Le véritable développement spirituel

longchen2

" Le pratiquant peut s’imaginer en progression spirituelle alors que le véritable développement spirituel fait défaut.
Par exemple, si nous sommes faibles ou subissons des troubles énergétiques, si nous sommes dépressifs ou restons
attachés à une identité fragile, nous deviendrons des proies faciles pour les influences externes négatives et pour
les confusions internes. Dans ces moments-là, penser que nous accomplissons une pratique très élevée, comme le
Dzogchen, ne sera probablement pas très utile. Si nous prétendons accomplir une pratique supérieure mais qu’il y
a aucun effet positif, nous ne faisons que nous abuser. "

Tenzin Wangyal Rinpoché

FleurDeLotus
longchen2

Guérir par les formes, l'énergie et la lumière p 72
ted

Ok.
Un peu plus bas, il rajoute :
En Occident, tout le monde désire la pratique "suprême", souhait qui indique une mauvaise interprétation de la voie.
C'est peut-être pourquoi les bouddhistes ne font pas de prosélytisme ? Ils n'ont pas de pratique suprême à revendiquer.
Image
Jean

Pratique suprême, pratique essentielle, pratique secondaire, pratique provisoire et adéquate, voie directe, voie indirecte, auto-libération, transformation, renoncement ou simplification, ou lâcher-prise, voie du corps, du coeur, de l'esprit...

La voie suprême d'une personne peut être la voie secondaire d'une autre et inversement.

Si on voit toutes les pratiques comme des médicaments qui guérissent des 3 poisons et de leurs dérivés caractériels, (C'est une métaphore traditionnelle), le gonflage de l'égo a peu de chances de se produire.

Il suffit de changer le mot pratique par le mot suppositoire.

Je :arrow:
ted

Donc, il n'y a pas de "véritable" développement spirituel "garanti", si je comprends bien.
Comme dit TWR : "La pratique suprême pour un individu est celle qui est la plus efficace, quel que soit son nom."

La sadhana prend toute son importance :
Par exemple, commencer par le bouddhisme Zen avec des méditations assises, puis, curieux, chercher des réponses dans le vajrayana. Pour ensuite vouloir remonter à la source, comprendre les suttas du premier tour de roue et découvrir les paroles du Bouddha historique (un parcours parmi d'autres). Ce ne sont pas les traditions qui sont incomplètes, mais bien le disciple qui réalise que les pratiques proposées ne lui font pas d'effet, alors que ça marche pour d'autres...

Mais se pose alors la question de la persévérance et de l'exactitude.
C'est à dire : les pratiques ont-elles été effectuées comme indiqué ? Et suffisamment longtemps pour donner un résultat ? Combien se découragent au bout d'une semaine ? :oops: Voire 3 jours de retraite ? :roll: Voire 20 minutes de méditation ? :D :shock:

L'autre jour, j'étais à la poste, et je voyais des gens trépigner et s'impatienter parce que la file d'attente était longue. Certains sont partis. Pourtant, 15 minutes après, on était au niveau du guichet. Mais ces personnes ont choisi de ne pas attendre 15 minutes : elles avaient mieux à faire, ou plus urgent.

Si le "mieux" et le "plus urgent" est une autre pratique bouddhiste plus efficace, tant mieux ! Mais s'il ne s'agit que de l'expression d'un désir contrarié de ne pas avoir "tout", "tout de suite" ! Si c'est un accès d'agacement face à l'effort demandé, on touchera à tout et on n'arrivera jamais nulle part !
longchen2

Sans doute, sinon la question du choix d’une ou de quelques pratiques qui correspondent doit quand même se poser à un moment ou à un autre car j’ai entendu qu’il ne s’agissait pas d’en changer tout le temps.
Dans le zen c’est une question qui ne se pose pas, et même dans l’enseignement de TWR c’est simplifié car il limite le nombre de pratiques qu’il transmet.

Parmi ce que j’ai entendu:
-Toutes les pratiques sont interconnectées, de ce fait il n’y a pas réellement de séparations entre elles. Donc inutile de se prendre la tête de trop là dessus.

-La pratique à choisir est celle que l’on pourra appliquer de façon intensive (ou avec diligence on va dire) dans sa vie.

-C’est la pratique qui doit nous transformer, pas l’inverse: c’est à dire qu’il vaut mieux éviter de se dire quelque que chose comme « ah oui j’ai pratiqué cela et c’était pas mal, mais je me demande quelle pratique je vais choisir pour cet l’été… »

-Et aussi que la pratique elle-même a la réalité d’un rêve…
FleurDeLotus
Avatar de l’utilisateur
Flocon
Messages : 1701
Inscription : 19 mai 2010, 07:59

longchen2 a écrit :C’est la pratique qui doit nous transformer, pas l’inverse
Je trouve que c'est un point fondamental : tant qu'on cherche à adapter une pratique à soi-même, le résultat ne dépasse pas celui d'une séance de gymnastique, physique ou intellectuelle (résultat qui peut être excellent, bien sûr :D ). Lorsqu'on commence à laisser se produire le processus inverse, c'est peut-être alors que commence la pratique réelle. C'est du moins mon expérience.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
longchen2

Oui c'est vrai.
Je crois qu’il peut être aussi considéré qu’un(e) pratiquant(e) peut avoir des affinités avec une pratique.
Si le ou la pratiquante rencontre des perturbations énergétiques importantes (maladie) il ne me paraît pas inutile de prendre cela en compte dans une pratique ; c'est un peu le propos des pratiques sur les 5 Eléments, voire la pratique du Garuda Rouge (mais je ne sais pas si TWR la transmet encore).

Maintenant peut être aussi que pratiquer le Garuda Rouge peut amener à gonfler l'ego (cela fait "pratique extraordinaire" pour "pratiquant extraordinaire" c'est ce que je veux dire). Enfin c'est à chacun(e) de voir à propos de ces questions.
Butterfly_tenryu
Dernière modification par longchen2 le 03 mai 2014, 19:29, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Flocon
Messages : 1701
Inscription : 19 mai 2010, 07:59

C'est quoi, la pratique du Garuda rouge? L'image est belle : elle ressemble aux diables des peintures chrétiennes et elle me fait aussi un peu penser au Bodhisattva Aizen Myô dans le Shingon. love_3
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Répondre