Tout est esprit

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davi
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Floch a écrit :
19 avril 2019, 14:24
L'esprit fait apparaitre des émotions qui n'ont pas d'existence propre et qui disparaissent. Nous ne sommes pas nos pensées. Si on croit que nos émotions sont substantielles, on part dans notre imaginaire et on fait stagner la souffrance . Si on regarde à l'intérieur et qu'on voit leur impermanence et leur non substantialité on regarde les émotions pour ce qu'elles sont, on ne les rejette pas et on les voit disparaitre.
Si la source formelle de nos émotions est nos agrégats de renaissances, d'où des émotions de type conflictuel, la source fondamentale est l'esprit pur non souillé. Que ces émotions soient conflictuelles comme celles des êtres ordinaires ou pures comme celles des êtres éveillés, leur nature est la même.
chercheur a écrit :
30 mars 2019, 19:22
"Il y a une façon extraordinaire de remédier aux défauts de la méditation : reconnaître notre conscience...
Quand on a un problème, il faut chercher où est ce problème, et qui il gène.
Quand on ne trouve rien,
on reste dans un état de lucidité et de fraîcheur,
une conscience spacieuse et nue.
Tous les problèmes s'évanouissent
dans la clarté de la conscience....
Car tout ce qui se manifeste, tout ce qui arrive,
tout défaut comme toute qualité,
sont le déploiement de la conscience,
rien d'autre.
Quand on se sent bien,
c'est une manifestation de la conscience.
Quand on se sent mal,
c'est une manifestation de la conscience.
Quand on est malade,
c'est la conscience.
Quand on est joyeux,
c'est la conscience.
EN dehors de la conscience,
il n'y a rien du tout.
Si l'on peut comprendre ce point crucial,
on sera vraiment heureux.
C'est comme ça que j'ai moi-même
éliminé tous les problèmes,
et je suis vraiment heureux !"

Longchenpa
Cette nature, la réalité, a toujours été là, mais nous ne la voyons pas à cause des quatre voiles : le voile de l'ignorance innée, le voile de la dualité, le voile des perturbations mentales, le voile du karma [...] Du fait de l'ignorance fondamentale, le potentiel de conscience primordiale est réduit à un potentiel de conscience individualisé. (Kalou Rimpoché).
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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davi
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Floch a écrit :
18 avril 2019, 23:53
davi a écrit :
18 avril 2019, 20:46
En regardant les choses de plus près, alors qu'elles devraient apparaître mieux, elles disparaissent. C'est leur vacuité.
Toutes choses étant vides d'existence propre, puisqu'elles apparaissent, c'est l'esprit.

anjalimetta
Oui, puisqu'on peut observer que les phénomènes apparaissent et disparaissent, cela signifie qu'ils sont impermanents et n'ont pas d'existence intrinsèque.
Leur nature ultime est donc sans existence autonome, c'est leur vacuité. Ainsi c'est l'esprit qui les fait apparaitre et disparaitre et il n'y a rien à saisir.

anjalimetta
Bien que les phénomènes surgissent de l'esprit, l'esprit lui-même reste introuvable :
Bref, les bouddhas ne l'ont jamais vu
Et ne le verront jamais:
Comment pourraient-ils voir
Ce qui a pour essence de n'en avoir aucune ?

Le Commentaire de l'esprit d'Eveil, Nagarjuna (Bodhicittavivarana)
http://web.mit.edu/metta/www/readings/B ... nglish.pdf
Quant à l'impermanence, elle concerne l'esprit relatif; l'esprit d'Eveil n'est ni changeant, ni permanent, ni même momentané. La durée, même dans le sens d'immédiateté, ne le concerne pas, pas plus que la dimension spatiale; temps et espace sont projections de l'esprit relatif. Quant aux différentes manifestations de l'esprit, il s'agit de sa clarté naturelle, tout comme allumer la lumière dans une pièce fait apparaître des objets.
Il faut sans cesse déterminer
Le sens définitif de l'esprit d'Eveil,
Cet esprit n'est ni dedans, ni dehors, ni entre les deux,
Ni changeant, ni permanent, ni momentané,
Il est sagesse primordiale qui se connaît elle-même.

Sutra qui révèle la pensée du Bouddha
Rayons de Lune, les étapes de la méditation du Mahamudra, Dakpo Tashi Namgyal

http://www.padmakara.com/fr/ebooks-livr ... 10122.html
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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Longchenpa a écrit :L’ ESPRIT

Celui qui ainsi réalise l’unité
Des phases de Développement et d’Accomplissement
Entre dans le Grand Espace Absolu de l’Existence,
La clarté vide et sans origine de toute chose.

De plus, tout, la réalité comme l’illusion,
Le Samsara et le Nirvana,
N’a jamais eu d’existence propre
Et reste au-delà de toute définition.
C’est à cause de votre volonté et désirs personnels,
A la suite de la perte de la conscience claire,
Que vous errez sans fin
Dans le monde de cette existence illusoire :
Bien qu’apparaissent diversement, Samsara et Nirvana,
Bonheur et déception,
Leur nature même est vacuité.
Ce ne sont que des formes vides,
Illusoires et changeantes,
Comme un rêve.

Ainsi, toutes les choses concrètes
Qui semblent être des objets extérieurs
Apparaissent dans l’esprit mais ne sont pas l’esprit,
Et cependant on ne les trouve nulle part ailleurs
Que dans l’esprit.
Bien que par la force d’habitudes immémoriales,
Il semble qu’il y ait une dualité du sujet et de l’objet,
Cette dualité n’est en fait qu’une illusion
Qui n’a pas d’existence véritable.
C’est comme un visage et son reflet dans le miroir.

Bien que le visage apparaisse dans le miroir,
Il n’y réside pas ;
Et cependant,
Les qualités observables transmises au miroir
Sont celles-là mêmes du visage.

De la même façon, la dualité du sujet et de l’objet
Apparaît réelle et présente,
Et cependant,
Elle n’a pas d’existence propre ;
Ainsi en est-il pour tous les phénomènes
Qui existent et n’existent pas tout à la fois.

Tant que les choses et les phénomènes ne sont pas analysés
Ils sont une source de joie,
Mais dès lors qu’ils sont observés et examinés,
Ils deviennent fuyants et insaisissables,
Échappant finalement à toute définition,
A toute description,
A toute saisie.
L’existence et la non-existence n’ont pas de sens ;
Il n’y a pas de limité ou d’illimité.

Si elles semblent exister à la façon d’une apparition,
Pourtant, elles ne naissent pas, ayant toujours été là ;
C’est comme l’eau d’un mirage dans le désert
Ou le reflet de la lune au fond d’un puits.

En particulier, les six sortes d’êtres sensibles,
Existences impures prises dans le filet du Karma,
Ne sont en fait que des perceptions fausses
Emportées par le flot des conditionnements,
Formes trompeuses qui s’égarent.
Tout comme une personne souffrant de la cataracte
Qui n’a qu’un monde embrumé et flou devant les yeux,
Doit subir l’opération qui la délivrera de son aveuglement,
Ainsi, celui qui aspire à la lumière
Doit laisser s’effacer et disparaître
Le voile obscur de la perte de la conscience claire.

Vous devez réaliser que les tendances karmiques
Qui construisent le Samsara
Sont aussi ouverture et vacuité,
Grâce à la sagesse rayonnante
Qui s’écoule de la Nature de l’Esprit,
Equilibrant ainsi l’opacité des habitudes de l’être-là ;
Vous verrez alors la non-dualité
Des apparences et de l’ouverture,
L’union des formes et de la vacuité.
Du coeur de l’existence, loin des extrêmes,
Vous ne supportez plus l’agitation de ce monde illusoire
Ni la tranquillité morne et passive,
Mais demeurez libre et ouvert
Dans la pure luminosité de l’espace,
Aussi vaste que le Ciel.
Ceci est la vérité authentique et réelle
De la Présence Spontanée, de la Pureté Primordiale :
Le Grand Espace de Rigpa.

Le monde en lui-même n’est ni bénéfique ni nuisible ;
Comme vous êtes enchaînés dans ce monde illusoire
Par votre tendance à croire à la réalité de son existence,
Il ne faut pas tant se perdre dans les méandres infinis
D’une analyse conceptuelle,
Mais bien plutôt couper à la racine cet esprit manipulateur.

L’esprit bien sûr est là, mais on ne peut rien en dire.
Vous ne le trouverez pas si vous le cherchez ;
Vous ne le verrez pas si vous l’observez.
Sans couleur ni forme,
On ne peut pas le saisir comme un objet ;
Il n’a pas de dedans ni de dehors ; au-delà du temps,
Il n’a pas de naissance ni de mort, pas de début ni de fin ;
Il ne se compose pas de pièces ni de morceaux ;
Sans origine, il n’a pas de fondement concret ;

Cet esprit qui est au-delà des pensées, des objets,
Et que l’on ne peut désigner du doigt,
N’a pas de passé ni de futur ;
Il n’appartient pas au présent non plus
Mais demeure tel qu’en lui-même.
Plutôt que de courir après l’esprit au moyen de l’esprit,
Détendez-vous, restez à l’aise.

Les instants de l’attention et de la réflexion
Avec leurs affirmations et leurs négations,
Sont les objets qui habitent votre esprit ;
De simples éclats de lucidité
Qui ne sont ni dedans, ni dehors.
Celui qu’on cherche c’est le chercheur lui-même,
Trompé par sa recherche.
L’objet de votre recherche n’a pas d’existence propre :
Il ne peut donc pas être trouvé.

Cette réalité authentique et sans naissance
Est l’Esprit-tel-quel,
De nulle part et toujours présent,
Espace illimité au-delà du temps,
Qui n’a pas de fondation ni d’origine.

Dans l’ouverture spontanée et incessante de sa présence
Où émerge et se déploie l’infinie variété des objets,
Il n’y a pas l’éternité d’une existence immuable,
Puisque dénuée de substance et de qualités,
Ni même l’éternité du néant,
Car incessantes sont les manifestations.
On ne peut rien en dire car c’est ni l’une, ni l’autre
[Ni l’éternalisme ni le nihilisme], ni leurs contraires.
On ne peut s’en saisir concrètement
Puisqu’il (l’Esprit-tel-quel) est indescriptible.
Sans naissance ni cessation,
C’est la Grande Pureté Primordiale.

L’étude ou l’absence d’étude
Ne change pas sa véritable nature
Qui est vacuité.
Puisque son être-là est sans dualité,
Ni le bien ni le mal, ni l’acceptation ni le rejet,
Ni l’espoir ni la crainte n’ont de vérité ;
Aussi, pourquoi vous égarer
Dans le labyrinthe des choix et de l’analyse ?
Ne perdez pas votre temps dans l’agitation
D’un esprit constamment affairé et frénétique.

Tandis qu’il n’y a pas de compréhension véritable,
Quand l’esprit,
Agité par la paille légère des raisonnements discursifs,
Va, de-ci de-là, comme le vent qui tourbillonne,
La perception pure du réel tel-qu’il-est
Est là, au contraire,
Simple et naturelle,
S’élevant avec l’esprit d’Eveil,
Origine de la limpide clarté et de la sagesse rayonnante,
Au-delà de la négation et de l’affirmation,
Des allées et des venues,
Expression spontanée
De la Nature de l’Esprit qui-embrasse-tout.

Tous les systèmes philosophiques,
Les pensées, les mots et les concepts,
N’ont pas de raison d’être ici.
L’Absolu Incréé
N’est pas dans le champ de la démonstration
Ni de la réfutation ;
Il n’a pas de centre ni de périphérie,
Et la quête spirituelle même
Ne peut pas être morcelée ni graduée ;
Pur comme le ciel, il n’est pas troublé ni altéré.
Comme il est voilé et déformé par l’intellect
Et ses concepts d’existence et de non-existence,
Comment peut-on dire avec des mots l’Inexprimable ?
C’est une façon vaine et épuisante de nourrir le non-sens.

C’est comme débattre sans fin sur ce qui convient le mieux
Aux qualités nécessaires d’un parc imaginaire,
Débordant de fleurs, de fruits et de cascades,
Dans le milieu du ciel.

L’Esprit-tel-quel, pur et immaculé,
Ne peut pas être reconnu
Par le filet illusoire des concepts.
Est-il juste alors de pratiquer de cette façon
Les phases de Développement et d’Accomplissement ?
La méditation spontanée de la clarté primordiale
Risque d’être altérée par ces constructions mentales.

Comme dans l’Esprit-tel-quel,
Pur en lui-même depuis l’origine des temps,
Il n’y a rien à rejeter, rien à libérer et rien à atteindre,
Abandonnez votre souci à ce sujet.
Comme il n’y a pas de dedans ni de dehors,
Rien de redoutable ni rien à redouter,
Laissez de côté vos projections.
Comme il ne peut pas être saisi comme un objet,
Cessez de le désirer.
Comme il n’y a pas d’obtention ni de non-obtention,
Que s’évanouissent vos spéculations et vos peurs.

Tous les aspects et qualités des choses et des phénomènes,
Reflets changeants au gré des circonstances,
Sont spontanément présents, sans écart ni reflux,
Dans le champ de la conscience primordiale,
Libres d’eux-mêmes et de leurs manifestations.
C’est comme l’Océan et ses vagues,
Expressions changeantes
Du rayonnement de la Nature de l’Esprit.

Quand on le voit quelque part,
L’objet de la recherche change de place
Sans qu’on le trouve en le cherchant.
Sans habitation ni direction, on le perd.
Le chercheur lui-même, qui n’est pas vraiment visible,
Reste indescriptible.
Ainsi, comme il n’y a pas de créateur,
Il n’y a rien à créer.

Une fois atteinte la sphère primordiale,
Pure et Immaculée comme le Ciel,
Vous ne pouvez pas revenir en arrière,
Et d’ailleurs où irez-vous maintenant ?
Vous êtes parvenus là où s’épuisent les phénomènes ;
Il n’y a rien au-delà.
Mais où suis-je si personne ne me voit ?

Si vous savez cela,
Vous n’avez désormais plus besoin d’autre chose,
Et ceux qui sont devenus libres ont, comme moi,
Tranché le coeur de l’illusion trompeuse.
Je n’ai plus de questions maintenant ;
Le fondement et la racine de l’esprit s’en est allé.
Il n’y a plus de repères, plus de saisie,
Plus de certitudes ni de : « C’est cela ».
Il y a le flux continu, sans interruption,
Vaste et qui-embrasse-tout.
Comprenant cela, maintenant je chante :
Moi, « Drimé Öser »,
[« Rayons Lumineux Immaculés »],
J’ai révélé cette Vérité,
Qui s’écoule et rayonne de ma Réalisation
Et maintenant, je pars.

Mes Amis !
Regardez les objets dans leur être-là.
Tous sont semblables car ils n’ont pas d’existence propre,
Demeurant dans l’ouverture illimitée de la vacuité.
Aussi nombreuses et variées
Que soient les images qui apparaissent dans le miroir,
Elles sont l’égal reflet qui brille à la surface de ce miroir.

Examinez ici l’esprit qui introduit ces distinctions.
L’Esprit est comme le Ciel,
Au-delà de l’affirmation et de la négation ;
Les nuages passent et disparaissent dans le ciel,
Mais le ciel est toujours là, pur et immaculé.
Il en est de même pour la Nature de Bouddha,
Éclatante et primordiale ;
Incréée, spontanément présente et illuminante.

Dans la Pureté Primordiale
Où l’objet et l’esprit ne sont pas différents,
La dualité du rejet et de l’acceptation,
De l’affirmation et de la négation à propos des apparences
N’existe pas.
Ce qui est là n’a pas de réalité propre et indépendante,
Mais demeure
L’expression et la forme vide de l’Espace Absolu.
Dire que toutes choses sont égales,
C’est rappeler l’absence de support.

De même que l’être-là des phénomènes est multiple,
Sans objets définis,
L’esprit aussi, qui n’a pas d’attributs particuliers,
Est sans limites.
Ceci est l’absolue et complète vérité.

Ainsi, comme l’ensemble de l’être-là et de l’illusion,
Du Samsara et du Nirvana,
Les choses du passé sont également vides
Dans leur fuite et leur disparition ;
Les événements du futur sont uniformément vides
Dans leur devenir et leur projection ;
Les faits du présent sont équivalents
Dans leur évanouissement ;
Les trois aspects du temps sont semblables,
Car ils n’ont pas d’origine ni de racine.
Tout est parfait et complet depuis toujours
Dans le champ vide et lumineux de l’Absolu Incréé.

L’être-là et l’illusion, le Samsara et le Nirvana,
Sont des images de l’esprit ;
L’esprit lui-même est le flux continu du réel
Aussi vaste que le Ciel.
Le Ciel lui-même, au-delà du temps,
Demeure tel qu’en lui-même,
Sans écart ni reflux.
C’est le Nirvana, la grande égalité primordiale
Au-delà de toute réunion ou séparation ;
La manifestation spontanée de la conscience claire éveillée
Origine de la limpide clarté et de la sagesse rayonnante,
Le ciel pur de Samantabhadra,
La Bouddha Primordial.

Ce Champ Primordial,
Union des apparences et de la vacuité,
Est sans caractéristiques et sans description possibles.
Cette grande égalité naturelle,
Sans séparations ni divisions,
Est l’Essence de l’être-là, de l’ouverture,
De la vérité, du mensonge,
De l’existence et de la non-existence,
Dépassant et bouleversant toutes les barrières.
C’est l’Océan immaculé et sans origine
De la pureté illuminante.

Toutes les spéculations de l’intellect
Sont dénuées de substance ;
Les noms sont accessoires
Et les essences de simples constructions.
Il n’y a pas de vérité ni de mensonge ;
Les objets et l’esprit ne sont pas séparés.
L’un n’est pas l’enveloppe de l’autre,
Et ainsi, comme il n’y a pas de sujet ni d’objet,
Tout s’efface.

Tout comme une image qui apparaît dans le miroir,
De même les qualités observables d’un objet
Se dessinent dans les consciences des sens ;
En saisissant l’objet comme réel,
Vous vous égarez dans le monde illusoire
De l’attachement et de l’aversion.
Si vous observez attentivement,
Vous remarquerez que l’esprit n’est pas allé dans l’objet
Et que les qualités observables de cet objet
Ne surgissent pas dans l’esprit.
Spontanément libres,
Il n’y a pas de dualité possible.

Tous les objets sont uns et égaux
Car ils n’ont pas d’essence propre,
Et tous les intellects sont uns et égaux
Car on ne peut pas les saisir concrètement.
L’être-là du monde et l’esprit ne sont pas séparés :
Depuis toujours ils sont uns et égaux
Dans la pureté primordiale.
Nul besoin d’aller et de venir, de l’un à l’autre,
De façon discursive ;
Uns et égaux,
Les phénomènes baignent dans la même liberté spontanée.

Samsara et Nirvana ne sont pas différents :
Ils sont uns et égaux dans le royaume de l’esprit.
Les rivières et les fleuves innombrables
Sont uns et égaux dans l’infini de l’océan.
Toutes choses sont de semblable valeur,
Unes et égales dans l’expérience de leur déploiement.
Les changements et les transformations
Des forces et des éléments
Sont uns et égaux dans le vide de l’espace.
Les affirmations et les négations de l’esprit
Sont unes et égales dans l’ouverture de l’Être.
La manifestation et la libération ne sont pas séparées :
Elles sont unes et égales dans la Pureté Primordiale.
La danse des vagues est une et égale :
C’est le jeu de l’Océan.
Si vous réalisez cela, alors vraiment,
Vous êtes juste et sage.

Tous les éléments du réel que l’on ne peut pas saisir
Concrètement dans leur multiplicité,
Sont de simples images évanescentes.
Ni bon ni mauvais, sans acceptation ni rejet,
C’est le jeu des mondes qui s’élève librement,
Laissant là l’intellect qui s’agrippe.

Cette auto-libération de la pure conscience claire,
Sans exigences ni revendications,
Qui traverse l’être-là du monde et ses objets,
Est le mode d’être de l’Absolu Incréé.

Puissent la grande égalité de tout ce qui est,
Le champ de la sagesse primordiale,
Libre de concepts, de saisie, et des voiles obscurs
Qui masquent la pure conscience claire éveillée,
Permettre à l’Esprit,
Usé et épuisé par l’esclavage de l’ignorance,
De trouver aujourd’hui le confort et l’aise.

Dans le confort et l'aise
CHAPITRE X
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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