Compagnon a écrit :Posture inversée :
Robi, puisque tu es passé du bouddhisme au christianisme, tu n'as donc pas été convaincu par le premier mais par la suite par le second. Pas de problème pour moi là dessus. Il est fou d'adhérer à quelque chose dans lequel on n'a pas confiance.
Je n'ai jamais dit que je n'avais pas été convaincu par le bouddhisme. Quand j'étais bouddhiste, auditeur des enseignements, pratiquant dans un dojo et à des sesshins, j'étais tout à fait convaincu du bouddhisme.
Comme je l'ai déjà expliqué je m'intéresse à la spiritualité depuis mon adolescence (parents communistes et athées) et c'est tout de suite le bouddhisme qui m'a attiré (convaincu); et plus tard à l'âge adulte quand je me suis posé dans une grande ville où il y avait un dojo AZI j'ai pu mettre mon attirance vers le bouddhisme en pratique au sein du sangha. En même temps j'ai toujours lu des livres à propos d'autres spiritualités et bien sûr du christianisme (pour cause c'est nos racines) jusqu'au (beau) jour où j'ai senti ce que signifie "Dieu est Amour. Quand je dis senti je veux dire que c'était une expérience spirituelle vraiment profonde (sensation de libération, pleurer de reconnaissance, joie profonde sur une durée de plusieurs jours, un peu comme quand on tombe amoureux...).
Je suis donc passé de convaincu bouddhiste à converti chrétien...
Compagnon a écrit :Dans un soucis de curiosité, de compréhension du point de vue de l'autre, sans jugement de ma part, quel est ton point de vue maintenant, ton opinion, ton jugement, appelle cela comme tu veux, ce que tu as à dire (si tu as quelque chose à dire) concernant le Bouddha Shakyamuni et son Dharma, à la lumière de ta croyance actuelle ? Ce peut être intéressant à lire, qui sait.
Comme tout nouveau converti qui en quelque sorte aurait trouvé le saint Graal, j'ai eu ma période à vouloir faire partager à mes proches ce qui m'arrivait. C'est une bonne chose, au moins comme ça ils sont au courant de ma situation (de ma conversion eveil_333 ). Aussi, bien que j'avais quelque peu ralenti la fréquentation de mon dojo attitré (prémisse d'un changement qui s'effectuait en moi), j'y suis retourné pour dire au revoir en quelque sorte (et rendre des livres que j'avais empruntés, j'y ai par contre laissé mon zafu. Mais j'en avais un autre à la maison...) mais sans trop rentré dans le détail. C'était plutôt un au revoir du genre "il y a un moment que je suis pas venu au dojo, je viens vous faire un petit coucou et je repars". J'ai même pas fait zazen ce jour là, je suis venu à la fin de la scéance.
Maintenant pour en venir à ta question je considère le bouddhisme en occident comme un caprice d'occidental dans une société qui a perdu depuis longtemps ses repères spirituels originels (les causes et raisons mériteraient à eux seuls un long développement) alors que nous avons déjà à la maison (dans nos racines) un véritable trésor spirituel qui une fois compris vaut bien toutes les autres religions. J'y ajoute que le christianisme est plus qu'une simple façon de se libérer de la souffrance, c'est une véritable explication du sens du monde et de la vie.
Mais cela n'enlève rien que pour moi le bouddhisme garde l'intérêt d'une spiritualité que je peux comprendre mais à laquelle je ne souscris plus.
Compagnon a écrit :Essai autant que possible de ne pas verser dans le plaidoyer pour la foi chrétienne, dans la tendance à dire que le christianisme est supérieur a... parce que. Ou alors seulement si c'est pour exprimer ce qu'il t'apportes à toi personnellement que ne t'a pas apporté le bouddhisme.
Le bouddhisme ne m'a pas apporté l'explication du sens de la vie, mais seulement une façon de la vivre (c'est d'ailleurs ce qu'y cherche la plupart des occidentaux, une sorte de coaching personnel amélioré. D'ailleurs le dojo que je fréquentais était surtout composé de gens de la classe moyenne et supérieure en besoin de "zen-attitude"...). Le bouddhisme aussi ne m'a pas apporté de réponse satisfaisante sur l'origine du monde: par exemple pour moi il est désormais impensable que le monde n'a pas de cause première. Le christianisme apporte du sens à ma vie (je ne suis pas, ni les autres, une illusion) et du sens à la vie tout court (Dieu a un dessein).