Le Bouddha a écarté les autres vues en expliquant en quoi elles étaient éronnées que ce soit le brahmanisme, le jaïnisme et les autres donc oui je crois que le buddhadhamma est l'unique vérité et que le paradis n'existe pas, que Dieu ou des Dieux n'existent pas, que l'enfer n'existe pas etc etc ... est ce que je pense faire partie d'un groupe spécial ayant reçu un appel spécial ? non. Je pense qu'il parle dans un contexte géographique et culturel ou le Dhamma tient autant du folklore que de la croyance et du nationalisme. On le voit actuellement avec les rohyngas en Birmanie ou de pseudos bouddhistes se croient investis d'une mission sacrée: protéger le dhamma de l'envahisseur.Buddhadasa Bhikkhu a écrit :de l'apparence extérieure qui nous fait penser que notre religion est différente des autres religions. Parce que nous ne sommes pas encore parvenus à une compréhension claire de notre propre vérité, nous dénigrons les autres religions pour mieux exalter la nôtre. Nous pensons que nous formons un groupe spécial, tandis que les autres sont différents, des étrangers. Nous croyons qu’ils ont tort et que nous seuls avons raison, que nous avons quelque chose en plus, que nous avons reçu un appel spécial, et que, nous seuls détenons la vérité et suivons le chemin vers le salut. Beaucoup de telles croyances nous aveuglent.
Je pense mais je peux me tromper bien évidemment qu'il s'agit du même problème culturel: les "bouddhistes" des pays d'Asie du Sud Est donnent non pas pour développer dana mais pensant qu'en donnant ils auront des rétributions karmiques. Je fais ma b"a bouddhiste pour avoir une renaissance agréable et un bon kamma; on ne peut passer à côté de ce constat ou ferveur religieuse se mêle à la culture ancestrale. Mais son discours est juste et percutant quand il dit que le bouddhisme c'est donner sans contrepartie, ainsi sans désir (tahna) pas de souffrance (dukkha).Buddhadasa Bhikkhu a écrit :De la même manière, beaucoup d'adeptes du bouddhisme n'en connaissent qu'une infime partie, comme la façon de prendre et d'obtenir. Même quand ils font de bonnes actions, comme soutenir les monastères et les moines, ou observer les préceptes, leur seul objectif est d'obtenir quelque chose. Ils désirent même obtenir davantage en retour qu'ils n'ont donné. Quand elles font des offrandes, certaines personnes espèrent recevoir en retour dix fois ce qu'elles ont donné, d'autres en attendent cent fois plus ou même mille fois plus et davantage encore. Dans ce cas-là, mieux vaut dire que ces personnes n'ont absolument rien compris car elles savent seulement comment prendre et comment obtenir. Cela n'a rien à voir avec le bouddhisme – c’est la religion de la possession et de l'accaparement. Si ces gens ne peuvent obtenir quelque chose ou s'en accaparer, ils se sentent frustrés et ils en souffrent. Le véritable bouddhisme, c'est savoir comment obtenir sans obtenir et comment prendre sans prendre, afin qu'il n'y ait pas la moindre frustration, ni la moindre souffrance.
Certes d'un point de vue ultime il n'ya ni bouddha, ni sangha, dhamma, juste la vacuité. Mais avant de percevoir la vérité ultime (en soit s'éveiller) il faut appréhender la vérité conventionnelle et donc s'appuyer sur les moyens habiles que sont la dévotion au Bouddha et l'étude et la pratique du (buddha)dhamma. Je ne contredis pas Buddhadasa Bhikkhu mais je pense qu'il "dénigre" l'aspect conventionnel des choses et qu'il ne suffit pas de dire " regarde ca n'existe pas en soit" pour en prendre conscience immédiatement. Au final peu de désaccords de fond mais plus de forme, mon côté orthodoxe s'oppose à sa vision moderne de l'enseignement du Dhamma.Buddhadasa Bhikkhu a écrit :il n'y a pas de religion, il n'y a pas de bouddhisme. Cela signifie, pour parler le langage de la vérité ultime, qu'il n'y a pas de Bouddha, pas de Dhamma, pas de Sangha – ce Triple Joyau bien-aimé considéré par la plupart des bouddhistes comme la base de leur foi. Il faut cependant reconnaître que, si nous parlons ce langage, nous ne serons pas compris des gens et ils pourraient même être scandalisés et effrayés.Ceux qui ont une compréhension juste voient que le Bouddha, le Dhamma et le Sangha sont une seule et même chose, à savoir, le Dhamma tout simplement ; ou, autrement exprimé, la Nature elle-même.
Ils ne ressentent pas en eux le désir compulsif de saisir et de s'accrocher aux choses en tant que personnes et individus. Tout est impersonnel, c'est-à-dire, tout est Dhamma ou Nature à l'état pur, peu importe le nom que vous lui donnez. Mais nous n'osons pas formuler une telle pensée. Nous avons peur de penser qu'il n'y a pas de religion, qu'il n'y a pas de Bouddha, de Dhamma ou de Sangha. Même si les gens étaient instruits de la sorte ou contraints à penser de la sorte, ils ne pourraient toujours pas comprendre. De fait, ils auraient une compréhension complètement déformée de leurs propres pensées et réagiraient à l’inverse du but recherché.
Mais tout ceci m'a donné envie de me replonger dans ses écrits qui sont percutants !
Pour ceux que cela intéressent: Le coeur du message du Bouddha / Manuel pour l'humanité / La prison de la vie