Je connais cela en parti, c'est sûr que c'est tellement plus "valorisant" de se visualiser 'soi-même' en tchenrezig ou en "dieu", plutot que de le "voir" en face de soi La "fusion" de la visualisation et de soi, c'est la part de cette méditation que je préfère, car la dualité, seul ou en couple, c'est pas toujours le topEn effet, mais seulement à un certain niveau, comme dans les Guru-yogas. Concernant les pratiques tantriques, plus elles sont élevées, et plus la dévotion est remplacée par la fierté divine car, comme tu l'as rappelé, elles permettent au méditant de reconnaître en lui ou d'actualiser les qualités de la nature de Bouddha.
Etre bouddhiste et croire en Dieu, est-ce possible ?
Question bête, ce n'est pas un peu dangereux sans une bonne direction, ce genre de pratique? Parce qu'entre la "fierté divine" et l'orgueil, la frontière doit parfois être bien mince... Entre l'actualisation de qualités de Bouddha présentes en soi et la réactivation des fantasmes infantiles de toute-puissance, tout aussi présents, mieux vaut sans doute ne pas faire de confusion.
Ma question n'est pas provocatrice, elle est naïve -je n'y connais rien. Pour rester dans le fil de départ, le thème de la "déification" de l'homme existe dans le christianisme et les autres religions du Livre, mais il a toujours été considéré comme nécessitant quelques précautions.
Ma question n'est pas provocatrice, elle est naïve -je n'y connais rien. Pour rester dans le fil de départ, le thème de la "déification" de l'homme existe dans le christianisme et les autres religions du Livre, mais il a toujours été considéré comme nécessitant quelques précautions.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.
Kong Tseu
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.
Kong Tseu
Quoique ...c'est sûr que c'est tellement plus "valorisant" de se visualiser 'soi-même' en tchenrezig ou en "dieu", plutot que de le "voir" en face de soi
Il y a une anecdote sur quelqu'un qui n'arrive pas à visualiser le bouddha en face de lui parce qu'il (le méditant)est un peu trop au dessus de la tête(celle du bouddha) ...
- Dharmadhatu
- Messages : 3690
- Inscription : 02 juillet 2008, 18:07
En fait, si on prend en compte les 3 conditions nécessaires au yoga de la déité, on ne peut plus parler de valorisation, car il s'agit, non seulement de la fierté divine, mais aussi de l'apparence claire et surtout du souvenir du sens pur: la vacuité. C'est la négation de l'ego.Je connais cela en parti, c'est sûr que c'est tellement plus "valorisant" de se visualiser 'soi-même' en tchenrezig ou en "dieu", plutot que de le "voir" en face de soi
On peut alors parler de valorisation dans le sens où le pratiquant voit ce qu'il est réellement: sa nature de Bouddha, et non pas les déguisements conceptuels qu'on se fait de soi-même. C'est plutôt cela se voir en face de soi.
Amitié
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
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- Dharmadhatu
- Messages : 3690
- Inscription : 02 juillet 2008, 18:07
Très juste, Flocon, c'est pourquoi la pratique tantrique nécessite une initiation, une transmission orale et des instructions de la part d'un Maître qualifié.Flocon a écrit :Question bête, ce n'est pas un peu dangereux sans une bonne direction, ce genre de pratique? Parce qu'entre la "fierté divine" et l'orgueil, la frontière doit parfois être bien mince... Entre l'actualisation de qualités de Bouddha présentes en soi et la réactivation des fantasmes infantiles de toute-puissance, tout aussi présents, mieux vaut sans doute ne pas faire de confusion.
Amitié
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Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
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On peut alors parler de valorisation dans le sens où le pratiquant voit ce qu'il est réellement: sa nature de Bouddha, et non pas les déguisements conceptuels qu'on se fait de soi-même. C'est plutôt cela se voir en face de soi.
Je te rejoins assez là dessus, d'ailleurs toutes méditations "bien comprises et pratiquées" (y compris les yidam, yantras, mantras etc....)
ont pour but d'aller "au-delà de l'égo", du dualisme et des "hiérarchies illusoires", et non de le renforcer ou de le dévaloriser : il s'agit plus d'être en "phase", union avec la réalité, plutot que de se "croire superman" ou je ne sais quoi; Le "résultat" d'une pratique de ce genre ou d'autres, devrait être au contraire de développer, la clarté, la paix, la vigilance, et donc toutes les qualités de l'esprit qui l'accompagnent, et entre autre : l'équanimité, la compassion, la bienveillance pour les autres êtres;
Si tu poursuivais la lecture aprés les deux phrases extraites ci-dessus tu verrais qu'il n'y a pas que pour le bouddhisme que tout n'est pas causé et qu'il y a quelque chose qui a toujours été et n'a donc pas été créé.Dharmadhatu a écrit : Bonjour les amis,
Pour le Bouddhisme, tout n'est pas causé, seuls les produits le sont, or l'être est un principe de réalité: il y a quelque chose mais cela a toujours été et n'a donc pas été créé.Aldous a écrit :Si l'être existe c'est qu'il a une cause. Car chaque effet (l'être) à une cause.
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Aldous a écrit :Si l'être existe c'est qu'il a une cause. Car chaque effet (l'être) à une cause. Remontant ainsi de causes en causes on en arrive d'une manière ou d'une autre à quelque chose qui a toujours existé. Si quelque chose a toujours existé il n'a pas de raison de ne plus exister (l'infini ne se coupe pas en deux). C'est Dieu, éternel.
Pourtant tu viens de dire que dans le bouddhisme il y a quelque chose qui a toujours été, qui n'a pas été créé (permanente donc je suppose?). Si vous admettez qu'il y a quelque chose qui a toujours été, qui n'a pas été créé , pourquoi ne serait-il pas possible d'admettre une cause qui a toujours été, qui n'a pas été créée, permanente?Dharmadhatu a écrit :Toujours pour le Bouddhisme, envisager une cause première entraîne des incohérences logiques, surtout si cette cause première est dite permanente. Nous pouvons tous observer qu'une cause est forcément impermanente, sinon une graine ne pourrait jamais donner de pousse puisqu'elle resterait graine de manière permanente.
Entre celui qui se prend pour un dieu, et celui qui se croit le bras armé de dieu, j'ai du mal à savoir lequel est le plus dangereux (mon intuition me dit le deuxième, mais aucun des deux n'est sans danger).Flocon a écrit :Question bête, ce n'est pas un peu dangereux sans une bonne direction, ce genre de pratique? Parce qu'entre la "fierté divine" et l'orgueil
Le problème du mot "Dieu", est qu'il a été usurpé parfois, galvaudé souvent, et "conditionné" des gens en occident dont le moralisme "judéo-chrétien" a souvent crée dans l'esprit des gens, une "image" de ce qu'est "Dieu", souvent très éloignée du sens réel que l'on voulait lui donner, ou qu'il a peut-être...Entre celui qui se prend pour un dieu, et celui qui se croit le bras armé de dieu, j'ai du mal à savoir lequel est le plus dangereux (mon intuition me dit le deuxième, mais aucun des deux n'est sans danger).
Les amérindiens voyaient "dieu" dans toutes les manifestations de la nature, de l'esprit
Inconsciemment, beaucoup d'occidentaux associent "dieu" à un "être suprême" au-dessus d'eux , parfois "jugeant" ou "dangereux", pourquoi pas "sur un nuage" !, et ce genre de choses;
La réalité est toujours différente de 'l'imaginaire";
Dieu n'a pas d'égo, c'est pourquoi il n'impose rien, et ne juge pas, et laisse même la liberté aux êtres de ne pas "croire" en son existence, il ne dit rien car le silence est sa parole permanente, il parait même que "dieu est amour", et il n'est pas sur un nuage, vu qu'il est le "ciel infini"
Ce que certains nomment "Dieu" est surement ce qu'il reste quand l'illusion de l'égo s'est dissipée chez un être;
Ce qui peut donc se rapprocher de l'Eveil, dans le bouddhisme