Citations, Don de soi-Amour

binah

De Pablo Neruda

J'ai cru mourir et j'ai senti le froid de près,
de ce que j'ai vécu je ne laissais que toi,
ta bouche était mon jour et la nuit de la terre
et ta peau le pays fondé par mes baisers.

Alors en cet instant s'achevèrent les livres,
l'amitié, les trésors accumulés sans trêve,
la maison transparente édifiée par nous deux :
tout cessa d'exister, tout excepté tes yeux.

Car l'amour, alors que la vie nous persécute,
n'est qu'une haute vague entre toutes les vagues,
mais hélas quand la mort vient frapper à la porte

il n'est que ton regard pour s'opposer au vide,
en face du non-être il n'est que ta clarté :
il n'est que ton amour pour refermer la nuit.

NUIT



Je t’aime parce que je t’aime et voilà tout
et de t’aimer j’en arrive à ne pas t’aimer
et de t’attendre alors que je ne t’attends plus
mon cœur peut en passer du froid à la brûlure.

Je ne t’aime que parce que c’est toi que j’aime,
et je te hais sans fin, te hais et te supplie,
et la mesure de mon amour voyageur
est de ne pas te voir, de t’aimer en aveugle.

Et si, lumière de janvier, tu consumais
ton rayon cruel, et mon cœur tout entier,
me dérobant la clef de la tranquillité?

En cette histoire je m’arrive qu’à mourir
et si je meurs d’amour, c’est parce que e t’aime,
parce qu’amour, je t’aime, et à feu et à sang.




Parmi les étoiles admirées, mouillées
par des fleuves différents et par la rosée,
j'ai seulement choisi l'étoile que j'aimais
et depuis ce temps-là je dors avec la nuit.

Parmi les vagues, une vague, une autre vague,
vague de verte mer, branche verte, froid vert,
j'ai seulement choisi l'unique et seule vague
et c'est la vague indivisible de ton corps.

Vers moi toutes les gouttes, toutes les racines
et tous les fils de la lumière sont venus,
que ce soit aube ou crépuscule ils sont venus.

Je n'ai voulu que ta chevelure pour moi.
Et de toutes les offrandes de la patrie
je n'ai choisi que celle de ton coeur sauvage.




Pourquoi ne pas lui dire que vous savez qu'il est là, pensant à vous, se préoccupant de vous, et que vous vous sentez en sécurité ? Que vos peurs, votre passé s'évanouissent. Et que le seul espoir est la promesse d'une étreinte. Je remercie Dieu pour chaque erreur que j'ai faite, parce que chacune d'elles m'a indiqué le chemin qui m'a mené à vous.Et quand, finalement, on sera ensemble, je veux que tu m'enlaces. Enlace-moi toute la nuit. Caresse mes cheveux. Dis-moi que je suis une femme et montre-moi que tu es un homme. Jusqu'à ce qu'il y ait que maintenant. Toi et moi... et maintenant. Je ne demande pas qu'on m'explique la nuit. Je l'attends et elle m'enveloppe. Et tu es comme le pain, la lumière et l'ombre.

Image
binah

Matin

J'ai faim de tes cheveux, de ta voix, de ta bouche,
sans manger je vais par les rues, et je me tais,
sans le soutien du pain, et dès l'aube hors de moi
je cherche dans le jour le bruit d'eau de tes pas.

Je suis affamé de ton rire de cascade,
et de tes mains couleur de grenier furieux,
oui, j'ai faim de la pâle pierre de tes ongles,
je veux manger ta peau comme une amande intacte,

et le rayon détruit au feu de ta beauté,
je veux manger le nez maître du fier visage,
Je veux manger l'ombre fugace de tes cils,

J'ai faim, je vais, je viens, flairant le crépuscule
et je te cherche, et je cherche ton cœur brûlant
comme un puma dans le désert de Quitratùe.




Incliné sur les soirs je jette un filet triste
sur tes yeux d'océan.

Là, brûle écartelée sur le plus haut bûcher,
ma solitude aux bras battants comme un noyé.

Tes yeux absents, j'y fais des marques rouges
et ils ondoient comme la mer au pied d'un phare.

Ma femelle distante, agrippée aux ténèbres,
de ton regard surgit la côte de l'effroi.

Incliné sur les soirs je jette un filet triste
sur la mer qui secoue tes grands yeux d'océan.

Les oiseaux de la nuit picorent les étoiles
qui scintillent comme mon âme quand je t'aime.

Et la nuit galopant sur sa sombre jument
éparpille au hasard l'épi bleu sur les champs
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Désir




J'aimerais rencontrer l'autre là où il n'est plus un autre,

à l'instant où je sais 
qu'il est un autre


Mais aussi ! Comment ne pas savoir
lorsque l'amour est là,

que le seul nom de l'autre ne peut être que vous...

car le "tu" s'éparpille
...
irrésistiblement ..

Julie Bataille
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
binah

"Si tu retiens tes émotions, si tu ne t'autorises pas à les vivre d'un bout à l'autre, alors tu n'arrives pas à t'en détacher, tu es trop occupé par ta peur. Tu as peur de la douleur, peur du chagrin. Peur de la vulnérabilité qu'entraîne l'Amour.
Mais, en te jetant dans ces émotions, en te permettant de plonger dedans, jusqu'au fond, et même au-delà, tu les ressens pleinement, complètement.
Alors tu sais ce qu'est la douleur. Tu sais ce qu'est l'Amour. Tu sais ce qu'est le chagrin.
Et seulement alors, tu peux dire : D'accord, j'ai éprouvé cette émotion. Je l'ai reconnue. Maintenant j'ai besoin de m'en détacher un moment."

La dernière leçon
Mitch Albom
Katly

Tu es Mon Autre:


Âme ou soeur
Jumeau ou frère
De rien mais qui es-tu
Tu es mon plus grand mystère
Mon seul lien contigu
Tu m'enrubannes et m'embryonnes
Et tu me gardes à vue
Tu es le seul animal de mon arche perdue

Tu ne parles qu'une langue aucun mot déçu
Celle qui fait de toi mon autre
L'être reconnu
Il n'y a rien à comprendre
Et que passe l'intrus
Qui n'en pourra rien attendre
Car je suis seule à les entendre
Les silences et quand j'en tremble

Toi, tu es mon autre
La force de ma foi
Ma faiblesse et ma loi
Mon insolence et mon droit

Moi, je suis ton autre
Si nous n'étions pas d'ici
Nous serions l'infini

Et si l'un de nous deux tombe
L'arbre de nos vies
Nous gardera loin de l'ombre
Entre ciel et fruit
Mais jamais trop loin de l'autre
Nous serions maudits
Tu seras ma dernière seconde
Car je suis seule à les entendre
Les silences et quand j'en tremble

Toi, tu es mon autre
La force de ma foi
Ma faiblesse et ma loi
Mon insolence et mon droit

Moi, je suis ton autre
Si nous n'étions pas d'ici
Nous serions l'infini

Et si l'un de nous deux tombe


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Rainer Maria Rilke – Les amants (Die Liebenden, 1908)

Regarde comme ils grandissent l’un vers l’autre :

dans leurs veines tout devient esprit.

Leurs corps tremblent comme des axes

autour desquels tournent chaleur et ardeur.

Des assoiffés, et on leur donne à boire,

Ouvre les yeux et regarde : on leur donne à voir.

Laisse-les sombrer l’un dans l’autre,

Pour se dépasser l’un l’autre.
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Eugénio De Andrade – Chaque chose (Cada coisa, 1995)

Chaque chose a sa fulgurance,

sa musique.
Dans l’orange mûre chante le soleil,

dans la neige le merle bleu.

Pas seulement les choses,

les animaux mêmes

brillent d’une lumière tendre ;

quand l’hiver s’approche de leurs yeux

la transparence des étoiles

devient source de leur respiration.

Ce n’est qu’ainsi

qu’ils perdurent.

De même, le coeur.
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Henri Michaux – Pensées (1938)

Penser, vivre, mer peu distincte ;

Moi — ça — tremble,

Infini incessamment qui tressaille.

Ombres de mondes infimes,

ombres d’ombres,

cendres d’ailes.

Pensées à la nage merveilleuse,

qui glissez en nous, entre nous, loin de nous,

loin de nous éclairer, loin de rien pénétrer ;

étrangères en nos maisons,

toujours à colporter,

poussières pour nous distraire et nous éparpiller la vie.
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António Ramos Rosa – Une voix (Uma voz, 1975)

Je veux appartenir à la voûte obscure comme un amant désarmé,

devenir le souffle du silence sur les épaules des nuages.

Je veux adhérer à l’ombre des paroles du feuillage

et comprendre la terre dans la soie farouche du désir.
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