question

Aldous

Dharmadhatu a écrit :On peut aller vers une thèse plus nuancée qui n'interdit pas que Jésus ou Mère Thérésa aientt été des Bodhisattvas ou des Nirmanakayas montrant la voie vers l'amour universel et ayant pour finalité que leurs disciples découvrent ultimement la vacuité libératrice.
Et le Bouddha historique serait-il pour vous un prophète qui mène ses disciples non pas à la vacuité mais à Dieu (Père, Fils et Saint-Esprit)?
Dharmadhatu a écrit :D'aucuns pourraient tout à fait accepter la thèse annexe n'interdisant pas que les Bouddhas et les Bodhisattvas puissent être des Anges incognitos ayant pour finalité que leurs disciples découvrent ultimement Dieu.
Comment cela se pourrait-il puisque par définition Bouddhas et les Bodhisattvas ont justement pour finalité non pas Dieu mais le Nirvana?

Au final tout cela (que l'on se place d'un point de vue chrétien ou bouddhiste) c'est mélanger et intervertir ce que sont Bouddha/et Bodhisattva/et Nirmanakaya avec Jésus-Christ/et saints/et anges...
Alors que ces mots ont un sens précis qui renvoie à des concepts différents qui fondent deux religions différentes (sinon ça n'en serait qu'une seule).
Si vous prenez les saints pour des boddhisattvas (ou inversement) c'est ne pas avoir compris à quoi renvoie la notion de saint et de bodhisattva dans leur différence propre selon chaque religion.
antodume

Dhramadhatu a écrit :l'élève n'a réalisé qu'un non-soi grossier car il n'a déraciné que le non soi personnel et pas le non soi subtil,
Ce n'est pas la réalisation de l'élève dont il est question ici mais bien de l'action dans laquelle il disparaît. Quand tu dors profondément, tu ne réalises rien, pourtant, ton coeur continue de battre, tu continues de respirer et tu peux même faire des mouvements. De la même façon, quand tu es éveillé, tu n'as pas besoin de penser à penser pour penser. Ceci montre que ta nature de Bouddha fonctionne ou agit à ton insu. Et elle le fait de façon correcte et juste. C'est le sens de l'action "incognito". Et quand tu es éveillé et que tu décides d'agir selon ta vraie nature, il faut t'oublier dans celle-ci. Sinon, tu créés un acteur. Tu donnes naissance à un moi qui agit. Et alors tu récoltes alors les fruits de tes actes. C'est le sens du karma.
Et le karma, ça n'existe pas ?
Comme tout le reste: pas ultimement.
Bin, le karma existe tout le temps qu'il y a assimilation d'un moi. Ce qui ne signifie pas que si, ultimement, il n'y a pas de moi alors il n'existe pas d'assimilation. Cela reviendrait à dire qu'ultimement, il n'y a pas d'ignorance. Et si tel était le cas, contre quoi se porterait alors l'action des Bodhisattvas ? Soutiendrais-tu que l'action des Bodhisattvas constitue leur dernière illusion ? C'est une vue qui se défend (je crois que c'est la vue que soutient le Théravada), mais, pour ma part, je préfère penser que l'action des Bodhisattvas repose sur une vue juste et que leur action est sans fin.
Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

Et quand tu es éveillé et que tu décides d'agir selon ta vraie nature, il faut t'oublier dans celle-ci.
<<metta>> Au détriment de l'oubli DE celle-ci.

S'oublier soi-même et ne pas oublier la nature de Bouddha, ça ne peut qu'être s'annihiler soi-même et réifier cette nature. La voie médiane est perdue, le remède vire alors au poison... la libératrice vacuité de soi (svabhava-shunyata) vire en vacuité d'altérité (parabhava-shunyata).
Sinon, tu créés un acteur. Tu donnes naissance à un moi qui agit.
Sinon tu crées une nature de Bouddha, tu donnes naissance à un soi qui agit ou non.
Et alors tu récoltes alors les fruits de tes actes. C'est le sens du karma.
Idem.



Amitié FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

Bin, le karma existe tout le temps qu'il y a assimilation d'un moi. Ce qui ne signifie pas que si, ultimement, il n'y a pas de moi alors il n'existe pas d'assimilation. Cela reviendrait à dire qu'ultimement, il n'y a pas d'ignorance. Et si tel était le cas, contre quoi se porterait alors l'action des Bodhisattvas ?
shuuuuuuuuuuuuttttt C'est un fait flagrant que tu ne comprends pas ce que signifient les deux vérités et ce que signifie exister ultimement et ne pas exister ultimement.
Soutiendrais-tu que l'action des Bodhisattvas constitue leur dernière illusion ?
Oui, tout autant que le Bouddha dans le Vajracchedika Sutra.
C'est une vue qui se défend (je crois que c'est la vue que soutient le Théravada), mais, pour ma part, je préfère penser que l'action des Bodhisattvas repose sur une vue juste et que leur action est sans fin.
Une vue juste conventionnellement, mais au regard de la vérité ultime, toute vue conventionnelle, juste ou fausse, est erronée. Il est dit dans un Sutra: Les Bouddha ne discutent pas avec le Monde, c'est le Monde qui discute avec le Bouddha, ce que le Monde accepte comme conventionnellement valide, le Bouddha l'accepte aussi.

Amitié FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
antodume

Et quand tu es éveillé et que tu décides d'agir selon ta vraie nature, il faut t'oublier dans celle-ci.
Au détriment de l'oubli DE celle-ci.
Je ne comprends pas ce que tu veux dire :?: . Dans ma phrase, quand je parle de t'oublier, c'est dans l'action qui exprime la nature de Bouddha.
S'oublier soi-même et ne pas oublier la nature de Bouddha, ça ne peut qu'être s'annihiler soi-même et réifier cette nature. La voie médiane est perdue, le remède vire alors au poison... la libératrice vacuité de soi (svabhava-shunyata) vire en vacuité d'altérité (parabhava-shunyata).
Je ne comprends pas d'où tu sors "s'oublier soi-même et ne pas oublier la nature de Bouddha" ? Il faut bien, dans une discussion, que l'on pose les choses selon leurs définitions. Si tu ne t'oublies pas toi-même dans l'action, cela signifie que tu réifies un acteur ; ça ne veut pas dire que tu réifies la nature de Bouddha. Tu es sûr d'avoir bien compris ce que je voulais dire, parce que j'ai l'impression que tu réponds à côté de la plaque :?:
C'est un fait flagrant que tu ne comprends pas ce que signifient les deux vérités et ce que signifie exister ultimement et ne pas exister ultimement.
C'est un fait flagrant que tu manipules des notions que tu ne comprends pas.
Une vue juste conventionnellement, mais au regard de la vérité ultime, toute vue conventionnelle, juste ou fausse, est erronée. Il est dit dans un Sutra: Les Bouddha ne discutent pas avec le Monde, c'est le Monde qui discute avec le Bouddha, ce que le Monde accepte comme conventionnellement valide, le Bouddha l'accepte aussi.
Tu ne sais pas ce qu'est la vérité ultime. Ta vision de cette vérité est nihiliste ou, au mieux, hinayaniste. Même si tu te prétends du Mahayana. Ta lecture des sutras souffre malheureusement - et ce n'est pas la première fois que je te le dis - d'un manque cruel et rédhibitoire d'expérience et de compréhension. Je crois qu'il n'est pas nécessaire que nous continuions à discuter sur des bases aussi dissemblables. C'est le lecteur qui jugera. Moi, je jette l'éponge.
Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

Antodume a écrit :Je ne comprends pas ce que tu veux dire
:roll: Pas grave, laissons tomber, ça rendrait ce hors sujet encore plus longuet.
Soutiendrais-tu que l'action des Bodhisattvas constitue leur dernière illusion ?
Tu ne sais pas ce qu'est la vérité ultime. Ta vision de cette vérité est nihiliste ou, au mieux, hinayaniste. Même si tu te prétends du Mahayana. Ta lecture des sutras souffre malheureusement - et ce n'est pas la première fois que je te le dis - d'un manque cruel et rédhibitoire d'expérience et de compréhension. Je crois qu'il n'est pas nécessaire que nous continuions à discuter sur des bases aussi dissemblables. C'est le lecteur qui jugera. Moi, je jette l'éponge.
jap_8 J'ai déjà dit ne ressentir aucun besoin de relever les affirmations gratuites (par ailleurs si prévisibles, venant de quelqu'un qui n'a pas le dessus dans un débat, d'après certains retours que j'ai eus), mais puisque tu croies sincèrement que je ne sais pas ce qu'est la vérité ultime, voilà plus précisément la réponse que je soutiens, qui est en fait celle du Bouddha lui-même dans le Sutra du Diamant de la Perfection de Sagesse:

Subhuti, un homme jouissant de la vue ne peut rien voir dans l'obscurité, et le bodhisattva qui, ayant chu dans (la croyance à) l'existence substantielle, s'adonne à la générosité est en tout point comparable à cet homme. En revanche, Subhuti, l'homme jouissant de la vue contemple toutes sortes de formes dès le lever du soleil, et le bodhisattva lui ressemble qui, sans avoir chu dans l'existence substantielle, s'adonne à la générosité parfaitement.

Eblouissant de vérité !

A bon entendeur ! ;-)

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Aldous

Dharmadhatu a écrit : au regard de la vérité ultime, toute vue conventionnelle, juste ou fausse, est erronée.
Votre phrase est bien ambigue et porte à confusion, je pense qu'il est mieux de dire qu'au regard de la vérité ultime un Bouddha voit le samsara (le conventionnel) de façon juste, et sa vue du samsara (du conventionnel) n'est pas erronée. C'est-à-dire qu'il voit le samsara pour ce qu'il est vraiment: l'interdépendance des phénomènes.
Il ne faut pas oublier que dans le Mahayana, samsara et nirvana s'ils sont opposés sont aussi de même essence.

Et en effet (rejoignant ici Antodume), si un Bouddha ne voyait plus le samsara (le conventionnel) il tomberait dans le nihilisme (autant dire ce ne serait plus un Bouddha... :lol: )
Dernière modification par Aldous le 14 mars 2012, 18:01, modifié 1 fois.
antodume

Dharmadhatu a écrit :J'ai déjà dit ne ressentir aucun besoin de relever les affirmations gratuites
Ce ne sont pas des affirmations gratuites. Tu as toujours prétendu n'avoir fait aucune expérience suffisamment profonde pour atteindre la vérité ultime. Donc, je n'invente rien. Par ailleurs, ce manque cruel d'expérience se retrouve dans le fait que tu réponds à côté de la plaque, manifestement parce que tu ne comprends pas la portée de l'enseignement que tu prétends maîtriser.
(par ailleurs si prévisibles, venant de quelqu'un qui n'a pas le dessus dans un débat, d'après certains retours que j'ai eus)
Ça ne m'intéresse pas d'avoir le dessus dans un débat. Ce qui m'intéresse et qui me réjouit, c'est quand on arrive à se comprendre ou à s'entendre. Avec toi, c'est strictement impossible. C'est la raison pour laquelle les discussions s'enlisent systématiquement. Quant à tes "retours", s'ils émanent des quelques trolls qui ont sévi ici, ça ne fait que conforter mon opinion sur le sujet.
mais puisque tu croies sincèrement que je ne sais pas ce qu'est la vérité ultime, voilà plus précisément la réponse que je soutiens, qui est en fait celle du Bouddha lui-même dans le Sutra du Diamant de la Perfection de Sagesse:

Subhuti, un homme jouissant de la vue ne peut rien voir dans l'obscurité, et le bodhisattva qui, ayant chu dans (la croyance à) l'existence substantielle, s'adonne à la générosité est en tout point comparable à cet homme. En revanche, Subhuti, l'homme jouissant de la vue contemple toutes sortes de formes dès le lever du soleil, et le bodhisattva lui ressemble qui, sans avoir chu dans l'existence substantielle, s'adonne à la générosité parfaitement.
Et alors, en quoi ce que j'affirme te permet de penser que je crois en l'existence substantielle ? Il faudrait d'abord que tu arrives à comprendre ce que je dis avant de critiquer mes vues. Hélas, ce n'est pas le cas. :neutral:
Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

Ce ne sont pas des affirmations gratuites. Tu as toujours prétendu n'avoir fait aucune expérience suffisamment profonde pour atteindre la vérité ultime. Donc, je n'invente rien. Par ailleurs, ce manque cruel d'expérience se retrouve dans le fait que tu réponds à côté de la plaque, manifestement parce que tu ne comprends pas la portée de l'enseignement que tu prétends maîtriser.
jap_8 Exact, je n'ai aucune réalisation, c'est un fait, mais jai une petite expérience dans l'étude de la Voie médiane, en tout cas suffisante pour me permettre de voir quand quelqu'un a une vue distordue des deux vérités. Surtout quand le dernier "argument" avancé est cette sempiternelle affirmation sans garantie: Moi j'ai tout compris et vous rien, car je suis éveillé, moi et pas vous ! Na.
Ça ne m'intéresse pas d'avoir le dessus dans un débat. Ce qui m'intéresse et qui me réjouit, c'est quand on arrive à se comprendre ou à s'entendre. Avec toi, c'est strictement impossible. C'est la raison pour laquelle les discussions s'enlisent systématiquement. Quant à tes "retours", s'ils émanent des quelques trolls qui ont sévi ici, ça ne fait que conforter mon opinion sur le sujet.
Le cercle de mes amis ne trouve pas ses limites sur Nangpa, j'ai cette chance. Mais si pour toi, dès qu'on écarte une vision peu nuancée du Dharma, on est un troll, alors ce n'est plus "Elle voit des nains partout", mais son remake "il voit des trolls partout". :lol:
Et alors, en quoi ce que j'affirme te permet de penser que je crois en l'existence substantielle ? Il faudrait d'abord que tu arrives à comprendre ce que je dis avant de critiquer mes vues. Hélas, ce n'est pas le cas.
Rassure-toi, je commence à te cerner un peu. Le fait que tu envisages une action sans agent et Soutiendrais-tu que l'action des Bodhisattvas constitue leur dernière illusion ? entre autres, tendent à montrer que, pour toi, l'action en général et en particulier l'action des Bodhisattvas ne seraient pas illusoire, ce qui est une vue essentialiste totalement réfutée par le Bouddha dans cet extrait, ainsi que par Arya Nagarjuna, il n'est que de lire ses 6 Shastras dialectiques dont le Madhyamakashastra que j'ai cité plus haut pour le constater. Encourager leur examen sera mon dernier mot sur le sujet.

Amitié FleurDeLotus
Dernière modification par Dharmadhatu le 14 mars 2012, 18:23, modifié 1 fois.
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
antodume

Aldous a écrit :Et en effet (rejoignant ici Antodume), si un Bouddha ne voyait plus le samsara (le conventionnel) il tomberait dans le nihilisme (autant dire ce ne serait plus un Bouddha... :lol: )
Exactement. Et la vue ultime est bien le "Connaître de différentiation" propre au Nirmanakaya (singulier) et non celle du Dharmakaya (= Nibbana) où tout n'est qu'extinction (le conventionnel a disparu).

En cela, je m'appuie également sur les quatre portes du Connaître de Hakuin dont je propose ici un commentaire (pour ceux que ça intéresse).
Répondre