Bouddhisme et homosexualité - buddhachannel

Compagnon



Il est important de noter que le moine qui s'exprime est directement concerné. Au moins il parle de quelque chose qu'il connait personnellement, dont il fait l'expérience.

Suis tombé sur ce petit échange ce matin par hasard.

anjalimetta

Un autre point de vue complémentaire pour les anglophones :



Je n'ai pas entendu de traduction française mais on peut faire apparaître le texte en anglais au fur et à mesure.
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axiste
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FleurDeLotus

On pense en fonction de sa culture

et nous avons beaucoup de mal à sortir de l'histoire...

Merci Compagnon pour ce post love3
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Compagnon

Pas de problème :) Nous sommes assez sensibilisés ma compagne et moi sur la question de la sexualité. Ma compagne est gay friendly et cela me convient. Et elle apprécie cela chez moi.

Toute discrimination est source de souffrance. Celles basées sur le sexe comme n'importe quelle autre. Les philosophies et religions orientales sont moins "à cheval" sur les différences sexuelles. Vous avez des divinités tantôt sous forme masculine tantôt sous forme féminine ou des divinité pourvues de parèdres, y compris dans le bouddhisme tantrique et tibétain il me semble, à mon grand étonnement j'ai découvert cela il y a peu.

Dans la pratique bouddhique un cas célèbres est le bodhisattva Avalokiteshvara.

Et comme je l'ai mentionné dans le Sutra de Vimalakirti la discrimination basée sur le sexe est "démontée" grâce à un "miracle" ou un proche (masculin) du Bouddha est transformé en femme temporairement, évidemment ce Sutra porte avant tout sur la vacuité et la non-dualité.
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jules
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Je pense que dans ton message tu confonds un peu ségrégation sur le genre et ségrégation sur la sexualité. :)

Bien-sûr, cela part toujours de l'incapacité à accepter les différences.
Compagnon

Peut être, y a les deux de toutes façon. Le principe reste le même.
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jules
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Oui, il y'a deux principes à l'intérieur de ce sujet. Il y'a la tolérance et il y-a la Vue qui disons est pure dans le sens qu'elle ne discrimine pas. Celle-ci va encore plus loin que la tolérance à mon avis et c'est elle que le bouddhisme nous invite à découvrir je pense. Mais la tolérance, c'est déjà une très bonne chose et c'est probablement un premier pas que l'on peut faire en direction de la Vue.
Compagnon

Possible Jules, possible.
ted

Dans son dernier ouvrage sur le bouddhisme, Serge Zaludkowski dénonce la mode consumériste qui s'approprie le bouddhisme pour en faire un moyen de détente et de jouissance paisible du samsara.

http://forum-nangpa.com/viewtopic.php?f=87&t=9579
Serge-Zaludkowski a écrit :Aujourd’hui on consomme du dharma-quick plus qu’autre chose. Le bouddhisme est devenu un moyen de déstresser nos vies par la méditation, ou tout du moins par ce qu’on nous en raconte. Dans de nombreux cas on ne sait même plus que le dharma de Bouddha Shakyamouni est avant tout la doctrine de la cessation de la souffrance causée par l’ignorance.
Je suis attristé de voir que l'adhésion de certains homosexuels envers le bouddhisme semble se faire un peu pour les mêmes raisons un peu légères. A savoir qu'il n'y aurait pas de condamnation globale de l'homosexualité par une sorte de clergé bouddhique mondial. Et que le troisième précepte peut être interprété à la guise du pratiquant ("ne pas avoir de pratiques sexuelles inconvenantes"), ce qui donne suivant les pays et les cultures, une tolérance plus ou moins large, parfois existante, parfois inexistante, envers l'homosexualité chez les laics. Les moines faisant voeu d'abstinence, le problème ne se pose pas.

Mais enfin ! Le Bouddha a quand même signalé que le désir sensuel était l'une des grandes causes de rechute dans le samsara et l'un des principaux attachement à celui ci et d'obstacle à l'éveil ! Que ce désir se manifeste sexuellement chez un homosexuel, hétérosexuel, bisexuel, monosexuel ou autre !

Remarque : noter que la sexualité n'est que l'un des aspects du désir sensuel.

Par ailleurs, la pratique bouddhiste vise à se désidentifier des manifestations du soi, et non à se coller, voire à revendiquer, des étiquettes (je suis hétéro, je suis gay etc...) comme on le voit souvent chez des personnes militantes comme ce Monsieur Georges Tin ou en face, chez les adhérents de la manif pour tous.

A mon avis, le bouddhisme n'est pas spécialement plus ouvert envers certaines particularités ou orientations sexuelles puisque, la première chose qu'il demande, c'est de mettre rapidement toutes ces étiquettes à la poubelle.

Tout au plus, les bouddhistes devraient rester indifférents à l'orientation sexuelle de leur vis-à-vis. De même qu'ils restent relativement indifférents aux opinions politiques (Macron ou Le Pen) de la personne en face. Ils peuvent avoir un avis personnel bien sur, mais ça ne concerne pas le Dharma qui lui, conseille de se débarrasser au plus vite des étiquettes.

Donc encore du Dharma-Quick :
"Grace au bouddhisme, je vis harmonieusement mon homosexualité, ma bisexualité ou mon hétérosexualité"
En une occasion, le vénérable Sāriputta séjournait parmi les Vajjiis, à Ukkacelā, sur les berges du Gange. En cette occasion-là, Sāmaṇḍaka le renonçant vint voir le vénérable Sāriputta et, à son arrivée, échangea avec lui des salutations courtoises. Après cet échanges de salutations amicales et de courtoisies, il s'assit d'un côté. Alors qu'il était assis là, il dit au vénérable Sāriputta:
  • — 'Désir, désir', dit-on, ami Sāriputta. Qu'est-ce donc, ami, que le désir?
    — Il y a, ami, trois désirs: le désir sensuel, le désir de devenir, et le désir de non-devenir. Voici, ami, quels sont les trois désirs.
    — Maintenant, ami, y a-t-il un sentier, y a-t-il une voie pour l'abandon de ces désirs?
    — Oui, ami, il y a un sentier, il y a une voie pour l'abandon de ces désirs.
    — Et quel est le sentier, ami, quelle est la voie pour l'abandon de ces désirs?
    — Il y a, ami, cet octuple noble sentier pour l'abandon de ces désirs, c'est à dire: vue correcte, aspiration correcte, parole correcte, action correcte, moyens d'existence corrects, effort correct, attention correcte et concentration correcte. Voici, ami, quel est le sentier, quelle est la voie pour l'abandon de ces désirs.
    — Le sentier est excellent, ami, la voie pour l'abandon de ces désirs est excellente. Et c'est suffisant, ami Sāriputta, pour la diligence.
Compagnon

Mais enfin ! Le Bouddha a quand même signalé que le désir sensuel était l'une des grandes causes de rechute dans le samsara et l'un des principaux attachement à celui ci et d'obstacle à l'éveil ! Que ce désir se manifeste sexuellement chez un homosexuel, hétérosexuel, bisexuel, monosexuel ou autre !

N'indique t-il pas cela surtout aux moines qui ont des exigences plus élevées ?

En ce moment je lis un passage du livre de Walpolla Rahula sur le Dharma selon les textes les plus anciens et il y a plusieurs pages qui revalorisent la vie laïque, hors la sexualité dans le couple laïc fait partie de cette vie. Il faudrait que je prenne le temps de citer ici quelque lignes de cet ouvrage que je trouve éclairantes. Visiblement, d'après Walpolla Rahula qui était une sommité en matière de de véhicule des Anciens, le Bouddha a plus d'une fois venté aussi les mérites de laïcs suivant le Dharma à leur niveau. Et plus nombre de laïcs auraient tiré les plus grand bénéfices possibles de la Voie du Bouddha.

Si certains homosexuels adhèrent même à une pratique de surface, qui opèrent déjà des changement bénéfiques dans leur comportement, n'est ce pas mieux que rien du tout ? Si cela les aide à bénéficier d'une renaissance plus favorable plus tard, n'est ce pas mieux qu'une ignorance totale du Dharma ?

Si cette tristesse à leur égard ne permet pas de construire quoi que ce soit de positif, d'être transformer en quelque chose de positif pour eux et pour nous, à quoi cela sert-il de la ressentir si ce n'est à nous encombrer d'une émotion pesante et improductive ?

Soit on essai de fait quelque chose de cette émotion, soit on la laisse passer. C'est mon opinion évidemment.

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Il y aussi d'autres éléments a faire valoir, notamment la compréhension. Si l'on est pas soi-même concerné par l'homosexualité par exemple, l'on ne peut pas comprendre le soulagement que peuvent ressentir des homosexuel à rencontrer une spiritualité qui, contrairement aux religions du Livre présentes en Europe, ne les culpabilise pas, ne les condamne pas spécifiquement, voir ne les promet pas à l'Enfer tout court. Donc si justement le Dharma peut représenter, même superficiellement, un Refuge spirituel pour eux, leur apporte un certain apaisement quand à leur rapport à la société, c'est mieux que rien. Sans compter qu'une pratique même superficielle peut leur apporter un bien être surprenant , rafraîchissant qui pourrait les inciter à s'investir un peu plus, à pousser plus loin, qui sait.
Dernière modification par Compagnon le 04 mai 2017, 17:58, modifié 1 fois.
ted

Compagnon a écrit :
04 mai 2017, 17:29
En ce moment je lis un passage du livre de Walpolla Rahula sur le Dharma selon les textes les plus anciens et il y a plusieurs pages qui revalorisent la vie laïque, hors la sexualité dans le couple laïc fait partie de cette vie. Il faudrait que je prenne le temps de citer ici quelque lignes de cet ouvrage que je trouve éclairantes. Visiblement, d'après Walpolla Rahula qui était une sommité en matière de de véhicule des Anciens, le Bouddha a plus d'une fois venté aussi les mérites de laïcs suivant le Dharma à leur niveau. Et plus nombre de laïcs auraient tiré les plus grand bénéfices possibles de la Voie du Bouddha.
Il y a un malentendu.
L'éveil est possible pour un laïc sans qu'il prenne l'habit de moine. Mais de tels laïcs vont tendre naturellement vers une vie quasi-monastique.

Ils vont se détacher des divertissements trop frivoles. Ils ne vont faire qu'un ou deux repas par jour. Ils vont méditer beaucoup et faire des retraites chez eux. Et s'ils ont encore une pratique sexuelle, ils vont tôt ou tard prendre conscience de l'obstacle potentiel qu'elle représente.

Cette pratique sexuelle va donc évoluer vers une forme de tantrisme "naturel" où l'émission de sperme ne se fera plus, ou encore, vers autre chose. Mais une chose est sûre, elle finit par s'éteindre tôt ou tard. Que restera t'il alors de ceux qui ont collé fièrement le suffixe "gay" à de nombreuses activités ? :D

Bon, enfin, c'est juste mon avis. :D
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