L’omniprésent levain de la complexité croissante»

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cgigi2
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L’omniprésent levain de la complexité croissante»

Sur des centaines de milliers d’années, après le Big Bang, des objets de plus en plus complexes sont apparus : la voie lactée et les planètes, les premières cellules de vie, le sexe, les organismes pluricellulaires, l’oxygène, puis les espèces avec les premiers poissons, les reptiles, les insectes, les plantes et les fleurs. Il y eut ensuite la catastrophe de la percussion de la Terre par un astéroïde géant, la disparition des dinosaures, l’apparition des primates, le singe, l’homme. Puis, de plus en plus complexe, le développement du cerveau… De paliers en paliers, l’évolution du vivant a eu lieu, comme poussée de l’intérieur par «l’omniprésent levain de la complexité croissante» dit Hubert Reeves. Cette poussée vers un «plus» de vie tire parti des hasards. Quoiqu’imprévisibles, les événements issus du hasard entrent dans une progression comme si le programme d’une complexité croissante était déjà là, en germe, au tout début de l’univers, ce qui fait dire au physicien F. Dyson : «L’univers savait quelque part que l’homme allait venir» [Les dérangeurs d’univers, Payot, 1987].



Espace intérieur et extérieur

Alors, l’univers est-il un «hasard ou une nécessité» ? L’expression de Monod pèche par trop de dualisme. Et si la logique de l’univers ne se conjuguait pas en «ou», mais en «et» ? Et si on disait hasard ET nécessité ? Si on disait hasard ET nécessité, on se trouverait tout simplement dans une vision non-duelle des choses. Au même titre qu’une voie spirituelle, il peut y avoir une voie scientifique, pourvu qu’elle nous mène vers un changement. Cela peut être un élargissement du cadre de notre représentation dela réalité. Cela peut aussi être un changement de croyances et de vision.

Ainsi, dans la physique quantique, il existe à la fois une chose et son contraire [puisque l’électron est à la fois onde et particule]. Ce sont deux possibilités en apparence inconciliables : comment peut-on être à la fois une chose ET son contraire ? Il n’y a pas de comment. C’est comme cela. Une chose Et son contraire peuvent exister simultanément. Le Tao l’avait déjà admirablement énoncé. Mais pour que cette vison soit rendue possible, et que le réel devienne un peu moins opaque, il est nécessaire que le regard reçoive le réel d’un autre niveau que celui où il se situe habituellement. Cet autre niveau fait le lien entre l’information «un électron est une onde» et l’information «un électron est une particule», il va au-delà d’une vision qui choisit l’une ou l’autre proposition. Nous ne sommes évidemment pas habitués à ce type de vision qui demande de se déplacer intérieurement quelque part où les contradictions ne sont pas un problème…

Où est donc ce quelque part ? L’espace, s’il est cosmique et extérieur, n’est pas moins vaste à l’intérieur. Quelquefois, l’être humain peut faire une expérience d’ouverture intérieure. Elle se produit lorsque tout s’ouvre de plus en plus profondément en lui, par exemple grâce à l’amour, la création, la méditation, la concentration dans un travail, la pratique d’un sport, ou de toute autre chose, pourvu que la personne soit unie à ce qu’elle fait, sent, ressent et pense. Cette expérience de l’espace intérieur a lieu lorsque le cœur, le corps, l’esprit font un et que la coupure entre le «je» et le monde s’abolit. Elle peut se produire parfois à la faveur d’un hasard : une feuille qui tombe, un caillou qui roule, une étoile filante, le reflet d’un rayon de soleil dans l’eau, un chien qui aboie…

Il se peut alors que l’espace intérieur et extérieur soit non-séparé, et que l’un ou l’autre devienne soudainement, avec l’évidence d’un changement de point de vue radical : l’un EST l’autre…

Marie-Andrée Delhamende

https://www.agendaplus.be/index.php/be/ ... -l-univers

avec metta
gigi

(1) reprise dans «Origines»
(2) Cfr Lynne Mc Taggart
(3) in «Conversations avec le Sphynx», Albin Michel, 1991.

LIVRES
- Lynne Mc Taggart, «Le Champ», Editions Ariane.
- Trinh Xuan thuan, «Origines», Folio Essais.
- Hubert Reeves, «Intimes convictions», Editions Paroles d’aube.
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Il se peut alors que l’espace intérieur et extérieur soit non-séparé, et que l’un ou l’autre devienne soudainement, avec l’évidence d’un changement de point de vue radical : l’un EST l’autre…
jap_8
On pourrait même dire, l’un est l’autre et ne l’est pas à la fois ?!
Ainsi, dans la physique quantique, il existe à la fois une chose et son contraire [puisque l’électron est à la fois onde et particule]
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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LES QUANTA DU VIVANT

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Maintenant, rentrons à l’intérieurde nous-même. Prenons nos cellules :elles rayonnent de lumière ! Une lumière biologique que l’on appelle biophoton, et que l’on sait dorénavant cartographier… et quantifier. Rappelons que la particule lumineuse, le photon, est le support de l’unité de base de la physique quantique : le quantum. L’empilement de ces quanta d’énergie est véhiculé, transporté, échangé par les photons des différentes fréquences du spectre lumineux. On retrouve cette émission de lumière biologique chez les animaux bioluminescents aussi. À vrai dire, tout le règne du vivant est concerné. Les champignons et les levures émettent des ultraviolets. Chez les mammifères, la lumière est bleu-vert, mais plutôt rouge au sein des cellules végétales.

C’est d’ailleurs de végétaux que le biologiste russeAlexander Gurwitsch rapporta la première observation d’une lumière émise par un organisme vivant. Ces bio- photons ont ensuite pu être mesurés au milieu des an- nées 1970 par Fritz-Albert Popp, à l’Institut international de biophysique de Neuss, en Allemagne.

Très difficiles à détecter, car produits par certaines parties du corps ou d’un même tissu, puis absorbés par d’autres, les biophotons ont de multiples origines. Une partie d’entre eux provient des tissus que l’on déforme, étire ou presse. Ces déformations, en générant des charges élec- triques, peuvent libérer des étincelles lumineuses. Autre origine possible, les globules blancs qui, dès lors qu’ils rentrent en action, produisent de la lumière. Il y aurait 25 milliards de leucocytes dans le corps humain, chacun rayonnant entre 4 et 20 biophotons selon son activité.

Une haute activité de ceux-ci, liée à une dispersion d’énergie ou à une réaction immunitaire, est source d’une émission lumineuse élevée.



Depuis près de quarante ans que l’on filme les biophotons, des constantes sont aussi apparues. En 2011, dans la revue Nexus, le biophysicien néerlandais Roeland van Wijk, qui a pris la suite de Popp, explique : « L’émission bio- photonique n’est pas uniforme. La tête est toujours la zone la plus émettrice. Si vous descendez plus bas, de la gorge au thorax, puis à l’abdomen, les émissions du corps dimi- nuent progressivement. » Des variations lumineuses ont aussi été observées en fonction des heures de la journée, augmentant au fil du jour, avec un pic durant la nuit, avant de redescendre. Elles suggèrent un véritable rythme circadien, sur vingt-quatre heures. « Si on élargit les me- sures, sur un mois ou une année, on peut également mettre en évidence un cycle annuel, calqué sur le rythme des saisons, avec des émissions plus importantes en été qu’en hiver. »

DE LA NON-SÉPARABILITÉ DU CERVEAU

Pourrait-il y avoir un rapport entre la physique quantique – qui a décrit à merveille le comportement de lamatière et du rayonnement aux échelles de l’infiniment petit – et le fonctionnement del’esprit humain ? Niels Bohr, dès 1927, en était convaincu. Il observait que la psychologie mélange inextricablement l’objet qu’elle étudie – l’esprit humain– et le sujet qui l’explore. Certains psychologues suggèrent d’ailleurs que nos perceptions, nos pensées, nos attitudes obéiraient essentiellement à des lois quantiques. Bien sou- vent, par exemple, nos processus « cognitifs », la manière dont nous agissons seraient indéterminés, multiples et superposeraient tous les états mentaux et leurs cheminements possibles… Les idées finalisées, les décisions, les comportements ne cristalliseraient qu’en dernier lieu. Petit air de déjà vu ? Depuis un siècle, les physiciens nous disent qu’une particule quantique vit dans la superposition de ses « états propres » ; et ce n’est qu’au moment d’être mesurée qu’elle nous apparaît comme une particule localisée et aux propriétés définies.

Récapitulons : projections probabilistes, superposition d’états, oscillations, interférences… Toutes ces étrangetés rencontrées en psychologie expérimentale sont aussi caractéristiques de la physique quantique. Plusieurs spécialistes du cerveau et penseurs de pointe envisagent d’ailleurs directement notre cerveau comme un outil quantique de traitement de l’information. Le neurologue Karl Pribram, par exemple, conçoit le cerveau comme un ordinateur quantique. Le neurophysiologiste, prix Nobel de médecine, John Eccles ou, plus récemment, le mathématicien Roger Penrose et l’anesthésiologiste Stuart Hameroff ont eux aussi proposé que le phénomène de la conscience serait lié à des processus quantiques dans le cortex. « La pensée est non pas le résultat des activités synaptiques, mais un champ de conscience dépourvu de masse et d’énergie qui exerce une influence sur la transmission de l’influx nerveux en activant certaines particules élémentaires dans les synapses, écrit John Eccles en 1977 dans Évolution du cerveau et création de la conscience. Le problème est qu’en science, l’influence d’un élément immatériel sur des organes matériels viole toutes les lois de la physique, en premier lieu celle de la conservation de l’énergie. Mais c’est pourtant bien ce qui se passe. » La perspective d’un cerveau, d’un être vivant, d’une nature fondamentalement quantiques, est bien différente du monde que nous dépeignait la science préquantique. « Le mélange subtil d’aléatoire et de déterminisme traverse de part en part ce qu’onpourrait appeler aujourd’hui la cosmogonie scientifique », rappelle le physicien français Michel Spiro dans Le Plus Grand des Hasards : surprises quantiques (Belin, 2010). C’est grâce à ce mélange de lois et de liberté-hasard que la nature, depuis toujours, innove, se ramifie, diversifie ses fruits de niveaux de complexité supérieurs…

Ainsi, plus rien dans la science actuelle ne légitime l’être humain comme un automate perdu dans un monde à la fois prédéterminé et vide de sens. Il hérite de la créativité du cosmos, et retrouve son libre arbitre, son droit à l’incertitude, son rôle d’observateur conscient et coacteur du monde – ce qui fait le sel d’une vie humaine. Le paradigme quantique nous émancipe et nous responsabilise. La démonstration que « la nature fait bien les choses » ?



1 Brian Josephson & Fottini Pallikari-Vinas,

« Biological Utilization of Quantum NonLocality », Foundations of Physics, vol. 21 (2), 1991.

Le 23 octobre 2019
© Kaizen, construire un autre monde, pas à pas...

https://kaizen-magazine.com/article/la- ... quantique/

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