Le choix du Yidam

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Dharmadhatu
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Une vision quelque peu romantique de la transmission tend à imaginer que le lama choisit un yidam particulier pour chaque disciple individuellement, en se fondant sur une vision de l'adéquation entre l'énergie d'une divinité et les prédispositions psychiques de l'adepte. S'il n'est pas exclu qu'un tel cas se présente, il est certainement très rare.

Le plus souvent, dans la tradition tibétaine, un lama transmet à ses disciples le ou les yidams qui sont les plus en honneur dans la (ou les *) lignée à laquelle il appartient. Si le disciple reçoit la transmission d'un seul yidam, il se consacrera à cette divinité; s'il reçoit la transmission et s'il accomplit la pratique de plusieurs yidams, il pourra ensuite choisir celui avec lequel il aura ressenti la plus grande affinité.

Au Tibet, certains adeptes avaient tendance à collectionner la pratique d'un très grand nombre de yidams, ne consacrant qu'un temps limité à chacun et n'obtenant sans doute guère de résultat. A l'époque du bouddhisme indien, au contraire, les pratiquants s'appliquaient volontiers à l'approfondissement d'un seul yidam. Un proverbe tibétain quelque peu malicieux a relevé cette différence en disant: "Les Indiens pratiquaient un yidam et en réalisaient cent; les Tibétains pratiquent cent yidams et n'en réalisent aucun."

Tcheuky Sèngué (p. 203).

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* n.p.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Jean

jap_8

Dans le cas où l'on pratique un seul Yidam (la feignantise est parfois bonne conseillère) suivant les affinités ou la période de vie dans laquelle on pratique, on peut passer plus de temps sur les offrandes et la dévotion, sur l'expérinece de l'esprit nu, sur la récitation du mantra, sur une maniere spécifique de pratiquer le mantra, sur la visualisation des mandalas internes et externes du Yidam, sur les nadis et chakras du corps subtil.

Chez les Ningmapas, Kagyus, Gelugpas, la pratique des Tantras est un chemin conduisant à l'expérience et à la réalisation de l'esprit le plus subtil, de Rigpa

Dans le cas du Dzogchen enseigné par Ch Namkhay Norbu, la pratique Tantrique est un moyen secondaire, aprés l'expérience de l(introduction à la nature de l'esprit, pour se maintenir dans l'état de Rigpa

Chez les Bonpos, il y a les deux approches.

Chez les Bonpos, ce qui est curieux, c'est que l'introduction à la nature de l'esprit qui est capitale ne requiert aucun engagement et quelques moyens habiles Tantriques sont même offerts en prime. Mais si on veut pratiquer la voie Tantrique complète, il faut s'engager a effectuer un certain nombres de pratiques préliminaires.
binah

Sans aller faire de recherches ailleurs, un Yidam, ça peut-t-être un maître ou cela reste une divinité à part entière ? Booky buddy
tongra

Jean a écrit :jap_8
Dans le cas où l'on pratique un seul Yidam (la feignantise est parfois bonne conseillère) suivant les affinités ou la période de vie dans laquelle on pratique, on peut passer plus de temps sur les offrandes et la dévotion, sur l'expérinece de l'esprit nu, sur la récitation du mantra, sur une maniere spécifique de pratiquer le mantra, sur la visualisation des mandalas internes et externes du Yidam, sur les nadis et chakras du corps subtil.
Oui et on peut en même en arriver à occuper sa vie dans cette sorte de distraction en sautant d'une réalité non objective à une autre. Cela débouchera sur la possibilité de considérer tous les évènements internes et externes de la vie comme autant de rêves immatériels ou bien sur une impossibilité de se poser et de se concentrer sur quoi que ce soit. Ca dépend de ses tendances latentes.


Chez les Bonpos, ce qui est curieux, c'est que l'introduction à la nature de l'esprit qui est capitale ne requiert aucun engagement et quelques moyens habiles Tantriques sont même offerts en prime. Mais si on veut pratiquer la voie Tantrique complète, il faut s'engager a effectuer un certain nombres de pratiques préliminaires.
Rien d'extraordinaire à cela, ça fonctionne toujours comme cela que ce soit dans l'approche tantrique ou dans la transmission véritable du dzogchen. Chez les nyingma, le dzogchen est simplement le 9eme véhicule d'une progression tantrique.
tongra

binah a écrit :Sans aller faire de recherches ailleurs, un Yidam, ça peut-t-être un maître ou cela reste une divinité à part entière ? Booky buddy
Une divinité qui devient inséparable du maître intérieur !
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Dharmadhatu
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tongra a écrit :
binah a écrit :Sans aller faire de recherches ailleurs, un Yidam, ça peut-t-être un maître ou cela reste une divinité à part entière ? Booky buddy
Une divinité qui devient inséparable du maître intérieur !
jap_8 Et de l'esprit du pratiquant.

Un peu comme le Père, le Fils et le Saint Esprit ! ::mr yellow::

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
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