Re: Le zen et la vie de couple
Publié : 13 septembre 2017, 08:18
Shunryu Suzuki nous donne ici une illustration du kôan : "Parvenu au sommet du mât de cent pieds, comment avancer ?"
Oubliez ce moment et hissez-vous vers le suivant. C'est la seule voie. Par exemple, quand le petit déjeuner est prêt, ma femme fait résonner des claquettes de bois. Si je ne réponds pas, elle peut continuer à les faire claquer jusqu'à ce que je sois assez irrité. Le problème est très simple : c'est parce que je ne réponds pas. Si je dis "Oui !", il n'y a pas de problème. Comme je ne dis pas "Oui !", elle continue de m'appeler parce qu'elle ne sait pas si je l'ai entendue ou non.
Parfois elle peut penser : "Il sait, mais il ne répond pas." Quand je ne réponds pas, je suis au sommet du mât. Je ne fais pas le saut. Je crois que j'ai quelque chose d'important à faire au sommet du mât : "Tu ne devrais pas m'appeler, tu devrais attendre." Ou bien, je pense peut-être : "C'est très important ! Je suis tout là-haut, au sommet du mât ! Tu ne comprends pas ?" Alors, elle continue à faire sonner les claquettes. C'est ainsi que nous créons des problèmes.
Le secret consiste donc seulement à dire "Oui !" et à se jeter dans le vide. Dès lors, il n'y a plus de problème. Il s'agit d'être soi-même dans l'instant présent, toujours soi-même , sans s'accrocher à son vieux moi. Vous oubliez tout ce qui vous concerne et vous êtes revigoré. Vous êtes un nouveau moi et avant que ce moi devienne un vieux moi, vous répondez "Oui !" et vous allez à la cuisine prendre le petit déjeuner. L'essentiel, à chaque instant, est donc d'oublier l'essentiel et d'étendre votre pratique à votre vie.
Comme le dit Maître Dogen : "Étudiez le bouddhisme, c'est s'étudier soi-même. S'étudier soi-même, c'est oublier soi-même à chaque instant." Tout viendra alors vous aider. Chaque chose contribuera à attester votre éveil. Quand je dis "Oui !", ma femme atteste mon éveil : "Oh, tu es un bon mari !" Mais si je m'attache à ce "bon mari" que je crois être, je crée un autre problème.
Concentrez-vous donc à chaque instant pour être vraiment vous-même. A cet instant, où se trouve la nature de Bouddha ? La nature de Bouddha, c'est quand vous dites "Oui !". Ce "Oui !" est la nature de Bouddha elle-même. Celle que vous croyez déjà posséder n'est pas la nature de Bouddha. Quand vous devenez vraiment vous-même, oubliez tout de vous et dites "Oui !" - voilà la nature de Bouddha.
Cette nature de Bouddha n'apparaîtra pas dans le futur, elle est déjà là. Si vous n'avez qu'une idée de la nature de Bouddha, cela ne veut rien dire du tout. Ce n'est qu'un "gâteau de riz peint", pas un vrai. Si vous voulez le véritable gâteau de riz, regardez-le donc quand il est là. Quand vous êtes seulement vous-même, vous avez le véritable éveil. Si vous tentez de vous accrochez à ce que vous avez déjà atteint, ce n'est pas le véritable éveil.
Parfois vous rirez de vous-même quand votre pratique s'égarera. "Mais qu'est-ce que je fais ?..." C'est en comprenant comment votre pratique avance tant bien que mal que vous l'apprécierez. La véritable compassion, le véritable amour, le vrai encouragement, le vrai courage naîtront de là et vous deviendrez alors quelqu'un de bon.
Extrait de Libre de soi, libre de tout de Shunryu Suzuki
Oubliez ce moment et hissez-vous vers le suivant. C'est la seule voie. Par exemple, quand le petit déjeuner est prêt, ma femme fait résonner des claquettes de bois. Si je ne réponds pas, elle peut continuer à les faire claquer jusqu'à ce que je sois assez irrité. Le problème est très simple : c'est parce que je ne réponds pas. Si je dis "Oui !", il n'y a pas de problème. Comme je ne dis pas "Oui !", elle continue de m'appeler parce qu'elle ne sait pas si je l'ai entendue ou non.
Parfois elle peut penser : "Il sait, mais il ne répond pas." Quand je ne réponds pas, je suis au sommet du mât. Je ne fais pas le saut. Je crois que j'ai quelque chose d'important à faire au sommet du mât : "Tu ne devrais pas m'appeler, tu devrais attendre." Ou bien, je pense peut-être : "C'est très important ! Je suis tout là-haut, au sommet du mât ! Tu ne comprends pas ?" Alors, elle continue à faire sonner les claquettes. C'est ainsi que nous créons des problèmes.
Le secret consiste donc seulement à dire "Oui !" et à se jeter dans le vide. Dès lors, il n'y a plus de problème. Il s'agit d'être soi-même dans l'instant présent, toujours soi-même , sans s'accrocher à son vieux moi. Vous oubliez tout ce qui vous concerne et vous êtes revigoré. Vous êtes un nouveau moi et avant que ce moi devienne un vieux moi, vous répondez "Oui !" et vous allez à la cuisine prendre le petit déjeuner. L'essentiel, à chaque instant, est donc d'oublier l'essentiel et d'étendre votre pratique à votre vie.
Comme le dit Maître Dogen : "Étudiez le bouddhisme, c'est s'étudier soi-même. S'étudier soi-même, c'est oublier soi-même à chaque instant." Tout viendra alors vous aider. Chaque chose contribuera à attester votre éveil. Quand je dis "Oui !", ma femme atteste mon éveil : "Oh, tu es un bon mari !" Mais si je m'attache à ce "bon mari" que je crois être, je crée un autre problème.
Concentrez-vous donc à chaque instant pour être vraiment vous-même. A cet instant, où se trouve la nature de Bouddha ? La nature de Bouddha, c'est quand vous dites "Oui !". Ce "Oui !" est la nature de Bouddha elle-même. Celle que vous croyez déjà posséder n'est pas la nature de Bouddha. Quand vous devenez vraiment vous-même, oubliez tout de vous et dites "Oui !" - voilà la nature de Bouddha.
Cette nature de Bouddha n'apparaîtra pas dans le futur, elle est déjà là. Si vous n'avez qu'une idée de la nature de Bouddha, cela ne veut rien dire du tout. Ce n'est qu'un "gâteau de riz peint", pas un vrai. Si vous voulez le véritable gâteau de riz, regardez-le donc quand il est là. Quand vous êtes seulement vous-même, vous avez le véritable éveil. Si vous tentez de vous accrochez à ce que vous avez déjà atteint, ce n'est pas le véritable éveil.
Parfois vous rirez de vous-même quand votre pratique s'égarera. "Mais qu'est-ce que je fais ?..." C'est en comprenant comment votre pratique avance tant bien que mal que vous l'apprécierez. La véritable compassion, le véritable amour, le vrai encouragement, le vrai courage naîtront de là et vous deviendrez alors quelqu'un de bon.
Extrait de Libre de soi, libre de tout de Shunryu Suzuki