bouddhisme et christianisme

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jules
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C'est une réponse à ce que j'ai dit ?
Compagnon

@Jules : oui. Des questions en réponse à ton affirmation. Plus loin cela pose la question de savoir si il est pertinent et sensé pour des croyants de prêter à leur Dieu des comportements et limites typiquement humains. Les croyants décrivent leu Dieu comme transcendant, pourquoi cherchez à lui prêter un comportement humain ? Une logique humaine ?
Il y a un échange célèbre entre Albert Einstein et Niels Bohr. Einstein disait à une certain moment de sa vie que Dieu avait pipé les dés lors de la création (sous entendu, si Dieu voulait créé le monde tel qu'il est, il n'avait pas eu le choix et avait du l'agencer très exactement tel qu'il est actuellement pour obtenir se résultat) et Bohr de lui répondre : Einstein, cessez de dire à Dieu ce qu'il peut faire ou non !

Il me souvient d'un passage des Evangiles ou en gros il est dit aux hommes de ne pas se juger les uns les autres et qu'il n'est pas permis aux hommes de juger le serviteur d'un autre, Dieu justifie qui il veut comme il veut, donc Dieu peut parfaitement justifier un homme que les hommes condamnent. Jésus n'a t-il pas épargné la femme adultère ? Alors que la Loi juive ordonnait sa lapidation ?

Sous entendu parce que primo Dieu sait ce qu'il y a vraiment dans le cœur d'un homme et secondo seul Dieu est apte à juger car sa connaissance est sans limite. Par "serviteur d'un autre" je comprends par exemple un pratiquant d'une autre religion.

Seul Dieu juge et personne d'autre, personne ne peut prédire quel sera le verdict, il est dit clairement cela dans la parabole du pharisien et du publicain, le pharisien s'estime déjà justifier en raison de ses démonstrations de foi publiques, l'argent qu'il donne au temple, et il se permet de juger le publicain qui lui est humble et se reconnait indigne d'être justifier. Jésus dit : le premier ne sera pas justifié, le second si.

N'importe quel chrétien qui se permet d'avancer que son prochain (quel qu'il soit) sera ou non condamné commet le péché d’orgueil suprême de prétendre savoir à l'avance la décision de Dieu. De se mettre à la place de Dieu, de prétendre à la même connaissance et sagesse que lui. Lucifer n'a t'il pas été projeté aux Enfers pour avoir prétendu savoir mieux que Dieu ce que valait vraiment l'homme ? Péché d’orgueil là aussi ?
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jules
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Oui je comprends bien ce que tu dis, mais je n'entendais pas le contraire dans mon message.
Je voulais juste dire que chez le Chrétien, sa foi en Dieu l'aide à faire face aux épreuves, à donner un sens à sa vie etc. Il bénéficie du soutien de Dieu auquel il croit en quelque sorte parce qu'il y croit. J'avais donné cette image du feu qui pour réchauffer doit être nourri. Un athée lui, ne peut pas se tourner vers sa foi contrairement au chrétien qui trouve là une force dont l'athée ne peut disposer.

J'ajoutais dans ce message qu'on ne peut pas réduire le chrétien à une personne qui se conformerait au principes de bonté, de justice etc, le rendant par là en tous points semblable à un bouddhiste ou à un athée par exemple, pour cause que ces derniers suivraient les mêmes principes, il faut aussi souligner la spécificité du chrétien qui est qu'il croit en Dieu et par là, qu'il est à même de recevoir les bénéfices en retour de sa foi. C'est tout ce que je voulais dire.
Compagnon

@Jules :Je voulais juste dire que chez le Chrétien, sa foi en Dieu l'aide à faire face aux épreuves, à donner un sens à sa vie etc. Il bénéficie du soutien de Dieu auquel il croit en quelque sorte parce qu'il y croit. J'avais donné cette image du feu qui pour réchauffer doit être nourri. Un athée lui, ne peut pas se tourner vers sa foi contrairement au chrétien qui trouve là une force dont l'athée ne peut disposer.

Il peut trouver un soutient dans autre chose ?

Après tout , et je prends ici l'exemple du bouddhisme car nous sommes sur un forum qui y est consacré, un pratiquant trouvera sont soutient dans les 3 joyaux, il prendra refuge et obtiendra soutient dans le Bouddha, le Dharma et la Sangha (encore une figure trinitaire d'ailleurs comme dans le christianisme et le brahmanisme). Un chrétien peut trouver soutient dans sa foi en Jésus, dans les conseils prodigués dans les Évangiles et dans la communauté des autres chrétiens autour de lui comme les fidèles de sa paroisse , avec le prêtre local en tête, tout comme un pratiquant du dharma trouvera soutient dans sa confiance en le Bouddha, dans les enseignements des 3 corbeilles et dans la sangha. Et Bouddha n'est pas un dieu :)
D'ailleurs l'école de la Terre Pure s'appuie beaucoup sur la foi entre Amithaba. Ce qui est assez particulier.


J'ajoutais dans ce message qu'on ne peut pas réduire le chrétien à une personne qui se conformerait au principes de bonté, de justice etc, le rendant par là en tous points semblable à un bouddhiste ou à un athée par exemple, pour cause que ces derniers suivraient les mêmes principes, il faut aussi souligner la spécificité du chrétien qui est qu'il croit en Dieu et par là, qu'il est à même de recevoir les bénéfices en retour de sa foi. C'est tout ce que je voulais dire.

Oui bien sûre pas de problème :)

loveeeee
Compagnon

Sur sanghaforum bodhi vient de poster ceci, qui je trouve s'accorde bien avec ce que l'on peut éventuellement dire ici :


Toutes les traditions spirituelles, bouddhiques et non bouddhiques, diffèrent dans leur forme pour s’adapter à la réceptivité et aux facultés de personnes variées : mais toutes œuvrent pour établir les êtres sur le chemin des existences supérieures et de la libération. Etant toutes issues de l’activité du parfait éveil, sans exception, elles méritent notre confiance.

Kyabjé Kalu Rinpoché

LA REALISATION DE L’ESPRIT COMME ORIGINE DE TOUTES LES TRADITIONS

Plusieurs centaines de traditions se sont manifestées dans le monde, toutes issues de l’activité de l’éveil spirituel provenant de la pleine réalisation de la nature de l’esprit. Elles œuvrent toutes pour le bien des êtres, selon les besoins et les particularités propres à chacun.
Certaines traditions religieuses nous permettent de reprendre naissance dans les premiers états d’existence supérieurs ; d’autres, dans les états divins du monde de la forme pure, ou du monde du sans forme. Certaines enfin conduisent jusqu’à l’ultime réalisation spirituelle. Mais toutes nous enseignent les pratiques nécessaires pour ne pas tomber dans les états d’existence inférieurs et pour s’élever vers les supérieurs. Toutes les traditions donnent force spirituelle et pouvoir de transformation. C’est dans ce sens que j’ai confiance en toutes. Il est beau de constater que le christianisme est une voie similaire au bouddhisme par l’importance que tous deux accordent à la confiance, à la compassion, aux offrandes, à la prière, à la générosité et à la discipline de conduite. Je pense que ceux qui aspirent à ces enseignements et ont confiance en eux sont des êtres fortunés, qui pourront ainsi donner à l’existence humaine qu’ils ont obtenue son sens véritable.


La voie du Bouddha, enseignements de Kalou Rinpoché mis en forme sous la direction de Denys Rinpoché


Equanimité, non dualisme, enfin je trouve.

love_3
Robi

Compagnon a écrit :Dieu est sensé être Amour (absolu) et pardon (surtout dans le Nouveau Testament), maintenant mise en situation :

Je me place dans la situation ou je crois ce qui est dit dans le christianisme.

Mettons que durant ma vie, je me conduit selon le code moral chrétien sans croire en Dieu. Je me suis conduit comme ça simplement par conviction personnelle, parce que c'est mes valeurs c'est tout.

Je meurs.

Manque de bol Dieu existe je suis bien obligé de le reconnaître.

Alors que se passe t-il :

a) Dieu dit : pas de problème tu as fait le bien autour de toi dans ta vie, même si tu n'as pas cru en moi tu a aimé ton prochain comme mon Fils a dit de le faire, vient auprès de moi.

b) Désolé tu n'as pas cru en moi , l'Enfer c'est la porte a coté.

Dans laquelle de ces situation Dieu est amour absolu et pardon ? Dans laquelle de ces situation Dieu se comporte comme un Dieu c'est à dire en dépassant les comportement humains classiques, dans lequel il se comporte comme un humain moyen ?
J'ai déjà répondu à cette question à la page 2 de ce fil:
http://www.forum-bouddhiste.com/viewtopic.p ... 2&start=15
et page 3:
http://www.forum-bouddhiste.com/viewtopic.p ... 2&start=30

Et j'ai il me semble dit quelque part dans ce fil (à moins que ce ne soit sur un autre forum, j'sais plus...) qu'il est certain que Dieu préfère un bon bouddhiste qu'un mauvais chrétien.

Beaucoup qui se croient dans l'Eglise n'y sont pas, et beaucoup qui se croient en dehors d'elle y sont.
(Saint Augustin)
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komyo
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oui effectivement, il me semble qu'il est écrit dans plusieurs passage de la bible, que ce soit l'ancien ou le NT que les gens seront jugés selon leurs oeuvres (et non leur croyance) bien que d'autres passage disent peut etre le contraire ? je ne suis pas assez calé en la matière !
Kalou rimpoché qui est cité par ailleurs, faisait d'ailleurs une comparaison (que j'aimerai bien retrouver) ou il disait trouver que loi de la rétribution chrétienne et loi karmique était proche dans ce sens. Les différences étant que les chrétiens l'appliquait dans le cadre d'une vie, et le bouddhisme d'un nombre infini.
Bien qu'il y ait des différences, etre jugé selon ses oeuvre (loi de rétribution) ou avoir une rétribution karmique partage une idée commune de l'influence du mode de vie sur le devenir. Butterfly_tenryu


Les deux brahmanes —

Conseils donnés à deux brahmanes âgés qui n'ont rien fait de bon dans leur vie.


En une occasion, le Fortuné séjournait près de Sāvatthī, dans le bois de Jéta, le parc d'Anāthapiṇḍika. Un jour deux brahmanes, de faibles vieillards, âgés, d'un âge avancé, ayant atteint le dernier stade de la vie, âgés de 120 ans, vinrent voir le Fortuné. S'étant approchés, ils échangèrent des salutations courtoises et, à leur arrivée, ils échangèrent des salutations courtoises avec lui. Après cet échange de salutations amicales et de courtoisies, ils s'assirent d'un côté. Alors qu'ils étaient assis là, ils s'adressèrent ainsi au Fortuné:

— Sieur Gotama, nous sommes des brahmanes, de faibles vieillards, âgés, d'un âge avancé, ayant atteint le dernier stade de la vie, âgés de 120 ans, et nous n'avons accompli aucune action admirable, aucune action porteuse de grands fruits, aucune action qui apaise nos peurs. Enseigne-nous, Sieur Gotama. Instruis-nous, Sieur Gotama, pour notre bien-être et notre bonheur à long terme.

— En effet, brahmanes, vous êtes de faibles vieillards, âgés, d'un âge avancé, ayant atteint le dernier stade de la vie, âgés de 120 ans. Et vous n'avez accompli aucune action admirable, aucune action porteuse de grands fruits, aucune action qui apaise vos peurs. Ce monde est balayé par la vieillesse, la maladie, & la mort. Dans un tel monde, toute restreinte du corps, de la parole, et de la pensée pratiquée ici sera un abri, une grotte, une île, et un refuge après la mort, dans l'au-delà.


Lorsqu'une maison brûle,
Le récipient sauvegardé
Est celui qui est employé,
Pas celui abandonné au feu.

Ainsi lorsque le monde est consumé
Par la vieillesse et la mort,
Il faut se sauver en donnant:
Ce qui est donné est bien sauvé.

A quiconque ici est restreint
Dans son corps, sa parole et son esprit,
Et produit du mérite pendant qu'il vit,
Cela apportera la félicité après la mort.

http://www.buddha-vacana.org/fr/sutta/a ... 3-053.html
Compagnon

@Komyo : je disais la même chose en matière de confluence a savoir que christianisme et bouddhisme se rejoignent sans trop de mal au niveau de l'éthique ou hygiène de vie, ou morale si tu préfère. Des principes de bon comportement des hommes entre eux sont souvent semblables dans les 2 traditions. Il y aussi des pratique monastiques, d'ascétisme et de pauvreté dans les 2 cas, des pratiques de méditation, d'introspection, l’appétence pour les biens matériels est déconseillée dans les 2 cas, l’hypocrisie, la violence sont dans les 2 cas prohibés, et dans les 2 cas cette hygiène de vie et de bon comportement est sensée apporter une surpassement, une transcendance de l'individu mais non égoïste, non égocentrique. Il y a un soucis d'aide au prochain présent dans les 2 cas. Donc au niveau des actes, des gestes, de ce qui est fait au quotidien, il y a un dialogue possible et une collaboration possibles sans grande difficulté si il y a une bonne volonté de part et d'autre. C'est quand on entre dans la motivation et l'origine de ce "code moral" que cela diverge.
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komyo
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comme toi, je suis souvent étonné du nombre de points communs, et de convergences que l'on trouve dans ces deux voies.

Comme ici dans ce sutra qui pourrait presque s intituler, "on juge un arbre a ses fruits !"


Sīlabbata Sutta
— Les préceptes et rituels —

A la demande du Bouddha, Ānanda donne le seul critère par lequel on peut reconnaître un enseignement ou une pratique comme utile.


En une occasion, le vénérable Ānanda alla voir le Fortuné, lui rendit hommage, puis s'assit d'un côté. Une fois qu'il fut assis là, le Fortuné lui dit:
— Ānanda, chaque rite et rituel, chaque mode de vie,{1} chaque vie brahmique qui sont pratiqués comme étant essentiels,{2} sont-ils tous porteurs de fruits?
— Bhanté, on ne peut pas donner une réponse catégorique à cette question.
— Dans ce cas, Ānanda, donne une réponse analytique.

— Si, lorsqu'en suivant des rites et rituels, un mode de vie, une vie brahmique qui sont pratiqués comme étant essentiels, les états mentaux désavantageux d'une personne s'accroissent tandis que ses états mentaux avantageux{3} déclinent, alors ce type de rites et rituels, de mode de vie, de vie brahmique qui sont pratiqués comme étant essentiels n'est pas porteur de fruits.

Mais si, lorsqu'en suivant des rites et rituels, un mode de vie, une vie brahmique qui sont pratiqués comme étant essentiels, les états mentaux désavantageux d'une personne déclinent tandis que ses états mentaux avantageux s'accroissent, alors ce type de rites et rituels, de mode de vie, de vie brahmique qui sont pratiqués comme étant essentiels porte ses fruits.

Voici ce que le vénérable Ānanda répondit, et le Maître approuva. Alors le vénérable Ānanda, [réalisant:] 'le Maître m'a approuvé', se leva de son siège et, ayant salué le Fortuné, ayant tourné autour de lui en le maintenant sur sa droite, il s'en alla.

Peu de temps après son départ, le Fortuné dit aux bhikkhous:
— Bhikkhous, Ānanda n'a pas encore achevé son apprentissage, mais il ne serait pas facile de trouver son égal en termes de sagesse.
http://www.buddha-vacana.org/fr/sutta/a ... 3-079.html
Compagnon

@Komyo : les points communs sont légion, aussi bien au niveau des enseignements que de la vie des deux hommes, Jésus et Bouddha, certaines paraboles de l'un et de l'autre sont pratiquement les mêmes au mot prêt. Evidemment un tel parallèle, rapprochement est plus aisément visible, acceptable, je crois, par un bouddhiste que par un chrétien par exemple. En tout cas c'est mon impression pour avoir discuté avec au moins 2 chrétiens qui eux refusaient catégoriquement de voir des ressemblances troublantes là ou pourtant on ne pouvait les ignorer. Comme le dit un proverbe du XIVème siècle : il n'y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Faire un trop grand rapprochement entre ces 2 hommes est trop inaudible pour la grille de lecture chrétienne du monde pour être accepté. Seuls quelques religieux chrétiens rompus à l'art du dialogue, de la diplomatie et portés par une bonne volonté et un désir de dialogue sincère y arrivent en partie.

Récemment j'ai lu un excellent petit ouvrage de Thích Nhất Hạnh : Bouddha et Jésus sont des Frères. J'ai tendance à penser que seul Thích Nhất Hạnh pouvait écrire un ouvrage pareil. C'était très agréable à lire :) Evidemment le contenu ne peut que heurter souvent un croyant a moins qu'il ne dispose d'un esprit vraiment très large, généreux et non discriminant.
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