Le bouddhisme : une religion ? Ou pas...

hemi

davi a écrit :La foi est un facteur mental positif. Grâce à lui nous nous engageons dans la pratique.
c'est vrai, et même pour la suite,
en tout cas j'ai remarqué que dès que la foi s'attenue, la pratique aussi...
Compagnon

Je lis un texte là de Thích Nhất Hạnh ou il dit préférer le terme de confiance au terme de foi. La prise de refuge dans les 3 joyaux nécessite de la confiance. Je trouve aussi que le terme de confiance est plus approprié dans un cadre bouddhiste. Etant issu d'une culture chrétienne et ayant reçu une éducation de base catholique, j'associe le terme de "foi" avant tout aux monothéisme. Basiquement "croire sans voir". Bien sûre on peut aussi parler de confiance dans les monothéismes. Toutefois je trouve le terme de "foi" davantage teinté d'irrationnel, là ou le terme de "confiance" me paraît davantage basé sur des preuves objectives vérifiables. Je m'explique : quand j'ai commencé à pratiquer la méditation, je recherchais quelque chose de particulier. J'ai lu que la méditation promettait de pouvoir m'apporter ce quelque chose. J'ai donc expérimenté et constaté en effet que j'obtenais ce que je cherchais. J'ai donc pu constater, expérimentalement, vérifier par moi même, que la promesse était tenue. Ce qui m'a incité à creuser ce qu'il y avait derrière cette méditation. Le discours spirituel derrière. Donc par la vérification objective en moi même, la crédibilité du dharma s'est accrue pour moi et ma confiance en lui aussi, logiquement.
Dans le concret, le pratique, le vérifiable au quotidien. Vous saisissez ?
ted

Compagnon a écrit :Donc par la vérification objective en moi même, la crédibilité du dharma s'est accrue pour moi et ma confiance en lui aussi, logiquement.
Dans le concret, le pratique, le vérifiable au quotidien. Vous saisissez ?
Tout à fait.
Pour moi aussi, ça s'est passé comme ça.
Avec une bonne trouille quand même.
Par exemple, quand j'ai commencé à refuser des comportements professionnels que je considérais désormais comme non éthiques. Quand j'ai cessé de courir après une carrière. Ou quand j'ai lâché prise à la crise d'adolescence de mon fils.

On a un peu l'impression de faire le con avec un gadget culturel venu d'ailleurs. Un effet de mode quoi !

Et puis, on se rend compte que le truc est extrêmement puissant. Plus puissant que le système de "peurs/habitudes/réflexes" qui nous conditionnait auparavant.
Compagnon

Pas fait exprès mais je suis tombé sur un documentaire là sur Discovery Science ou Stephen Hawkins expliquait le déterminisme selon Laplace et cela m'a furieusement fait pensé à l'existence conditionnée, la conditionnalité.

Cela rejoins une intuition "bizarre" que j'ai eu il y a quelque mois sur la nature du temps, la conditionnalité passé/présent/avenir.
On a l'impression que par une expérience spirituelle, (mystique?) le Bouddha décrit 2500 ans plus tôt, avec ces mots, certaines découvertes faites actuellement par la science avec des moyens scientifiques.
ted

Des éléments de réflexion sur la pratique du bouddhisme et la conversion au bouddhisme, sur le site http://www.bouddha.ch/conversion.htm

Un extrait :
bouddha.ch a écrit :Alors pour devenir un bon(ze) et vrai bouddhiste, est-il absolument impératif de se déplacer jusqu'en Asie? Faut-il suivre des initiations et combien ? Faut-il réellement adhérer à un centre dont le monastère-racine se trouve en Inde, Birmanie, Thaïlande, Tibet, Ladakh ou Japon ? Faut-il enfin se convertir ou non ?

Je crois, ici, avec le flot d’illusions véhiculées entre autres par les Christianisme, Judaïsme, Islam ou tout autre mouvement spirituel non théiste - en tant que phénomène " religieux " - qu'une confusion s'est instaurée entre les notions de Foi, Croyance et Religion.
(...)
Être bouddhiste ne veut pas dire forcément être né birman, cambodgien, chinois, coréen, japonais, laotien, sri-lankais, thaïlandais, vietnamien etc. ou même et surtout, selon l’actuel engouement, tibétain. On ne le devient pas non plus parce que l'on s'est adonné à l'étude du pâli, du sanscrit, du tibétain ou du japonais, en atteignant un niveau d'érudition, certes louable.

On ne le devient pas, non plus, suite à des fréquents séjours en Extrême-Orient; on ne le devient pas à force de multiples initiations, séminaires, retraites auxquels on s'est adonné, non sans quelques souffrances, courbatures, dépaysements exotiques en prime, monnaies sonnantes et trébuchantes, offrandes en tous genres, etc.

Le savoir empirique et l'érudition n'apportent pas forcément les niveaux de conscience spirituels attendus ou escomptés que seule peut apporter la Connaissance basée sur l'Expérience consciente. Ne réfléchissez pas sur les doctrines bouddhiques, sur les multiples niveaux de réalisations, nous ne feriez qu'introduire la confusion dans votre mental déjà envahi de doutes.

Vous n'avez pas à comparer votre état à celui d'une échelle des valeurs que vous trouveriez soi-disant dans un grimoire miraculeux. Ce qui est important, c'est la connaissance de vous-mêmes que vous allez acquérir afin qu'aucun état du corps ou du mental ne vous soit plus étranger et ne vous maintienne plus dans l'ignorance.

On est bouddhiste par la justesse de ses pensées, paroles, actes petits et grands, dans un quotidien courant, souvent d’une ordinarité banalement effarante et surprenante, où les mots clés restent Voir et Comprendre.

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yves
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ba11 ça m'a touché et j'ai senti une "montée" de metta en lisant jap_8
oui à ce qui est
tout change
tout est maintenant
être tout
amour
ted

yves a écrit : ba11 ça m'a touché et j'ai senti une "montée" de metta en lisant jap_8
C'est vrai Yves. L'article de bouddha.ch me semble très pertinent : http://www.bouddha.ch/conversion.htm

Je crois cependant, qu'au delà d'une réalisation personnelle authentique, fruit d'une pratique sincère et non consumériste, il faut savoir adhérer à une école ou un courant existant du bouddhisme afin de préserver la transmission aux générations futures.

Sous peine de voir cet enseignement ancestral se dissoudre en un nuage d'électrons libres.

Donc, les courants dits "hors école" me semblent périlleux. Le bouddhisme se transmettant depuis l'origine au sein de lignées reconnues. Ce qui garantit son authenticité et sa préservation.

Quelle garantie avons nous en écoutant le discours, aussi sage soit-il, d'une personne persuadée d'avoir la pensée, la parole et l'action juste ?

Les courants "hors école" devraient se constituer en école à part entière et transmettre l'enseignement de façon traditionnelle. Et leur patriarche doit être rattaché au Bouddha Shakyamuni par une lignée, même mineure.
ted

Shôgen a écrit : Nous ne revendiquons pas d'école au sens rituel comme culturel du terme.(cf présentation de Shôgen sur ce sîte même.) Nous ne nous réclamons que du Bouddhisme du Bouddha, dans son application par l'esprit Ordinaire Occidental dont nous disposons. ba11
Ce que je ne comprends pas très bien, c'est cette expression "le bouddhisme du Bouddha".
On pourrait penser que vous vous référez au bouddhisme ancien, à la lettre, sauf qu'il est admis que le Bouddha a tourné trois fois la roue du Dharma. Donc, que tous les bouddhismes sont "le bouddhisme du Bouddha". Sinon, se serait avancer que tous les bouddhismes ne découlent pas du Bouddha ? :roll:

Par ailleurs, vous vous présentez malgré tout comme proches de (je cite)
"l'école Tchao Tchéou / Zhao-Zhou / Jôshu (778‑897) dans le sens où Nanquan /Nansen, maître ch'an de l'école du Sud définit: " l'Esprit ou conscience ordinaire est la Voie " Heijôshin kore do - " La Voie est au-delà des catégories du savoir et de l'ignorance. Le savoir est aveuglement, l'ignorance est manque de discernement "(Vénérable Shinjin.)
donc, une lignée Chan, Mahayaniste. Votre courant est donc plus proche du Zen que du bouddhisme ancien ou du Vajrayana. Est-ce que je me trompe ?

Vous avez des tabliers zen etc...
Alors pourquoi ne pas afficher clairement votre appartenance a une école Zen ? :) Ne serait-ce que dans un souci de pérennité ?

Sans statut officiel, toutes les structures privées (dojos, salles de méditation, lieux de cultes, forums, etc.. ) disparaissent lors du décès ou des problèmes financiers du propriétaire.
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