sur la colére

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davi
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Ça se pratique aussi dans l'armée pour tester les jeunes recrues et aussi lors de la première année de faculté de médecine je crois...
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Dumè Antoni

Je ne sais pas : je n'ai jamais fait l'armée (réformé P4 :mrgreen: ) et je n'ai pas fait d'études de médecine.
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yves
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Dumè Antoni a écrit :Je suis assez d'accord. De fait, il est exceptionnel (et de toute façon contre productif) de fustiger des élèves comme cela se pratiquait (sans que ça pose problème) par le passé et sous d'autres latitudes. D'un autre côté, il faut peut-être essayer de comprendre que le maître peut tester par là la réelle motivation de l'élève. Si l'élève se barre à la moindre pique (qui sera justifiée dans le contexte), le maître peut considérer que l'élève n'est pas prêt. C'est un peu comme dans le film "Fight Club" (où du reste le "recrutement" se fait exactement comme dans les monastères zen). C'est un peu rude, mais ce sont des méthodes qui ont fait leurs preuves. Et donc...

beaucoup de tes messages sur ce fil justifient ce qui pourrait être une "bonne" colère, à tel point qu'il y plus de messages "en faveur" de la colère :neutral:

chaque situation est unique et l'on ne peut poser de dogme définitif, le Dharma se charge de nous l'apprendre tous les jours ba11

faut-il à ce point avoir peur du monde des "bisounours" pour défendre la colère comme tu le fais :?:

n'est-il pas facile de voir que la colère est un des fléaux de l'humanité? qui n'a pas besoin de soutien ? :oops:

quelqu'un de prompt à la colère qui lirait un érudit tel que toi, aurait tôt fait de se justifier sa propre colère :-(

je rappelle que mon propos est la parole juste, bien à toi jap_8
oui à ce qui est
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être tout
amour
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Flocon
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Pour ce qui est de la question de la colère, sans répondre à la place de Dumè, je m'interroge toujours sur la volonté présente dans certaines voies bouddhistes (pas dans toutes, à ma connaissance) de l'éradiquer intégralement. Ce qu'on appelle les "émotions négatives", colère, peur, dégoût, etc. ne sont pas des "fléaux de l'humanité" : ces émotions font partie du psychisme humain et animal, à la suite d'une évolution très longue du vivant. Ce sont des mécanismes adaptatifs indispensables à la survie. Je ne parviens pas à comprendre l'intérêt qu'il peut y avoir à les éteindre en soi, ni d'ailleurs à croire que ce soit possible vu que les cerveaux reptilien et limbique qui les produisent seront toujours actifs.
Qu'on s'attache à en moduler l'expression lorsqu'elle devient nuisible à soi et à autrui, en les inhibant partiellement et en les sublimant par l'intelligence ou la sagesse, en revanche, ne me pose pas de problème.

Je crois que ce quelque chose m'échappe à ce sujet. :?:

PS. Quelqu'un a vu Vice-versa? Personnellement, je le recommande à ceux qui ont des enfants : la relation entres les émotions et la pensée y est très bien décrite.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Florent

Dumè Antoni a écrit :Je ne sais pas : je n'ai jamais fait l'armée (réformé P4 :mrgreen: ) et je n'ai pas fait d'études de médecine.
Moi j'ai fait mon service militaire et c'est vrai au début on te teste. Mais ça n'a rien a voir avec la colère, c'est plus un fonctionnement.

La colère est une émotion qui amène à infliger des souffrances aux autres ou contre soi-même,voir les deux, ce qui augmente dukkha en ce monde. Pour moi qui suis assez colérique ( je parle donc par expérience) il me semble qu'il vaut mieux la contrôler pour qu'elle ne fasse pas trop de dégât. La colère est destructrice.
Depuis que je ne me laisse plus entraîner (ou du moins plus aussi facilement) par ce sentiment, les choses vont mieux, on évite pas mal d'embrouille et de situation inconfortable ou intenable.
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axiste
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Je crois que c'est, comme dit Dharma, la colère contre quelqu'un qui n'a pas de sens. On peut ressentir de la colère et elle peut nous donner la force de trouver les mots justes face à des faits que l'on voudrait changer. Mais ce n'est jamais la personne qui est visée dans ce cas. Alors l'expression de la colère visera plutôt reconstruire un équilibre de situations qui nous apparaissent déséquilibrées. Dans ce cas elle reste mesurée.

Quand on reconnait sa colère, elle s'apaise, et on voit qu'on aurait tout aussi bien pu dire... autrement.
C'est aussi que, lorsqu'une colère nous emporte, nous ne sommes pas si créatifs, mais dans un fonctionnement conditionné...enfin oui, Il y a toujours des moyens de dire autrement.

Il me semble qu'on ne feint pas une colère, elle nous emporte plutôt. C'est donc quelque chose de très conditionné.

De toutes les façons, la colère nous traverse, on ne la retient pas et c'est très bien quand elle ne nous emporte pas.
On sait tous ce qu'est une colère destructrice. Et la colère ne doit pas non plus être un instrument de pouvoir.

Je ne vois pas pourquoi l'on dit qu'il ne faudrait pas l'éradiquer, contrairement à Flocon. Mais c'est peut -être une question de terminologie ? (pas la renier mais la reconnaître pour ce qu'elle est et ainsi utiliser son énergie, mais jamais ses aspects potentiellement destructeurs. Ainsi transformée, une colère n'exprime plus contre l'autre, elle dit juste...un cri qui s'éteint aussitôt)

J'ai vu des extraits de vice versa, très bien oui, pour apprendre aux enfants à reconnaitre les émotions.
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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Flocon
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Je reprécise que c'est bien la notion d'éradication de la colère dont je ne comprends pas qu'on l'envisage. Autant essayer d'éradiquer un sens, comme la vue ou l'audition.

Après, pour tout ce qui est sa sublimation/transformation/ redirection dans un sens positif/ expression juste, etc., aucun problème.

Mais peut-être ai-je mal compris certains messages où le terme était employé, et s'agit-il d'un malentendu. :oops: :)
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Kong Tseu
Dumè Antoni

Yves a écrit : faut-il à ce point avoir peur du monde des "bisounours" pour défendre la colère comme tu le fais :?:
Je ne défends pas la colère, contrairement à ce qui ressort peut-être de mes posts, mais la justifie dans le cadre du Bouddhisme, dès lors qu'il existe des "déïtés" courroucées dans le Bouddhisme, que Manjushri est présenté sous la forme Yamantaka (courroucée), que les maîtres zen (depuis l'origine du Zen) montrent des aspects courroucés, que Bankei la déclare comme ne faisant pas partie de sa vraie nature et qu'il ne convient donc pas de combattre des fantômes... que je suis zeniste.

Quant aux bisounours, ils ne font pas partie de ma culture bouddhique et je pense très honnêtement que le mode bisounours reflète l'illusion du bonheur, un bonheur étranger à la réalité du monde et qui ne fait, quand on y croit, que retarder l'entrée dans le courant.

Je ne crois pas que le Bouddhisme consiste à empêcher les fonctions vitales du corps (comme la colère ou la peur...) en les considérant comme des empêchements. L'empêchement c'est de les croire réelles et en avoir effectivement peur au point de chercher à les éteindre ou à les fuir. C'est littéralement croire aux fantômes comme des enfants, et ceci explique peut-être pourquoi certain(e)s font du Bouddhisme bisounours. On me connaît ici suffisamment pour savoir que je réprouve cette pratique bisounours au plus haut point, et en faisant l'éloge de la colère (dans le contexte bien précis où elle s'applique) j'espérais juste un peu que vous en auriez moins peur. Si c'est raté, ce n'est pas grave. J'ai l'habitude. :lol:
Dumè Antoni

Pour rebondir un peu sur ce que dit Flocon, la colère comme la peur sont inscrites dans le cerveau archaïque et sont des moyens de défense et donc de survie. On ne peut pas les éradiquer sauf à entrer en samadhi profond et s'extraire ainsi du monde. Ce n'est pas l'enseignement du Bouddha à mon avis. L'enseignement du Bouddha consiste à comprendre comment ces peurs ou cette colère agissent (et cette fois je parle de la colère en tant que sentiment et non comme moyen habile), c'est à dire comment elles s'élèvent et comment elles disparaissent pour réaliser qu'elles n'ont pas de nature propre, qu'elle ne sont pas notre "moi", qu'elles sont aussi réelles que des mirages. Si l'on combat des mirages, on se comportera comme un Don Quichotte. Ce n'est pas l'enseignement du Bouddha.

En revanche, l'illusion, l'ignorance... ne sont pas des mirages ; elles sont des obstacles sérieux sur le sentier et il est naturel que les maîtres fustiges les élèves qui ont peur de la peur ou de la colère ou de leurs sentiments, quels qu'ils soient, et s'abîment en samadhi pour ne pas avoir à les affronter. C'est le samadhi "caverne du démon". Shunryu Suzuki disait à ses élèves qu'ils vaudrait mieux pour eux qu'ils prennent des drogues plutôt que de suivre cette voie.
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axiste
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@ Flocon
ok, si cela veut dire qu'on n'éradique pas quelque chose qui est en nous dans le sens de renier quelque chose qui existe déjà, refuser de voir (la colère quand elle nous traverse), ce serait un reniement, un aveuglement.
Cela n'empêche pas de souhaiter éradiquer ces tendances à la base. La colère étant plutôt réactive, pas créative il me semble ?
@ Dumé
L'enseignement du Bouddha consiste à comprendre comment ces peurs ou cette colère agissent (et cette fois je parle de la colère en tant que sentiment et non comme moyen habile), c'est à dire comment elles s'élèvent et comment elles disparaissent pour réaliser qu'elles n'ont pas de nature propre, qu'elle ne sont pas notre "moi", qu'elles sont aussi réelles que des mirages. Si l'on combat des mirages, on se comportera comme un Don Quichotte.
Cela me semble juste, et elles ont un impact en même temps, à considérer pour le mieux.
Un bisou aux bisounours en passant, finalement ce mot a un pouvoir évocateur qui interroge quand même...mot sympathique.
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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