n'est ce pas une façon de la nourrir ?Dumè Antoni a écrit :Personne ne cherche à nourrir la colère mais à la justifier d'un point de vue bouddhique
sur la colére
Non, ne paaaaaars pas...Flocon a écrit :OK, merci des diverses explications.
Pour me résumer : derrière le refus de la colère (ou de la peur, de la tristesse ou de tout autre émotion qui peut se lever en soi), je vois personnellement un refus de l'expression d'une part de soi-même, autrement dit un refoulement : donc une source de souffrance potentiellement plus grande et plus dangereuse que l'émotion refusée au départ. C'est davantage de la psychologie que du bouddhisme, je l'admets volontiers.
Donc je
C'est utile d'apporter une contradiction intelligente. Après tout, on fonctionne suivant le modèle que tu décris. Le modèle bouddhiste étant un objectif, un idéal.
Je viens de lire les dernières interventions, pour ma part je me rangerais plus sur les positions de ted, yves et dhatu.
De mon expérience la colère est nuisible, être ferme dans ces positions ou ces actes n'est pas forcément motiver par la colère, la colère est toujours mauvaise conseillère, elle nous aveugle toujours.
Voici la définition d'un vieux larousse que j'ai: état ou mouvement de l'âme qui s'élève et s'emporte contre ce qui lui déplaît .
Plus loin: la colère est une passion violente, causée par une douleur que nous ressentons et qui nous porte à réagir contre les auteurs de notre mal; on peut l'éprouver en ressentant, par sympathie, le mal fait à autrui. Produite par le spectacle de l'injustice ou de l'inhumanité elle est l'indignation. Eprouvée d'une façon durable et après la cessation du mal elle s'appelle le ressentiment. Elle est à l'origine du besoin de vengeance. Sous sa forme spontanée et instinctive, réaction passionnelle de l'être qui souffre contre celui qui le fait souffrir, elle est commune à l'homme et l'animal.
les antonymes de la colère sont: calme, impassibilité, modération, placidité, sang-froid, sérénité
d'après ces définitions on voit que la colère se fonde principalement sur l'aversion.
De mon expérience la colère est nuisible, être ferme dans ces positions ou ces actes n'est pas forcément motiver par la colère, la colère est toujours mauvaise conseillère, elle nous aveugle toujours.
Voici la définition d'un vieux larousse que j'ai: état ou mouvement de l'âme qui s'élève et s'emporte contre ce qui lui déplaît .
Plus loin: la colère est une passion violente, causée par une douleur que nous ressentons et qui nous porte à réagir contre les auteurs de notre mal; on peut l'éprouver en ressentant, par sympathie, le mal fait à autrui. Produite par le spectacle de l'injustice ou de l'inhumanité elle est l'indignation. Eprouvée d'une façon durable et après la cessation du mal elle s'appelle le ressentiment. Elle est à l'origine du besoin de vengeance. Sous sa forme spontanée et instinctive, réaction passionnelle de l'être qui souffre contre celui qui le fait souffrir, elle est commune à l'homme et l'animal.
les antonymes de la colère sont: calme, impassibilité, modération, placidité, sang-froid, sérénité
d'après ces définitions on voit que la colère se fonde principalement sur l'aversion.
- Dharmadhatu
- Messages : 3690
- Inscription : 02 juillet 2008, 18:07
Je pense que toutes les traditions bouddhistes sont d'accord pour dire que la cessation est possible. Mais la cessation de quoi ? Des vraies origines de la souffrance qui sont décrites en tant que karma et afflictions (= émotions négatives, facteurs mentaux perturbateurs, états d'esprit malsains etc.).
Toujours dans Au coeur de l'éveil, le Vén. maître ch'an Sheng-yen dit:
Et un maître Dzogchen dirait souvent la même chose:
la voie (marga) a pour raison d'être la pacification ou la libération ou la cessation (nirodha) définitive des origines (samudaya) de la souffrance (duhkha) qui sont kk (karma et klesha), sinon une telle voie est au mieux vaine, au pire contreproductive car anti-naturelle vu que la vraie nature de l'esprit serait les afflictions etc. (et n'importe quel instant d'esprit serait continuellement envahi par la colère si celle-ci en était une partie constituante).
C'est pourquoi je comprends tout à fait l'intervention faite par Yves pour rappeler ce fait fondamental à toute voie bouddhiste: la colère fait partie des klesha (même si dans certains cas plutôt rarissimes, elle peut servir de catalyseur pour débloquer une situation à court terme, au risque qu'elle engendre de nouvelles situations conflictuelles sur le long terme) et peut être éliminée, et ce, d'après n'importe quel point de vue bouddhiste duquel on se réclame. Sinon, autant oublier à quel point le samsara est le samsara, et autant s'assomer l'esprit dans un oubli artificiel, on se fera moins de mal qu'en essayant de faire en sorte que l'esprit retrouve sa pureté naturelle.
Toujours dans Au coeur de l'éveil, le Vén. maître ch'an Sheng-yen dit:
En d'autres termes, nous devons laisser tomber toutes nos émotions négatives, ou kleshas. Briser les chaînes des kleshas, c'est se libérer de tout ce qui obstrue la vision bouddhique de la nature de la réalité.
Bodhidharma lui répondit: "Apporte-moi ton esprit, que je le pacifie !" Huike fut incapable de présenter son esprit, et Bodhidharma lui dit: "Tu vois, je l'ai déjà pacifié."
Le principe est de comprenre et reconnaître l'esprit des kleshas, ou perturbations mentales.
L'enseignement du Chan vise à nous libérer de la pensée dualiste illusoire.
Etc.La thérapie anti-illusions se déroule en trois étapes: reconnaître, soumettre, trancher. La capacité à reconnaître notre confusion et notre ignorance est déjà un progrès. C'est seulement après avoir reconnu les illusions, que nous pouvons réellement les trancher.
Et un maître Dzogchen dirait souvent la même chose:
la voie (marga) a pour raison d'être la pacification ou la libération ou la cessation (nirodha) définitive des origines (samudaya) de la souffrance (duhkha) qui sont kk (karma et klesha), sinon une telle voie est au mieux vaine, au pire contreproductive car anti-naturelle vu que la vraie nature de l'esprit serait les afflictions etc. (et n'importe quel instant d'esprit serait continuellement envahi par la colère si celle-ci en était une partie constituante).
C'est pourquoi je comprends tout à fait l'intervention faite par Yves pour rappeler ce fait fondamental à toute voie bouddhiste: la colère fait partie des klesha (même si dans certains cas plutôt rarissimes, elle peut servir de catalyseur pour débloquer une situation à court terme, au risque qu'elle engendre de nouvelles situations conflictuelles sur le long terme) et peut être éliminée, et ce, d'après n'importe quel point de vue bouddhiste duquel on se réclame. Sinon, autant oublier à quel point le samsara est le samsara, et autant s'assomer l'esprit dans un oubli artificiel, on se fera moins de mal qu'en essayant de faire en sorte que l'esprit retrouve sa pureté naturelle.
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
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- Dharmadhatu
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- Inscription : 02 juillet 2008, 18:07
Magnifique ! Oui Achala (Fudo Myo en japonais) est bien l'une des déités illustrant cette alchimie tantrique.blutack a écrit :Yah une faute dans le titre: c'est pas colére mais colère... Dans le vajrayana, il y a la divinité Fudo Myoo (L'inébranlable) qui représente la transmutation de la colère. À méditer !
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Bon, une question sur un point qui n'a jamais été clair pour moi : quelle différence existe-t-il entre ce que le tantrisme appelle "transmutation" de la colère (ou de la peur, ou autre) et ce que la psychologie d'inspiration psychanalytique appelle la sublimation des passions (c'est-à-dire, selon Freud, la redirection d'une pulsion violente dans une direction positive, loin de son but destructeur primitif)?
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.
Kong Tseu
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Et qui dit alchimie dit transformation du poison en élixir n'est-ce pas ? C'est l'emploi d'une matière première brute comme base de toute transformation vertueuse.Dharmadhatu : Magnifique ! Oui Achala (Fudo Myo en japonais) est bien l'une des déités illustrant cette alchimie tantrique.
Cela répond en partie à la question de Flocon. Que ce soit la transmutation ou la sublimation, les deux partent du principe de la présence d'une matière première apte à se structurer selon un Projet (avec un grand P) qui pourrait être défini comme "volonté de grandir".
Les occidentaux ont le pendant de Achala... Par contre jamais compris si c'étais un héros ou un anti-héros... Ce personnage se laisse envahir par sa colère (elle est incontrôlable), mais en général elle est tournée contre l'injustice et le crime; donc sans doute plus un héros.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
- Dharmadhatu
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- Inscription : 02 juillet 2008, 18:07
Oui c'est bien ça. Et ce Projet est de taille parce qu'il implique la transformation de notre perception: tout doit être vu comme ayant une nature divine, claire et vide, et dans les Tantras supérieurs, comme ayant une nature de grande félicité vide.jules a écrit :Et qui dit alchimie dit transformation du poison en élixir n'est-ce pas ? C'est l'emploi d'une matière première brute comme base de toute transformation vertueuse.Dharmadhatu : Magnifique ! Oui Achala (Fudo Myo en japonais) est bien l'une des déités illustrant cette alchimie tantrique.
Cela répond en partie à la question de Flocon. Que ce soit la transmutation ou la sublimation, les deux partent du principe de la présence d'une matière première apte à se structurer selon un Projet (avec un grand P) qui pourrait être défini comme "volonté de grandir".
Bien sûr, les pratiques tantriques sont moins un sujet d'étude académique qu'une véritable expérience, c'est pour ça d'aileursl que cette section n'est pas si alimentée que ça en sujets, bien que de nombreux points soient d'une incroyable profondeur.
Pour Davi, je regarde parfois Hulk et ses copains dans Avengers, le dessin animé du matin qui accompagne mon petit déj, et c'est dommage que ce soit toujours la bagarre (soit entre héros, soit entre héros et bad boys). ::mr yellow:: L'idéal serait que Hulk aille au bout de ce combat en sublimant sa verte colère en devenant un vrai super héros bleu nuit trônant au centre d'un palais d'arc-en-ciel.
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D'accord, merci.
Moi aussi j'aime bien Hulk. Il existe un Hulk Rouge, carrément méchant, mais un Hulk bleu-bouddha carrément bon serait intéressant.
Moi aussi j'aime bien Hulk. Il existe un Hulk Rouge, carrément méchant, mais un Hulk bleu-bouddha carrément bon serait intéressant.
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