L'abhidharma : questions / réponses

ted

https://archive.org/stream/labhidharmak ... 5/mode/1up

Tout d'abord, qu'est-ce qu'on a comme versions ?
En attendant, on peut utiliser celle de Nicolas Poussin.
ted

LES QUATRE CLASSES DE CONSCIENCE.
Akusala, Kusala, Vipāka, Kiriya

Dans la section précédente, la conscience a été schématiquement classée en quatre divisions en fonction des plans dans lesquels l’expérience en était faite. En ce qui concerne sa nature, elle se divise en quatre classes.

Certains types de conscience sont immoraux (Akusala) parce qu’ils découlent de l’attachement (lobha), de l’aversion ou de la malveillance (patigha) et de l’ignorance (moha).

Par opposition, il y a des types moraux de conscience (Kusala) parce qu’ils sont ancrés dans le non-attachement ou la générosité (alobha), la bienveillance (adosa) et la sagesse (amoha).

Les premiers sont malsains dans la mesure où ils produisent des effets indésirables (anittha vipāka). Les Cittas Kusala et Akusala constituent ce qui, en pali, est dénommé Kamma. Ces types de conscience qui apparaissent comme le résultat inévitable de ces Cittas Kusala et Akusala sont appelés Vipāka (résultants) Cittas.

Il faut bien comprendre que Kamma et Vipāka sont tous deux purement mentaux. Le quatrième type de conscience est appelé Kiriya ce qui, à défaut d’un meilleur terme, est rendu par « karmiquement inefficace », « inopérant » ou « fonctionnel ».
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axiste
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Si je résume, voilà ce que j'ai compris jusqu'ici:

A chaque fois qu'on pense, on a des instants de pensées qui apparaissent, spontanément de notre courant de conscience ou impulsés par une autre personne.
C'est bien d'en être conscient. Sinon on est le jouet de mécanismes qui nous animent.
Chaque instant de pensée est soit moral (ancré dans la bienveillance, le non attachement, la générosité ou la sagesse) ou immoral( attachement, aversion, malveillance et ignorance)
Comme ces instants de pensée ou états mentaux (cittas akusalas ou kusalas) ont des effets ils forment le kamma, ils sont kamma. Leurs effets sont les consciences résultantes qui peuvent être kusalas ou akusalas.
Quand on a éradiqué les consciences immorales on connait des consciences kiriyas qui sont purement fonctionnelles.
Par exemple si on a éradiqué la haine ou la malveillance on ne ressent plus de tristesse et on est dans l'équanimité.
Bref il se passe des milliards de choses dont on n'a généralement pas conscience, lorsque parle et que l'on ment, que l'on insulte, que l'on parle de façon futile ou vaine...idem lorsque que l'on parle avec bienveillance.
Certains états mentaux ont des conséquences karmiques et d'autres pas, ce qui...si je me rappelle bien les mots de Viriya sur le forum Metta, est assez facile à repérer (moins facile à appliquer, cela demande de l'entrainement), car les consciences ayant des effets karmiques ne sont pas si nombreuses.
Ce qui permet de travailler dans le bon sens. Pour peu qu'on soit vigilant.
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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yves
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je suis d'accord avec ton explication, simplement le concept moral/immoral me paraît "occidental" et lié à la notion de bien/mal qui dans le bouddhisme me semble plutôt être aidant/empêchant
oui à ce qui est
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axiste
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Ah oui effectivement Yves, d'autant plus que ce qui est moral pour une société donnée ne l'est pas forcément pour une autre...c'est un concept un peu vague et qui aussi nous rappelle les cours de moral d'antan...peut être oui aidant/empêchant, ou correct / incorrect,...?
Ce n'est pas facile de traduire je suppose que mille nuances nous échappent
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
ted

axiste a écrit :
17 juillet 2017, 21:05
Quand on a éradiqué les consciences immorales on connait des consciences kiriyas qui sont purement fonctionnelles.
Par exemple si on a éradiqué la haine ou la malveillance on ne ressent plus de tristesse et on est dans l'équanimité.
Ah merci Axiste ! loveeeee
Je me posais justement la question : c'est quoi kiriya.

Ca répond aussi à une autre de mes questions intimes :
Comment peut-on être éveillé et continuer à vivre au quotidien sans produire de karma ? Tout en faisant la vaisselle, etc...


La réponse c'est : kiriya.

Juste remplacer "moral" par "profitable" peut-être, comme dit Yves, pour ne pas introduire des notions comme la culpabilité. Et ça roule... ba11
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chercheur
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kiriya c'est dans cette catégorie où sont classés les actes des arahants je crois. Une des traductions est non-intentionnel. Ecraser une fourmi sans l'avoir vu rentre aussi dans cette catégorie.
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chercheur
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Et qu'est-ce que le kamma qui n'est ni sombre ni lumineux ayant un résultat ni sombre ni lumineux, entraînant la fin du kamma? Les vues correctes, la résolution correcte, la parole correcte, l'action correcte, les moyens de vie corrects, l'effort correct, l'attention correcte, la concentration correcte. Voici, bhikkhous, ce qu'on appelle le kamma qui n'est ni sombre ni lumineux ayant un résultat ni sombre ni lumineux, entraînant la fin du kamma.
Ariyamagga Sutta AN 4.237
ted

La réponse d'Axiste est vraiment intéressante.

En fait, karma veut dire action.
Mais par abus de langage, on appelle aussi karma, le "résultat" de l'action. Or l'abidharma est clair à ce sujet : le résultat d'une action est un état de conscience particulier.

Ce que nous appelons donc "notre karma" en langage commun, est avant tout une série d'états de conscience très particuliers, dans lesquels nous baignons. Et qui vont attirer vers eux, un peu comme un magnétisme, des situations de nature équivalente.
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