Les femmes

ted

Êtes vous plutôt d'accord ou plutôt pas d'accord avec l'affirmation suivante, prononcée récemment par un bouddhiste reconnu :

"Les femmes, biologiquement, ont plus de potentiel pour montrer de l'affection et de la compassion."

Question subsidiaire : de qui s'agit-il ?
<<metta>>
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Dharmadhatu
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jap_8 Plutôt d'accord parce que les femmes ont un contact "viscéral" avec l'enfant que n'aura jamais l'homme.

Ca fait partie des phrases que peut déclarer Sa Sainteté le Dalaï Lama.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
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Flocon
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Je crois que c'est effectivement une citation du Dalai Lama.
Je ne suis pas d'accord : il n'existe aucune corrélation entre les particularités biologiques des femmes (génome, anatomie génitale, hormones) et une qualité morale comme la compassion ou un trait de caractère comme la tendance à l'affection.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
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Dharmadhatu
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:D Je ne pense pas qu'il faille comprendre (dans cette citation) le terme "biologiquement" au sens strict des molécules, mais au sens plus basique où la femme entretient un lien intime avec l'enfant pendant la grossesse (ce fait est souvent rappelé par Sa Sainteté et aussi dans les enseignements sur l'entraînement de l'esprit à la bonté).

Malgré tout, si on se penche plus directement sur la biologie, voici quelques citations de Plaidoyer pour l'altruisme de Matthieu Ricard:
La biologie de l'amour

L'amour en tant que résonance positive est profondément inscrit dans notre constitution biologique et résulte, sur le plan physiologique, de l'interaction de l'activité de certaines aires cérébrales (liées à l'empathie, à l'amour maternel et au sentiment de satisfaction), de l'ocytocine (un peptide fabriqué dans le cerveau qui influence les interactions sociales), et du nerf vague (lequel a pour vertu de clamer et de faciliter le lien avec autrui)...

L'ocytocine et les interactions sociales

(...)
L'ocytocine est aussi liée à l'amour maternel.
(...)
Chez les humains, le taux d'ocytocine augmente fortement durant les relations sexuelles, mais aussi lors de l'accouchement et juste avant la lactation.
(...)
Cette technique a permis de montrer que les personnes qui ont respiré une bouffée d'ocytocine perçoivent mieux les signaux interpersonnels, regardent plus souvent les yeux des autres, font plus attention à leurs sourires et aux nuances émotionnelles subtiles exprimées par les expressions faciales. Ils manifestent ainsi une capacité accrue à appréhender correctement les sentiments d'autrui.
Bien sûr, ces découvertes scientifiques montrent qu'il ne suffirait pas d'installer des distributeurs d'ocytocine au coin des rues :lol: car seule l'ocytocine n'explique pas tout (on peut cultiver délibérément et à l'infini ce même amour qu'une mère a généralement pour son enfant) et n'est pas la solution à tout (les états d'esprit auxquels elle est associée ne sont pas doués d'impartialité).

FleurDeLotus
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Dharmadhatu
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:D Selon Wiki, il semble que la question de l'aspect maternel ne soit pas tout à fait étrangère à la féminisation d'Avalokiteshvara dans le monde du Bouddhisme sino-japonais: https://fr.wikipedia.org/wiki/Avalokite%C5%9Bvara

FleurDeLotus
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Flocon
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:shock:
Cette histoire d'hormones n'est pas sérieuse : on peut tout aussi bien plaider, à l'inverse, pour une propension féminine à l'agressivité à cause du rôle des œstrogènes dans le cycle menstruel. C'est d'ailleurs un grand classique du sexisme ordinaire. :-(
Quant à l'association automatique entre féminité et expérience de la maternité, elle est également bien sujette à caution. Sur une vie de femme moyenne, en France aujourd'hui par exemple, seuls deux à cinq ans, sur quatre-vingts, sont consacrés aux grossesses et à l'allaitement. Pas de quoi régir fortement le caractère. Et quid des femmes qui n'ont pas d'enfant?

J'en resterai là pour ma part, ne cherchant pas la polémique sur un sujet glissant. loveeeee Mais je demeure convaincue que la phrase citée n'est qu'un stéréotype sans fondement réel.
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Kong Tseu
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Dharmadhatu
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Flocon a écrit ::shock:
Cette histoire d'hormones n'est pas sérieuse
:D Ben pourtant c'est scientifique. Les références des études évoquées par Matthieu Ricard sont indiquées dans son ouvrage, pour ceux et celles qui voudraient les vérifier.
: on peut tout aussi bien plaider, à l'inverse, pour une propension féminine à l'agressivité à cause du rôle des œstrogènes dans le cycle menstruel. C'est d'ailleurs un grand classique du sexisme ordinaire. :-(
Que ceux qui plaident cela donnent des preuves scientifiques.
Quant à l'association automatique entre féminité et expérience de la maternité, elle est également bien sujette à caution. Sur une vie de femme moyenne, en France aujourd'hui par exemple, seuls deux à cinq ans, sur quatre-vingts, sont consacrés aux grossesses et à l'allaitement. Pas de quoi régir fortement le caractère. Et quid des femmes qui n'ont pas d'enfant?

J'en resterai là pour ma part, ne cherchant pas la polémique sur un sujet glissant.
Il y a une association automatique entre féminité et maternité parce que de nombreuses femmes sont mères, je ne vois pas en quoi ce serait le terrain glissant du sexisme que de l'affirmer... et j'imagine volontiers que l'ocytocine est aussi présente en dehors de l'accouchement et de l'allaitement car le rôle de mère ne se limite pas à ces deux faits (il suffit de connaître ma mère pour s'en convaincre ! :lol: love2 ).
loveeeee Mais je demeure convaincue que la phrase citée n'est qu'un stéréotype sans fondement réel.
Là non plus je ne vois pas où est le stéréotype que d'évoquer chez les femmes un potentiel associé à leur biologie, mais bon, puisque tu en restes là, je vais en discuter avec des femmes de mon entourage.

:idea: Quoi qu'il en soit, affirmer ce potentiel n'a rien à voir avec le fait de considérer d'emblée toute femme comme une mère (et encore moins comme une mère qui enfante ou allaite); Cf. par exemple les études de Steve Pinker dans la section: "L'influence accrue des femmes" dans le Plaidoyer pour l'altruisme.

FleurDeLotus
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axiste
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Je serai plutôt d'accord pour dire que le fait d'être mère est une voie possible vers plus d'affection et de compassion, cela peut-être un très beau cheminement. Mais je pense aussi que nous sommes toutes différentes et que nous n'accueillons pas cet aspect de la féminité de la même manière, alors j'entends aussi les mots de Flocon. Dire que c'est inné et du à l'aspect biologique est peut-être un peu court, parce que l'environnement culturel, les acquis ou prédispositions de chacune sont aussi influents. Nous sommes multiples…

Par contre, la maternité peut-être quelque chose de très beau qui demande beaucoup d'acceptations et de renoncements pour être bien vécue…et il vaut mieux qu'il en soit ainsi d'ailleurs pour le bien être de l'enfant.
Toutefois ça dépend de chaque femme, certaines n'ont peut-être pas besoin de passer par cette étape, d'autres expériences peuvent aussi bien permettre l'ouverture à ces qualités morales, ou à d'autres qualités d'ailleurs...

Alors je crois que la réponse à cette question ne peut -être qu'individuelle…je réponds d'ailleurs oui pour ma part.

Mais je pense aussi que la paternité offre tout aussi bien une possible ouverture sur ces qualités morales. Ici encore, la réponse ne peut se faire qu'à titre individuel…

Je comprends que les facteurs sont multiples et qu'il est difficile de généraliser. Je prends la citation de Sa Sainteté le Dalaï Lama comme elle vient: la possibilité de montrer plus de potentiel envers ces qualités (mais plus par rapport à soi et non par rapport aux hommes…)
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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Flocon
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Dharmadhatu a écrit :je vais en discuter avec des femmes de mon entourage
Bonne idée. J'espère que tu recueilleras assez de réponses différentes pour élargir ta réflexion. En ce qui me concerne, je m'abstiens car l'ocytocine n'a pas fonctionné correctement chez moi et la discussion tournerait vite au pugilat : je me ferais virer du forum pour manque de bienveillance :mrgreen: .
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Dharmadhatu
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jap_8 Oui Axiste, je pense que le fond du sujet tourne autour du mot potentiel en tant que possibilité.

Voici un extrait du Plaidoyer pour l'altruisme, section "L'Influence accrue des femmes (p. 514-515):
Dans Sex and War, le biologiste Malcolm Potts et ses coauteurs estiment que donner aux femmes les pleins pouvoirs sur leur reproduction (en leur laissant libre accès à la contraception et au choix de leur conjoint) est un facteur crucial pour combattre la violence (note 71).
(...)
Il est démontré que, dans les sociétés qui accordent davantage d'autonomie aux femmes, on observe moins de bandes de jeunes hommes déracinés qui deviennent des fauteurs de troubles (n. 72).

etc.
:arrow: Donc en effet, il serait difficile de soutenir le point de vue contraire et si c'est bien Sa Sainteté l'auteur de la citation, il ne le soutient pas non plus.

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