La vue de la Grande Perfection (dzogchen)

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Boubou
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Dorje Samten a écrit :
30 novembre 2017, 15:22
Autre chose. Compte tenu de l'importance de la "base", dont la connaissance permet d'avoir une vue sur la voie, il y a 2 pratiques qui sont essentielles : le gourou yoga et chiné.
Est-ce que là, il est bien question de dzogchen ?
Dorje Samten

Bonsoir Boubou,
Oui, Il s'agit bien de Dzogchen.
ted

Boubou a écrit :
01 décembre 2017, 11:48
Dorje Samten a écrit :
30 novembre 2017, 15:22
Autre chose. Compte tenu de l'importance de la "base", dont la connaissance permet d'avoir une vue sur la voie, il y a 2 pratiques qui sont essentielles : le gourou yoga et chiné.
Est-ce que là, il est bien question de dzogchen ?
Même si Dzogchen vise la stabilisation de l'état naturel, qui n'est pas un état et qui est inconditionné, les maîtres font un préalable du calme mental stable samatha (chiné en tibétain).
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Boubou
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Parlant de pratiques essentielles du dzogchen:

Jamais entendu cette recommandation de la part d'un maître "dzogchen", de la part de maîtres qui font la promotion des yanas, oui , et dans ce cas c'est un incontournable.
Dorje Samten

Pourtant Garab Dorje, Dudjom Rinpoché, ChNN, Tenzin Wangyal, etc. le disent, clairement.
Chine est considéré comme,l'une des pratiques principales car il conduit à un équilibre méditatif qui permet de
"Faire voler l'esprit en éclats" et donc d'être confronté à la véritable nature de son esprit, première étape.
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Boubou
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Si nous parlons de maîtres dzogchen, ni Garab Dorjé principalement dans le tsik sum ne dek (les fameux trois testaments), ni ChNN ne disent que shiné est une pratique essentielle du dzoghen. C'est une invention. Autant que de devoir faire voler l'esprit en éclats comme pratique essentielle.

Après que des commentateurs du vajrayana aient à toute force voulu insérer cette composante, est une dérive que l'on voit souvent.

D'ailleurs on ne recherche pas de stabilité méditative mais on parle de contemplation de l'état naturel. Ce qui n'a rien à voir avec une démarche de méditation.

Dudjom n'enseignait le Dzogchen qu'en tant que neuvième yana, donc il est logique qu'il ait défendu les méthodes méditatives. Quant à T Wangyal, je m'abstiendrai de commentaires.
Dorje Samten

Frapper l’essence en trois mots

« L’Enseignement spécial du roi sage et glorieux »

Texte racine

Ici est contenu L’Enseignement spécial du roi sage et glorieux et son commentaire.

Hommage au maître !

La Vue est Longchen Rabjam : espace vaste, infini.
La Méditation est Khyentsé Özer : lumière de sagesse et d’amour.
L’Action est Gyalwé Nyougou, celle des bodhisattvas.
Quiconque pratique ainsi
Peut fort bien réaliser l’Éveil en cette vie même.
Et même si ce n’est pas le cas, quel bonheur ! Quelle joie ! A la la !

1. Le premier point vital est : présentation directe du visage de rigpa en lui-même

En ce qui concerne la Vue, Longchen Rabjam,
Trois mots frappent le point vital.
D’abord, relâchez et détendez l’esprit,
Ni dispersé, ni concentré, libre de pensées.
Tout en demeurant dans cet état d’équilibre détendu et à l’aise,
Lancez soudain un son « phat ! » qui fait voler l’esprit en éclats,
Fulgurant, puissant et soudain : Stupéfiant !
Il n’y a rien : frappé d'émerveillement,
Foudroyé d'émerveillement… pourtant tout est d'une clarté transparente.
Frais, pur et soudain, au-delà de toute description :
Reconnaissez ceci comme la pure conscience claire du dharmakâya.

Voià, ça tient en peu de mots mais en pratique c'est un peu plus long.
ChNN, idem. La pratique de Chine est principale.
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Boubou
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Nulle part il est question de shiné dans ce texte, mais de laisser l'esprit détendu dans son état naturel. On n'est pas entrain de faire une pratique du calme mental. On laisse les choses telles quelles sans intervenir. C'est ça la notion de détente.

Shiné est une pratique qui se fait concomitamment ou successivement avec lhagtong. Là on ne pratique rien, on laisse l'esprit sans intervenir alors que dans shiné on est toujours à la recherche d'un esprit non perturbé par les pensées. On ramène l'esprit qui s'évade dans les pensées sur le support de méditation.

Ne pas confondre un état et une pratique.
Dorje Samten

Chine est une pratique principale. Elle est indispensable et c'est bien de cela que l'on parle ici : un état détendu et à l'aise. Ces quelques mots font habituellement l'objet de commentaires, explications et instructions de plusieurs heures. Tant que l'on n'en est pas là, il est quasiment impossible d'approcher l'état naturel de l'esprit car on reste incapable de le distinguer de l'esprit ordinaire. C'est un prérequis qui évite la confusion avec toutes sortes de constructions agréables mais purement mentales et, à ce titre, chiné est considéré comme une pratique principale. Tous les maîtres le disent. Et aucun d'entre eux n'a été confronté à l'état naturel de l'esprit sans une longue approche préalable et une longue pratique de la stabilité méditative.
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Boubou
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ChNN, par exemple, n'a jamais demandé a quiconque de pratiquer shiné comme prérequis à quoi que ce soit. Ni pour recevoir l'introduction directe ni pour avoir une expérience de vacuité, de sensation ou de clarté. Les fameux préliminaires non plus, ce qui d’ailleurs choque la plupart des maîtres.

Tout dépend du niveau de capacité de l'individu et de cela on ne peut en préjuger. Cela s'affine éventuellement dans une relation de proximité avec un maître ou un enseignant.

La voie progressive des yanas requiert beaucoup de paramètres et des années de pratique de shiné. Après que l'on s'endorme en se berçant d'illusions sur sa capacité, n'a rien à voir avec les années de pratiques dont on s'enorgueillira. On peut mourir aussi bête après trente ans de shiné, si j’ose dire mal pratiqué, que quelqu’un qui vivra l’ouverture et la non restriction dans sa vie, ce qui est bien plus en phase avec la perspective dzogchen.

Bref je ne vais pas m’étendre car je n’en ai aucune envie. On pourrait croire que je cherche à convaincre ou que je suis simplement un con qui ne comprend rien, c’est bien possible. Je n’en sais rien. Je crois que je n’ai aucun intérêt à insister. Surtout je pollue la file de Serge.

Vis tes convictions surtout si elles te semblent étayées par tes croyances et tes maîtres et je te respecte en cela.

Ciao.
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