Je vais poser une question que peut être un débutant pourrait poser :
Si l'éveil est quelque chose de personnel, et si chacun a son propre karma, à quoi sert le Guru-yoga ?
(Certaines écoles bouddhiques tantriques très semblables au vajrayana tibétain, comme le shingon japonais, ne pratiquent pas le Guru-yoga. )
La vue de la Grande Perfection (dzogchen)
Le maître dzogchen est toujours dans la connaissance de sa nature (rig-pa). Se "synchroniser" avec l'état du maître permet de "revitaliser" sa propre connaissance de sa nature véritable, pour les pratiquants ayant été introduit à sa nature et ayant éliminé le doute. Pour les autres il agit comme le guruyoga classique du vajrayana.ted a écrit :Je vais poser une question que peut être un débutant pourrait poser :
Si l'éveil est quelque chose de personnel, et si chacun a son propre karma, à quoi sert le Guru-yoga ?
(Certaines écoles bouddhiques tantriques très semblables au vajrayana tibétain, comme le shingon japonais, ne pratiquent pas le Guru-yoga. )
- Dharmadhatu
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- Inscription : 02 juillet 2008, 18:07
Ca peut être aussi le contraire: le Guru-yoga permettant d'écarter la brume et de stabiliser la bouffée d'air frais. C'est à mon avis l'intérêt premier de ce yoga extrêmement profond et habile (sinon à quoi pourrait bien servir cette pratique classique qu'est un Guru-yoga vajrayaniste vécu de l'intérieur ?).Serge Zaludkowski a écrit :Oui ... néanmoins pour guruyoga il est nécessaire d'avoir bien stabilisé rig-pa et avoir déjà bien réussi à "séparer" l'esprit dual (Sems) de l'esprit illuminé (Sems-nyid) ... sinon on risque de tomber dans l'erreur commune de prendre sems pour sems-nyid et de se leurrer dans l'illusion d'un soi-unique.Dharmadhatu a écrit :Et plus on approfondit ces pratiques, plus on constate qu'elles reviennent exactement au même. La distinction entre Guru-yoga, pratiques purificatrices etc. est didactique et temporaire.Serge a écrit :ChNN répète sans cesse que la seule pratique qu'il demande à ses élèves et le Guruyoga. Viens ensuite la purification des cinq éléments qu'il considère bien plus efficace que celle de vajrasattva.
Mais bon, j'imagine que ça dépend de chaque pratiquant.
Dommage que Jean ne soit plus aussi présent sur le net car il aurait pu nous en parler avec sa verve si touchante et légère à la fois.
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Dharmadhatu a écrit :...Serge Zaludkowski a écrit :Oui ... néanmoins pour guruyoga il est nécessaire d'avoir bien stabilisé rig-pa et avoir déjà bien réussi à "séparer" l'esprit dual (Sems) de l'esprit illuminé (Sems-nyid) ... sinon on risque de tomber dans l'erreur commune de prendre sems pour sems-nyid et de se leurrer dans l'illusion d'un soi-unique.Dharmadhatu a écrit :Et plus on approfondit ces pratiques, plus on constate qu'elles reviennent exactement au même. La distinction entre Guru-yoga, pratiques purificatrices etc. est didactique et temporaire.Code : Tout sélectionner
ChNN répète sans cesse que la seule pratique qu'il demande à ses élèves et le Guruyoga. Viens ensuite la purification des cinq éléments qu'il considère bien plus efficace que celle de vajrasattva.
Ca peut être aussi le contraire: le Guru-yoga permettant d'écarter la brume et de stabiliser la bouffée d'air frais.
...
C'est bien ce que j'entendais ... d'où ma précision sur le "didactique et temporaire". Je suis sur qu'on va finir par se comprendre ... directement eveil_333
Serge ba11
nb : désolé pour le
Code : Tout sélectionner
, mais l'éditeur ne tolère que 3 quotes imbriquées ...[/i][/size]
Pour continuer sur ce fil sur la vue ...
Dans la mesure où dzogchen est, en même temps, le fruit et la voie de l'enseignement de Garab Dorjé (viewtopic.php?f=128&t=9026), le discours qu'entretient un pratiquant de la grande perfection est soutenu par le "point de vue de rig-pa" ... il ne pourrait en être autrement. C'est la raison pour laquelle celui-ci peut paraître "décalé" et même "arrogant" parfois, mais dans ce cas ce n'est dû qu'aux propres limitations du pratiquant ...
Dans la mesure où dzogchen est, en même temps, le fruit et la voie de l'enseignement de Garab Dorjé (viewtopic.php?f=128&t=9026), le discours qu'entretient un pratiquant de la grande perfection est soutenu par le "point de vue de rig-pa" ... il ne pourrait en être autrement. C'est la raison pour laquelle celui-ci peut paraître "décalé" et même "arrogant" parfois, mais dans ce cas ce n'est dû qu'aux propres limitations du pratiquant ...
Le problème c'est, comment on fait si on tombe sur quelqu'un de vraiment arrogant ? (que ce soit pour le dzogchen, le zen, etc...) ? Quels sont les moyens à disposition du "pratiquant limité" pour éviter une relation toxique avec une personne qui lui oppose l'argument d'autorité ? Parce que ça existe, bien sur...Serge Zaludkowski a écrit :Pour continuer sur ce fil sur la vue ...
Dans la mesure où dzogchen est, en même temps, le fruit et la voie de l'enseignement de Garab Dorjé (http://www.forum-bouddhiste.com/viewtopic.php?f=128&t=9026), le discours qu'entretient un pratiquant de la grande perfection est soutenu par le "point de vue de rig-pa" ... il ne pourrait en être autrement. C'est la raison pour laquelle celui-ci peut paraître "décalé" et même "arrogant" parfois, mais dans ce cas ce n'est dû qu'aux propres limitations du pratiquant ...
Je dirais la meilleure méthode serait de réster (ou de rentrer) dans la non-dualité. Dans ce cas le problème posé par l'arrogance vraie ou ressentie se dissipera en laissant peu de traces. "Pratiquant limité" comme tu dis ou pratiquant 5 chevrons ::mr yellow:: , ce genre de situation dans laquelle on sent les ressentiments monter est un excellent moyen de se réveiller. Non?
Bonjour,
Je rattrape les échanges bien tardivement.
Je n'ai jamais entendu parlé de "phase de la base" et à mon avis ça peut préter à confusion.
Quant à l'indifférenciation du samsara et du nirvana, elle tient au fait, dans le dzogchen, qu'il n'y a qu'une seule base et deux voies, le samsara et le nirvana. Ignorer, ne pas connaitre la base, c'est l'ignorance et les cinq poisons, le samsara. La connaitre c'est le nirvana. La différence entre les deux tient à la modalité de notre esprit.
Partant, il n'y a rien à construire. Et la modalité nirvanique est for ément au-delà des concepts.
Je rattrape les échanges bien tardivement.
Je n'ai jamais entendu parlé de "phase de la base" et à mon avis ça peut préter à confusion.
Quant à l'indifférenciation du samsara et du nirvana, elle tient au fait, dans le dzogchen, qu'il n'y a qu'une seule base et deux voies, le samsara et le nirvana. Ignorer, ne pas connaitre la base, c'est l'ignorance et les cinq poisons, le samsara. La connaitre c'est le nirvana. La différence entre les deux tient à la modalité de notre esprit.
Partant, il n'y a rien à construire. Et la modalité nirvanique est for ément au-delà des concepts.
Ca peut paraitre simpliste mais ca ne l'est pas.
Tout est dit. Absolument tout : relatif/absolu, dualité, impermanence, souffrance, vacuité, etc.
Pénétrer cette vérité est essentiel. Le reste découle.
Tout est dit. Absolument tout : relatif/absolu, dualité, impermanence, souffrance, vacuité, etc.
Pénétrer cette vérité est essentiel. Le reste découle.
Les Souhaits de Kuntuzangpo résument tout cela. C'est un texte puissant, en ce sens qu'il peut provoquer le déclic d'une compréhension innée.
Et Penetrating Wisdom en est un remarquable commentaire.
Et Penetrating Wisdom en est un remarquable commentaire.