Tathagatagarbha (Nature de Bouddha)

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davi
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Je retranscris ici une amorce de discussion sur le Tathagatagarbha entre votre serviteur et Zopa.
davi a écrit :
12 septembre 2017, 19:56
Zopa2 a écrit :
11 septembre 2017, 23:19
davi a écrit :
11 septembre 2017, 23:13


C'est le troisième tour de roue qui dit cela. Tu le sais bien Zopa... C'est La Nature de Bouddha. C'est la graine de l'Eveil, laquelle a toujours été là (le soleil toujours présent derrière les nuages). Il n'est pas possible d'atteindre, plutôt de dévoiler, l'Eveillé si nous ne le sommes pas déjà...


La Nature de Bouddha n'est pas l'Eveil. C'est sa cause substantielle. Relis le Sublime Continuum de Maitreya-Asanga.
D'accord, j'ai peut-être fait un raccourci, mais avant de relire le Sublime Continuum de Maitreya-Asanga, il faudrait que je le lise... Pourrais-tu poster un extrait explicitant ce point, ou l'expliciter par toi-même ?

Tu as dit qu'un Eveillé ne pouvait pas souffrir, or nous souffrons, donc nous ne sommes pas des Eveillés, CQFD. Ce que je souhaitais souligner, c'est qu'il ne nous est pas possible d'être Eveillé un jour si nous ne possédons pas déjà la graine. C'est une évidence, à moins que cette évidence ne le soit pas pour toi Zopa ? Si la graine n'est pas là, tout au plus, si les renaissances (supposées ici) dépendent des actes vertueux, il ne sera possible d'atteindre que les états heureux des mondes divins, au sein même du samsara...
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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davi
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Zopa2 a écrit :
12 septembre 2017, 22:50
davi a écrit :
12 septembre 2017, 19:56

D'accord, j'ai peut-être fait un raccourci, mais avant de relire le Sublime Continuum de Maitreya-Asanga, il faudrait que je le lise... Pourrais-tu poster un extrait explicitant ce point, ou l'expliciter par toi-même ?
N'ayant pas beaucoup de temps pour l'expliquer, je te propose juste quelques clés :

Les enseignements sur le Tathagatagarbha proviennent du Bouddha Shakyamuni.
Ces enseignements ont été ensuite plus largement présentés par Maitreya dans trois des cinq grands traités.

Ces traités furent révélés grâce à un moine-bodhisattva indien, Asanga (selon la tradition indo-tibétaine) .

Les cinq traités de Maitreya sont :

1- La parfaite discrimination entre les phénomènes et leur nature
2- La parfaite discrimination entre le milieu et les extrêmes
3- L'Ornement des Sutras du Mahayana
4- L'Ornement des claires réalisations
5- Le Sublime Continuum du Mahayana


De ces cinq textes, le troisième, le quatrième et le cinquième offrent l'explication principale du Tatagathagarbha selon le Mahayana. Les deux autres textes (le 1er et le 2ème) ne possèdent pas quant à eux d'explications détaillées sur ce thème.

L'Ornement des Sutras du Mahayana examine le Tatagathagarbha principalement du point de vue de l' école de l'Esprit Seul, tandis que les deux autres textes traitent du sujet d'après la perspective de l'école de la Voie du Milieu.


Tu vois comme je suis, alors que tu ne m'as rien demandé, je t'invite à lire d'abord un, puis finalement trois traités..... Il existe aussi un commentaire de Djetsun Tcheukyi Gyaltsen intitulé " Signification générale de la nature de Bouddha " . ... Bon je plaisante...

Tiens justement, voici ce qu'en dit ce dernier :

"Définition du potentiel de Bouddha (Tatagathagarbha) : phénomène susceptible de se transformer en corps de Bouddha.

Le potentiel de Bouddha est divisé en deux types principaux : potentiel naturel et potentiel développé.

Définition du potentiel naturel : la vacuité d'un esprit entaché, qui est susceptible de se transformer en un corps de nature.

Définition du corps de nature : une sphère ultime possédant deux puretés. Les deux puretés sont celle de l'objet de négation, l'existence inhérente, et la pureté des facteurs mentaux perturbateurs adventices.

Exemples de potentiel naturel : la vacuité d'existence inhérente du grand amour d'un bodhisattva, la vacuité d'existence inhérente de la grande compassion d'un bodhisattva et la vacuité d'existence inhérente de la bodhicitta d'un bodhisattva. Lorsqu'un bodhisattva atteint l'Eveil, ces vacuités, le potentiel naturel, devient le corps de nature d'un Bouddha.

Définition du potentiel développé : un potentiel de Bouddha qui est susceptible de se transformer en corps de Bouddha produit.

Exemples de potentiel développé : la grand amour d'un bodhisattva, sa grand compassion et sa bodhichitta. Ces derniers se développent progressivement en l'obtention finale du corps de sagesse-vérité d'un Bouddha.

Définition d'un corps de sagesse-vérité : une conscience de sagesse sublime finale percevant tous les modes et les variétés des objets de connaissance. Elle peut être divisée en 21 catégories de sagesse sublime non-contaminée. Ces catégories comprennent les 146 consciences de sagesse sublime d'un corps de sagesse-vérité telles qu'elles sont listées dans le huitième chapitre de l'Ornement des Claires Réalisations."
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davi
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Il n’est pas aisée de voir ou même comprendre ce qu’est la Nature de Bouddha ce qui est légitime puisque nous ne sommes pas des êtres Eveillés. Cependant il est peut-être possible de la voir de manière indirecte. On dit qu’il ne nous est pas possible de voir notre propre face sinon à l’aide d’un miroir. Essayons par le raisonnement de faire venir celle-ci à notre esprit. Bien sûr cela suppose que cette Nature existe ici et maintenant, en ce moment-même.
Nous sommes des êtres vivants, mais aussi des êtres pensants, et même des êtres conscients. Le fait que nous soyons des êtres conscients nous le devons à notre Nature de Bouddha.
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Zopa2
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Chemin faisant, il est possible d'ajouter quelques éléments supplémentaires à ce qui a déjà été écrit plus haut (notamment aux définitions et exemples de Djestun Tcheukyi Gyaltsen qui présente le Tatagathagarbha selon l'école de la voie du milieu).

Voici donc deux stances du Sublime Continuum avec leur commentaire, pour Davi qui les demandait.


Le Sublime Continuum dit :

"Parce que la vacuité est reliée différemment aux
Êtres ordinaires, aux Supérieurs et aux Bouddhas,
Les Connaisseurs de la vacuité ont enseigné
Que cette essence de Bouddha est présente dans tous les êtres sensibles. "


La vacuité des êtres ordinaires n'a pas du tout été purifiée des obstructions. La vacuité des Supérieurs (Arya) autres que les Bouddhas, est partiellement séparée des obstructions. Par exemple, la vacuité d'un Auditeur ou d'un Réalisateur Solitaire Destructeur de l'ennemi est séparée des obstructions à la libération, mais pas des obstructions à l'omniscience.

La vacuité d'un Bodhisattva de la première terre n'est séparée ni des obstructions à la libération ni des obstructions à l'omniscience, mais elle est séparée de la conception artificielle d'un soi.

La conception artificielle d'un soi, appelée aussi conception intellectuellement acquise d'un soi, est la conception d'un soi provenant d'une influence doctrinale. Elle est distincte de la conception innée d'un soi. La conception artificielle d'un soi provient, par exemple, de l'écoute d'une doctrine qui affirme un soi existant de manière permanente ou existant de manière indépendante, et qui ensuite produit l'adhésion à cette vue fausse.

La conception innée d'un soi, d'un autre côté, est l'ignorance fondamentale, concevant un soi et des phénomènes existant de manière inhérente, qui depuis un temps sans commencement, attache les êtres sensibles au samsara.

La vacuité des Bouddhas est complètement séparée de toutes les obstructions.

En conséquence, la vacuité est présentée comme étant reliée aux obstructions, aux obstructions partielles, ou sans aucune obstructions. Bien que la vacuité elle-même soit identique dans chaque cas, elle peut cependant être divisée en trois selon la base sur laquelle elle est reliée. Parce que la vacuité des êtres ordinaires et des Supérieurs est leur potentiel naturel (à l'Eveil), il est enseigné que tous les êtres sensibles possèdent la nature de Bouddha.


Le Sublime Continuum dit encore :

" Les êtres ordinaires se trompent,
Les Connaisseurs de la vérité sont les opposés,
Les Tathagatas perçoivent les choses telles qu'elles sont
Sans erreur ni élaboration. "


La vacuité dans le continuum des êtres ordinaires n'a même pas été libérée des plus petites graines des obstructions. Parce que les graines des obstructions demeurent, la vue des êtres ordinaires est nécessairement erronée.
La vacuité dans le continuum des Supérieurs (Arya) autres que les Bouddhas est partiellement libérée des obstructions, mais pas entièrement. Ayant atteint le niveau d'un Supérieur, leur vue de la vacuité est sans erreur et en complet contraste avec celle des êtres ordinaires.
La vacuité dans le continuum des Bouddhas est complètement libérée des obstructions. Sans élaborations conceptuelles, ils perçoivent tous les phénomènes comme ils sont (dans leur véritable nature), sans aucune erreur.
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chercheur
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Il n’est pas aisée de voir ou même comprendre ce qu’est la Nature de Bouddha ce qui est légitime puisque nous ne sommes pas des êtres Eveillés. Cependant il est peut-être possible de la voir de manière indirecte. On dit qu’il ne nous est pas possible de voir notre propre face sinon à l’aide d’un miroir. Essayons par le raisonnement de faire venir celle-ci à notre esprit. Bien sûr cela suppose que cette Nature existe ici et maintenant, en ce moment-même.
Par le raisonnement... et par la pratique ? Cette nature de Bouddha ne s'exprime-t-elle pas lorsque les pensées et les concepts se tranquillisent, lorsque l'esprit se décante, tranquillement, paisiblement ? Ne serait-ce pas le meilleur moyen de la comprendre, non pas en y réfléchissant mais en regardant la nature de Bouddha se réfléchir dans notre propre esprit ?

J'avais donné ce bout de texte ici
Non connue par l’intermédiaire d’autrui, apaisée,
Non élaborée par la pensée discursive,
Non conceptuelle, sans diversité,
Tels sont les caractères de l’Ainsité [tathatā].


Quoiqu’elle ne constitue pas un objet d’expression, si nous voulons la caractériser en nous plaçant selon la convention, la vérité du monde, l’Ainsité possède cinq attributs :

1) Ce n’est pas un objet que l’on pénètre uniquement par l’enseignement d’autrui, mais elle est comprise par soi-même au moyen de la sagesse fondamentale immaculée, qui la perçoit selon le mode de la disparition des apparences dualistes ;
2) « apaisée » veut dire « libre de nature propre » ;
3) elle n’est pas élaborée – c’est-à-dire exprimée – par la parole qui développe des significations ;
4) la pensée conceptuelle, c’est le mouvement de l’esprit ; « non conceptuelle » car, manifeste, elle est libre de concepts ; comme le dit un soutra : « Qu’est-ce que la vérité ultime ? Là où le mouvement de l’esprit est absent, à quoi bon les mots ? » ;
5) « sans diversité » signifie que l’Ainsité de tous les phénomènes est du même ordre.

Tels sont les caractères de l’Ainsité, exprimés pour écarter les idées erronées. (XVIII, 9, avec commentaire de Lama Tsong Khapa, p. 172)
Et dans le message plus bas ll y avait cette question :

- Alors comment parler de l'éveil ?
- Peut-être en laissant l'éveil nous parler ?

... par la pratique ?
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jules
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chercheur : Par le raisonnement... et par la pratique ? Cette nature de Bouddha ne s'exprime-t-elle pas lorsque les pensées et les concepts se tranquillisent, lorsque l'esprit se décante, tranquillement, paisiblement ? Ne serait-ce pas le meilleur moyen de la comprendre, non pas en y réfléchissant mais en regardant la nature de Bouddha se réfléchir dans notre propre esprit ?
jap_8
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jules
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chercheur : - Alors comment parler de l'éveil ?
- Peut-être en laissant l'éveil nous parler ?

... par la pratique ?
"Laisser faire l'éveil" doit être compris dans le sens le plus passif qui soit je pense : sans volonté, sans non volonté, sans désir, sans absence de désir.
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davi
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jules a écrit :
16 septembre 2017, 11:01
chercheur : Par le raisonnement... et par la pratique ? Cette nature de Bouddha ne s'exprime-t-elle pas lorsque les pensées et les concepts se tranquillisent, lorsque l'esprit se décante, tranquillement, paisiblement ? Ne serait-ce pas le meilleur moyen de la comprendre, non pas en y réfléchissant mais en regardant la nature de Bouddha se réfléchir dans notre propre esprit ?
jap_8
Oui mais, que fait-on dans ce fil, sinon pratiquer le raisonnement ? Il faut bien commencer par le raisonnement. Si vous parlez de la Nature de Bouddha à une personne qui n'en a jamais entendu parler, vous êtes obligés de passer par le raisonnement. Vous ne pouvez pas la laisser là, à ne rien penser. Ensuite effectivement, des conclusions arrivent à l'esprit lesquelles n'ont pas nécessairement la forme de nouvelles conceptions.

Quand j'introduis la Nature de Bouddha avec cette phrase :
Nous sommes des êtres vivants, mais aussi des êtres pensants, et même des êtres conscients. Le fait que nous soyons des êtres conscients nous le devons à notre Nature de Bouddha.
je le fais à l'aide du raisonnement :

"Les êtres conscients possèdent la Nature de Bouddha;
ils n'existent pas d'êtres conscients ne possédant pas la Nature de Bouddha;
nous sommes des êtres conscients,
donc nous possédons la Nature de Bouddha."

Ce raisonnement (il y en a d'autres) peut servir de levier à l'esprit pour faire venir d'autres raisonnements ou bien des sentiments, des esprits non conceptuels. Cela parle ou cela ne parle pas. Tout dépend de chaque individu, de son expérience sur la voie, de ce qu'il a déjà réalisé et qu'il peut faire revenir à l'esprit sans devoir tout recommencer, comme un souvenir. En méditation on fait appel au facteur mental de la vigilance pour ne pas oublier son objet. Mais une question que je me pose : cette "assertion", vous parle ou non ? Je ne vous demande pas si le postulat de départ a besoin d'être démontré, mais simplement si l'ensemble vous parle ? :D
La vision supérieure, ayant pour cause la compréhension de la vue de la réalité, s'acquiert par l'étude et l'analyse des textes:
les paroles du Bouddha ou les commentaires des érudits accomplis qui élucident le sens définitif avec justesse et clarté.
Rayons de Lune - Les étapes de la méditation du Mahamudra par Dakpo Tashi Namgyal
Merci à Zopa pour avoir posté ces stances du Sublime Continuum. Sur les commentaires, je relève notamment ce qui est souligné ci-après:
En conséquence, la vacuité est présentée comme étant reliée aux obstructions, aux obstructions partielles, ou sans aucune obstructions. Bien que la vacuité elle-même soit identique dans chaque cas, elle peut cependant être divisée en trois selon la base sur laquelle elle est reliée. Parce que la vacuité des êtres ordinaires et des Supérieurs est leur potentiel naturel (à l'Eveil), il est enseigné que tous les êtres sensibles possèdent la nature de Bouddha.
Pour ce qui est de la vacuité, il s'agit bien sûr de la vacuité de l'esprit, et tout être conscient possède l'esprit.

En ce qui concerne les deux types de potentiel de Bouddha, je ferais une remarque. Le potentiel naturel est justement ce que j'introduis par mon raisonnement plus avant, et par le départ du présent fil (j'ai souligné)...
davi a écrit :C'est le troisième tour de roue qui dit cela. Tu le sais bien Zopa... C'est La Nature de Bouddha. C'est la graine de l'Eveil, laquelle a toujours été là (le soleil toujours présent derrière les nuages). Il n'est pas possible d'atteindre, plutôt de dévoiler, l'Eveillé si nous ne le sommes pas déjà...
...sauf que l'Eveillé ferait plutôt référence au potentiel développé, a fiortiori que nous n'aurions pas encore développé n'étant qu'être ordinaire. Tu es d'accord avec cela Zopa ?
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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jules
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Oui, effectivement Davi, l'idée c'est de véhiculer, de transmettre la Nature de Bouddha.
La flamme de cette transmission peut être nourrie de différentes manières, lequel raisonnement fait partie.
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Mais une question que je me pose : cette "assertion", vous parle ou non ? Je ne vous demande pas si le postulat de départ a besoin d'être démontré, mais simplement si l'ensemble vous parle ? :D
Oui c'est de la logique. Je ne dénigre pas le raisonnement. Il faut bien un commencement et c'est bien pour cela que j'écris :
Par le raisonnement... et par la pratique ?
N'y vois aucune négation du raisonnement. Il est nécessaire mais se suffit-il à lui-même ?

Je me suis toujours posé la question que si la Vacuité est notre nature, serait-elle si cachée ou voilée que ça, à certains moments ne pouvons-nous pas directement percevoir des petits bouts (par exemple l'espace entre deux pensées...)?
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