Compagnon : La réalité est forcément "de quelque chose", la réalité est vacuité, c'est un concept vide d’existence indépendante. On ne peut pas dire "la réalité" sans préciser de quoi l'on parle au juste, c'est forcément appliqué "à quelque chose", donc c'est une notion dépendante.
La réalité « de quelque chose » concerne l’aspect phénoménal du monde. Or peut être s’agirait-il de mettre un « r » majuscule au terme réalité pour bien prendre la mesure de ce qui n’a pas de mesure, qui est tantôt appelé Tao, Dharma, Dieu etc et qui constitue ici le sujet dont il est question. Il s'agirait en somme de cheminer dans le but de résoudre le conflit entre cet aspect phénoménal (conventionnel) et cet aspect absolu de la réalité. Car s'il est question je pense d'éveiller d'un côté l'intuition métaphysique, et ce y compris dans le bouddhisme au travers de l'enseignement des deux vues (conventionnelle et ultime), le cheminant sera invité il me semble dans un deuxième temps à intégrer le fait que cette intuition se résout dans la compréhension que son expression est purement et simplement réalisée dans la pratique spontanée du Réel, signifiant au final que toute chose est dans le Réel et que le Réel est en toute chose.