Est-ce que vous priez ?

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komyo
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Les japonais ont un dicton qui dit a peu près, "à force de manier des fleurs, leur parfum finit par vous imprégnier."
Ca rejoint ce qui était écrit plus loin sur les empreintes karmiques.
De la même manière, prier des bouddhas qui représentent des qualités, change le coeur et finalement son destin.
Principalement si on le fait pour autrui et par souci d'aider.
C'est bien illustré dans l'animation ci dessous, sur le boddhisattva ksitigharba.

Au Japon il l'appelle Jizo c'est la divinité la plus priée, on le voit partout et en grand nombre. C'est un petit moine à l'allure d'un enfant innocent,
quelqu'un l'a d'ailleurs en avatar ba11
http://soutra-ksitigarbha.amitabha-terr ... itabha.php Butterfly_tenryu

Personnellement, j'aime prier la nuit, c'est plus calme, tout le monde est endormi. shuuuuuuuuuuuuttttt
Ramakrishna disait qu'il a deux types de personnes qui veillent, les yogis et les voleurs love_3
Dernière modification par komyo le 04 mars 2013, 19:01, modifié 2 fois.
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jules
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FA a écrit :
J'aime l'approche Bouddhiste en ce qu'elle affirme le non-soi.
Par conséquent lorsque cela est réalisé,
Il n'y a plus besoin de prier,
Car comment pourrait-il y avoir quelque-chose au delà du non-soi ?

L'ego cherche toujours un au delà du soi, un au delà du par delà...

jap_8
FA
Personnellement, s'il m'arrivait de réaliser une chose devant décider de l'utilité ou de l'inutilité de mes prières, je l'évacuerais tout de suite. jap_8

<<metta>>
Jean

On peut considérer que les 4 infinis sont la prière d'un Bouddha et quand on les récite, on peut considérer que dans ce moment précis on a la même mentalité qu'un Bouddha.

Si on médite dessus, c'est intéressant de voir l'impact qu'ont ces pensées sur soi. Influence des pensées sur la météo intérieure.

On retrouve ces 4 pensées dans tous les véhicules Bouddhistes. C'est donc que cela doit être très important.

"Tous les êtres", on est soi-même compris dedans.
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Dharmadhatu
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On peut considérer que les 4 infinis sont la prière d'un Bouddha et quand on les récite, on peut considérer que dans ce moment précis on a la même mentalité qu'un Bouddha.
jap_8 C'est très profond. C'est comme avec la signature de Ted: Le véritable silence ne craint pas le bruit.

:arrow: La nature inaltérée de l'esprit ne craint pas les nuées de la convention. Au contraire, elles sont upaya.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
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axiste
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Je sais pas si je prie…j'aime faire le silence vraiment et alors ce qui s'élève c'est pas des mots mais un point d'évidence, quelque chose qui brûle et qui anime mes pas, c'est juste un point condensé et je ne saurais dire ce que c'est… mais je crois que ça se rapproche de ce que dit Lausm : Jean Yves Leloup l'exprime tellement bien !

Après, il faudrait définir ce qu'on entend par divin en soi…peut-être que pour moi c'est juste indéfinissable, quelque chose en expansion totale où l'on touche un abîme…c'est aussi très unifiant, oui…mais c'est pas prier au sens de vouloir quelque chose, c'est plutôt déposer tout vouloir … et je ne me vois pas devenir Bouddha, (visualiser une image de Bouddha c'est pas mon truc en ce moment, mais par contre, je deviens ses mots qui traversent, ou ses enseignements que j'entends...)

Il y a une mentalité qui me touche très profondément, et forcément, je deviens ces pensées, c'est ce qu'évoque Jean…ou tout au moins je deviens ce que j'en comprends dans l'instant…ce que je suis capable d'accueillir véritablement...

Ca se rapproche de ça...je fais aussi des souhaits c'est certain, avec ou sans mots...

J'aime bien aussi la citation de Komyo "à force de manier des fleurs, leur parfum finit par vous imprégner." Elle me semble très juste ! Ca résume bien les choses jap_8
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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tirru...
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axiste a écrit :Je sais pas si je prie…j'aime faire le silence..

..J'aime bien aussi la citation de Komyo "à force de manier des fleurs, leur parfum finit par vous imprégner." Elle me semble très juste ! Ca résume bien les choses jap_8
jap_8 <<metta>>

Je ne prie pas, je me refuse ce doux miel... Par contre, j'aime entendre les prières, ça me réchauffe le coeur et me relie à une autre dimension de moi même...

Quelle peut être la valeur du salut à travers l'effort personnelle, tellement cher au Bouddha, s'il y a prière ? A moins qu'il s'agisse d'un problème de définition ?
------------------------------------------------------------------------------ Image Sabba danam dhammadanam jinati - Le don du Dhamma surpasse tout autre don ImageDhammapada
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Flocon
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Sur ce point, je suis pétrie de contradictions.

Je prie, beaucoup. Comme j'ai été élevée dans le judaïsme, religion où la prière est essentielle, j'en ai conservé la pratique quotidienne (plusieurs fois par jour), presque malgré moi. C'est quelque chose qui m'est trop intérieur pour que je l'évite : j'ai essayé, mais c'est inutile. Il ne s'agit pas de demandes personnelles, mais de prières de louange, d'action de grâce et de vœux pour le bien des êtres et du monde en général.
Ce qui est bizarre, c'est que je suis athée et que ces prières s'adressent incontestablement à un dieu personnel. :shock: :lol:

Mieux encore, la pratique du bouddhisme (méditation, éthique, étude etc.) a renforcé cette tendance en moi au lieu de la diminuer, c'est frappant, sans pour autant me poser de problèmes. Ce qui me fait souvent penser que le bouddhisme sera peut-être pour moi, au final, un pont pour revenir à ma religion d'origine. :?: Je n'en sais encore rien mais c'est très intéressant à observer.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
FA

Qui prie ?

C'est toujours l'ego, qui s'adresse à quelque Atman divinisé,( Dieu, Divinité, Grand Soi , Brahman )
Qui place implicitement l'être dans une forme de dualité,
C'est teinté d'espoir et de dévotion... :roll:

jap_8
Fa
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Dharmadhatu
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Tirru a écrit :Quelle peut être la valeur du salut à travers l'effort personnelle, tellement cher au Bouddha, s'il y a prière ? A moins qu'il s'agisse d'un problème de définition ?
jap_8 Excellent questionnement, Tirru.

Dans le Boudhisme tibétain, on distingue 2 types de prière:

meunlam - prières de souhaits, une méthode pour prendre l'attitude d'un Bouddha, le parfum de la fleur qu'on manie souvent, comme avec les 4 illimités.

et seuldèb - prières de requête adressées à un Bouddha, un Bodhisattva etc... qui, pour un regard profane, sont vus comme des entités extérieures auxquelles sont soumis des pratiquants aux tendances théistes, mais qui de l'intérieur sont de splendides miroirs dans lesquels se reflètent toutes les qualités que possède le pratiquant à l'état plus ou moins potentiel, et qui ne demandent qu'à jaillirent (comme les rais de lumière de Kshitigarbha, merci Komyo !).

Et au final, si le yogi oublie qu'il est lui-même la déité à laquelle il adresse des prières, il rompt ses voeux de samaya (et ce, quelle que soit la classe de Tantra de laquelle relève sa pratique puisqu'il s'agit de l'un des 19 voeux des 5 Bouddhas: celui du sceau d'Akshobhya), et donc la démarcation entre les deux types de prière est de moins en moins substantielle.

FleurDeLotus
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lausm

très intéressant file par toutes ses contibutions!
Flocon, c'est vraiment très intéressant ce que tu dis.
c'est pour moi une énigme.
J'ai le sentiment que si on cherche trop à évacuer nos représentations personnalisées de la divinité, on court vraiment le risque qu'elles reviennent par la porte de derrière, sous la forme d'un bouddhisme ultra patriarcal et qui met le Bouddha sur un autel inaccessible.
Moi qui découvre un peu le discours du tantrisme tibétain, selon ce qu'évoque Dh..datu, je trouve très intéressant cette position non duelle posant le fait que la divinité est en nous.
Après, je pense que c'est de la technique, entre prière, visualisations, s'asseoir sans bouger. Je pense qu'il y en a en fait pour tous les goûts, selon qu'on soit plus kinesthésique, auditif, visuel.
Et si on regarde bien, toutes les traditions ont quelque chose où on récite des dédicaces et sortes de mantras intentions prières, tout comme de la méditation silencieuse (y compris les chrétiens), et aussi d'éventuelles visualisations.
Qui ne sont pas non plus mon truc, mais je me suis rendu compte en zazen, qu'à certains moments, certaines choses surgissent, comme une énergie qui se manifeste sensoriellement, se liant à des aspects de notre vie qui se joue, où on se sent un bouddha courroucé ou compatissant, parfois tout cela et bien au-delà.
Une amie qui pratiquait chez les Kagyu, mde disait qu'en fin de compte, quand on visualise la déité, à la fin c'est tellement ardu et touffu, qu'on lâche prise mentalement de cette tentative de donner une image...je crois que c'est un sacré moyen habile pour faire l'expérience du rien!
A la fin tous ces moyens se rejoignent, et je pense que nos images personalisées du divin en occident avaient pour but de nous détourner de notre ego....mais souvent cela a été détourné de son but premier pour devenir une fin en soi, et renforcer l'ego plus que le dissoudre. En ce sens je pense que le langage oriental nous aide à retrouver cela par les pratiques bouddhistes et autres qu'on a la chance de connaître maintenant.
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