La Relation de Maître à Disciple Par Thich Tri Sieu

Compagnon

jules a écrit :
12 juillet 2017, 21:07
Quelle est ta définition ?
Question intéressante ! On finit par y venir en fait c'est sans doute la première question qu'il aurait fallut se poser sitôt qu'on a commencé à parler "sagesse".
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jules
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Je me rends compte que quand je parle de sagesse, je parle de Bodhicitta.
Compagnon

jules a écrit :
12 juillet 2017, 21:15
Je me rends compte que quand je parle de sagesse, je parle de Bodhicitta.
Le bodhicitta ou esprit d'Éveil (bodhi : éveil ; citta : cœur-esprit) est l'aspiration et l'engagement à atteindre l'Éveil, ou bouddhéité, afin d'y amener tous les êtres sensibles, et ainsi les libérer de la souffrance inhérente (duhkha) à l'existence cyclique (Saṃsāra).

Bien :) C'est ta définition. Autant te dire qu'elle est surement loin d'être partagée ! :lol:

On avance, c'est bien ba11
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Zopa2
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Compagnon a écrit :
12 juillet 2017, 21:08
jules a écrit :
12 juillet 2017, 21:07
Quelle est ta définition ?
Question intéressante ! On finit par y venir en fait c'est sans doute la première question qu'il aurait fallut se poser sitôt qu'on a commencé à parler "sagesse".
Puisqu'il en existe plusieurs définitions, celle que je propose est fondée sur le modèle de la philosophie antique (cf. sagesse sur Wikipedia) :

" Idéal de la vie humaine, la sagesse peut se définir comme un état de réalisation qui s'appuie sur une connaissance de soi et du monde, s'accompagne d'un bonheur suprême et correspondant à l'état de perfection le plus élevé que puisse atteindre l'humain et son esprit ; c'est le savoir-être heureux. Aristote dit : "La sagesse n'est ni une science ni une technique, c'est un savoir vivre"."
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jules
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Oui, tu considères l'aboutissement "idéal" alors que moi je considère le chemin qui y mène, ceci dans l'esprit du zen soto qui affirme que le but est le chemin et selon l'idée qu'enseignement, pratique et éveil sont un.
Dernière modification par jules le 12 juillet 2017, 21:39, modifié 1 fois.
Compagnon

@Zopa2 : elle me paraît correspondre vraiment très bien à la conception bouddhique classique cette définition non ? :) Pas mal du tout. Troublante de ressemblance je trouve.

Tient à propos, sur quoi je tombe ce soit là :

L'éthique appliquée

Nous avons l'éthique normative, mais il faut aller plus loin avec l'éthique appliquée, pour pouvoir mettre en pratique l'éthique normative dans des situations très concrètes. Nous savons que tout cela peut se baser sur la vision profonde de l'inter-être, la vision profonde de la non-dualité, et nous répétons toujours, par exemple, lorsque nous parlons du vrai et du faux, ou du bien-être et du mal-être, que dans le bouddhisme, nous comprenons que les deux s'appuient l'un sur l'autre pour exister. Nous avons une vue très souple, et quand nous disons que nous avons le Bouddha et l'être ordinaire, nous avons une paire d'opposés comme bénéfique et non-bénéfique, ou bien-être et mal-être, illusion et éveil, gauche et droit, feuille de chêne et terre. Ceci embrasse cela, et dans le cas du Bouddha et de l'être ordinaire, c'est pareil : le Bouddha embrasse l'être ordinaire et l'être ordinaire embrasse le Bouddha ; on trouve le Bouddha dans l'être ordinaire et on trouve l'être ordinaire dans le Bouddha, les deux sont inséparables pour exister, comme la feuille de chêne et la terre. C'est pourquoi dans le bouddhisme, il y a l'enseignement que le Bouddha et l'être ordinaire ne sont pas deux : les deux sont inséparables, c'est la non-dualité entre le Bouddha et l'être ordinaire. Si nous ne comprenons pas cela, nous ne pouvons pas comprendre l'éthique bouddhique. Si nous voulons trouver le Bouddha, il faut le trouver dans l'être ordinaire, parce qu'à l'extérieur de l'être ordinaire, le Bouddha n'existe pas. Et nous, lorsque nous devenons Bouddha, cela ne veut pas dire que nous ne sommes plus un être ordinaire. Thay a dit l'autre jour que le Bouddha a un corps de Bouddha, parce sans corps, le Bouddha ne peut pas être Bouddha, et il a besoin d'un corps de Bouddha, et le Bouddha et l'être ordinaire ne sont pas deux choses opposées : comme le lotus et la boue, l'un embrasse l'autre, et l'autre embrasse l'un. La vue dualiste nous empêche de voir et de comprendre l'éthique bouddhique. Quand nous chantons le soutra du coeur, nous chantons le mot vacuité ou vide, et sous la lumière du soutra du coeur, sous la lumière de la vacuité, nous voyons que les paires d'opposés comme la naissance et la mort, l'être et le non-être, nous voyons que tout cela est relatif.
« Shariputra, la forme est vide, le vide est forme. » Il est très clair que tout inter-est. À l'extérieur de la forme, il n'y a pas de vide, et à l'extérieur du vide, il n'y a pas de forme. Et c'est pareil pour les sensations, les perceptions, etc... Les perceptions embrassent le vide et le vide embrasse les perceptions. Tout est vide. Il n'y a ni naissance ni mort, ni pur, ni impur.


Extraint d'un enseignement de Thich Nhat Hanh du 01 04 2009.
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Zopa2
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jules a écrit :
12 juillet 2017, 21:32
Oui, tu considères l'aboutissement "idéal" alors que moi je considère le chemin qui y mène, ceci dans l'esprit du zen soto qui affirme que le but est le chemin et selon l'idée qu'enseignement, pratique et éveil sont un.
Il est sûr que la sagesse ainsi définie est beaucoup plus accessible que la sagesse autrement définie :)
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jules
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Compagnon : lorsque nous parlons du vrai et du faux, ou du bien-être et du mal-être, que dans le bouddhisme, nous comprenons que les deux s'appuient l'un sur l'autre pour exister.
D'où l'idée de sagesse tel un cheminement perpétuel, étant dit que l'idéal dont parle Zopa serait le moteur de la sagesse.
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Zopa2
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:)
Compagnon a écrit :
12 juillet 2017, 21:32
@Zopa2 : elle me paraît correspondre vraiment très bien à la conception bouddhique classique cette définition non ? :) Pas mal du tout. Troublante de ressemblance je trouve.
Bah, je ne l'ai pas choisie par hasard... :)
Compagnon

jules a écrit :
12 juillet 2017, 21:48
Compagnon : lorsque nous parlons du vrai et du faux, ou du bien-être et du mal-être, que dans le bouddhisme, nous comprenons que les deux s'appuient l'un sur l'autre pour exister.
D'où l'idée de sagesse tel un cheminement perpétuel, étant dit que l'idéal dont parle Zopa serait le moteur de la sagesse.
Dans un schéma que j'ai tiré du livre "le bouddhisme pour les nuls", L'intention parfaite ou pensée parfaite (l'abandon de toute pensée égoïste au profit des pensées altruistes) est mue par la compréhension parfaite c'est à dire la prise de conscience de l'omniprésence de dukkha. Ce qui meut, ce qui pousse à la libération , à entamer le cheminement, c'est la compréhension que l'on est vraiment dans un prison. Partout. Que dukkha est partout. Plus on voit dukkha partout plus le besoin urgent, pressant de s'en libéré est flagrant. Plus je suis conscient de ma douleur plus elle est aiguë et plus j'ai ardemment envie de mettre tout en oeuvre pour qu'elle cesse tant elle devient insupportable. Et tout le bonheur de cette libération ne sera vraiment ressenti que parce que l'expérience de la terrible douleur antérieure aura été expérimentée.
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