Vivre notre vie selon Kosho Uchiyama

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"La vie qui s'écoule en chacun de nous et en tout ce qui nous entoure est en tout point connectée. C'est-à-dire que ce que je suis est inséparable de tout ce qui m'entoure. Autrement dit, tout être sensible possède sa propre existence et vit dans la mienne. Cela inclut le destin de l'humanité qui demeure, lui aussi, en moi. Aussi, ma direction devient véritablement la façon dont l'humanité peut mener sa propre vie. Ce qui diffère pour le bodhisattva est la motivation de vivre. Les gens ordinaires vivent uniquement en pensant aux situations limitées et personnelles liées à leur propres désirs. Au contraire le bodhisattva, tout en demeurant un être humain ordinaire, donne du sens à sa vie en tendant au bien-être de tous. En tant que bodhisattva, tous les aspects de la vie, y compris la destinée de l'humanité, vivent en nous. C'est en gardant cela à l'esprit que nous découvrirons la plus vitale des postures que nous pouvons trouver pour vivre notre vie."

Kosho Uchiyama, Ouvrir la main de la pensée


Voir aussi : http://forum-nangpa.com/viewtopic.php?f=86&t=9921
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Un autre extrait :

Si dans notre pratique nous nous évertuons à atteindre un but à travers zazen, y compris le but du satori, nous nous éloignons complètement du vrai zazen et de la vraie pratique. C'est justement parce que nous vivons la vie du soi universel, que nous pratiquons et maintenons en toute simplicité cette force de vie. Dans ce sens, éveiller l'esprit du bodhisattva et de la pratique ne devrait être une attitude définie par la volonté d'atteindre un objectif ; au contraire, il ne devrait s'agir que d'une simple perspective de pure manifestation de la vie.

La réalité de la vie change d'instant en instant. Pourtant le soi doit agir dans la rencontre de chaque instant et dans la direction de la manifestation de la vie qui pénètre toute chose. C'est ici que nous trouvons la vraie valeur de la vie : vivre le soi entier, quoiqu'il arrive. Dans les Instructions au cuisinier zen, cette attitude est décrite comme l'esprit joyeux, kishin*, celui qui vit en harmonie avec la vraie valeur de la vie. L'esprit joyeux se manifeste par la sensation dynamique qu'il donne d'être vraiment vivant. Ce dernier n'a rien à voir avec l'excitation des désir réalisés. C'est au contraire, découvrir sa propre valeur et sa propre passion pour la vie à travers l'action de l'esprit parental envers tout ce que nous rencontrons. Lorsque nous percevrons toute rencontre comme notre propre vie, et que nous prendrons chaque rencontre comme l'enfant dont il faut s'occuper, nous découvrirons ardeur, passion et joie authentique d'être vivant. C'est là que nous devenons véritablement adulte. Tout bodhisattva qui aspire à vivre la Voie du Bouddha, sans exception, possède les trois esprits : de la magnanimité, de la joie et de l'affection parentale.

Kosho Uchiyama, Ouvrir la main de la pensée


Note du Glossaire :


Kishin ou Esprit Joyeux : la capacité à éprouver une profonde joie et gratitude en quelque situation que ce soit.
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Zopa2
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chercheur a écrit :
03 septembre 2017, 10:58

Kosho Uchiyama, Ouvrir la main de la pensée


Note du Glossaire :


Kishin ou Esprit Joyeux : la capacité à éprouver une profonde joie et gratitude en quelque situation que ce soit.
Littéralement, cela veut dire qu'il faut avoir la capacité d'éprouver une joie profonde et une gratitude en quelque situation que ce soit. ai- je vraiment compris ? Parce que si c'est cela, cela veut dire qu'il faut éprouver une profonde joie et une gratitude dans le malheur, la maladie d'un proche, une attaque terroriste, une guerre, une famine, ... ce qui serait totalement absurde !
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Ta question est intéressante. Je ne crois pas qu'il souhaite que l'on réprime nos émotions, mais qu'on les dépasse.

Personnellement, j'interpréterai ça comme ne pas voir ou vivre qu'un seul côté d'un événement. Si je suis triste parce qu'un proche est malade, j'ai le droit d'être triste, mais ce n'est pas ma tristesse qui va l'aider ni le soigner, ni aider les victimes d'un attentat... Je ne vais pas non plus me lamenter sempiternellement sur les violences et les injustices de ce monde, rester pessimiste et déprimer parce que le monde est pourri, ne serait-ce pas là me complaire dans cette tristesse, n'est-ce pas égoïste ? Cette attitude ne changera rien aux choses...

Cracher à la gueule d'un terroriste, tu crois que ça fait une différence ? C'est facile, et tentant ;) certes, mais ça n'alimentera que la colère, voire la haine. Avoir un sourire béat malgré notre ressentiment, ça ne changera peut-être rien, mais au moins je ne suis plus au même niveau de colère, je peux garder mon équanimité, je peux continuer mon chemin sans être a(in?)ffecter (contaminer ?) par sa haine... Puis, dans ce cas-là je continue à vivre ma vie, pas la sienne...

PS: on est bien d'accord que je ne peux pas réellement vivre sa vie, c'est une image...
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Lorsque nous percevrons toute rencontre comme notre propre vie, et que nous prendrons chaque rencontre comme l'enfant dont il faut s'occuper, nous découvrirons ardeur, passion et joie authentique d'être vivant. C'est là que nous devenons véritablement adulte.
Si je meurs de faim, ou que je suis malade, je pourrai toujours me lamenter, mais ne devrais-je pas profiter de cette chance d'être encore en vie avant de mourir ? Suis-je obligé de mourir deux fois ? Une fois de faim ou de maladie et une autre fois parce que j'ai perdu toute joie à être encore vivant ?

C'est facile de le dire quand tout va bien, mais ta question et l'enseignement d'Uchiyama roshi me donnent l'opportunité de m'y préparer mentalement. jap_8 pas sûr que j'y arrive une fois devant les problémes :???:
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Zopa2
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Merci pour ta réponse ( ta réponse de 10h34). Cette notion de dépassement est intéressante.

Mais je n'ai pas tout compris. Lorsque l'on parle de joie de profonde et de gratitude, par exemple en cas d'attaque barbare terroriste, de quelle joie parle-t-on ? Quel serait la raison de cette joie ? De même, pour la gratitude ? Envers quoi exactement ou envers qui devrions nous parvenir à ressentir de la gratitude ? je ne comprends pas bien.
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Mais je n'ai pas tout compris. Lorsque l'on parle de joie de profonde et de gratitude, par exemple en cas d'attaque barbare terroriste, de quelle joie parle-t-on ? Quel serait la raison de cette joie ? De même, pour la gratitude ? Envers quoi exactement ou envers qui devrions nous parvenir à ressentir de la gratitude ? je ne comprends pas bien.
Moi non plus Smiey_zinzin je cherche...

Lors d'une attaque terroriste je crois qu'on a pas le temps de penser... d'ailleurs je pense qu'il n'y a aucun problème de vigilance et de conscience de l'instant présent ;-)

Mais j'aurais du mal à donner mon opinion à ce sujet.
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jules
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Zopa : Littéralement, cela veut dire qu'il faut avoir la capacité d'éprouver une joie profonde et une gratitude en quelque situation que ce soit. ai- je vraiment compris ? Parce que si c'est cela, cela veut dire qu'il faut éprouver une profonde joie et une gratitude dans le malheur, la maladie d'un proche, une attaque terroriste, une guerre, une famine, ... ce qui serait totalement absurde !
Peut-être que la joie peut provenir de la situation en tant qu'elle est une occasion de pratique.
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Il nous semble tout à fait naturel de penser que le paradis, la félicité et les circonstances heureuses appartiennent au domaine du bien, tandis que l'enfer, la tristesse et les circonstances malheureuses relèvent plus du mal. Ce type de classification n'est rien d'autre qu'une distinction que nous construisons dans notre esprit et qui est complètement étrangère à la réalité de la vie. C'est justement à cause d'elle que nous cherchons de manière frénétique le meilleur et tentons d'éviter le pire. Tant que nous nous conduirons de la sorte, nous perdrons complètement de vue la paix absolue.

Concernant le soi universel, le point important ici est de ne pas se soustraire au pire (enfer, tristesse et circonstances malheureuses) en distinguant conceptuellement ces notions ; mais au contraire d'assumer l'attitude de vivre n'importe quelle réalité de la vie qui se présente sur le moment avec un esprit magnanime. En d'autres termes, si je plonge en enfer, ma vie devient à cet instant un enfer que je dois traverser, et si je me trouve au paradis, ma vie devient un paradis que je dois pleinement vivre.

Je ne dis pas que lorsque nous nous disposons à l'attitude dans laquelle le soi universel vit la réalité de la vie, paradis et enfer, félicité et tristesse cessent d'exister. Il paraît plutôt une évidence qu'ils ne sont que le simple paysage de notre vie.

Kosho Uchiyama, Ouvrir la main de la pensée
Dernière modification par chercheur le 03 septembre 2017, 13:57, modifié 1 fois.
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Zopa2
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En fait, je ne comprends pas grand chose à tous les extraits de ce livre...

La terminologie employée par son auteur m'est assez étrangère, mon incompréhension vient peut être de cela.

Il faut dire aussi qu'il emploie des termes très étranges pour un bouddhiste comme celui de "soi universel" et qu'il apparaît beaucoup de verbiages non définis, par exemple que veut dire " la vraie vie", "vivre le soi en entier, pleinement, en harmonie", ou des raisonnements circulaires, ou encore des imprécisions langagières voire des contradictions (Face au malheur, faut-il alors éprouver de la joie profonde (!) et de la gratitude ou de la magnanimité car ce n'est pas la même chose quand même ?).

Si je suis aussi "critique", c'est parce que je pense que ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, comme disait Boileau.
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