Je pourrais t'emmener visiter la Terre-Pure

Katly

Calme

Sur le chemin menant à la lune
je me retourne.
Je t’aperçois
et ne cesse de m’émerveiller
sur ta somptueuse beauté,
bulle d’eau
qui flotte sur l’océan de l’espace immense.
Tu es la Terre,
tu es la planète verte
éclatante et superbe,
pourtant si fragile.


Je me découvre en toi,
moi qui marche dans la pleine conscience
sur le chemin de terre
bordé d’herbe fraîche.
Mes pieds font une promesse à la Terre.
Mes yeux embrassent l’heure matinale.
Je m’installe dans la paix de l’instant présent.
Les feuilles d’automne tombent
et recouvrent le chemin
déroulant le tapis de la marche méditative.


Hésitant, I’écureuil se cache
derrière le tronc de l’arbre,
il me considère
de ses yeux teintés d’un peu de surprise,
puis se lance à la cime de l’arbre
pour disparaître derrière une touffe de feuilles.


Je vois le ruisseau limpide
se glisser entre les fentes des rochers blancs.
L’eau rit aux éclats,
les pins sifflent,
ensemble ils célèbrent une matinée de paix.


Je vois aussi les lieux de souffrance
où les conflits entravent l’homme.
Nous nous faisons souffrir les uns les autres
et déversons sur la Terre
la vague déferlante de la discrimination
de la haine,
de l’avidité,
causes implacables
de tant de catastrophes.
Les poussins de la même poule
se teintent de couleurs différentes et se battent.
Les cris déchirants clament l’horreur de la guerre.


La Terre, c’est nous.
Chers frères, chères soeurs,
elle est si belle que j’ai envie de prendre
dans mes bras toute la planète,
de la serrer tendrement contre ma poitrine.
Respirons ensemble au même rythme
et ramenons le calme dans notre esprit.


Nous, les êtres humains, coopérons.
Acceptons-nous.


Aimons-nous
car nous aimons la Terre,
et nous savons
que notre amour est le tout,
notre amour n’est pas un fragment.
Tous ensemble, nous sommes responsables
de la planète.


Mes chers frères et soeurs,
ce matin, transmettons-nous la Vue.
Faisons en sorte
que prenne forme le grand amour.
Toucher la Terre

Là, le pied d’un arbre.
Là, un endroit tranquille, vide.
Là, un coussin.
Mon frère, pourquoi ne t’assieds-tu pas ?


Reste assis bien droit.
Assis avec stabilité.
Assis en paix.
Ne laisse pas tes pensées te projeter en l’air.
Reste assis que tes cuisses touchent la Terre.
Sois un avec elle.
Peut-être aimeras-tu sourire, mon frère.
La Terre te donnera sa fermeté,
sa paix, et sa joie.
De ton souffle pleinement conscient,
De ton sourire tranquille,
tu nourris le moudra « Toucher la Terre ».


Il y a eu des moments où tu t’es mal comporté.
Être assis sur la Terre était comme de flotter dans l’air,
toi qui avais l’habitude de tourner dans le triple monde,
et d’être emporté dans l’océan des illusions.
Mais la Terre est toujours patiente
et équanime.
La Terre est toujours là à t’attendre
parce que la Terre t’a attendu
pendant le dernier billion de tes vies passées.
C’est pour cela qu’elle pourra t’attendre
aussi longtemps qu’il le faudra.
Elle sait que pour finir tu lui reviendras un jour.
Elle t’accueillera


toujours verte et fraîche, tout comme la première fois,
parce que l’amour ne dit jamais « c’est la dernière fois »,
parce que la Terre est une mère aimante.
Elle ne cessera jamais de t’attendre.
Reviens-lui, mon frère.
Tu seras comme cet arbre.
Les feuilles, les branches, et les fleurs de ton âme
seront vertes et fraîches
dès que tu auras pénétré le moudra «Toucher la Terre».


Le chemin vide t’accueille, ma sœur,
embaumant l’herbe et les petites fleurs,
le chemin pavé de rizières
porte encore les traces de ton enfance
et l’odeur de la main de mère.
Marche avec mesure, tranquillement.
Tes pieds doivent toucher la Terre avec profondeur.
Ne laisse pas tes pensées te projeter en l’air, ma sœur.
Reprend ton chemin à chaque instant.
Le chemin est ton meilleur ami.
Il te donnera
sa fermeté,
sa paix

De ton souffle profond,
tu nourris le moudra « Toucher la Terre ».
Marche comme si tu embrassais la Terre de tes pieds,
comme si tu massais la Terre.
Les traces laissées par tes pieds
seront comme la marque d’un sceau impérial
qui appelle le Maintenant à revenir au Ici;
pour que la vie soit présente
pour que le sang colore d’amour ton visage ;
pour que les merveilles de la vie se manifestent
et que toutes les misères se transforment en
paix et en joie.


Il y a eu des moments où tu n’a pas réussi, ma sœur.
En marchant sur le chemin vide, tu flottais dans l’air,
parce que tu avais l’habitude de te perdre dans le samsara
et de te laisser emporter par le monde des illusions.
Mais le chemin magnifique est toujours patient.
Il attendra toujours que tu reviennes,
ce chemin qui t’est si familier,
ce chemin si fidèle.
Il sait parfaitement que tu reviendras un jour.
Il sera heureux de t’accueillir à ton retour.
Il sera aussi frais et magnifique que la première fois.
L’amour ne dit jamais que c’est la dernière fois.


Ce chemin c’est toi, ô sœur proche de mon cœur.
C’est pourquoi ce chemin ne sera jamais fatigué d’attendre.
Qu’il soit couvert maintenant de poussière rouge,
de feuilles d’automne,
ou de neige gelée,
reprends ton chemin, ma sœur,
parce que je sais
que tu seras comme cet arbre,
les feuilles, le tronc, les branches,
et les fleurs de ton âme
seront belles et fraîches,
à peine auras-tu pénétré le moudra « Toucher la Terre ».

Poèmes de Thich Nhat Hanh

FleurDeLotus

En marchant sur la Terre pure,

Si j’avais un pouvoir surnaturel, je pourrais t’emmener visiter la Terre pure du Bouddha Amitabha ou le royaume de Dieu si tu es Chrétien. Je suis sûr que tout serait beau et propre là-bas, avec un magnifique paysage. Mais si tu y étais, comment seraient tes pas ? Peux-tu être sûr que tes empreintes sur la Terre pure ne laisseraient pas des traces d’inquiétudes et de peines que tu rapporterais de ta vie samsarique et mondaine ?

Si tu apportes tes soucis et tes peines avec toi sur la Terre pure, tu pourrais la souiller et la rendre bien moins pure ! Pour être digne de la Terre pure, tu dois être capable d’avancer paisiblement et libre d’anxiété, ici, maintenant, sur le sol samsarique.

Je suis sûr que je n’offenserais pas Bouddha ou Dieu en te disant un secret : si tu pouvais avancer d’un pas paisible et libre d’anxiété sur la terre, il ne serait pas nécessaire pour toi d’aller sur la Terre pure ou au Royaume de Dieu. Il y a une simple raison à celà : le samsara et la Terre pure viennent tout deux de l’esprit. Quand tu es en paix, joyeux et libre, le samsara se transforme en la Terre pure, et tu n’as plus besoin d’aller nulle part. Alors, même si j’avais des pouvoirs surnaturels, je n’aurais pas à m’en servir.


http://www.buddhawiki.fr/bwiki/bin/view ... arma/D33A4
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