Un mot sur la réalité

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jules
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Compagnon : La réalité est forcément "de quelque chose", la réalité est vacuité, c'est un concept vide d’existence indépendante. On ne peut pas dire "la réalité" sans préciser de quoi l'on parle au juste, c'est forcément appliqué "à quelque chose", donc c'est une notion dépendante.


La réalité « de quelque chose » concerne l’aspect phénoménal du monde. Or peut être s’agirait-il de mettre un « r » majuscule au terme réalité pour bien prendre la mesure de ce qui n’a pas de mesure, qui est tantôt appelé Tao, Dharma, Dieu etc et qui constitue ici le sujet dont il est question. Il s'agirait en somme de cheminer dans le but de résoudre le conflit entre cet aspect phénoménal (conventionnel) et cet aspect absolu de la réalité. Car s'il est question je pense d'éveiller d'un côté l'intuition métaphysique, et ce y compris dans le bouddhisme au travers de l'enseignement des deux vues (conventionnelle et ultime), le cheminant sera invité il me semble dans un deuxième temps à intégrer le fait que cette intuition se résout dans la compréhension que son expression est purement et simplement réalisée dans la pratique spontanée du Réel, signifiant au final que toute chose est dans le Réel et que le Réel est en toute chose.
Compagnon

Réalité conventionnelle et Réalité ultime ne sont-elle pas aussi des notions vides d'existences indépendantes ? L'une ne pouvant se concevoir que par rapport à l'autre ? L'Ultime par rapport au non-ultime, la Réalité en rapport avec la réalité ?
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jules
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Compagnon : Réalité conventionnelle et Réalité ultime ne sont-elle pas aussi des notions vides d'existences indépendantes ?
Si, en définitive si.
Mais il s’agit en fait à mon sens de ne pas omettre qu’il nous faut nécessairement prendre appuie sur la réalité conventionnelle, pour pouvoir nous exprimer sur ce point.
Compagnon

Eh oui, l'un ne va pas sans l'autre. Faut partir du bas pour aller en haut :)

Nous naissons, vivons et mourrons dans le "conventionnel" on n'a guère le choix, on ne peut que partir de là :)
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davi
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ted a écrit :Donc, la réalité ne serait qu'une vue de l'esprit, non entachée par l'ignorance.
Mais j'ai de gros doutes sur "ce qui est au final". Il n'y a rien de concret, de matériel, de substantiel qui aurait un en-soi.

Donc que voit l'esprit au final, sinon lui même ?
Tous les phénomènes sont une projection de l'esprit.
Quant à l'esprit, il n'y a pas d'esprit, il est vide d'essence.

LES VOEUX DU MAHAMUDRA

RANGJOUNG RIGPE DORDGE
La manifestation est l’esprit.
La vacuité est l’esprit.
La réalisation est l’esprit.
L’aveuglement est l’esprit.
La production et la cessation des choses sont aussi de la
Nature de l’esprit.
Puissé-je comprendre que tout cela et chaque chose sont de
La substance de l’esprit.

LES VOEUX DU MAHAMUDRA

RANGJOUNG RIGPE DORDGE
Compagnon a écrit :Le Bouddha je crois ne s'intéresse qu'a un aspect spécifique de cette réalité : elle est dukkha. Et à un seul objectif : qu'elle ne soit plus dukkha pour les être sensibles. Tous les autres aspects de cette réalité sont accessoires pour lui, la priorité va au bonheur, à la cessation de dukkha. Il laisse aux religieux et métaphysiciens les spéculations sur les autres aspects de la réalité.
Il a gît tel un médecin face à une urgence : il part au plus pressé. Si le cœur est touché et le pronostic vital engagé, l'ongle incarné est franchement secondaire.
Je ne pense pas que l'on puisse dire que les autres aspects de la réalité soient accessoires pour le Bouddha. Le Bouddha a tourné trois fois la roue du Dharma. Si dans le premier tour il axe son enseignement sur la souffrance de la condition humaine, dans le deuxième tour il parle de la vacuité de tous les phénomènes, et dans le troisième de la Nature du Tathagatagarbha. Si ce n'est pas du domaine de la métaphysique...
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Compagnon

Mettons secondaire plutôt qu'accessoire si tu préfères, l'élément premier étant la question de la souffrance et de sa cessation, puisque les 4 Nobles Vérités égrènent la souffrance à chaque ligne, c'est ce qui est premier, et les 4 Nobles Vérités sont le premier enseignement du Bouddha il me semble, premier chronologiquement, premier dans l'importance, les 1er tour de roue. Tous les autres éléments, les 2 autres tours de roue, n'étant expliqués, explicités, décrits, qu'en relation avec ce but premier.
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davi
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Secondaire non; complémentaire serait plus juste.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Compagnon

Si tu veux, question de mot.
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jules
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Apparaissant complémentairement dans un second temps. :lol:
ted

Désolé de vous contrarier :), mais du point de vue des pratiquants du dernier tour de roue, ce sont les derniers enseignements qui sont considérés comme principaux. Les enseignements du premier et du second tour de roue étant considérés comme provisoires.
:mrgreen: ::mr yellow::

anjalimetta
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