De même dans les différentes qualités du Bouddha on dit qu'il est instructeur des dieux et des hommes, donc on le place bien au dessus de la condition divine, qui comme déjà dit est certes enviable mais reste dans le samsara et donc sera productrice de souffrances à venir.
Dans un
message précédent, je distinguais le principe divin, ou l'absolu si tu veux, et les dieux. Personnellement je vois la vie des dieux comme une mise en scène illustrant les sentiments humains en jeu dans le monde, dont l'homme peut tirer leçon.
Ma vision du Dieu chrétien ou musulman ou hindou est Dieu = Réalité ou Vérité. Réalité ne siégeant pas dans les airs ou dans un paradis mais bel et bien ici dans le monde, dans le coeur des hommes. N'est-ce pas étonnant, surprenant, que les mystiques de presque tous les continents, voient dans le coeur de l'homme une semence divine, d'absolu, de sagesse. Y compris les bouddhistes.
La Vérité peut-elle être ailleurs qu'ici et maintenant ? Ces mystiques nous parlent de leur expérience intime et non pas de ce qu'ils ont lu dans un bouquin, comme des perroquets. Je pense que la plupart d'entre eux ne cherchent pas à rallier les gens à leur cause. D'ailleurs ils sont parfois traités d'hérétiques, et ils se situent bien souvent à la marge de l'idéologie spirituelle et religieuse dominante. Je dirai même qu'ils sont incompris de leurs pairs.
Ce qui m'étonne beaucoup, c'est mon ressenti à leur lecture. La beauté de leur parole ne me laisse pas indifférent. Partant du principe qu'ils sont honnêtes et qu'ils ne brodent pas, je suis étonné, voir bouleversé, par la profondeur de leur réalisation, de leur sagesse. Alors je sais que dans le bouddhisme, il y a une certaine froideur (neutralité, équanimité) à garder au sujet des sentiments éprouvés. Et c'est là que mon doute intervient.
Les mystique sont au-delà des religions à mon avis. Leur biographie est intéressante. On peut y voir un chemin de dépouillement total de l'idée d'un soi. Je dirai qu'il y a abandon total à ce principe de réalité. Souvent on peut y croiser cette idée d'anéantissement en Dieu. Alors il ne développe pas une "doctrine" de l'anatta, mais je me demande s'il ne la pratique pas dans les faits en s'abandonnant totalement. En lâchant
tout pour leur Ideal. Je pense que dans leur cheminement il y a au début une personnalisation de Dieu, qui petit à petit s'efface au profit de l'expérience du principe divin ou de la Réalité dans leur chair. Expérience non-duelle au final.
Je crois que c'est là où Deshimaru reconnait leur expérience comme étant "valide".
Pour les chrétiens Dieu est omniscient et omnipotent, alors que Bouddha lui est seulement omniscient,il ne peut en aucun cas directement empêcher dukkha avec sa baguette magique, alors que Dieu lui pourrait théoriquement le faire.
Il y a cette croyance chez les chrétiens. Ils peuvent appeler ça la Grâce. Du vivant de Bouddha combien de personne ont réalisé la cessation de la souffrance ? Le Bouddha n'était-il pas à l'origine de leur réalisation ?
PS: Je suis désolé si je suis trop New-Age pour le forum et s'il y a trop de confusion dans mes écrits, je ne fais que parler maladroitement de mon ressenti et de mon intuition.