Grand débutant : méditation vipassana bhavana ?

ted

ShraWaKa a écrit :
12 janvier 2018, 23:25
ted a écrit :
12 janvier 2018, 00:16
Le préalable à Sati, l'attention, reste vraiment Samatha le calme mental stable, qui ne peut être obtenu de façon durable qu'en développant une Vue philosophique précise de notre place dans l'univers, de l'impermanence des phénomènes anicca, de leur impersonnalité anatta et de leur caractère insatisfaisant dukkha.
A mon sens, je pense qu'il serait plus juste de dire:
Le préalable à Vipassana, la vision pénétrante, reste vraiment Samatha le calme mental stable...
Oui, je comprends ce que tu veux dire. Tu as raison.
Le malentendu vient du fait que j'utilise le terme Sati comme un exercice d'attention volontaire (comme dans anapana-sati : attention à la respiration ), tandis que toi ShraWaKa, tu présentes le terme Sati comme une faculté toujours à l'oeuvre, même inconsciemment.
Vénérable Akincano a écrit : C'est au travers de Sati que nous sommes conscient que quelque chose se passe.
En l'absence de Sati notre esprit ne peut pas fonctionner.

La fonction fondamentale de Sati est d'apporter et rassembler les contacts qui apparaissent dans notre sphère sensorielle et de les placer devant notre 'œil intérieur'.
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ShraWaKa
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Oui c'est malheureusement un problème de sémantique, la difficulté de décrire des notions abstraites dans notre langue qui est encore moins riche en vocabulaire cognitif que le sanskrit ou le pali...

C'est pourquoi Akincano précise dans ses enseignements qu'il est utile de se construire un 'trousseau' de mots définissant le même concept afin de cerner les subtilités de certains enseignements.

Pour eclaicir un peu plus, j'espère :oops: , anapana-sati : l'attention à la respiration mène à samatha (le calme mental), lorsque cette 'attention à la respiration' est fermement maintenue elle mène ensuite à samadhi (la concentration) qui elle même mène aux jahna

flower_mid
ted

ShraWaKa a écrit :
13 janvier 2018, 00:02
Pour eclaicir un peu plus, j'espère :oops: , anapana-sati : l'attention à la respiration mène à samatha (le calme mental), lorsque cette 'attention à la respiration' est fermement maintenue elle mène ensuite à samadhi (la concentration) qui elle même mène aux jahnas.

flower_mid
Oui. Oui. Tu as raison.

Bon, j'essaie d'être cohérent.

Quand j'ai écrit : "Le préalable à Sati, l'attention, reste vraiment Samatha le calme mental stable"

J'ai voulu exprimer qu'il fallait un esprit calme pour percevoir la faculté Sati (au sens large). C'est à dire le Sati qui se manifeste partout en tant "qu'observation pure, sans saisie".

Deuxièmement, le calme mental stable dont je parle est le second Samatha, déjà disponible intérieurement, comme une sorte de silence intérieur et que je nomme ainsi faute de mieux. Pas le Samatha qu'on construit en apaisant les pensées par anapanasati.

Dans mon expérience concrète, il y a vraiment deux types de calme :
  • un calme qui apparaît "extérieurement" en pacifiant les pensées par un acte de volonté (respiration, environnement calme, détente du corps...)
  • un calme toujours là intérieurement, en arrière-plan, et qu'il suffit d'élargir et qui peut cohabiter sans problème avec un mental agité.
D'aussi loin qu'il m'en souvienne, ce second type de calme a toujours été présent chez moi. Même pendant mes colères adolescentes. Donnant depuis toujours à la vie un aspect irréel, artificiel. Comme si la vérité était autre chose que cette agitation mentale à laquelle j'adhérais pourtant par habitude.

D'ailleurs, c'est ce deuxième sentiment de calme que j'essayais d'identifier, qui m'a conduit au bouddhisme.
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ShraWaKa
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ted a écrit :
13 janvier 2018, 01:43
Dans mon expérience concrète, il y a vraiment deux types de calme :
  • un calme qui apparaît "extérieurement" en pacifiant les pensées par un acte de volonté (respiration, environnement calme, détente du corps...)
  • un calme toujours là intérieurement, en arrière-plan, et qu'il suffit d'élargir et qui peut cohabiter sans problème avec un mental agité.
Merci Ted jap_8 j'ai aussi expérimenté la colère aujourd'hui suite à un vrai problème de voisinage vécu comme une profonde injustice ...

Malgré une pratique régulière, j'ai senti cette vielle ennemie pointer le bout de son nez.

S’insinuer sournoisement dans l’interstice ouvert par la perte d'attention liée au stress du moment...

Heureusement, j'ai pu la rattraper suffisamment à temps afin qu'elle n'enfle pas démesurément…

Sati m'a aidé à cibler ses manifestations et m'a ensuite permis d’élargir mon champs de conscience afin de prendre suffisamment de recul pour qu'elle se résorbe d'elle même.

Il en reste encore un peu il me semble , metta envers cette personne va m'aider...

L'expression 'la colère rend aveugle' porte bien son nom pratiquons vipassana pour recouvrer la vision pénétrante
flower_mid
ted

La racine de cette colère, c'est la saisie du soi. Le terrain, la maison, l'appartement, le mur mitoyen etc... tout ça t'appartient. Même un locataire a la jouissance des lieux et ne peut être importuné par son voisinage. Que ce soient des nuisances sonores (bruit), olfactives (barbecue) ou visuelles (exhibitionniste) par exemple.

Ca va être très difficile de penser qu'en fait, ça t'es égal qu'on empiète, qu'on t'envahisse ou qu'on ignore tes droits.

Pourtant, c'est un passage obligé.

Une méthode :

Imagine que tu sois un huissier ou un expert venu constater les nuisances. Est-ce que tu t'énerverais ? Non. Tu observerais calmement la situation. Tu essaierais de proposer une ou plusieurs solutions. Tu ferais un rapport objectif. Impersonnel.

Tu ne manifesterais pas d'émotions, sauf en surface, poliment pour manifester un peu d'empathie, de compassion avec la victime, mais au fond, des cas comme ça, tu en verrais vingt par semaine donc, tu aurais une certaine distance professionnelle par rapport à eux.

Et bien, c'est cet état d'esprit calme et détaché de l'expert qui sera le plus efficace pour arriver à une solution.

Si tu t'en fiches de perdre ta maison (par exemple), ça ne veut pas dire que tu la perdras, mais tu ressentiras un grand soulagement. Et tu auras l'esprit clair pour résoudre efficacement le problème.

Il vaut mieux, à mon avis, essayer de déraciner l'attachement, plutôt que d'apaiser les colères qu'il génère.
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ShraWaKa
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Tout à fait Ted jap_8 en dehors de la territorialité c'est aussi lorsque l'on s'en prend aux êtres chers auxquels on est attaché que cette colère d'indignation peut apparaître plus 'facilement' , c'est souvent le déclencheur pour moi.

En parcourant rapidement les écrits du Vénérable Dhamma Sami je suis tombé sur cette réflexion.
Son parcours est très inspirant et je vais m'y pencher plus en détail.

Les émotions telles que la crainte et la colère doivent être soigneusement observées afin d’être connues pour ce qu’elles sont, afin d’être démasquées.

L’unique moyen pour une telle démarche est la vision directe. Tant que cela n’est pas fait, ces poisons du mental nous plongent dans l’illusion. Comme le disait si justement le Vénérable Mahásí, le moine qui popularisa cette méthode à travers le monde: «L’émotion négative est un mécanisme de défense dont l’objectif est de voiler la réalité.
L'itinéraire d'un renonçant Dhamma Sami
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ShraWaKa
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ShraWaKa a écrit :
23 septembre 2017, 00:14
Ci dessous un résumé d'un enseignement Vipassana - Samatha donné par Akincano Marc Weber lors d'une retraite.

(EDIT: il s'agit de cet enseignement en particulier Akincano-20080326-Kersaliou-2 - Vipassana-Samatha)
Akincano-20080326-Kersaliou-2 - Vipassana-Samatha un enseignement vraiment utile pour comprendre les mécanismes et utilités de ces pratiques
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