Bonjour,
C'est quoi le bouddhisme light ? C'est un terme que je ne connais pas ?
Brad Warner: Pourquoi je fais Zazen
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Sabba danam dhammadanam jinati - Le don du Dhamma surpasse tout autre don Dhammapada
Ben, la vue erronée, c'est justement de supposer que dans le samsara (puisqu'il est question du samsara dans ce qu'affirme Davi, et que je soutiens) tout n'est pas souffrance. Nibbana n'est pas samsara ; c'est précisément la fin de samsara. Bien sûr, il existe des moments de paix, de joie... et aussi sans doute la possibilité de réaliser que "chaque jour est un bon jour", mais le principe, c'est que samsara est souffrance dès lors que samsara est lié à la dualité sujet/objet. Il n'y a là aucun masochisme. C'est précisément une vue de Mara — autrement dit une vue illusoire ou erronée — que de procrastiner sa libération au prétexte que tout n'est pas si moche que ça. C'est avoir l'oeil posé uniquement sur sa propre existence qui, au plan karmique, pourrait bénéficier "localement" de quelques faveurs.Florent a écrit :C'est une vue erronée que tu développe là (enfin c'est l'impression que ça donne), tout n'est pas souffrance, ne serait-ce que parce qu'il existe la possibilité du Nibbana. Ne pas oublier que la 1ère vérité est dite noble et non comme désignant un absolu.Davi a écrit :Je fais parti de ceux qui pensent que, à cause de cette renaissance samsarique, tout est souffrance. Notre naissance est souffrance, nos expériences sont souffrance, notre mort est souffrance, c'est-à-dire que notre existence même en tant qu'être humain est dans la nature de la souffrance. A l'origine de notre existence est une ignorance dont la nature même est souffrance.
Et puis avec une telle vision des choses du risque de passer à côté des bonnes choses de l'existence, car oui il y en a. J'ai parfois l'impression que certains bouddhistes bascule dans un sorte de masochisme et de visions mortifère de l'existence, qui pour moi n'a rien à voir avec le Dhamma.
Quand à l'action des Bodhisattva, elle se situe en samsara et la vie des Bodhisattva n'est pas une vie "heureuse".
Désolé mais on ne peut pas laisser dire ce que tu avances, Florent, et qui est une vue fausse (du point de vue du Bouddhisme).
Dans le Zen on a le "Gedo zen" et/ou "Bompu zen" qui sont respectivement le "Zen en dehors de la Voie" et le "Zen chimérique". On les nomme "Zen" parce que la pratique de zazen y est active, mais ça n'est qu'une façon erronée de pratiquer le Zen (et le Bouddhisme en général).Tirru a écrit :C'est quoi le bouddhisme light ?
Plutôt de l'avis de Florent. Le bouddha lui même reconnaît qu'il faut des plages de paisibilité pour pouvoir mettre en pratique son enseignement. C'est pourquoi il est si difficile aux êtres des enfers de trouver l'éveil : ils n'ont pas de répit leur permettant de mettre en place la pratique.Florent a écrit :C'est une vue erronée que tu développe là (enfin c'est l'impression que ça donne), tout n'est pas souffrance, ne serait-ce que parce qu'il existe la possibilité du Nibbana. Ne pas oublier que la 1ère vérité est dite noble et non comme désignant un absolu.davi a écrit :Je fais parti de ceux qui pensent que, à cause de cette renaissance samsarique, tout est souffrance. Notre naissance est souffrance, nos expériences sont souffrance, notre mort est souffrance, c'est-à-dire que notre existence même en tant qu'être humain est dans la nature de la souffrance. A l'origine de notre existence est une ignorance dont la nature même est souffrance.yudo a écrit :De plus, j'en reviens toujours à cela, il est important de comprendre les Quatre Nobles non pas comme une condamnation irrévocable qui prétendrait que tout est souffrance (ce qu'on entend et lit souvent, erronément) mais que la souffrance existe (Dhukkha Aryasatya). Que celle-ci est causée par le différentiel qui existe entre nos expectatives et la réalité qui se présente devant nous (Samudaya Aryasatya).
Et puis avec une telle vision des choses du risque de passer à côté des bonnes choses de l'existence, car oui il y en a. J'ai parfois l'impression que certains bouddhistes bascule dans un sorte de masochisme et de visions mortifère de l'existence, qui pour moi n'a rien à voir avec le Dhamma.
Yudo à bien résumé la situation.
Davi, ce que tu décris serait plutôt l'enfer.
*** @Tirru : ah bon ? Pourtant on en a parlé souvent ici
Mais ça ne change rien au principe que Samsara est Souffrance. Le fait qu'il soit si difficile aux êtres des enfers de trouver l'éveil n'est pas lié au fait qu'ils souffrent trop. la véritable cause est karmique. La souffrance extrême est la conséquence de leur mauvais karma. En d'autre terme, l'enfer est une cause secondaire à leur difficulté à trouver l'éveil. C'est pareil avec les animaux : ils ne trouvent pas l'éveil parce qu'ils sont des animaux mais à cause de leur mauvais karma (qui en a fait des animaux).Ted a écrit :Le bouddha lui même reconnaît qu'il faut des plages de paisibilité pour pouvoir mettre en pratique son enseignement. C'est pourquoi il est si difficile aux êtres des enfers de trouver l'éveil : ils n'ont pas de répit leur permettant de mettre en place la pratique.
Non, c'est samsara. Ted, tu confonds (avec Florent) la 1ère Noble Vérité avec l'enfer. C'est une vue erronée !Davi, ce que tu décris serait plutôt l'enfer.
Tu sais Dumè il n'y a pas à être désolé de vouloir rectifier une vue qui semble fausse, c'est même très bien... Mais je maintiens que dans le samsara tout n'est pas dukkha, il y a aussi sukha.Dumè Antoni a écrit :Ben, la vue erronée, c'est justement de supposer que dans le samsara (puisqu'il est question du samsara dans ce qu'affirme Davi, et que je soutiens) tout n'est pas souffrance. Nibbana n'est pas samsara ; c'est précisément la fin de samsara. Bien sûr, il existe des moments de paix, de joie... et aussi sans doute la possibilité de réaliser que "chaque jour est un bon jour", mais le principe, c'est que samsara est souffrance dès lors que samsara est lié à la dualité sujet/objet. Il n'y a là aucun masochisme. C'est précisément une vue de Mara — autrement dit une vue illusoire ou erronée — que de procrastiner sa libération au prétexte que tout n'est pas si moche que ça. C'est avoir l'oeil posé uniquement sur sa propre existence qui, au plan karmique, pourrait bénéficier "localement" de quelques faveurs.Florent a écrit :C'est une vue erronée que tu développe là (enfin c'est l'impression que ça donne), tout n'est pas souffrance, ne serait-ce que parce qu'il existe la possibilité du Nibbana. Ne pas oublier que la 1ère vérité est dite noble et non comme désignant un absolu.Davi a écrit :Je fais parti de ceux qui pensent que, à cause de cette renaissance samsarique, tout est souffrance. Notre naissance est souffrance, nos expériences sont souffrance, notre mort est souffrance, c'est-à-dire que notre existence même en tant qu'être humain est dans la nature de la souffrance. A l'origine de notre existence est une ignorance dont la nature même est souffrance.
Et puis avec une telle vision des choses du risque de passer à côté des bonnes choses de l'existence, car oui il y en a. J'ai parfois l'impression que certains bouddhistes bascule dans un sorte de masochisme et de visions mortifère de l'existence, qui pour moi n'a rien à voir avec le Dhamma.
Quand à l'action des Bodhisattva, elle se situe en samsara et la vie des Bodhisattva n'est pas une vie "heureuse".
Désolé mais on ne peut pas laisser dire ce que tu avances, Florent, et qui est une vue fausse (du point de vue du Bouddhisme).
Sukha pour moi n'est pas à rejeter sous prétexte qu'il y aurait dukkha, d'ailleurs le Bouddha lui même n'a jamais mésestimer l'importance de sukha ( cf la pratique des jhanas ou des préceptes moraux qui amène bonheur, sérénité, voir félicité en cette vie.)
Bien sur le but est de réaliser Nibbana et rien ne saurais à priori le dépasser.
une petite vidéo pour une première approche sur sukha et dukkha:
https://www.youtube.com/watch?v=4WzEy2cDr9U
Mais je ne rejette ni Sukha ni les samadhis, sauf que s'y attacher revient à s'attacher à "la caverne des démons", cet à dire, formellement, à de l'addiction, ce qui va fatalement aboutir à Dukkha s'il n'y a pas la libération. Si vous considérez que Dukkha, c'est uniquement l'enfer, alors je dis que votre vue de Dukkha est erronée.
Par ailleurs, je rappelle que ce fil est dans la section "Zen" et que le sukha du Théravada n'est pas considéré comme du "bonheur" mais bien comme un "malheur" dans le Zen. Hakuin disait "quel malheur ce serait" (de s'attacher à des éveils partiels, ou pire encore, à la "caverne des démons").
Par ailleurs, je rappelle que ce fil est dans la section "Zen" et que le sukha du Théravada n'est pas considéré comme du "bonheur" mais bien comme un "malheur" dans le Zen. Hakuin disait "quel malheur ce serait" (de s'attacher à des éveils partiels, ou pire encore, à la "caverne des démons").
Certes, il convient de ne pas s'attacher aux plaisirs de l'existence, ni à ses déplaisirs ( mais nous en ferons l'expérience), mais tu conviendras que sukha appartient au même titre que dukkha au samsara, et que donc dans le samsara il n'y a pas que dukkha, ce qui infirme ce que toi et davi soutenez ( à savoir que le samsara n'est que dukkha).Dumè Antoni a écrit :Mais je ne rejette ni Sukha ni les samadhis, sauf que s'y attacher revient à s'attacher à "la caverne des démons", cet à dire, formellement à de l'addiction, ce qui va fatalement aboutir à Dukkha s'il n'y a pas la libération. Si vous considérez que Dukkha, c'est uniquement l'enfer, alors je dis que votre vue de Dukkha est erronée.
Oui, cela est vrai je me réfère plus à la tradition théravada, donc peut être que je n'ai pas autorité à venir m'exprimer sur un fil zen, mais cela est bien dommage et surtout n'augure pas d'une véritable ouverture semble t-il dans la tradition zen... Mais je comprend, donc je vais m'arrêter là, pour ne pas créer de confusion ou autre désagrément.Dumè Antoni a écrit :
Par ailleurs, je rappelle que ce fil est dans la section "Zen" et que le sukha du Théravada n'est pas considéré comme du "bonheur" mais bien comme un "malheur" dans le Zen. Hakuin disait "quel malheur ce serait" (de s'attacher à des éveils partiels, ou pire encore, à la "caverne des démons").
Je ne suis pas d'accord pour mettre en opposition Dukkha et Sukha, ainsi que tu le fais et (peut-être aussi Trotignon ?), car cette vue me paraît dualiste et de fait erronée. Le Bouddha a enseigné les 4 NV et la 1ère est Dukkha, laquelle peut aussi contenir Sukha mais uniquement de façon transitoire, et sous réserve qu'il n'y ait pas attachement. Ainsi que l'affirmait Davi et qui est dans le Dîgha Nikaya (22) :
"Quelle est la Noble vérité de la Souffrance ?
La naissance est souffrance, le déclin est souffrance, la mort est souffrance, la souffrance, les lamentations, la douleur, la peine, le désespoir sont souffrance ; les 5 agrégats de l'existence sont souffrance".
Je ne vois nulle part que le Bouddha ait nommé Sukha comme une Noble Vérité. Alors, désolé, mais je ne peux pas vous suivre (Trotignon compris s'il considère qu'il existe quelque chose dans les 5 agrégats de l'existence qui ne soit pas souffrance).
"Quelle est la Noble vérité de la Souffrance ?
La naissance est souffrance, le déclin est souffrance, la mort est souffrance, la souffrance, les lamentations, la douleur, la peine, le désespoir sont souffrance ; les 5 agrégats de l'existence sont souffrance".
Je ne vois nulle part que le Bouddha ait nommé Sukha comme une Noble Vérité. Alors, désolé, mais je ne peux pas vous suivre (Trotignon compris s'il considère qu'il existe quelque chose dans les 5 agrégats de l'existence qui ne soit pas souffrance).
Ce n'est pas un manque d'ouverture (dans le sens où le Zen serait "borné") mais le fait est que, pour le Zen, opposer Sukha à Dukkha comme s'il (sukha) était opposé à la 1ère Noble Vérité (et en limiterait donc la portée) est une vue erronée.Florent a écrit :Oui, cela est vrai je me réfère plus à la tradition théravada, donc peut être que je n'ai pas autorité à venir m'exprimer sur un fil zen, mais cela est bien dommage et surtout n'augure pas d'une véritable ouverture semble t-il dans la tradition zen... Mais je comprend, donc je vais m'arrêter là, pour ne pas créer de confusion ou autre désagrément.