Sur la nature de l'esprit par Dilgo Khyentsé Rinpoché
Publié : 10 avril 2017, 08:22
Y a redite apparemment, partielle au moins, mais c'est pas inutile : )
Sur la nature de l'esprit, 2 textes de Dilgo Khyentsé Rinpoché
La haine ou la colère ne font pas partie de la personne envers qui nous les éprouvons. Elles n'existent que dans notre esprit. Dés que celui que nous prenons pour un ennemi se trouve devant nous, toutes nos pensées se focalisent sur le tort qu'il nous a fait autrefois, le mal qu'il nous fait maintenant et celui qu'il pourrait nous faire plus tard. Nous sommes à ce point ulcérés qu'il nous est insupportable ne serait-ce qu'entendre le nom de cette personne. Et plus nous laissons libre cours à ces pensées, plus la colère nous submerge et, avec elle, l'irrésistible envie de saisir une pierre ou un bâton. C'est ainsi qu'un simple accès de colère peut nous conduire au comble de l'agressivité.
La colère semble capable de prendre entièrement possession de nous, mais d’où tire t-elle son pouvoir ? Est ce une force extérieure, avec des jambes et des bras, des armes et des guerriers ? Ou intérieure, tapie quelque part en nous ? Dans ce dernier cas, pouvons nous la localiser dans notre cerveau, notre cœur ou toute autre partie de nous-même ? Nous n'y parviendrons pas, et pourtant elle nous semble si présente, capable de figer notre esprit en déclenchant tout un enchaînement de souffrances en nous et chez les autres. A l'exemple des nuages, qui sont trop impalpables pour supporter le moindre poids mais qui couvrir le ciel et cacher le soleil, les pensées peuvent masquer la lumière de la conscience éveillée. Reconnaissez la vacuité de l'esprit, sa transparence, et l'esprit retournera de lui-même à son état de liberté naturelle. Reconnaissez la vacuité de la colère, et elle perdra son pouvoir de nuire.
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Si vous dépassez cette croyance à la réalité du « moi » aujourd'hui, vous vous libérerez aujourd'hui ; si vous la dépassez demain, vous vous libérerez demain ; mais si vous ne la dépassez jamais, vous n'atteindrez jamais l’Éveil.
Pourtant, ce « moi » n'est qu'une pensée, et les pensées n'ont pas en soi de consistance, de forme ou de couleur. Quand, par exemple, une pensée de colère envahit votre esprit avec une puissance telle que vous voulez vous battre contre quelqu'un et le détruire, cette colère brandit-elle une épée ? Est-elle à la tête d'une armée ? A-t-elle le pouvoir de vous calciner comme le feu, de vous écraser comme un rocher, de vous emporter comme un torrent fougueux ? Non, car la colère, comme toute pensée ou tout sentiment, n'existe pas réellement. Elle ne se trouve dans aucun endroit du corps ou de l'esprit. Elle est comme le vent dans le vide de l'espace. Au lieu de laisser les pensées rebelles vous asservir, comprenez donc leur essentielle vacuité !
Si vous domptez la colère au-dedans, vous découvrirez qu'il n'existe plus un seul ennemi au de-hors ; autrement, même si vous parvenez à vaincre tous les êtres de l'univers, votre colère n'aura fait que croître. Vous ne la dissiperez pas en lui laissant libre cours, car votre ennemi le plus intolérable, c'est précisément elle. Si, en revanche, vous examinez sa nature, elle s'évanouira comme un nuage dans le ciel.
L'esprit n'a ni forme, ni couleur, ni substance. Voilà pour son aspect vide. Néanmoins, il peut connaître, et il perçoit l'infinie variété des phénomènes. Voilà pour son aspect « lumineux », ou connaissant. L'union indissociable de ces deux aspects – vacuité et luminosité – est ce que l'on appelle la nature originelle de l'esprit.
Pour le moment, la clarté naturelle de votre esprit est voilée par l'illusion, mais au fur et à mesure que ces voiles se dissiperont, vous commencerez à découvrir le rayonnement de la conscience éveillée, jusqu’à ce que vos pensées se libèrent à l'instant même ou elle apparaîtront, comme un dessin tracé sur l'eau. Quand on reconnaît directement la nature de l'esprit, c'est ce qu' l'on appelle le « nirvana », l'au-delà de la souffrance. Quand cette nature est voilée par l'illusion, c'est ce que l'on appelle le « samsara », le monde des apparences trompeuses. Selon la réalité ultime, samsara et nirvana ne sont jamais distincts du continuum de la nature absolue. Quand la conscience éveillée atteint sa plénitude, les murs de la confusion mentale s'écroulent, et la citadelle de l'absolu est conquise une fois pour toutes, transcendant la notion même de méditation.
Sur la nature de l'esprit, 2 textes de Dilgo Khyentsé Rinpoché
La haine ou la colère ne font pas partie de la personne envers qui nous les éprouvons. Elles n'existent que dans notre esprit. Dés que celui que nous prenons pour un ennemi se trouve devant nous, toutes nos pensées se focalisent sur le tort qu'il nous a fait autrefois, le mal qu'il nous fait maintenant et celui qu'il pourrait nous faire plus tard. Nous sommes à ce point ulcérés qu'il nous est insupportable ne serait-ce qu'entendre le nom de cette personne. Et plus nous laissons libre cours à ces pensées, plus la colère nous submerge et, avec elle, l'irrésistible envie de saisir une pierre ou un bâton. C'est ainsi qu'un simple accès de colère peut nous conduire au comble de l'agressivité.
La colère semble capable de prendre entièrement possession de nous, mais d’où tire t-elle son pouvoir ? Est ce une force extérieure, avec des jambes et des bras, des armes et des guerriers ? Ou intérieure, tapie quelque part en nous ? Dans ce dernier cas, pouvons nous la localiser dans notre cerveau, notre cœur ou toute autre partie de nous-même ? Nous n'y parviendrons pas, et pourtant elle nous semble si présente, capable de figer notre esprit en déclenchant tout un enchaînement de souffrances en nous et chez les autres. A l'exemple des nuages, qui sont trop impalpables pour supporter le moindre poids mais qui couvrir le ciel et cacher le soleil, les pensées peuvent masquer la lumière de la conscience éveillée. Reconnaissez la vacuité de l'esprit, sa transparence, et l'esprit retournera de lui-même à son état de liberté naturelle. Reconnaissez la vacuité de la colère, et elle perdra son pouvoir de nuire.
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Si vous dépassez cette croyance à la réalité du « moi » aujourd'hui, vous vous libérerez aujourd'hui ; si vous la dépassez demain, vous vous libérerez demain ; mais si vous ne la dépassez jamais, vous n'atteindrez jamais l’Éveil.
Pourtant, ce « moi » n'est qu'une pensée, et les pensées n'ont pas en soi de consistance, de forme ou de couleur. Quand, par exemple, une pensée de colère envahit votre esprit avec une puissance telle que vous voulez vous battre contre quelqu'un et le détruire, cette colère brandit-elle une épée ? Est-elle à la tête d'une armée ? A-t-elle le pouvoir de vous calciner comme le feu, de vous écraser comme un rocher, de vous emporter comme un torrent fougueux ? Non, car la colère, comme toute pensée ou tout sentiment, n'existe pas réellement. Elle ne se trouve dans aucun endroit du corps ou de l'esprit. Elle est comme le vent dans le vide de l'espace. Au lieu de laisser les pensées rebelles vous asservir, comprenez donc leur essentielle vacuité !
Si vous domptez la colère au-dedans, vous découvrirez qu'il n'existe plus un seul ennemi au de-hors ; autrement, même si vous parvenez à vaincre tous les êtres de l'univers, votre colère n'aura fait que croître. Vous ne la dissiperez pas en lui laissant libre cours, car votre ennemi le plus intolérable, c'est précisément elle. Si, en revanche, vous examinez sa nature, elle s'évanouira comme un nuage dans le ciel.
L'esprit n'a ni forme, ni couleur, ni substance. Voilà pour son aspect vide. Néanmoins, il peut connaître, et il perçoit l'infinie variété des phénomènes. Voilà pour son aspect « lumineux », ou connaissant. L'union indissociable de ces deux aspects – vacuité et luminosité – est ce que l'on appelle la nature originelle de l'esprit.
Pour le moment, la clarté naturelle de votre esprit est voilée par l'illusion, mais au fur et à mesure que ces voiles se dissiperont, vous commencerez à découvrir le rayonnement de la conscience éveillée, jusqu’à ce que vos pensées se libèrent à l'instant même ou elle apparaîtront, comme un dessin tracé sur l'eau. Quand on reconnaît directement la nature de l'esprit, c'est ce qu' l'on appelle le « nirvana », l'au-delà de la souffrance. Quand cette nature est voilée par l'illusion, c'est ce que l'on appelle le « samsara », le monde des apparences trompeuses. Selon la réalité ultime, samsara et nirvana ne sont jamais distincts du continuum de la nature absolue. Quand la conscience éveillée atteint sa plénitude, les murs de la confusion mentale s'écroulent, et la citadelle de l'absolu est conquise une fois pour toutes, transcendant la notion même de méditation.