Paraboles Zen

ted

Il vivait dangereusement Hakuin ! :mrgreen:
mdr
Compagnon

Il y a plusieurs versions légèrement différentes connues de cette fameuse parabole. Cette version là met en avant la non-violence et la maîtrise de soi je pense.

@Ted : j'ai lu pire question vie dangereuse dans une parabole. N'oublions pas non plus que le Bouddha alla au devant d'Angulimala en sachant parfaitement qui était le bonhomme et qu'il resta aussi impassible devant la charge d'un éléphant lancé délibérément contre lui lors d'une des 3 tentatives d'attentats fomentées par Devadatta. Mais dans les 2 cas l'agresseur n'était pas immédiatement responsable. L'éléphant fut piqué par son kornak pour chargé et Angulimala dans son histoire complète fut rendu fou par une autre personne mauvaise, originellement c'était un homme bien, il fut poussé à devenir un assassin sanguinaire en série.

Le violent, l'agressif, l'hostile, celui qui cède aisément à sa colère, qui se laisse dominés par des émotions négatives va s'attendre à ce que ses victimes soient comme lui, dominées par la peur par exemple, ainsi un homme violent s'attendra naturellement à ce que l'on ai peur de lui et peut être franchement déstabilisé par quelqu'un qui en face ne réagit pas du tout comme "prévu". C'est pas garantie mais si cela se produit, pendant le bref instant de déstabilisation, il y a une fenêtre d'ouverte pour faire quelque chose de mutuellement profitable. Evidemment cela nécessite présence d'esprit et une petite idée de savoir ce qu'il faut dire ou faire pour résoudre la situation sans violence.

J'ai retrouvé un passage d'un livre ou de nos jour quelqu'un se conduit d'une façon qui n'aurait pas déplu au Bouddha je crois :) Je le recopierais tout à l'heure.
Compagnon

Voila :

Le génie émotionnel : une étude de cas.

Extrait de : l'intelligence émotionnelle, volume 1, Daniel Goleman.

Si la marque distinctive de l’habilité sociale est le fait de savoir apaiser les émotions perturbatrices chez autrui, alors la capacité à gérer la fureur de quelqu'un est sa plus haute expression. Ce que l'on sait des mécanismes d'autorégulation de la colère et de la contagion émotionnelle suggère qu'un stratégie efficace consiste à distraire la personne en colère, à manifester de l'empathie pour ses émotions et son point de vue, puis à lui faire adopter un autre point de vue, associé à des émotions plus positives – une sorte de judo psychologique.

Rien ne saurait mieux illustrer cet art d'influer sur les émotions d'autrui que l'histoire racontée par un vieil ami, feu Terry Dobson, qui, dans les années cinquante, fut l'un des premiers Américains à étudier l'aïkido.

Un jour, alors qu'il se trouvait au Japon, il rentrait chez lui en train quand un colosse ivre, d'humeur belliqueuse, grimpa à bord. En titubant, l'homme commença à terroriser les passagers : hurlant des injures, il lança un coup de poing à une femme qui tenait un bébé, l'envoyant sur les genoux d'un couple de personnes âgées, qui se levèrent d'un bond et se réfugièrent avec les autres à l'autre bout du wagon. Après avoir distribué d'autres coups (qui ratèrent leur but), l'ivrogne empoigna la colonne métallique au centre du wagon en vociférant et essaya de l'arracher.

C'est alors que Terry, qui, grâce à ses 8 heures d'aïkido quotidiennes, était au mieux de sa forme, se sentit obligé d'intervenir. Il se souvint cependant des paroles de son professeur :

« L'aïkido est l'art de la réconciliation. Qui éprouve l'envie de se battre est coupé de l'univers. Qui essaie de dominer les gens à déjà perdu. Nous apprenons à résoudre les conflits, non à les provoquer ».

Lorsqu'il avait commencé à travailler avec son professeur, Terry s'était en effet engagé à ne jamais chercher à se bagarrer et à n'utiliser sa connaissance des arts martiaux que pour se défendre. L'occasion lui était offerte de mettre à l'épreuve son savoir-faire dans un cas manifestement légitime. Alors que tous les autres passagers étaient pétrifiés sur leur siège, Terry se leva posément.

- Ah ! Un étranger ! Je vais te donner une bonne leçon à la japonaise ! Rugit l'ivrogne en s'apprêtant à fondre sur Terry.

Mais à ce moment-là, quelqu'un lança un cri joyeux :

- « Hé ! »

Le ton de la voix était enjoué comme celui de quelqu'un qui retrouve un vieil ami. Surpris, l'ivrogne se tourna et vit un petit bonhomme de plus de soixante-dix ans en kimono. Le vieux monsieur levait vers lui un visage épanoui et il lui faisait signe d'approcher avec la main.

L'énergumène se dirigea vers lui et lança, agressif :

- Qu'est ce que tu me veux ?

Terry se tenait prêt à l’assommer au moindre geste violent.

- Qu'est tu en train de boire ? Interrogea le vieil homme, le regard rayonnant.
- Du saké, mais mêle-toi de ce qui te regarde ! Beugla l'ivrogne.

- Oh ! C'est merveilleux, absolument merveilleux, reprit le monsieur d'une voix chaleureuse. Moi aussi, j'adore le saké. Chaque soir, ma femme et moi nous en faisons chauffer une petit bouteille que nous buvons dans le jardin, assis sur un banc de bois…

Il poursuivit, évoquant le plaqueminier qui poussait à coté, les richesses de ce petit jardin et le plaisir de son petit saké du soir. Tandis qu'il l'écoutait, le visage de l'ouvrier commença à se radoucir, ses poings se desserrèrent.

- Ouais… moi aussi, j'aime beaucoup les plaqueminiers, dit-il d'une voix qui s’apaisait.

- Ah ! … continua le vieux monsieur, et je suis sûr que tu as une excellente épouse.

- Non, répondit l'autre. Elle est morte…

Et, en sanglotant, il lui raconta comment il avait perdu sa femme, son foyer, son travail, et combien il avait honte de lui.

Lorsque le train s'arrêta à sa station, Terry, en sortant du wagon, entendit le vieil homme inviter l'ivrogne à lui raconter ses malheurs et vit ce dernier affalé sur la banquette, la tête appuyée sur les genoux du monsieur.

Voilà le génie émotionnel.


anjalimetta
ted

Bravo. Tu m'as fait pleurer. :cry:
C'est malin. :)
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jules
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Oui, c'est un peu triste. Mais c'est une belle histoire.
ted

jules a écrit :
21 mai 2017, 15:16
Oui, c'est un peu triste. Mais c'est une belle histoire.
Un grand classique : boire pour oublier.
Compagnon a écrit :ainsi un homme violent s'attendra naturellement à ce que l'on ai peur de lui et peut être franchement déstabilisé par quelqu'un qui en face ne réagit pas du tout comme "prévu". C'est pas garantie mais si cela se produit, pendant le bref instant de déstabilisation, il y a une fenêtre d'ouverte pour faire quelque chose de mutuellement profitable.
Courir vite par exemple ? :lol:
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jules
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Ted : Un grand classique : boire pour oublier.
Oui et cela peut faire penser au fait que parfois, le recours à la violence est un appel à l'aide.
Compagnon

Chacun réagit à sa façon, moi j'ai trouvé le vieux bonhomme merveilleux, c'est mon admiration pour le talent du vieux bonhomme qui a primé. Comme quoi... Chacun voit midi à sa porte, je trouve que le fait qu'il existe des gens comme ce vieux bonhomme porte plutôt à l'optimisme, à la joie et au bonheur.
Compagnon

Je pensais l'avoir mise mais apparemment pas :

Pire qu'un clown

Il y avait en Chine un jeune moine qui état un pratiquant assidu du Dharma.

Un jour, ce moine tomba sur quelque chose qu'il ne comprit pas, c'est pourquoi il se rendit auprès de son maître pour le questionner. Quand le maître eut entendu la question, il se mit à rire bruyamment. Puis le maître se mit debout et s'éloigna en riant toujours.

Le jeune moine fut très perturbé par la réaction du maître. Les 3 jours suivants, il ne fut pas en mesure de manger, de dormir ni de réfléchir correctement. A la fin des 3 jours, il retourna voir son maître et lui dit à quel point il se sentait troublé.

Quand le maître eu entendu cela il dit :

« Moine, savez vous quel est votre problème ?
Votre problème c'est que vous êtes pire qu'un clown ! »


Le moine fut choqué d'entendre cela :

« Vénérable, comment pouvez-vous dire une chose pareille ? Comment puis-je être pire qu'un clown ? »

Le Maître expliqua alors :

« Un clown se réjouis de voir les gens rire de lui. Vous ? Vous vous sentez troublé parce qu'une autre personne rit de vous. Dites-moi, n'êtes vous pas pire qu'un clown ? »

Quand le moine entendit cela, il commença à rire.

Il avait été éclairé !
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