son 60ème anniversaire, environ dix ans après la mort d’Ajahn Chah, le roi de Thaïlande lui conféra le titre honorifique de Tan Chao Khun Visuddhi-Samvara Thera. Pour le Sangha de Wat Pah Nanachat, le monastère international créé à l’initiative d’Ajahn Chah, tout près de Wat Pah Pong, Ajahn Liem n’est pas seulement un guide et un maître aimé et respecté dans la vie monastique ; ces dix dernières années, c’est également lui qui a été le « précepteur » pour toutes les cérémonies d’ordination des nouveaux moines.


Commentaire personnel :

"Moi" n'étant pas éternel, que reste t-il ? Karma (à la foi action et produit de l'action) ? Un flux impersonnel produit par les actions des vies passées, bonnes mauvaises ou neutre, flux qui se remanifeste dans un "corps" rassemblé avec une "personnalité" temporaire. J'ai utilisé une fois ici l'image du mannequin de présentation dans une vitrine de magasin (c'est un vieux film qui m'y a fait pensé, la version des années 60 de la Machine a Explorer le Temps de H.G. Wells ou le voyageur assis dans sa machine bondissant dans le futur voit dans une vitrine de magasin un mannequin immobile changer de vêtement au file des modes d'années en années, le mannequin n'a aucun contrôle sur ce qu'il porte, il subit). Il peut être parfois sans traits précis, des formes générales, c'est une structure de support qui dure (tant que l'on a pas atteint Nirvana) et qui selon les fruit du karma est tour à tour habillé puis déshabillé de vêtements plus ou moins agréables et confortable en fonction des "vies". Le mannequin n'a aucun contrôle sur lui même, il est incapable de choisir ce qu'il portera comme vêtement l'instant suivant ni dans quelle vitrine il sera. Sauf si il arrive à se déstructurer, à s'anéantir, alors le mannequin n'existant plus, plus de support, il n'y a plus rien pour accrocher les vêtement, liberté. Si le mannequin prend conscience qu'il n'est qu'un support "vide" alors il ne cherche plus a rester solide, il lâche prise et se dissous, il accepte la dissolution, il n'a plus d’appétence pour le fait de porter des vêtements, le mannequin c'est peut être la croyance en l'ego ? Il a peut être alors aussi le choix de se restructurer mais par choix, comme dans l'idéal du bodhisattva.
Lotus Bleu

@ compagnon
Très parlant. Bien l'exemple du mannequin !
C'est peut être la "personnalité temporaire" qui peut chiffonner...
Compagnon

Ça chiffonne forcément, nous sommes très "attachés" à nous-mêmes :) Nous avons besoin de croire qu'il y a quelque chose qui va subsister de notre personnalité après la mort, l'autre perspective peut être inquiétante car elle peut passer pour une "néantisation" ce qui n'est pas le cas non plus.
Lotus Bleu

Ni "subsistance" ni "néantisation"... quoi donc alors ? (si quelqu'un a la réponse bien sûr)... Booky buddy
Et puis, si il n'y a pas de "Dieu" (ce que je peux très bien entendre) qu'EST ce qui (à défaut de QUI est ce qui) "juge" ? Comprenez "juge" dans le sens "met dans la balance" les bonnes et les mauvaises actions (fruits) de notre karma (passé, présent et... futur !) peurporte
Avatar de l’utilisateur
Circé
Messages : 612
Inscription : 21 novembre 2016, 18:54

Dans la notion de karma, il n'y a pas de jugement. Simplement, toute action, parole, pensée, entraîne des conséquences.On utilise l'image d'une pierre jetée dans l'eau, qui fait des ronds, de plus en plus larges.L'action, c'est la pierre et les cercles ce sont les conséquences.
Répondre