En ce qui concerne une éventuelle décorporation, je ne l'ai expérimentée qu'une seule fois de mémoire, il y a une bonne vingtaine d'années. J'étais assis en posture de méditation, et je me suis senti partir... J'ai pris peur et j'ai rapidement réintégré mon corps; enfin c'est comme cela que j'ai interprété cette expérience, parce que si ça se trouve j'étais en train de somnoler en fait...
Ce sont des choses qui se passent dans la conscience et à ces moments c'est vu comme ça. Ce n'est pas quelque chose qui arrive au corps avant tout et donc c'est destabilisant. Pour le reste je ne sais pas, on interprête souvent avec les limites que l'on connait.
Cette nuit je me suis réveillé en plein rêve. Si je ne m'en souviens pas ce soir pour pouvoir le raconter, j'ai quand même le souvenir, il me semble, d'avoir eu une forme de conscience de rêver à l'intérieur même du rêve. Rêve lucide je ne sais pas, toujours est-il que je me suis posé la question : peut-être que la lucidité dans le rêve n'implique pas nécessairement le souvenir de celui-ci au réveil. Ainsi il serait possible d'avoir eu conscience de sa condition, mais de ne pas se souvenir de l'avoir été par la suite. Cela implique qu'il existerait différents niveaux de lucidité.
Oui, il me semble que ces choses ne sont pas forcément liées de la façon dont on le croit, on peut être lucide sur le coup et ne plus s'en rappeler ensuite, ou s'en rappeler des bribes ...ou pas.
C'est comme un livre quand on en lit les pages, on ne se souvient pas forcément de toutes les pages, mais si l'on parcourt à nouveau ces pages, on sait qu'on les connait.
Quelquefois il suffit juste de lire les premiers mots et toute la page revient, il y a un déclencheur.
C'est juste que l'interaction avec ce déclencheur manquait. Cela peut-être la motivation, l'urgence, la compassion, la générosité, la peur...ce ne sont jamais les mêmes choses à chaque instant.
Il arrive aussi que l'on soit inconscient.
Pour en revenir au côté "inquiétant" de ne pas maîtriser ses rêves, finalement tu as certainement raison. Pourquoi s'inquiéter ? Après tout, dans la vie présente, rien n'est vraiment attendu dans l'absolu; il serait stupide de s'en inquiéter outre mesure. Où serait l'esprit équanime ici ? Non, plutôt accepter ce qui se présente, mais si possible dans la reconnaissance de sa nature essentielle (qui est celle d'une présentation à l'esprit).