Citations, Don de soi-Amour

Katly

"Celui qui chante va de la joie à la mélodie, celui qui entend, de la mélodie à la joie."

A Quatre Voix : Rabindranath Tagore





Conte soufie - L'oiseau indien



“Un marchand persan gardait un oiseau indien dans une cage. Devant partir pour un voyage en Inde, il demanda à l’oiseau :

- Veux-tu que je te rapporte un cadeau ?

- Non, dit l’oiseau. Tout ce que je veux, c’est ma liberté.

- Je n’ai pas l’intention de te l’accorder.

- Alors je te demande de te rendre un moment dans la forêt où je suis né, là-bas, en Inde, et d’annoncer aux autres oiseaux ma captivité.

- Je le ferai, dit le marchand.

Il se rendit comme promis dans la jungle indienne à l’endroit indiqué par l’oiseau et annonça à voix très haute qu’il gardait en captivité tel oiseau. Aussitôt, de la plus haute branche, un autre oiseau tomba inanimé sur le sol. C’est sans doute un parent de mon oiseau, se dit le marchand, et mon annonce a provoqué sa mort.

Quand il revint chez lui, l’oiseau lui demanda des nouvelles de son voyage.

- Hélas, lui dit le marchand, j’ai bien peur d’apporter une nouvelle mauvaise. Un de tes parents est tombé sans mouvement sur la terre quand j’ai annoncé ta captivité.

À peine le marchand avait-il parlé que l’oiseau tomba lui-même au fond de la cage et ne bougea plus. Cette mauvaise nouvelle l’a tué aussi, se dit le marchand. Frappé de chagrin, il ouvrit la cage, saisit l’oiseau et déposa son corps sur le rebord de la fenêtre, que caressait un rayon de soleil.

Aussitôt l’oiseau se ranima. Il battit vivement des ailes et vola jusqu’à la branche d’un arbre proche.

De là, il s’adressa au marchand :

- Comprends maintenant ceci : ce que tu prenais pour une triste nouvelle de mort était en fait un message de joie. Par ton intermédiaire, cet oiseau lointain, mon parent, me suggérait une façon de me libérer. C’est ce que j’ai fait.

Et l’oiseau s’envola vers l’Est en chantant.”



“L’Oiseau indien” Conte relaté par Jean-Claude Carrière dans “Le cercle des menteurs” 1998.




FleurDeLotus








Le plaisir




Un ermite, qui visitait la ville une fois par an, s'avança et dit,

Parle-nous du Plaisir.

Et il répondit, disant :

Le plaisir un chant de liberté,

Mais il n'est pas la liberté.

Il est l'épanouissement de vos désirs,

Mais non leur fruit.

C'est un abîme appelant un sommet,

Mais ni un abîme ni un sommet.

C'est le prisonnier prenant son envol,

Mais non l'espace qui l'entoure.

Oui, en vérité, le plaisir est un chant de liberté.

Et je serai trop heureux de vous l'entendre chanter de tout votre cœur ; mais je ne voudrai pas vous voir perdre vos cœurs en ce chant.

Certains parmi vos jeunes recherchent le plaisir comme s'il était tout, et ils sont jugés et châtiés.

Je ne voudrais pas les juger, ni les châtier. Je voudrais qu'ils cherchent.

Car ils trouveront le plaisir, mais pas lui seul ;

Sept sont ses sœurs, et la moindre d'entre elles est plus belle que le plaisir.

N'avez-vous point entendu parler de l'homme qui creusait la terre pour découvrir des racines, et qui trouva un trésor ?

Et certains de vos anciens se souviennent du plaisir avec regret, comme des fautes commises en état d'ivresse.

Mais le regret est pour l'esprit un obscurcissement, et non son châtiment.

Ils devraient se souvenir de leurs plaisirs avec reconnaissance, ainsi qu'ils se souviennent d'une récolte d'un été.

Pourtant, si le regret les réconforte, laissez-les en être réconfortés.

Et il y a parmi vous ceux qui ne sont ni assez jeune pour chercher, ni assez vieux pour se souvenir ;

Et dans leur crainte de chercher et de se souvenir, ils fuient le plaisir, de peur de négliger l'esprit ou de lui faire offense.

Mais dans leur renoncement même est leur plaisir.

Et ainsi ils trouvent également un trésor, bien qu'ils creusent à la recherche de racines de leurs mains tremblantes.

Mais dites-moi, qui peut prétendre offenser l'esprit ?

Le rossignol offensera-t-il la tranquillité de la nuit, ou la luciole celle des étoiles ?

Et la flamme ou la fumée de votre feu sera-t-elle un fardeau pour le vent ?

Croyez-vous que l'esprit soit un étang paisible que vous pouvez troubler d'une perche ?

Souvent, en reniant le plaisir vous ne faites qu'accumuler le désir dans les replis de votre être.

Qui sait si ce qui est étouffé aujourd'hui ne ressurgira pas demain ?

Votre corps, lui, connaît son hérédité et son juste besoin et ne voudra pas être déçu.

Et votre corps est la harpe de votre âme,

Et il vous en appartient d'en tirer une douce musique ou une cacophonie.

Et maintenant vous vous demandez en votre cœur, "Comment allons-nous distinguer ce qui est bon dans le plaisir de ce qui ne l'est pas ?".

Allez dans vos champs et vos jardins, et vous découvrirez que butiner le nectar de la fleur est le plaisir de l'abeille,

Mais c'est aussi le plaisir de la fleur de donner son nectar à l'abeille.

Car pour l'abeille, la fleur est une source de vie,

Et pour la fleur, l'abeille est la messagère de l'amour,

Et pour tous deux, l'abeille et la fleur, donner et recevoir le plaisir sont un besoin et une extase.

Peuple d'Orphalese, soyez en vos plaisirs comme la fleur et l'abeille.



Le prophète - Khalil Gibran
Butterfly_tenryu


FleurDeLotus
binah

Ce post inspire visiblement. :lol: jap_8
binah

"Un matin, le Bouddha était assis, entouré de ses disciples,
lorsqu'un homme vint les trouver.
"Dieu existe-t-il, demanda-t-il.
- Il existe", assura le Bouddha.
Après le déjeuner, un autre homme s'approcha :
"Dieu existe-t-il ?
- Non, il n'existe pas", affirma le Bouddha.
Plus tard dans la journée, un troisième homme posa la même question :
"Dieu existe-t-il ?
- C'est à vous de décider, déclara le Bouddha.
- Maitre, c'est absurde ! s'écria l'un des disciples.
Comment pouvez-vous à la même question donner des réponses différentes ?
- Parce que ce sont des personnes différentes, répliqua l'Illuminé,
et chacune s'approchera de Dieu à sa manière :
à travers la certitude, la négation ou le doute."

Paolo Coelho
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ted

  • « Le jour où l'on comprendra qu'une pensée sans langage existe chez les animaux, nous mourrons de honte de les avoir enfermés dans des zoos et de les avoir humiliés par nos rires. »

    Boris Cyrulnik
binah

On ne peut aimer qu'avec le coeur,
la tête parfois fait des erreurs,
en laissant parler la raison,
elle met l'amour au diapason,

mais celui ci veut être libre,
même si vacille son équilibre,
il veut faire rêver les pensées,
pour que s'envolent les dulcinées,

se contenter ne rime à rien,
l'Amour n'est pas un doux chagrin,
il préfère les éclats de joie,
lorsque s'effleurent les bouts des doigts,

l'Amour ne meurt pas dans un soupir,
mais prend naissance dans le sourire,
des amoureux qui, impatients,
laissent s'exalter leurs sentiments.

Alexandra Julien
binah

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L'homme n'a pas besoin de voyager pour s'agrandir ; il porte avec lui l'immensité. Tel accent échappé de votre sein ne se mesure pas et trouve un écho dans des milliers d'âmes : qui n'a point en soi cette mélodie, la demandera en vain à l'univers. Asseyez-vous sur le tronc de l'arbre abattu au fond des bois : si dans l'oubli profond de vous-même, dans votre immobilité, dans votre silence vous ne trouvez pas l'infini, il est inutile de vous égarer aux rivages du Gange.

( Chateaubriand )
binah

Traduit de l'anglais :
Le jour où nous décidons que cela ne nous sert plus à blâmer nos parents, notre famille, notre patron, notre situation ou quelqu'un ou quelque chose d'autre et nous décidons qu'il est temps d'avancer tout simplement parce que nous en valons la peine. Et c'est le jour, malgré les circonstances, que nous commençons à découvrir juste comment nous sommes vraiment puissants.
Paul Boynton

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binah

L'Amoureuse


Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s'engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.
Elle a toujours les yeux ouverts
Elle ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font d'évaporer les soleils,
Me font rire, pleurer et rire,
parler sans avoir rien à dire.

(Paul Eluard)


Ardeur des sens

Ardeur des sens, ardeur des coeurs, ardeur des âmes,
Vains mots créés par ceux qui diminuent l'amour ;
Soleil, tu ne distingues pas d'entre tes flammes
Celles du soir, de l'aube ou du midi des jours.


Tu marches aveuglé par ta propre lumière,
Dans le torride azur, sous les grands cieux cintrés,
Ne sachant rien, sinon que ta force est plénière
Et que ton feu travaille aux mystères sacrés.


Car aimer, c'est agir et s'exalter sans trêve ;
O toi, dont la douceur baigne mon coeur altier,
A quoi bon soupeser l'or pur de notre rêve ?
Je t'aime tout entière, avec mon être entier.

(Emile Verhaven)
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