Quelques fois les choses sont si simples que l'on passe à coté sans y faire attention. Le sourire de TNH par exemple. Et les 4 Incommensurables m'étaient sorties de la tête quand j'ai fait la liste, elle sont aussi une clef trés importante. Elles peuvent même être utilisées comme un mantra.
On ressent un sourire subtil dans les poemes Zen.
Et c'est vrai que les Taoistes disent que par le coeur apaisé et donc ouvert, les énergies de la terre et du ciel se trouvent, s'harmonisent et s'unissent. Cette image peut aussi permettre de décoder un des aspects des représentations Yab Yum du BT.
C'est vrai que certains Zenistes font la gueule, (la tradition des coins de la bouche qui tombent), mais peut être est-ce parce que le Soto Zen est trop lié culturellement aux Samourais qui c'est certain devaient avoir une réalisation du hara, de l'énergie du hara, d'un certain degré de pleine conscience, mais cela n'allait pas plus loin. Comment peut-on couper quelqu'un en rondelles avec bienveillance? Et puis la nature de Bouddha est un esprit rebelle et révolutionnaire, comment pourrait-on croire en la hiérarchie, en les Shoguns et même en l'empereur si on a un esprit libéré?
A mesure que notre propre coeur...
- Dharmadhatu
- Messages : 3690
- Inscription : 02 juillet 2008, 18:07
C'est vrai qu'aimer ne se résume pas à l'intellect, mais l'intellect peut sûrement jouer une grande part dans l'art d'aimer. En effet dans la tradition tibétaine il y a ce qu'on appelle le lodjong, tout un corpus d'entraînement de l'esprit à la bonté, on s'entraîne à aimer tous les êtres, même les plus "coriaces". Ce que, d'ordinaire, est plutôt difficile à faire quand on ne s'appelle pas Jésus ou Aphrodite (uranienne).Robi a écrit :En outre, aimer c'est... détendre, apaiser, ouvrir son cœur; Il ne faut pas croire qu'aimer est affaire intellectuelle...
J'avoue que personnellement je ne peux prétendre à une grande réalisation dans l'art d'aimer sincèrement tous les êtres quels qu'ils soient, mais après plusieurs années d'entraînement rien qu'à la pensée que tous les êtres, exactement au même titre que moi, souhaitent en toute légitimité ne pas souffrir et être heureux, ça a changé quelque chose dans mon coeur. Rien qu'une pensée, et beaucoup de temps... faut dire que je partais de loin avec ma misanthropie maladive.
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Je ne sais pas. Il faut aimer, cela relève de l'intellect, du raisonnement. Aimer peut venir suite à un raissonnement, une compréhension. Mais aimer, en soi, je ne sais pas si c'est de l'intelligence. C'est ce qui est contenu dans ma réponse (complète) à Jean: (je souligne)Dharmadhatu a écrit :C'est vrai qu'aimer ne se résume pas à l'intellect, mais l'intellect peut sûrement jouer une grande part dans l'art d'aimer. En effet dans la tradition tibétaine il y a ce qu'on appelle le lodjong, tout un corpus d'entraînement de l'esprit à la bonté, on s'entraîne à aimer tous les êtres, même les plus "coriaces". Ce que, d'ordinaire, est plutôt difficile à faire quand on ne s'appelle pas Jésus ou Aphrodite (uranienne).Robi a écrit :En outre, aimer c'est... détendre, apaiser, ouvrir son cœur; Il ne faut pas croire qu'aimer est affaire intellectuelle...
Il y a un raisonnement (une intelligence) dans le "il faut"... Il le faut: pour soi, pour les autres, pour le bien général...Robi a écrit :Ne raisonnes-tu pas par "il faut détendre, apaiser, ouvrir son cœur", là? Car c'est ce qu'il convient bien de faire pour que bon sens, sagesse et discernement croissent.Jean a écrit :Binah a écrit :
Si on raisonne par "Il faut aimer les autres", il y a risque d'erreur, mais si on raisonne par "Détendre, apaiser, ouvrir son coeur", le bons sens, la sagesse et le discernement croissent parallèlement au processus d'ouverture.De nos jours, je pense qu'il faut ouvrir son coeur avec discernement. On est pas forcément à l'abri d'amitiés illusoires. Désolé de casser le mythe de l'ouverture mais c'est nécessaire aujourd'hui de peser le pour et le contre pour chaque personne que l'on cotoie. Bon dimanche à vous !
En outre, aimer c'est... détendre, apaiser, ouvrir son cœur; Il ne faut pas croire qu'aimer est affaire intellectuelle...
"Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent."
Jésus
Dernière modification par Robi le 23 avril 2014, 10:58, modifié 1 fois.
- Dharmadhatu
- Messages : 3690
- Inscription : 02 juillet 2008, 18:07
love_3 Ce que je trouve génial dans toutes les traditions, c'est qu'elles invitent au même message que Jésus. Et ce que je trouve éminemment pragmatique dans la tradition tibétaine, c'est qu'elle donne d'innombrables instructions pour qu'on sache comment faire pour aimer même ceux qui donnent l'apparence d'être nos ennemis.
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
On trouve ce "comment faire pour aimer" (même ceux qui ne nous aiment pas) dans la tradition chrétienne aussi. Ce comment faire c'est suivre l'enseignement de Jésus.Dharmadhatu a écrit :love_3 Ce que je trouve génial dans toutes les traditions, c'est qu'elles invitent au même message que Jésus. Et ce que je trouve éminemment pragmatique dans la tradition tibétaine, c'est qu'elle donne d'innombrables instructions pour qu'on sache comment faire pour aimer même ceux qui donnent l'apparence d'être nos ennemis.
- Dharmadhatu
- Messages : 3690
- Inscription : 02 juillet 2008, 18:07
J'en suis convaincu, cependant les instructions directes que j'ai trouvées chez les Lamas tibétains m'ont convenu plus que tout le reste pour me décrotter de cette misanthropie. Ca ne veut pas dire que les autres traditions sont inutiles pour les autres, juste que chaque convive se régale du menu qu'il a choisi en respectant le régime de ses copains.Robi a écrit :On trouve ce "comment faire pour aimer" (même ceux qui ne nous aiment pas) dans la tradition chrétienne aussi. Ce comment faire c'est suivre l'enseignement de Jésus.Dharmadhatu a écrit :love_3 Ce que je trouve génial dans toutes les traditions, c'est qu'elles invitent au même message que Jésus. Et ce que je trouve éminemment pragmatique dans la tradition tibétaine, c'est qu'elle donne d'innombrables instructions pour qu'on sache comment faire pour aimer même ceux qui donnent l'apparence d'être nos ennemis.
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Est-ce qu'on choisi le menu parce qu'on se régale ou parce qu'on le juge propre à sauver les êtres?Dharmadhatu a écrit :J'en suis convaincu, cependant les instructions directes que j'ai trouvées chez les Lamas tibétains m'ont convenu plus que tout le reste pour me décrotter de cette misanthropie. Ca ne veut pas dire que les autres traditions sont inutiles pour les autres, juste que chaque convive se régale du menu qu'il a choisi en respectant le régime de ses copains.Robi a écrit :On trouve ce "comment faire pour aimer" (même ceux qui ne nous aiment pas) dans la tradition chrétienne aussi. Ce comment faire c'est suivre l'enseignement de Jésus.Dharmadhatu a écrit :love_3 Ce que je trouve génial dans toutes les traditions, c'est qu'elles invitent au même message que Jésus. Et ce que je trouve éminemment pragmatique dans la tradition tibétaine, c'est qu'elle donne d'innombrables instructions pour qu'on sache comment faire pour aimer même ceux qui donnent l'apparence d'être nos ennemis.
- Dharmadhatu
- Messages : 3690
- Inscription : 02 juillet 2008, 18:07
Dans mon cas, avec les années, c'est devenu un menu avec lequel lequel je me régale justement parce que je le juge propre à sauver les êtres. Dans le sens où englober le sort de tous les êtres dans une pratique lui donne tellement plus de poids.Robi a écrit :Est-ce qu'on choisi le menu parce qu'on se régale ou parce qu'on le juge propre à sauver les êtres?
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
C'est pareil pour moi (dans une autre tradition après être passé par le bouddhisme).Dharmadhatu a écrit :Dans mon cas, avec les années, c'est devenu un menu avec lequel lequel je me régale justement parce que je le juge propre à sauver les êtres. Dans le sens où englober le sort de tous les êtres dans une pratique lui donne tellement plus de poids.Robi a écrit :Est-ce qu'on choisi le menu parce qu'on se régale ou parce qu'on le juge propre à sauver les êtres?
Mais je te dirai que le mot "se régaler" me semble peu coller dans ce domaine; il me rappelle un peu trop le divertissement. C'est une appréciation toute subjective...
- Dharmadhatu
- Messages : 3690
- Inscription : 02 juillet 2008, 18:07
Perso j'aime bien le divertissement, ça évite que la pratique ne soit qu'un outil austère et glacial. Joindre j'utile à l'agréable m'inspire beaucoup: bref, prendre le Dharma au sérieux sans se prendre au sérieux.
Bon assez parlé de moi pour aujourd'hui.
Amitié
Bon assez parlé de moi pour aujourd'hui.
Amitié
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).