Effectivement, il y a plusieurs courants, plusieurs écoles. Tu as le Mahayana (le Zen, l'école de la Terre Pure par exemple), le Vajrayana et le Hinayana (un peu péjoratif comme nom mais bon). Je ne connais pas hyper bien le Mahayana et encore moins le Vajrayana. SI je dis une bêtise, veuillez me rectifier.Je vais réfléchir à tout cela, j'ai enfin pu dormir cette nuit (après plusieurs jours d'insomnie - mauvaise pratique de méditation mais j'ai compris ou était le problème apparemment - d'ou la nécessité d'être guidé), mais je suis toujours très fatigué. Il faudra que je retrouve cette citation. Mais de toute façon, comme pour toute spiritualité, il y a l'enseignement de base du fondateur puis des courants et interprétations se créés au fil du temps c'est inévitable. Je suppose que chaque courant actuel du dharma de Gautama conserve la base de son dharma mais ensuite chacun diffère un peu concernant tel ou tel point, tel ou tel pratique. D'après ce que je lis en ce moment même Gautama aurait connu des dissensions parfois graves pour des choses insignifiantes dans sa Sangha de son vivant.
Le Mahayana dit que la seule voix qui doit être emprunté quand tu es bouddhiste, c'est le même que celui du Buddha (un Buddha complètement et pleinement éveillé) dans le seul but est d'aider TOUT les êtres. Pour cela ils doivent rester dans le samsara (là où sont les êtres) pour les aider. Par conséquent, ils cherchent à faire des parami ( des actes méritoires) pour renaître dans de bonnes conditions et ainsi aider les êtres.
Le Vajrayana, je n'en parlerai pas, car je n'y connais rien du tout .
Le Hinayana a pour but celui de l'éveil, "être" un arahant. Le but du Mahayana n'est pas prohibé mais n'est pas proposé car d'une part (d'après la tradition) les êtres de la trempe du Buddha ne concerne à peu près qu'un seul être par ère cosmique (le boddhisatta) et que d'autre part, le Buddha a redécouvert le Dhamma tout seule, sans aucun enseignement. Donc pour être boddhisatta, il faut arrêter d'écouter les enseignements et chercher par soi même. C'est en cela qu'il n'est pas proposé dans le Hinayana.
Bouddha = éveillé. C'est juste un titre comme Le Bienheureux, le Tathagata, le Vénérable, l'Arahant, etc... Les non bouddhistes l'appellent Gautama. Mais il a précisé lui même que pour les bikkhus, ils ne devaient pas l'appeler par son prénom car c'est de l'ordre du conventionnel. Et vu qu'il ne se voit plus comme un individu distinct, comme une personne, il n'a aucune raison de garder son prénom et son nom. La construction mentale "je suis Gautama" (les 5 agrégats de l'attachement) est "morte" le jour de son éveil.En ce qui me concerne comme tu l'as peut être remarqué, j'évite de prononcé et d'écrire le terme de Bouddha. Là encore j'en suis venu là entre autre grâce à Maître Thay. Car primo le terme de "Bouddha" est un concept, donc en parler c'est déjà prendre le risque de s'enfermer dans une idée que l'on a du "Bouddha", ensuite je ne sais pas ce que c'est que le Bouddha vu que je ne le suis pas, je ne suis pas Eveillé, donc comment pourrais je ne parler sans savoir ce que c'est ?
Oui, vu que c'est au delà du concept et comme nous fonctionnons sur le concept (on ne connait que ça), le nibbana et l'éveil sont indicibles. Le seul moyen de comprendre, c'est de pratiquer.D'autant que, d'après ce que j'ai compris, faire l'expérience de l'Eveil donc être B... n'est pas de l'ordre du descriptible avec des mots. Gautama a essayé de manière compréhensible de rendre ce qu'il avait vécu mais en sachant que le langage parlé était largement insuffisant. Il y a bien sûre des tentatives d'explication de ce qu'on ressens en état d'Eveil mais ce serait très pauvre parait-il comme description au regard de l'expérience.
Le sentiment de supériorité fait partie des obstacles sur la Voie. C'est également ce qui peut arriver quand on arrive à maitriser les Jhanas vu que c'est une pratique tellement peu pratiqué que ça en devient "mystique" alors que l'esprit fonctionne comme ça, il n'y a rien de fabuleux.Curieusement moi c'est le fait de dire à ma compagne "je vais méditer" (afin qu'elle sache que je ne veux pas être dérangé pendant un moment), qui me dérange, j'ai l'impression de mettre de la prétention dans ce mot quand je le prononce et cela me dérange. Je ressens aussi que je suis régulièrement menacé par la prétention, en proie a celle ci, car depuis que j'étudie la dharma de Gautama je suis terriblement tenté de me considéré comme "superieur" à la majorité des autres puisque j'ai l'impression de comprendre et voir des choses que la plupart ne comprennent pas. Et je sais que ce n'est pas bon. C'est un "démon" je suppose. Cela me fait pensé à un texte tibétain sur les "démons" qui menacent successivement les moines. En même temps un tel mécanisme mental n'est pas nouveau chez moi. J'ai toujours souffert de problèmes "d'ego" ;) Je suis quelqu'un de compliqué
Donc oui, c'est un sentiment qui ne doit surtout pas être cultivé. Dans ce cas là, je te propose de méditer sur metta, mudita et uppekha, la bienveillance, la joie partagée ( la joie qui nait du bonheur des autres) et l'équanimité. Tu peux te dire que ce que tu sais c'est grâce au Buddha et non par connaissance personnelle, ça calme l'orgueil . C'est ce que je me dis des fois. Je me dis que ma compréhension intellectuelle de son enseignement vient du faite que j'ai étudié son enseignement, et non que je l'ai compris tout seul car tout simplement je suis également ignorant, comme les autres. Cela calme l'orgueil et ça génère de la bienveillance envers les autres car nous sommes tous dans le même bateau!
Je suis peut être allez un peu fort en utilisant le mot supérieur, mea culpa. Par supérieur, je voulais simplement dire que c'est le seul (comme tous les autres samyak sambuddha avant lui) à avoir trouver le chemin qui mène à la fin de Dukkha. Mais le concept de supériorité s'arrête là. De toute façon, l'humilité est crucial.C'est pour cela que je suis chagriné de considéré Gautama comme "supérieur" à tout. Je vois les terribles effets néfastes selon moi chez certains chrétiens de croire que leur dieu unique est unique et leur foi supérieure à toute et donc que tous les non croyants sont dans l'erreur. Cela amène de terrible conséquences. Alors que pourtant aussi bien Jésus que Gautama on fait des actes évident d'humilité. D'ailleurs l'un comme l'autre prônaient l'égalité des tous les hommes.
Donc Gautama certes est un être exceptionnel, digne d'un profond respect, que je considère comme éminemment sage, mais je me méfie de l'idée de le croire "supérieur". Car qui dit au dessus dit au dessous, dualité, souffrance. Si Gautama à transcender les concepts et la dualité est-il correct de le qualifié de "supérieur" au dieux ? Comme tu l'as dis il me semble il est passé hors de ce cadre de référence, il n'est même plus "hors" car qui dit hors dit dedans encore une dualité.