Amitābha et l'Ecole de la Terre Pure (Sukhāvatī)

Compagnon

Tentative de présentation de cette école très particulière souvent mal connue ou incomprise voir dénigrée. J'emplois à chaque fois des informations issues de sources que j'estime fiables (il va falloir me faire confiance tout ce que je peux faire c'est vous promettre bonne foi et sincérité). Pour ne pas alourdir l'exposé, je ne site pas les sources. Au besoin je peux les mentionner à la demande.

Cet exposé ne se veut ni parfait ni exhaustif, il est surement perfectible et son auteur a fait des choix de présentation propres à sa personnalité (pour la forme - pas le fond). C'est une tâche difficile, cela demande du temps, rendre le tout lisible et compréhensible n'est pas toujours aisé.

Ce fil, je l'espère, sera alimenté de temps à autre d'informations supplémentaires ou complémentaires. Il n'y a aucune section consacrée au Mahayana en général alors j'ai mis ce file ici faute de mieux vu qu'il n'entre dans aucune des 3 grandes sections. On peut parfaitement y poser des question, y réagir etc... comme d'habitude en respectant les principes de Parole Juste qui sont encouragés sur Nangpa. Florent, qui pratique une des formes de l'école de la Terre Pure depuis un certain temps, aura surement des choses a dire. en ce qui me concerne je ferais de mon mieux pour répondre aux questions si il y en a. Si je ne sais pas, je chercherais, si je ne trouve pas, je reconnaîtrais mon ignorance. C'est tout.

Bonne lecture. jap_8



Image

(ci-dessus représentation dans le style chinois avec centre Amitabha flanqué (probablement) des 2 grands bodhisattvas qui lui sont communément associés : Avalokiteśvara et Mahasthamaprapta)

Approche historique pour commencer (il faut bien commencer sous un angle) :

Le nom du Bouddha Amitābha apparaît pour la première fois dans un texte écrit probablement au I siècle avant J.C. en sanskrit (?) au Gandhara (nom antique d'une région située dans le nord-ouest de l'actuel Pakistan) : le Pratyutpanna-samādhi-sūtra. Ce texte originel fut ensuite traduit en chinois en 179 après J.C. à Luoyang (alors capitale de l'Empire des Han) par Lokakshema (un moine originaire de l'Empire Kouchan).

Image

(Ci-dessus : représentation du moine Lokakshema)

Lokakshema (« prospérité du monde » en sanskrit) était un traducteur précurseur connu pour ses travaux sur les textes du bouddhisme mahāyāna retranscrit du sanskrit notamment vers le chinois. Il serait né au Gandhara au milieu du IIème siècle et serait arrivé à Luoyang (Chine) vers 167 ou il aurait réalisé nombre de traductions entre 178 et 189 dont celle du Pratyutpanna-samādhi-sūtra.

L’Empire Kouchan ( qui porte le nom de l’ethnie qui l'a fondé ) s’étendait du Tadjikistan à la mer Caspienne et à l’Afghanistan et, vers le sud, à la vallée du Gange. Il connut son apogée entre 105 et 250 et eut des relations diplomatiques avec Rome, l’Empire perse Sassanides et la Chine. Pendant plusieurs siècles,il fut au centre d'échanges entre l'Orient et l'Occident.

Image

(Carte de l'Empire Kouchan)

La première mention archéologique d'Amitābha est une dédicace sur un piédestal de statue découvert près de Mathura dans l'État d’Uttar Pradesh (actuel nord de l'Inde – une des 2 localisations possible de Kapilavatsu). Elle date du IIe siècle, 28e année du règne de l'Empereur Huvishka (140-180) du Kouchan. Ce serait le plus ancien document daté de tout le Mahāyāna.

Le Pratyutpanna samadhi sūtra en 2 fascicules à l’origine, 3 de nos jours, appartient à l’ensemble Ratnakuta-sutra (recueil de quarante-neuf sutras du bouddhisme Mahayana parlant entre autres de l'équilibre qu'il faut garder entre la compassion et la sagesse). Sa traduction chinoise par Lokakshema est considérée comme à l'origine de la diffusion de l'école de la Terre Pure en Chine ou elle prit son essor véritable.

Le titre complet du sutra est « Pratyutpannabuddha Saṃmukhāvasthita Samādhi Sūtra » que l'on peut traduire par « Sutra sur l'Extase engendrée par la rencontre en face à face des Bouddhas du Présent ». Le passage concerné est le suivant :

« Les Bodhisattvas entendent parler du bouddha Amitabha et l’invoquent encore et encore dans cette terre. À cause de cette invocation, ils peuvent voir le bouddha Amitabha. L’ayant vu, ils lui demandent quels sont les dharmas à employer pour renaître dans le royaume du bouddha Amitabha.

Alors, le Bouddha Amitabha dit à ces Bodhisattvas : ‘Si vous souhaitez venir et renaître dans mon royaume, vous devez toujours m’invoquer encore et encore, vous devez toujours garder cette pensée à l’esprit sans inflexion, et ainsi vous réussirez à renaître dans mon royaume.’

Le Bouddha dit : « À cause de cette invocation au Bouddha, ces Bodhisattvas réussiront à renaître dans le royaume du bouddha Amitabha.

Ils devraient toujours l’invoquer de cette façon : ‘le corps du bouddha Amitabha est doté de trente-deux marques majeurs, il irradie de lumière, il est raffiné et s’élève au delà de toute comparaison, au milieu de l’assemblée de moines il prêche les sutras, et les sutras qu’il prêche sont d’une forme indestructible. Que signifie de forme indestructible ? Les sentiments, les pensées, la naissance-et-mort, la conscience, les esprits, la terre, l’eau, le feu et le vent, le monde et les cieux au-dessus, jusqu’à Brahma et Maha-Brahma, sont d’une forme indestructible.’

À cause de l’invocation du bouddha, on réalise la méditation de la vacuité. Telle est l’invocation du bouddha. »


Puisse le temps, l'énergie et le cœur que j'y met m'être favorables en temps et en heure.

PS : je n'ai pas pu mettre en page comme je le voulais, j'ai fait au mieux.
Avatar de l’utilisateur
chercheur
Messages : 665
Inscription : 01 juin 2017, 10:57

Dernière modification par chercheur le 13 juin 2017, 06:46, modifié 1 fois.
Compagnon

J'allais y venir... un peu plus tard Chercheur :) Tu me permettras donc de reprendre ton post et de le reformuler de manière plus synthétique plus tard. Afin de garder une certaine cohérence d'ensemble et lisibilité.
Avatar de l’utilisateur
chercheur
Messages : 665
Inscription : 01 juin 2017, 10:57

oui désolé :lol:
Compagnon

Origine du Bouddha Amitabha selon le Sûtra de vie-Infinie.

Origine du Sûtra de Vie Infinie

Le Sūtra de Vie-Infinie, ou grand Sukhāvatīvyūhasūtra (sanskrit : sukhāvatīvyūhaḥ) est le principal et le plus long des trois textes majeurs de l'école bouddhique de la Terre pure.

On peut aussi le trouvé sous les noms sanskrit de :
- Amitābhavyūhanāma Mahāyānasūtra
- Amitābhavyūha Sūtra
- Amitāyuḥ Sūtra
- Aparimitāyuḥ Sūtra

Certains experts pensent que le Sūtra de Vie-Infinie fut compilé au Ier ou IIème siècle après J.C. à l’époque de la dynastie des Kuṣāṇa (autre nom pour Kouchan), à l'initiative d'un ordre monastique de l'ancienne école Mahīśāsaka (1) (« Gouvernant la terre »), alors en plein développement dans la région du Gandhāra.

(1) Cette école du bouddhisme ancien d'Inde aurait été fondée aux alentours du IIe siècle avant J.C. par un arhat, qui avait été gouverneur de district. Elle appartient à une sous-branche de l'école Sthaviravāda et elle compte parmi les dix-huit écoles bouddhistes anciennes. D'après G. P. Malalasekera (2), l'école Mahishasaka s'est divisée par la suite en deux : l'école Sarvāstivāda et l'école Dharmaguptaka.

(2) Gunapala Piyasena Malalasekera, (1899-1973), diplomate et lettré sri-lankais, professeur et écrivain influent dans le domaine de la civilisation bouddhiste et du pāli fut en 1950 à l'initiative de la fondation de l'Organisation mondiale des bouddhistes.

Image

Il est probable que le grand Sukhāvatīvyūha a aussi fortement été influencé par l’école Lokottaravāda lors de sa compilation , le texte ayant de nombreux éléments en commun avec le Mahāvastu. Le Mahāvastu (« Grand événement » ou « Grande histoire » en sanskrit) est un texte de l‘école Lokottaravāda du bouddhisme ancien. Il se définit lui-même comme une préface historique aux vinayas, les codes monastiques bouddhistes.Plus de la moitié du texte est composé de contes des jātaka et des avadāna, les récits des vies précédentes du Bouddha et d’autres bodhisattvas.
Le Mahāvastu, en prose et en vers, est écrit en sanskrit bouddhique, dit « hybride ». Les spécialistes pensent qu’il a été rédigé entre le IIe siècle av. J.-C. et le IVe siècle.

L'école Lokottaravāda était une des vingt écoles du bouddhisme ancien. Selon des sources mahāyāna compilées par Bhavyaviveka (3), Vinitadeva (4) et d'autres, c'était un sous-groupe des Mahāsaṅghika.

(3) Bhavaviveka appelé aussi Bhavya (c. 490 – c. 570) est le fondateur de la tradition Svatantrika de l'école Madhyamaka.

(4) Vinitadeva (env. 645-715) était un moine Mūlasarvāstivādin.

(Les Lokottaravādins affirmaient qu'il n'y de réel dans le monde que deux sortes de vide (śūnyatā), c'est-à-dire le « vide de soi » (pudgala-śūnyatā) et le « vide de phénomène » (dharma-śūnyatā). Le Bouddha est transcendant (lokottara), sa vie et sa manifestation physique sont une simple apparence.)

En résumé donc le sutra de Vie-Infinie, bien que faisant partie des fondements d'une école mahayaniste, aurait été, lors de sa compilation au II ème siècle, influencé par 2 écoles du bouddhisme ancien aujourd'hui disparues en tant que telles : l'école Mahīśāsaka et l'école Lokottaravāda.

Versions du Sûtra de vie infinie

Les traductions les plus anciennes du Sūtra de Vie-Infinie (ou grand Sukhāvatīvyūhasūtra) montrent que le texte a été traduit du gāndhārī, un prākrit (5) en usage dans le Nord-Ouest de l’Inde. On sait également que des manuscrits rédigés en caractères kharoṣṭhī circulaient en Chine à cette époque.

(5) Le prâkrit est une langue indo-aryenne dérivée du sanskrit classique et d'autres dialectes indo-aryens.

Le Sūtra de Vie-Infinie a été traduit douze fois entre 147 et 713, depuis l’original sanskrit vers le chinois. Seules cinq de ces traductions nous sont parvenues dans le canon bouddhiste chinois.

La plus ancienne est attribuée à Zhi Qian : originaire du royaume de Kuṣāṇa, il est arrivé à Luoyang à l’époque du déclin de la dynastie Han et a traduit le sūtra au cours d’une période située entre 223 et 253. Cette traduction est généralement connue sous le titre « Dà Āmítuófó Jīn », ou « Grand Sūtra du bouddha Amitābha ». Elle a aussi été attribuée à Lokakṣema, traducteur lui aussi originaire du Kuṣāṇa, arrivé à Luoyang en 164 et ayant traduit des textes jusqu’en 186.

Image

La version la plus connue du sūtra, en deux fascicules, est intitulée Fó Shuō Wúliángshòu Jīng , qui se traduit par « Le Bouddha énonce le Sūtra de Vie-Infinie ». Elle est traditionnellement attribuée au moine bouddhiste indien Saṅghavarman, qui l’aurait effectuée en 252 au Temple du Cheval blanc (7) à Luoyang, durant la période des Trois royaumes. Cependant, l’opinion générale actuelle est qu’il s’agit plus vraisemblablement de l’œuvre du moine et traducteur indien Buddhabhadra (6) (359-429).

(6) Buddhabhadra

Image

Buddhabhadra (359–429) peut se traduire par « Digne Éveil » ou « Éveil Méritant » ou «Éveil de valeur ».

Moine d'Inde du Nord qui fut actif comme traducteur en Chine. Il était un descendant du Roi Amṛtodana qui était le plus jeune des 3 oncles du Bouddha Shakyamuni.

Il rentra dans les ordres durant sa jeunesse (à 17 ans) et reçu sa formation au Kashmir, devint maîtrisa la méditation et le Vinaya. (Le Vinaya, « discipline » en pali et sanskrit est le corpus de textes bouddhiques ayant trait aux pratiques de la communauté monastique ou sangha noble. Il constitue, avec le dharma, corpus plus centré sur la théorie et essentiellement constitué de sutras, l’essentiel de l’enseignement que le Bouddha déclare laisser à ses disciples dans son « testament », le Mahāparinibbāna Sutta.)

En 408, la 10ème année des années Hongshi de l'Ancien royaume qin (384-417), il se rendit à la capitale, Chang-an. Le fameux traducteur Kumārajīva (344–413) y était depuis l'année 401. Toutefois Buddhabhadra n'appréciait pas les étudiants de Kumārajīva. Accompagné d'une quarantaine de ses propres étudiants, il se rendit à la Montagne Lu auprès du Maître Huiyuan (334–416), premier patriarche de l'école de la Terre Pure de Chine.

Image

Image

(7)Le Temple du Cheval Blanc est le premier temple bouddhiste de Chine, qui a été créé en l'an 68, sous le patronage de l'empereur Ming de la dynastie des Han de l'Est (25-225 AD) dans la capitale d'alors, Luoyang.

Image

La traduction tibétaine du sūtra, elle, date du VIII ème siècle.

En plus des traductions chinoises et tibétaines, le Sūtra de Vie-Infinie existe aussi en sanskrit.

Thème :

Image

Dans ce sūtra, le Bouddha Shakyamuni commence par décrire à son serviteur, Ānanda, une vie passée du bouddha Amitābha : celui-ci était autrefois un roi qui renonça à son royaume et devint un moine bodhisattva sous le nom de Dharmākara (« Dépôt du Dharma »). Sous la direction du bouddha Lokeśvararāja (« Roi souverain du monde »), d’innombrables terres de bouddhas dans les dix directions lui furent révélées. Après avoir médité en tant que bodhisattva pendant cinq éons, il fit alors une grande série de vœux afin de sauver tous les êtres sensibles, et créa, par son grand mérite, le royaume de Sukhāvatī (« Félicité Ultime »). Cette terre de Sukhāvatī sera ensuite connue comme la Terre pure dans la traduction chinoise.

Le sūtra décrit en grand détail Sukhāvatī et ses habitants, ainsi que la façon dont ces derniers ont pu parvenir à y renaître. Le texte offre aussi un récit détaillé des divers niveaux et êtres de la cosmologie du bouddhisme mahāyāna.

La fin du sūtra montre le Bouddha s’entretenant longuement avec Maitreya, le prochain bouddha à venir : il lui décrit les diverses formes de mal qu’il doit éviter pour atteindre son but de devenir un bouddha et lui donne encore d’autres avertissements et conseils.

Le texte comprend aussi les quarante-huit vœux d’Amitābha pour sauver tous les êtres sensibles.

Le dix-huitième est l’un des plus importants puisqu’il constitue un principe de base de l’école de la Terre pure. Dans le monde chinois, il est le plus souvent connu sous la formule « shí niàn bì shēng yuàn », parce qu’il affirme que si un être sensible fait ne serait-ce que « dix récitations » (shí niàn) du nom du bouddha Amitābha, il parviendra à une « renaissance certaine » (bì shēng) dans la Terre pure.

Le moine japonais Hōnen, fondateur du Jōdo shū, est l’auteur du Senchakushū, un traité consacré à ces vœux.

Image
Compagnon

Le maître Zen Dôgen fait une allusion à Amitabha dans un de ses écrits, je le posterais un peu plus tard.
Compagnon

Extrait du Shôbôgenzô Zuimonki ("Notes conformes au Trésor de l'Oeil de la vraie Loi"), receuil d'enseignement de Dôgen lors d'entretiens et de discussions avec ses disciples, rapportées par sont assistant et successeur Ejö.

"Le Bouddha et la voie

Connaître les paroles zen de nos ancêtres nous permet peu à peu de contrôler et de rectifier ce que l'on nous a appris jusque-là. Ainsi, vous reconnaissez les bouddhas tels que Shâkyamuni ou Amitabha à leurs signes distinctifs et à leur corps auréolé de lumière, et vous savez aussi qu'ils ont le mérite de secourir les êtres en leur expliquant la Loi. Mais quand un patriarche vous dit qu'un crapaud et un ver de terre sont des bouddhas, il vous faut abandonner votre manière ordinaire de voir et de penser, et les croire. Toutefois, si dans le crapaud ou le ver de terre vous cherchez à reconnaître le visage du Bouddha auréolé de lumière et tous les mérites propres à un bouddha, c'est que vous n'avez pas encore corrigé les vues fausses ancrées dans votre esprit. Sachez que tout ce que vous avez devant les yeux ici et maintenant est Bouddha. C'est en suivant de la sorte les paroles de nos maîtres fondateurs et en abandonnant vues arbitraires et préjugés que vous serez automatiquement en accord avec la Voie."



Concernant Zhi-Xu, 9ème patriarche de la Terre Pure chinoise (1599-1655) :


Au cours de ses jours d’existence, la voie Chan était considérée comme l'élite, et réciter le nom du Bouddha Amitabha était considéré comme une entreprise peu profonde pour gens stupides. Les exposants Chan généralement conseillaient à ceux qui récitaient le nom du Bouddha Amitabha d'envisager la question Chan : "Qui récite le nom de Bouddha ?"

Selon Zhi-Xu, il n'est pas nécessaire de contempler qui récite Son nom. Cette question et d'autres questions intrigantes Chan sont pour ceux de faible capacité. Même si l'on peut livrer de façon éloquente les enseignements dans tous les sutras dans les douze catégories et résoudre 1.700 cas publics, ces réalisations sont des sujets sur la rive du samsara, et seront absolument inutiles à notre mort.


Il enseigne que l'on doit croire que notre esprit forme un Bouddha et que notre esprit est le Bouddha. L'esprit présent avec la seule pensée du Bouddha Amitabha est pur dans la nature du dharma. Penser au Bouddha Amitabha est l'entraînement inégalé profond Chan. Dire son nom afin de renaître dans sa Terre est comme le coup reçu à la tête infligé par un maître Chan.

Source : site Amitabha-Terre-Pure

35ème leçon – Le Zen est la récitation du Bouddha

La méditation basée sur un koan est appelée la méditation koan. La méditation dans laquelle le pratiquant s’assoit et arrête le processus de la pensée se réfère à la méditation assise. Le koan et la méditation assise sont tous deux le Zen. Le Zen et le Bouddha sont tous deux Esprit. Le Zen est le Zen du Bouddha. Le Bouddha est le Bouddha dans le Zen. La récitation du Bouddha ne rentre pas en conflit avec le koan ou la méditation assise. De plus, le méditant peut utiliser les mots ‘‘ Bouddha Amitabha ’’ comme un koan, récitant vers l’avant, récitant vers l’arrière, récitant dans une direction, récitant dans une autre, à l’envers, en faisant demi tour, sans quitter son courant de pensée. Même si cela n’est pas appelé Zen, le Zen en fait toujours partie.

Le pratiquant Zen, pour réussir dans son entraînement, doit pratiquer le niveau de ‘‘ une pensée en résonance avec l’Esprit ’’ (samadhi), et pénétrer soudainement dans le royaume de la Vacuité.
Réciter le nom du Bouddha au niveau de l’esprit concentré en un point – si ce n’est pas la résonance (samadhi) quoi d’autre cela peut-il être ? Réciter au point où l’esprit est vide, n’est-ce pas le samadhi perpétuel ?
Dans l’attention, la récitation du Bouddha focalisée est Samatha, Vipassyana, Samadhi, Sagesse – chaque récitation est parfaite. Où peut-on retrouver le Zen ailleurs qu’ici ?


Dompter l’Esprit Singe – 48 façons
Un guide pour la pratique Terre Pure
Source : site Amitabha-Terre Pure
Compagnon

Point de vue Terre Pure sur le végétarisme.

Source : http://www.amitabha-terre-pure.net/regime_vegetarien/

Cette section est dédiée au végétarisme. Elle vise à encourager l’abandon de la consommation de la viande (y compris le poisson et les fruits de mer), lequel est une véritable pratique essentielle pour cheminer sur la Voie Héroïque.
De façon progressive mais sûre, tout(e) adepte « lambda » qui veut développer l’esprit d’éveil, se doit d’écarter tous les obstacles à sa génération. Et la consommation de la viande en est un très sévère.

Le Bouddha Sakyamuni y encourage - voir ci-dessous - et de plus en plus de disciples enseignants renommés, encouragent aussi à suivre ce régime végétarien, dont notamment le Dalaï-Lama.

Ce n’est seulement qu’à un haut niveau de réalisation, lorsque le pur et l’impur sont réalisés comme étant indifférenciés, que le sujet de consommer ou non de la viande ne se pose plus. Mais ce haut niveau ne concerne que les êtres supérieurs et exceptionnels.

Que cela soit clairement retenu ! Que toute ambiguïté soit levée ! Que toute réticence soit éradiquée !
Que la pratique soit ferme ! Et que l’esprit d’éveil puisse ainsi émerger rapidement !


Paroles du Bouddha Sakyamuni

Dans le Soutra de l’Entrée à Lankâ, un paragraphe se nomme : « Contre la nourriture carnée ». Le Bodhisattva Mahâmati ( grande sagesse et intelligence ) questionne le Bouddha sur les inconvénients de la nourriture carnée. Le Bouddha énumère de façon non exhaustive nombreuses raisons d'abandonner la nourriture carnée et y conclut par les versets suivants :

« Il ne faut pas terroriser les êtres animés
En mangeant la chair de ceux qui furent
Jadis des êtres proches - cette chair
Constituée de toutes les substances impures.


De toute viande et de l’oignon,
De la ciboule, de l’ail et de l’alcool,
Des substances impures comme celles-là
Les pratiquants s’abstiendront.


Toujours ils éviteront l’huile de sésame,
De même que les lits où, forant ses galeries,
Niche une abondante vermine
Obsédée par la peur.


Boire et manger rendent indolent,
L’indolence appelle les mauvaises pensées
Et les mauvaises pensées, le désir ;
Voilà pourquoi il ne faut pas manger de la viande.


Les mauvaises pensées alimentent le désir,
Jusqu’à ce que l’esprit s’en trouve ivre.
L’ivresse de l’esprit perpétue la soif d’exister
Contre la libération des naissances et des morts.


On tue des êtres animés pour le profit,
On échange des biens contre la viande.
Tuer et achever de la viande sont des mauvais actes
Qui à la mort précipitent dans l’enfer des Lamentations.


Ne pas l’imaginer, ni l’ordonner, ni le vouloir :
Ces trois points feraient une viande dite « pure » ?


Le monde ignore la viande « pure »,
Et ceux qui en mangent, je les blâme.


Ceux qui se dévorent les uns les autres
Renaîtront bêtes féroces,
Puantes et insanes :
Il ne faut donc pas manger de viande.


Chasseurs, chandâlas,
Bouchers, râkshasas :
Ils renaîtront dans ces castes-là
Pour avoir mangé de la viande.


Les carnivores éhontés
Seront fous de vie en vie.
Les Bouddhas, les Bodhisattvas
Et les Auditeurs les réprouveront.


Dans le Hastikakshya et le grand Nuage
Le Nirvâna, l’Angulimâlika
Et le présent Soûtra de Lankâ,
Je préconise d’arrêter la viande.


Quand je parlais de voir, entendre et douter, [ en rapport avec le véhicule Hinayana]
Je condamnais déjà la consommation de toute viande.
Victimes de leurs habitudes néfastes,
Les sots se font des idées fausses.


Si le désir fait obstacle à la libération,
La viande et les produits analogues aussi.
Les mangeurs de viande ne peuvent
Accéder à la voie des êtres sublimes.

Dans les générations à venir, certains
Proféreront mainte bêtise à ce sujet :

Qu’il n’y a pas de mal à manger de la viande pure,
Que le Bouddha en autorise la consommation.

La viande est « pure » quand elle est prise
Comme un médicament ;
Sinon, en manger revient à dévorer ses propres enfants.
En conséquence, les pratiquants mendient
Leur nourriture sans jamais passer la mesure.

Manger de la viande contrevient à la libération
Et menace la bannière de victoire des êtres sublimes
C’est une source de terreur pour les êtres
Et il faut donc s’abstenir d’en manger.

Ceux qui sont établis dans la bienveillance,
Je leur enseigne à ne jamais en manger
S’ils veulent éviter la compagnie
Des lions, des tigres et des loups.

Ceux qui s’abstiennent de viande et d’alcool
Renaîtront parmi les sages et les saints ;
Ils connaîtront l’abondance et la richesses,
Et ils jouiront de toute connaissance. »


* A propos du Sutra de l'entrée à Lanka (wikipédia) :

Le Laṅkāvatāra Sūtra ( littéralement : « Soutra de l'entrée à Lanka » , tire son nom du fait qu’il serait un recueil des paroles prononcées par le Bouddha lors de son arrivée à Sri Lanka.

C’est un soutra mahâyâna important surtout pour l’école Chan, dont les premiers adeptes sont connus comme « maîtres de Lanka » (楞伽师). La tradition en fait le soutra préféré de Bodhidharma qui aurait fondé l’école Chan en Chine ; il contient le passage de la fleur dans lequel l’école voit l’origine de son enseignement. La philosophie qu’il véhicule est celle de l'école yogacara (Vijñānavāda), qui fait de la conscience vraie la seule réalité, la conception erronée des rapports sujet/objet faisant obstacle à la délivrance. Les concepts de nature de bouddha et des trois corps du bouddha y sont également exposés.

L’avis général des spécialistes contemporains est qu’il aurait été couché sur papier au cours du IVe siècle en partie d’après des fragments plus anciens, du Ier siècle peut-être.


Traduction en français : Soûtra de l'entrée à Lankâ, traduit de la version chinoise de Shiksânanda par Patrick Carré, Collection "Trésors du Bouddhisme", Fayard, 2006.

Etude par D. T. Suzuki, "Studies in the Lankavatara Sutra", Munshiram Manoharlal Publishers, New Dehli 1998 (1st ed. 1930),
Répondre