Folie, Eveil, Levée du voile cognitif : un parcours commun ?

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davi
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axiste a écrit :
14 janvier 2018, 19:36
Mais vous n'êtes pas pris pour un fou quelquefois quand vous dites aimer la sagesse ? :cool:
Effectivement, certains diront que ceux qui veulent mettre à bas l'ego, qui n'ont pas d'ambition sociale, qui veulent aimer tout le monde, qui passe leur temps assis par terre à ne rien faire, bref qui ne veulent pas vivre leur vie pleinement sont à classer dans les doux fous... medittttttt
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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axiste
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“La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent.” Albert Einstein. 
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
ted

AncestraL a écrit :
14 janvier 2018, 14:48
Eh bien, un mort, il lui manque quelque chose : la vie, le mouvement, la personne.
Et bien c'est pareil pour un fou, sauf que son ego est prisonnier d'un corps et que cet ego a explosé en plein vol.
L'un n'empêche pas l'autre. L'égo peut exploser en plein vol parce qu'il n'encaisse pas le saut cognitif engendré par l'apparition de nouvelles perceptions ?

ted a écrit :
20 décembre 2017, 20:14
J'ai un doute subitement : et si la folie n'était pas une maladie mais un déséquilibre psychique causé par la non-maîtrise d'un certain type de perceptions, devenues subitement ou progressivement accessibles ?
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ShraWaKa
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terre_a-temoin.jpg
La terre est prise à témoin et nourrit le Bouddha, le bhikku doit dormir à même le sol pour en ressentir les contacts, la marche méditative insiste sur la perception de lourdeur du pied et de la stature debout, la technique de vipassana insiste aussi sur les contacts sensoriels lors de l'assise et du touché, c'est aussi une approche pratiquée dans le yoga nidra comme avec la position allongée savasana ou la célèbre position de méditation padmasana sensée ancrer le corps comme une montagne...

Beaucoup de techniques méditatives et de pleine conscience semblent insister sur l'importance de relier l'esprit dans l'instant présent à l'aide de sensations somesthésiques directement dépendantes de la force de gravité...

Ce n'est que pure spéculation mais cela m'interpelle tout de même sur la relation entre esprit & matérialité.

La science s'interroge sérieusement sur la nature de la force de gravité qui serait susceptible de 'rayonner' dans des dimensions parallèles.

Et si la force de gravité servait de fil d’Ariane afin que l'esprit puisse explorer de nouveaux horizons sans se perde ?
Les dimensions supplémentaires

En l’état actuel de nos connaissances, nous vivons dans un monde en quatre dimensions, trois dimensions spatiales et une temporelle. Les physiciens des expériences du LHC recherchent toutefois des indices qui montreraient que l'Univers contient d’autres dimensions. Ces dimensions supplémentaires pourraient expliquer quelques propriétés déconcertantes de l’Univers.

Les physiciens connaissent quatre forces qui régissent les interactions entre particules : l’électromagnétisme, les forces nucléaires forte et faible, et la gravité. La gravité est de loin la force la moins puissante. Pensez à l’aimant que vous collez sur la porte de votre réfrigérateur. Il peut réagir à la force électromagnétique qui l'attire vers la porte. Mais il peut aussi réagir à la force gravitationnelle de la Terre qui l’attire vers le sol. Si vous le lâchez suffisamment près de la porte, il va s’y coller, totalement indifférent à la présence de la planète sous lui.

Les physiciens s’interrogent sur la raison pour laquelle la gravité semble beaucoup moins puissante que les trois autres forces. L’une des réponses possibles pourrait être qu’une fraction seulement de cette force s’exerce sur nous. Il est envisageable que la force gravitationnelle agisse partiellement dans une autre dimension, ou dans plusieurs autres dimensions, que nous ne pouvons percevoir. En savoir davantage sur la gravité pourrait aider les physiciens à essayer de constituer ce qu’on appelle la grande unification, c’est-à-dire une théorie qui combine les quatre forces en une seule.

Les dimensions supplémentaires ne consistent pas nécessairement en des mondes parallèles, comme a pu l’imaginer la science-fiction. Il se pourrait tout simplement que ces dimensions soient trop réduites pour que nous puissions les voir. Pour donner une image concrète, imaginez un funambule marchant sur un fil tendu. Il ne peut progresser sans tomber que vers l’avant ou vers l’arrière : un peu comme s’il n’existait que dans une seule dimension de l'espace.

Par contre, une fourmi marchant sur le même fil tendu a un autre point de vue. Elle peut progresser vers l’avant et vers l’arrière, mais également tourner autour du fil. Pour la fourmi, qui est plus petite, le fil tendu existe dans deux dimensions et non pas une seule.

Même si les dimensions supplémentaires sont petites, elles peuvent avoir un effet sur la façon dont nous percevons le monde. Les physiciens pensent que trouver des indices de l’existence de dimensions supplémentaires pourrait aider à répondre à certaines de leurs questions concernant la gravité, l’une des forces les plus mystérieuses de l’Univers.

La découverte de dimensions supplémentaires pourrait également conforter certaines théories de la physique au-delà du Modèle standard. Les modèles de la théorie des cordes, par exemple, requièrent l’existence d’au moins 11 dimensions.

Découvrir des dimensions supplémentaires pourrait aider les physiciens à mieux comprendre la gravité et éventuellement à réaliser une unification des forces, ou à déterminer la validité de la théorie des cordes. Cela pourrait aussi soulever de nouvelles questions sur la façon dont les dimensions supplémentaires façonnent le monde qui nous entourent.

Source CERN
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Longchen
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Je trouve la démarche scientifique intéressante ; intuitivement je pense qu'il y a des dimensions que nos sens ne peuvent pas percevoir.

Par contre je ne sais pas s'il serait vraiment souhaitable de s'ouvrir à toutes ces dimensions au delà de nos sens humains.
Ce que je veux dire, c'est que même si l'idée semble intellectuellement enthousiasmante d'un point de vue théorique, et sans doute pour des chercheurs qui vivent dans la pensée, d'un point de vue pratique il semble que trouver la paix et l'équilibre dans nos 4 dimensions n'est pas toujours évident, et l'être humain trouve déjà le moyen de se compliquer considérablement l'existence, et donc s'il fallait gérer sa vie dans un monde où l'on serait conscient de 7 voire 11 dimensions...

Mais l'Eveil implique l'Omniscience et sans doute une conscience accrue à mesure que l'on avance sur le chemin spirituel. D'où sans doute la nécessité d'avoir un solide enracinement.
Je me demande si cela ne correspondrait pas à avoir "un fort ego" ; j'ai lu ça récemment sur le forum, que la pratique de la méditation demandait d'avoir un ego solide. Butterfly_tenryu

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yudo
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ted a écrit :
20 décembre 2017, 20:14
J'ai un doute subitement : et si la folie n'était pas une maladie mais un déséquilibre psychique causé par la non-maîtrise d'un certain type de perceptions, devenues subitement ou progressivement accessibles ?
Je suis très tenté de le penser. C'est aussi ce que semble en penser Brad Warner:
Je pense donc que ces expériences se produisent, parfois… Parfois, il y a la méditation et des choses qui mènent à ce qu’elles se produisent, mais il est difficile de dire exactement quelle est la relation entre la méditation et l’expérience ; dans mon propre cas, je pense que si je n’avais pas tant pratiqué Zazen, que l’expérience ne se serait peut-être pas produite, ou que peut-être elle se serait produite, et que si ce n’avait été de toute cette méditation qui l’avait précédée et toute cette étude intellectuelle de ce à quoi ressemblent ces expériences et cette étude intellectuelle de gens comme Dôgen, et d’autres, sans toute cette étude, l’expérience aurait peut-être pris un pli très différent.
C’est pourquoi j’ai l’impression, lorsqu'on lit des trucs sur des psychotiques célèbres comme Charles Manson, les gens de ce genre donnent parfois l’impression d’avoir fait une expérience similaire à la mienne, mais sans contexte pour elle ; de sorte que l’Ego, boum !, se jette dessus comme une de ces machines à grappin, et s’en saisit et dit : « C’est à moi, maintenant ! Et comme c’est à moi, je vais en parler comme d’une chose que je possède, et je vais le raconter à tout le monde, et je vais la leur montrer, et leur montrer la cicatrice qu’elle m’a laissé, et ils vont m’aimer, et je vais m’en servir ! » C’est… C’est ce que je pense qu’il pourrait se produire. Evidemment, je n’en ai aucune preuve.
J'ai eu à gérer, le mois dernier, un co-locataire qui a fait un accès de schizophrénie, ce qui m'a obligé à le faire interner. Pendant sa crise, je n'entendais que "Je, me, moi!" sur tous les tons, ce qui m'a amené à me confirmer dans mon opinion que se construire une forte personnalité (ego) est absolument essentiel si on veut pouvoir arriver à comprendre qu'elle est une construction.
C'est pourquoi je bondis tant chaque fois que j'entends un débile parler de "détruire l'ego". Il n'a pas à être détruit. Ceux qui prétendent n'en pas avoir sont des menteurs et des escrocs. Il faut juste arriver à la compréhension de son artificialité et de son inter-dépendance.
La responsabilité des élèves est d'empêcher le maître de se "prendre pour un maître".
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ShraWaKa
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Importance physiologique et psychologique

Toutes les observations montrent que les stimulations somesthésiques, qui ont des effets physiologiques, psychiques et comportementaux, semblent être une véritable nécessité développementale et fonctionnelle chez les mammifères.

Chez les primates, la suppression des stimuli somesthésiques, en particulier durant l'enfance, provoque de nombreux troubles psychiques et comportementaux (cf. les expériences classiques d'Harry F. Harlow] avec des macaques rhésus privés de contacts physiques durant les six premiers mois postnataux).

Chez l'Homme, la suppression des stimuli somesthésiques, avec la suppression des stimuli vestibulaires, est vraisemblablement le facteur principal à l'origine du syndrome d'hospitalisme et du nanisme psychosocial : croissance retardée, développement psychomoteur et intellectuel perturbé, tristesse, inhibition motrice ou agitation, auto-agressivité et balancement compulsif.

De plus, les résultats d'une étude comparative entre plusieurs sociétés préindustrielles semblent montrer que la privation des stimuli somesthésiques à caractère hédonique (privation des plaisirs somatosensoriels) provoquerait, directement et indirectement, des effets comportementaux et sociaux négatifs : probabilité de sévices physiques et d'un faible niveau d'affection envers les enfants, probabilité d'un statut inférieur de la femme, probabilité de guerre, de torture et d'esclavage et probabilité d'activité religieuse avec des divinités plutôt cruelles et agressives.

À l'opposé, la stimulation régulière du système somatosensoriel produit de nombreux effets positifs, tant physiologiques, psychiques que comportementaux. Par exemple, on observe chez le nourrisson : un gain pondéral de 47 %, avec la même quantité de nourriture ; une augmentation des performances d'orientation du corps et d'activité motrice ; une diminution de la durée d'hospitalisation, dans le cas de pathologies péri-natales. Et chez l'adulte, une meilleure capacité cytotoxique du système immunitaire ; une diminution des hormones du stress (cortisol et noradrénaline) ; une diminution du niveau d'anxiété ; une diminution de l’état dépressif ; une augmentation de la qualité du sommeil ; un meilleur niveau attentionnel et cognitif ; une facilitation de l'attachement interpersonnel…

Enfin, à un niveau plus général, on observe que les primates sont des animaux de contact (ils stimulent continuellement leur système somatosensoriel), et que la somesthésie est un facteur majeur de l'affection, de la sexualité et de la socialisation.

Source wikipedia Somesthésie
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AncestraL
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Bonsoir à tous !

A-t-on seulement un récit d'un maître du dharma qui ait été fou et ait obtenu l'illumination ?
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Longchen
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AncestraL a écrit :
01 mars 2018, 18:57
Bonsoir à tous !

A-t-on seulement un récit d'un maître du dharma qui ait été fou et ait obtenu l'illumination ?
Chögyam Trungpa était un maître du dharma, et j'ai lu qu'il était fou. Je ne sais pas si c'est vrai.

Mais peut-on dire qu'il avait atteint l'illumination ? Je suppose que ses partisans diront oui, mais moi je n'en sais rien.
Butterfly_tenryu
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