Re: Bouddhisme et Christianisme
Publié : 07 juillet 2017, 16:56
Il faut combien de points en tout ? delphinusCompagnon : @Jules : +1
Il faut combien de points en tout ? delphinusCompagnon : @Jules : +1
Bouddhisme et christianisme, je ne pense pas. Mais je crois que la question n'est pas tout à fait correcte si je peux me le permettre. Il me semble que le bouddhisme évolue dans l'espace et le temps, mais il évolue selon la société du moment. Or je ne sais pas si on peu vraiment dire que l'on vit dans une société chrétienne comme au moyen-âge...Bouddhisme et Christianisme vont-ils finir par fusionner en occident comme l'ont fait le Vajrayana et le Bön au Tibet ?
L'article en entier : http://hridayartha.blogspot.fr/2015/01/ ... deste.htmlĀryadeva ou Indrabhūti, à qui sont attribuées les versions tibétaines du Cittaviśuddhiprakaraṇa, est très conscient du caractère provisoire des moyens que l’on choisit pour donner corps à la pensée éveillée. Il rappelle que peu importe la méthode, ce qui importe c’est qu’elle procède d’une pensée pure et qu’on s’y applique avec un mental unifié.[8] A cette condition, on peut utiliser tous les moyens du monde, on est capable d’ingérer et de supporter tous les poisons. Qui peuvent même devenir du nectar. Ce qui rend possible cette transformation est la pensée éveillé, pas la méthode en elle-même. La pensée éveillé n’est pas une pensée magique. Au moyen âge indien et tibétain, période très théocentrée, les dieux étaient omniprésents dans les méthodes du monde. On s’adressait à eux pour accomplir les divers objectifs d’une existence humaine. Pas de problème, dit Āryadeva ou Indrabhūti. S’il faut passer par là, allons-y, mais toujours en procédant à partir de la pensée éveillée.
« Celui qui à travers sa pratique d'une divinité
S'efforce à faire le bien des êtres
Même s'il utilise les objets du yoga
Et en s'y fourvoyant, sera sans faute. »[9]
A condition de maintenir le Lien symbolique (scr. samaya), c’est-à-dire de rester conscient du caractère provisoire de la méthode (scr. upāya) que l’on adopte et adapte éventuellement. C’est ce Lien symbolique qui sert de garde-fou. C’est le véritable sens de samaya. Autrement dit, il est permis aux bouddhistes « du vajrayāna » d’épouser des méthodes shivaïstes, vishnouïstes, chamanistes etc. à condition de maintenir la pensée éveillée et de maintenir les Liens symboliques (scr. samaya).
« En pensant bien à tous les Liens symboliques (scr. samaya),
Tout en faisant le culte des dieux
Il faut les considérer comme un bien, sans avoir de doutes
Il faut les utiliser en les exhortant par des mantras
Et en appliquant les trois syllabes
On apprend, on réalise et l'on progresse (tib. spar). »[10]
Nous avons changé d’époque. Le monde dans lequel nous vivons n’est pas théocentré, bien que les traditions théocentrées ne cessent pas de se rappeler à notre bon souvenir. Les méthodes théocentrées ne sont plus en vogue. Pas de problème aurait dit Āryadeva ou Indrabhūti. Épousons les nouvelles méthodes, procédons toujours de la pensée éveillé et gardons le lien symbolique. Puisque le monde est une manifestation divine (ou que les choses sont par nature dépassionnées), les nostalgiques des dieux, pourront le considérer tout entier avec tout ce qu’il contient comme le corps de la divinité et lui rendre service de façon désintéressée par les méthodes en vogue. Du moment qu’ils possèdent la pensée éveillée, ils seront préservés de son poison.
Le culte des divinités (scr. devatāpūja) n’était de toute façon qu’une méthode provisoire, un poison, que l’on pouvait ingérer et transformer en nectar, mais un poison tout de même. Continuons en changeant de poison.
Pas seulement. Je crois qu'il faut se défaire de notre arrière plan chrétien. Les dieux ne sont pas utilisés de la même façon.Les méthodes théistes ont une fin en soi. Leur objectif étant de transformer le pratiquant en une bonne personne.