Générer la divinité par Gyatrul Rinpotché

Compagnon

Dans un esprit d'ouverture et de respect à toutes les pratiques du Dharma :

Site Buddhaline,bouddhisme Vajrayana.

On peut trouver une présentation de l'auteur sur le net mais en anglais. Je ne l'ai pas reproduite ici pour cette raison. Par contre il semble que le texte ne soit pas complet. Seul certains aspects de la pratique sont détaillés.

Générer la Divinité

Générer la divinité offre une présentation claire et accessible des pratiques des phases de génération du yoga de la divinité.

Gyatrul Rinpotché explique l’état d’esprit qu’il faut établir au début de la pratique, les détails des séquences de la visualisation, les trois types d’offrandes, la récitation spécifique du mantra, ainsi que les moudras, les tormas. Ces enseignements apporteront à tous les pratiquants du Vajrayana une compréhension de la pratique d’une Sadhana.


Introduction

...Le tantra est rattaché au Vajrayana. Il y a deux niveaux de pratique tantrique : intérieur et extérieur. Cet enseignement se réfère au niveau intérieur. Il est très important de distinguer les deux niveaux avant de commencer. Il vous faut quelques précisions. Nous allons donc examiner brièvement ces deux niveaux de pratique tantrique.

Les trois tantras extérieurs sont Kriya, Oupa (Charya) et Yoga tantra. Les tantras intérieurs commencent par celui du Mahayoga. Il existe des différences majeures entre ces deux niveaux en ce qui concerne la Vue, la Méditation, la Conduite, les Réalisations et le temps à consacrer à la pratique.

Tous les tantras exigent une initiation, une habilitation (tib : Ouang). Aucun tantra ne peut être pratiqué sans en avoir reçu une transmission. Le Vajrayana ne peut jamais être pratiqué sans avoir reçu l’initiation par un Lama qualifié. Ceci s’applique aussi bien au Kriya, Oupa (Charya), Yoga et Mahayoga tantra. Dans les tantras extérieurs et intérieurs, une initiation comprend quatre habilitations qui rendent possible la pratique du tantra.

Les tantras extérieurs sont considérés comme difficiles car les résultats et les réalisations s’obtiennent seulement après de longs efforts. Les tantras intérieurs s’avèrent moins difficiles parce que les résultats se produisent plus rapidement, ce qui implique moins d’effort. De plus, les tantras extérieurs exigent de leurs pratiquants l’exécution de beaucoup de rituels spécifiques, tandis que les tantras intérieurs en comprennent moins....


...Le fruit de la pratique est la réalisation de la nature de l’esprit, spontanée et véritable ; la vérité ultime, parfaitement pure. Quand la pratique est achevée, le pratiquant reconnaît cette base parfaite et demeure naturellement en cet état. A cet instant, on se rend compte que l’on tient l’or dans la main ; on perçoit le soleil directement, libéré des voiles.

1. Ecarter les circonstances défavorables

Le premier préliminaire spécial, consistant à écarter les circonstances défavorables, comprend deux parties :

a) Expulser les forces négatives et démoniaques

b) Établir l’enceinte de protection


a) Expulser les forces négatives et démoniaques

Commencez la méditation en considérant la vraie nature de la réalité telle qu’elle est, la vraie nature vide de tous les dharmas (phénomènes). En reconnaissant la véritable nature de la vacuité, on voit la manifestation ; en voyant les apparences, on se rend compte qu’elles sont vides. La vacuité est l’apparence ; l’apparence est la vacuité. Comme une bulle émergeant de la surface de l’eau, votre nature essentielle s’élève en tant que divinité suprême courroucée. Cette divinité courroucée peut-être Hayagriva, ou tout autre Hérouka, selon votre choix. Visualisez-vous clairement comme la divinité courroucée, mais sans prendre le mot "courroucée" au pied de la lettre. Vous assumez l’aspect de la conscience éveillée, la manifestation de la compassion, incorporel tel un reflet dans un miroir...

1. Les trois absorptions méditatives

Nous commencerons donc par saisir le sens profond à l’aide des trois absorptions méditatives (sct : Samadhi).

a) Le premier samadhi

Celui de la nature telle quelle. Nous l’expliquerons en présentant l’objet à purifier, la méthode pour le purifier et le fruit de la purification : l’objet à purifier est la conscience au moment de la mort ; la méthode consiste à rester conscient de l’esprit naturel ; et le fruit est l’expérience de la nature de l’esprit, libre des conceptions dualistes.

Si vous n’êtes pas familiarisé avec les étapes de résorption qui se produisent au moment de la mort, vous pouvez vous reporter aux enseignements du Bardo. En étudiant ces enseignements, vous apprendrez comment les éléments du corps physique se dissolvent l’un dans l’autre. L’élément terre se résorbe dans l’élément eau, celui de l’eau en celui du feu, le feu en l’air et l’air en l’espace. Il y a des signes extérieurs correspondants variés qui s’opèrent sur la personne qui meurt. Sans même étudier ceci, vous pouvez clairement concevoir comment le corps, qui est comme la terre, se désintègre en ses éléments de constitutions.

La mort survient, pour tous les êtres, une fois que les éclairs de lumière blancs, rouges et noirs se produisent et que la conscience fait l’expérience de la Claire Lumière Vide de la vérité ultime. En restant dans ce premier samadhi, vous purifiez le moment où cette Claire Lumière n’est pas reconnue et qui fait qu’on s’éloigne donc de la libération.

L’absorption méditative sur la nature telle qu’elle peut aussi être expliquée en considérant la nature du corps de la pratique ou en utilisant les techniques de purification.

Le corps de la pratique consiste à être conscient de l’esprit naturel qui n’est pas un dharma (phénomène) produit ou créé....

2. Générer le support et le mandala attenant

La génération du support et du mandala attenant dans l’état de conscience éveillée s’appelle le yoga du moudra de la forme. Le processus de génération du mandala possède trois phases :

a) La disposition des éléments

b) La génération du temple céleste

c) La génération du siège de la divinité


a) La disposition des éléments

Un mandala n’est pas construit de la même façon qu’une maison ordinaire. Pour générer le mandala, il faut commencer par empiler les éléments les uns sur les autres pour former la base. L’objet à purifier pendant ce processus est notre création d’un univers constitué des quatre éléments. Notre univers est la manifestation d’un état relatif déformé de la conscience. C’est la manifestation de l’apparence à travers l’activité imparfaite de l’esprit. Vous percevez l’univers - comprenant traditionnellement le Mont Mérou, les continents et les sous-continents - comme un monde "formellement existant", solide, du fait de l’état relatif déformé de votre conscience qui saisit la dualité. Vous croyez que la terre, les rochers et les objets extérieurs existent concrètement lorsque vous les percevez ; en fait, ils n’existent pas. En visualisant la grande enceinte de protection que nous avons étudiée dans les préliminaires, et en effectuant la visualisation qui suit, vous purifierez cette perception fausse...

...Quels que soient les détails particuliers des visualisations dans une sadhana, il est important de les effectuer correctement. Certaines sadhanas abrégées peuvent élaborer un siège pour la divinité mais pas de temple céleste. Dans certaines pratiques, la divinité apparaît dans l’instant-même où vous prenez conscience. Cette sorte de pratique ne requiert pas de dispositifs - la divinité apparaît simplement. Si la sadhana ne contient pas d’activités, c’est que cela doit être ainsi. Vous devriez comprendre que les différentes parties de la phase de génération, y compris le temple céleste, ne sont pas fixées rigidement ; aucune forme particulière n’est absolument nécessaire.
La même règle s’applique quand vous visualisez les caractéristiques essentielles de la divinité. Les caractéristiques du Yidam sont faites pour s’accorder avec votre sadhana. Il n’y a pas de "catalogue" figé de ces caractéristiques. Ce qui est important est de percevoir le sens pur de la divinité....


...Vient ensuite l’apparition définitive de la divinité. Ce sujet contient deux subdivisions : la première montre comment générer la forme de la divinité et la seconde examine les caractéristiques de la divinité. Ces sujets sont assez difficiles à comprendre, aussi porterons-nous une attention spéciale aux détails de la transformation de la syllabe-germe en attribut. Il est important de comprendre comment se produit la transformation pour effectuer les purifications et les résultats désirés.

5. La façon de réciter les mantras

Le cinquième point du yoga de la parole consiste en la façon de réciter. Lorsque vous récitez un mantra, il est extrêmement important de garder une concentration pointue sur les trois yogas du corps, de la parole et de l’esprit. Nous avons déjà étudié les enseignements sur le yoga du corps où vous vous visualisez comme la divinité et maintenez la conscience des trois essences de la visualisation. Après avoir pris contrôle de la visualisation de la divinité, votre esprit se concentre ensuite sur les syllabes du mantra. Votre esprit devrait être dans un état de conscience pure lorsqu’il accompagne les syllabes du mantra. Il est très important de stabiliser votre esprit sur la concentration des syllabes, le son du mantra, et les autres éléments de la pratique...

...Pour achever la sadhana, il est nécessaire de s’entraîner à la phase de résorption. La résorption commence par les aspects les plus extérieurs du mandala - comme le Champ pur (sct : Bhoumi) avec tous les êtres animés - qui se dissolvent en lumière jusque dans l’enceinte de protection. L’enceinte de protection se dissout ensuite dans le plus bas des quatre éléments empilés les uns sur les autres : terre, eau, feu et air. Chaque élément se résorbe en lumière et la lumière se résorbe en l’élément du dessus jusqu’au dernier. Les éléments se dissolvent dans l’enceinte de protection intérieure, qui à son tour se dissout dans les charniers, qui dans le temple céleste, qui dans l’assemblée des divinités, qui dans la divinité principale Yab-Youm. La consort se fond dans la divinité principale qui se dissout ensuite en syllabe-germe (le Samadhisattva) dans son coeur, et la syllabe-germe se dissout, de bas en haut, jusqu’à ce que tout soit dissout en vacuité.


PS : personnellement je ne me sens pas proche de ce type de pratique, trop détaillée, trop structurée et ésotérique... toutefois elle peut parfaitement convenir à d'autres pour qui elle est adaptée, alors je partage, si cela peut aider tant mieux :)

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