Présentation des nouveaux membres / motivations

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Upekkhā
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Je vais réfléchir à tout cela, j'ai enfin pu dormir cette nuit (après plusieurs jours d'insomnie - mauvaise pratique de méditation mais j'ai compris ou était le problème apparemment - d'ou la nécessité d'être guidé), mais je suis toujours très fatigué. Il faudra que je retrouve cette citation. Mais de toute façon, comme pour toute spiritualité, il y a l'enseignement de base du fondateur puis des courants et interprétations se créés au fil du temps c'est inévitable. Je suppose que chaque courant actuel du dharma de Gautama conserve la base de son dharma mais ensuite chacun diffère un peu concernant tel ou tel point, tel ou tel pratique. D'après ce que je lis en ce moment même Gautama aurait connu des dissensions parfois graves pour des choses insignifiantes dans sa Sangha de son vivant.
Effectivement, il y a plusieurs courants, plusieurs écoles. Tu as le Mahayana (le Zen, l'école de la Terre Pure par exemple), le Vajrayana et le Hinayana (un peu péjoratif comme nom mais bon). Je ne connais pas hyper bien le Mahayana et encore moins le Vajrayana. SI je dis une bêtise, veuillez me rectifier.

Le Mahayana dit que la seule voix qui doit être emprunté quand tu es bouddhiste, c'est le même que celui du Buddha (un Buddha complètement et pleinement éveillé) dans le seul but est d'aider TOUT les êtres. Pour cela ils doivent rester dans le samsara (là où sont les êtres) pour les aider. Par conséquent, ils cherchent à faire des parami ( des actes méritoires) pour renaître dans de bonnes conditions et ainsi aider les êtres.

Le Vajrayana, je n'en parlerai pas, car je n'y connais rien du tout :mrgreen: .

Le Hinayana a pour but celui de l'éveil, "être" un arahant. Le but du Mahayana n'est pas prohibé mais n'est pas proposé car d'une part (d'après la tradition) les êtres de la trempe du Buddha ne concerne à peu près qu'un seul être par ère cosmique (le boddhisatta) et que d'autre part, le Buddha a redécouvert le Dhamma tout seule, sans aucun enseignement. Donc pour être boddhisatta, il faut arrêter d'écouter les enseignements et chercher par soi même. C'est en cela qu'il n'est pas proposé dans le Hinayana.
En ce qui me concerne comme tu l'as peut être remarqué, j'évite de prononcé et d'écrire le terme de Bouddha. Là encore j'en suis venu là entre autre grâce à Maître Thay. Car primo le terme de "Bouddha" est un concept, donc en parler c'est déjà prendre le risque de s'enfermer dans une idée que l'on a du "Bouddha", ensuite je ne sais pas ce que c'est que le Bouddha vu que je ne le suis pas, je ne suis pas Eveillé, donc comment pourrais je ne parler sans savoir ce que c'est ?
Bouddha = éveillé. C'est juste un titre comme Le Bienheureux, le Tathagata, le Vénérable, l'Arahant, etc... Les non bouddhistes l'appellent Gautama. Mais il a précisé lui même que pour les bikkhus, ils ne devaient pas l'appeler par son prénom car c'est de l'ordre du conventionnel. Et vu qu'il ne se voit plus comme un individu distinct, comme une personne, il n'a aucune raison de garder son prénom et son nom. La construction mentale "je suis Gautama" (les 5 agrégats de l'attachement) est "morte" le jour de son éveil.
D'autant que, d'après ce que j'ai compris, faire l'expérience de l'Eveil donc être B... n'est pas de l'ordre du descriptible avec des mots. Gautama a essayé de manière compréhensible de rendre ce qu'il avait vécu mais en sachant que le langage parlé était largement insuffisant. Il y a bien sûre des tentatives d'explication de ce qu'on ressens en état d'Eveil mais ce serait très pauvre parait-il comme description au regard de l'expérience.
Oui, vu que c'est au delà du concept et comme nous fonctionnons sur le concept (on ne connait que ça), le nibbana et l'éveil sont indicibles. Le seul moyen de comprendre, c'est de pratiquer.
Curieusement moi c'est le fait de dire à ma compagne "je vais méditer" (afin qu'elle sache que je ne veux pas être dérangé pendant un moment), qui me dérange, j'ai l'impression de mettre de la prétention dans ce mot quand je le prononce et cela me dérange. Je ressens aussi que je suis régulièrement menacé par la prétention, en proie a celle ci, car depuis que j'étudie la dharma de Gautama je suis terriblement tenté de me considéré comme "superieur" à la majorité des autres puisque j'ai l'impression de comprendre et voir des choses que la plupart ne comprennent pas. Et je sais que ce n'est pas bon. C'est un "démon" je suppose. Cela me fait pensé à un texte tibétain sur les "démons" qui menacent successivement les moines. En même temps un tel mécanisme mental n'est pas nouveau chez moi. J'ai toujours souffert de problèmes "d'ego" ;) Je suis quelqu'un de compliqué :)
Le sentiment de supériorité fait partie des obstacles sur la Voie. C'est également ce qui peut arriver quand on arrive à maitriser les Jhanas vu que c'est une pratique tellement peu pratiqué que ça en devient "mystique" alors que l'esprit fonctionne comme ça, il n'y a rien de fabuleux.
Donc oui, c'est un sentiment qui ne doit surtout pas être cultivé. Dans ce cas là, je te propose de méditer sur metta, mudita et uppekha, la bienveillance, la joie partagée ( la joie qui nait du bonheur des autres) et l'équanimité. Tu peux te dire que ce que tu sais c'est grâce au Buddha et non par connaissance personnelle, ça calme l'orgueil :) . C'est ce que je me dis des fois. Je me dis que ma compréhension intellectuelle de son enseignement vient du faite que j'ai étudié son enseignement, et non que je l'ai compris tout seul car tout simplement je suis également ignorant, comme les autres. Cela calme l'orgueil et ça génère de la bienveillance envers les autres car nous sommes tous dans le même bateau! loveeeee
C'est pour cela que je suis chagriné de considéré Gautama comme "supérieur" à tout. Je vois les terribles effets néfastes selon moi chez certains chrétiens de croire que leur dieu unique est unique et leur foi supérieure à toute et donc que tous les non croyants sont dans l'erreur. Cela amène de terrible conséquences. Alors que pourtant aussi bien Jésus que Gautama on fait des actes évident d'humilité. D'ailleurs l'un comme l'autre prônaient l'égalité des tous les hommes.

Donc Gautama certes est un être exceptionnel, digne d'un profond respect, que je considère comme éminemment sage, mais je me méfie de l'idée de le croire "supérieur". Car qui dit au dessus dit au dessous, dualité, souffrance. Si Gautama à transcender les concepts et la dualité est-il correct de le qualifié de "supérieur" au dieux ? Comme tu l'as dis il me semble il est passé hors de ce cadre de référence, il n'est même plus "hors" car qui dit hors dit dedans encore une dualité.
Je suis peut être allez un peu fort en utilisant le mot supérieur, mea culpa. Par supérieur, je voulais simplement dire que c'est le seul (comme tous les autres samyak sambuddha avant lui) à avoir trouver le chemin qui mène à la fin de Dukkha. Mais le concept de supériorité s'arrête là. De toute façon, l'humilité est crucial.
Voyageur

"Le bouddhisme pour les nuls" que m'a offert ma compagne l'année dernière, explique vraiment très bien tous ces courants. C'est vraiment un ouvrage de base que je recommande à toute personne qui s'intéresse au bouddhisme.

Dans ce cas je ne vois pas trop comment le nommer. Siddharta est impropre, Gautama aussi, Bouddha/Eveillé je ne vois pas comment en parler puisque c'est comme prétendre connaitre la boulangerie sans être boulanger... Eh oui en effet je ne le vois pas comme un être distinct. D'ailleurs je suis une recommandation de Maître Thay, avant chaque méditation je me rappelle l'interdépendance entre le Bouddha et moi.

Rassure toi quand je parle parfois du Bouddhisme sur un autre forum ou je poste fréquemment je prends beaucoup de précaution en rappelant que je n'invente rien, que tout vient d'un autre, et qu'en plus je rappelle régulièrement que ce que je dis n'est que la façon dont je le comprends, ce que ne veut pas forcément dire que c'est la "bonne" façon. Je rappelle aussi régulièrement que je n'en suis qu'a début. Et quand je ne sais quoi répondre à une question, je le dis. Je cite aussi aisément des maîtres bouddhistes ou l'Eveillé en précisant qu'eux s'expriment souvent bien mieux que moi.

J'essais de pratiquer régulièrement 3 formes de méditation en les alternant : celle sur le souffle, la Metta Bhavana et la Vipassana. Au début quand j'ai découvert le bouddhisme je ne pratiquait que la Vipassana. Je la trouve trop "puissante" dans ses effets pour un débutant à pratiquer exclusivement. D'ailleurs il me semble qu'elle est réputé pour sa grande efficacité. D'expérience je pense qu'il vaut mieux commencer doucement, avec le souffle et la Metta. J'ai appris ces 2 formes au centre Triratna de Paris. C'est la metta que je maîtrise la moins bien.

Concernant le "Bouddha" il me semble avoir lu quelque part de la part d'un chrétien, qu'il reconnaissait que cet homme était sans doute le plus grand exemple de volonté humaine jamais rencontré.

Mais bon, comme je l'ai posté ailleurs je suis déjà coincé par mon problème de posture. Justement c'était mon jour Metta aujourd'hui et je n'y suis pas arrivé. Alors je me suis contenté de ma marche méditative.
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Upekkhā
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Quel est ce Maître Thay? Sinon je ne crois pas avoir vu une quelconque référence à la notion d'interdépendance dans les écrits. En tout cas dans le Theravada, je n'en ai jamais entendu parlé.
Voyageur

Thay c'est le diminutif de Tich Nath Han, et ce que j'appelle interdépendance c'est une autre façon de dire vacuité, co-production conditionnée si tu veux. Conditionnalité. C'est plus clair ?
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Upekkhā
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Ha ok. Par contre interdépendant et coproduction conditionnée ne sont pas la même chose. L'interdépendance sous entend une réciprocité, ce qui n'est clairement pas le cas dans la coproduction conditionnée.
Voyageur

Pourtant si je regarde simplement les l'articles de wikipédia (là je fais vite je manque de temps ce soir pour chercher dans mes sources spécifiquement bouddhistes) :

Coproduction conditionnée

La coproduction conditionnée (coproduction conditionnellen 1) (pratītyasamutpāda en sanskrit, prononcer « prətī:tyə səmŭtpα:də » ; paṭiccasamuppāda en pāḷi ; « origine conditionnée1 ») est le concept bouddhique de conditionnalité, de dépendance, de réciprocité.

L'essentiel du concept réside dans la notion d'interdépendance. Ainsi, dans le bouddhisme, tous les phénomènes sont composés et inter-dépendants, que ce soient les objets physiques, les sensations, les perceptions, la pensée, la conscience.


Et comme tout est interdépendant et conditionné, rien n'a d'existence individuel, séparée du reste, on rejoint le concept de vacuité.

Śūnyatā

Śūnyatā, terme sanskrit, (devanāgarī: शून्यता ; en pāli suññatā, en chinois kōng 空), désigne dans le bouddhisme la vacuité des êtres et des choses, leur absence d'être en soi (anātman) et de nature propre (svabhāva), autrement dit l'inexistence de toute essence, de tout caractère fixe et inchangeant. Elle s'applique aux choses aussi bien qu'aux pensées et aux états d'esprits. Elle est beaucoup liée à l'ainsité (tathātā).


La vacuité est un terme qui peut être mal interprété. Ainsi, Ringou Tulkou Rimpotché en parle en ces termes[réf. souhaitée] :

« Selon le bouddhisme, tout est en essence vacuité (śūnyatā), tant le samsâra que le nirvāṇa. Śūnyatā ne signifie pas “vide”. C'est un mot très difficile à comprendre et à définir. C'est avec réserve que je le traduis par “vacuité”. La meilleure définition est, à mon avis, “interdépendance”, ce qui signifie que toute chose dépend des autres pour exister. [...] Tout est par nature interdépendant et donc vide d'existence propre. »


Si je dois l'appliquer à la situation présente : notre échange est co-produit par toi et moi entre autre, il ne peut avoir lieu que parce que tu existes et parce que j'existe. Nous sommes l'un et l'autre en réciprocité des conditions à l'existence de cette discussion. Ma pensée, mes écrits te conditionnent tout comme mes pensée et écrits te conditionnent en cet instant, réciproquement, nous nous conditionnons l'un l'autre et nous dépendons l'un de l'autre pour avec cette conversation. De même si l'on prend cette conversation comme un phénomène, elle est "vide" d'existence propre, notre échange en tant que phénomène ne peut exister indépendamment de toi et de moi.

Voila ce que Tich Nath Han répète régulièrement d'après ce qu'il dit avant ses méditation : comme je suis composé d'éléments non-moi, le Bouddha est composé d'éléments non-Bouddha, parmi les éléments qui composent le Bouddha il y a des éléments de moi, parmi les éléments qui me composent il y a des éléments Bouddha, nous sommes interdépendants.

Tu comprends ? Je trouve que cela se tient.
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Upekkhā
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Il y a une différence entre "conditionnalité" et réciprocité.

Pour moi pratītyasamutpāda signifie plutôt que tout phénomène physique ou mental apparaît selon un concourt de conditions (conditions qui lui sont propres) qui se manifeste à un moment précis. C'est d'ailleurs l'opposé du principe du cause à effet.

Concrètement, quand les conditions nécessaires (mais non suffisantes à elles seules, c'est important de le souligner) sont réunies au même moment, elles font apparaitre un phénomène qui sera à son tour une condition.

Voici une image pour illustrer mon propos:

Image
Les flèches correspondent aux conditions et les points les phénomènes qui apparaissent.
Dans ce cas là, il n'y a aucune réciprocité. D'ailleurs on devrait plutôt dire coproduction conditionnelle car la coproduction est elle-même conditionnée.

Quand mon tympan est frappé par un son, j'entends un bruit. Le son et le tympan sont des conditions et la conscience auditive apparaît. Mais il n'y a rien de ma conscience qui retourne au son ou au tympan. Il n'y a pas de réciprocité.
Si je dois l'appliquer à la situation présente : notre échange est co-produit par toi et moi entre autre, il ne peut avoir lieu que parce que tu existes et parce que j'existe. Nous sommes l'un et l'autre en réciprocité des conditions à l'existence de cette discussion.
Je suis d'accord avec ta première phrase mais la deuxième je ne comprends pas.
Ma pensée, mes écrits te conditionnent tout comme mes pensée et écrits te conditionnent en cet instant, réciproquement, nous nous conditionnons l'un l'autre et nous dépendons l'un de l'autre pour avec cette conversation.
Non car cela ne se passe pas exactement au même moment. Tu me conditionnes dans un premier temps. Puis dans un second temps, comme les conditions le permettent, je te conditionne à mon tour. Mais si je décidais de ne pas te répondre, il n'y aurait pas de réciprocité.
Voyageur

Est ce que si je remplace le terme mutuel par réciproque et sachant que tout les phénomènes sont impermanents cela passe mieux ?

En tout cas le formulation que j'ai cité dans les articles de wikipédia elle mentionne clairement la notion de réciprocité. Je ne me sens pas compétent pour contesté Ringou Tulkou Rimpotché.

Je ne comprends pas en quoi le terme de réciprocité te pose problème. Si toi par exemple tu étais le seul à influencer les autres, à conditionner les autres, ce serait non-réciproque, mais nous nous conditionnons tous les uns les autres plus moins moins directement dans le temps et l'espace. Ce que tu écris m'influence, ce que j'écris t'influence, c'est croisé, je ne dis pas simultané, quand je parle de réciprocité cela n’inclue pas forcément la simultanéité. Tu préfères interdépendants plutôt que réciproque ? Dans "interdépendant" il y a "inter".
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Upekkhā
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Je ne comprends pas en quoi le terme de réciprocité te pose problème.
Parce que le terme d'interdépendance impose une réciprocité systématique, or ce n'est pas le cas. Je te renvoie à l'exemple du son et de la conscience auditive. D'après le principe d'interdépendance, ma conscience auditive va conditionné le son qui a elle même était conditionné par ce même son. Tu vois où est le problème?

Après je ne nie pas qu'il peut y avoir une réciprocité dans certains cas (notre discussion par exemple).
Voyageur

Ta "conscience auditive" ne va t'elle pas porter un jugement sur le son entendu ? Et donc se conditionner elle même en retour ?

Je m'explique, un son en lui même est il harmonieux ou dis-harmonieux ? Il n'est ni l'un ni l'autre. Mais notre conscience auditive peut porter un jugement dessus, erroné évidemment, et avoir l'illusion qu'il est harmonieux ou dis-harmonieux alors que le son en lui même, par lui même, n'est ni l'un ni l'autre, notre conscience auditive l’interprète dans un sens ou dans l'autre mais ce n'est pas la "réalité" du son.

Le son en lui même n'a pas le pouvoir d'être harmonieux ou dis-harmonieux, surtout que qualifier un son harmonieux ou pas dépend du gout de chacun. Donc si l'on entend un son et que notre conscience auditive le classe le qualifie de dis-harmonieux, le classe dans la catégorie "dis-harmonieux" alors le reste de notre conscience va réagir en essayant de le fuir ou de le supprimer, mais c'est le jugement de notre conscience auditive sur ce son qui nous fait le fuir ou chercher à le faire cesser par le son en lui même.

Je suis plus précis : mettons que je vive dans une famille qui déteste le rock, l'on m'a peut être "conditionnér" à ne pas aimer le "rock" maintenant ma conscience auditive qualifiera peut être le rock de dis-harmonieux alors qu'en réalité le rock par lui même n'est ni harmonieux ni dis-harmonieux, le rock est vide d'existence séparée, il est dépendant de l'oreille que l'on porte sur lui, du gout que l'on a sur lui.

Ma conscience auditive a été conditionnée à ne pas apprécier le rock, j'entends du rock, un jugement est porté, je n'aime pas le rock, j'agis pour ne plus entendre du rock, j'agis sur le rock, le rock agit sur mois, interdépendance, réciprocité.

Le son comme tout phénomène est vide d'un soi séparé et il dépend de nous comme nous dépendons de lui. i j'aime le rock, le son rock sortira de ma chaîne stéréo et j''éprouverais du plaisir, parce que ma conscience auditive plaque sur le son rock l'étiquette "aime", si ma conscience auditive à l'étiquette "n'aime pas"' sur le son rock, il ne peut sortir de ma chaîne stéréo. Et donc je n'éprouverais pas du déplaisir à l'entendre.

Est ce que cela te parles plus ?

C'est un jeu de ping ping pong. Sans compter que cela joue aussi sur le désir/répulsion.


Un tas de fumier est-il beau ou laid, agréable à sentir ou pas ? Une fleur est-elle belle ou pas ? Agréable à sentir ou pas ?

Pourtant la fleur pousse sur le fumier, si l'on regarde au delà de l'apparence, des jugements de valeur, des conditionnements esthétiques, un tas de fumier n'est ni beau ni laid, il est composé des mêmes matériaux que les étoiles ou que la fleur, et la fleur est composée partiellement de fumier puisqu'elle pousse dessus, mais on nous a conditionnés à trouver la fleur belle et le fumier laid mais en eux même ils ne sont ni l'un ni l'autre. "Ceci étant cela est". Peut être que dans un coin de la galaxie les conditionnements esthétique d'une espèce intelligente son inverse, pour eux le fumier est beau et la fleur laide, mais ils sont tout autant conditionnés que nous. Regarde plus basiquement les illusions et croyances dans lesquelles nous baignons.

Le soleil n'est pas jaune, les nuages ne sont pas blancs, le ciel n'est pas bleu. Et pourtant demande à n'importe qui et on te dira : le ciel est bleu. Mais non en fait il est noir constellé de points brillant, c'est l'atmosphère qui filtre le spectre lumineux et donne l'illusion d'un ciel bleu et d'un soleil jaune. De même, ni toi ni moins dans l'absolu ne pouvons passer au travers d'un mur, et pourtant la matière est composée de 99% de vide. Et figure toi qu'on prête justement comme aptitudes "surnaturelles" légendaires à certains sage du passé de l'Inde la capacité... de passer au travers de la matière. Étonnant non ? Peut être ont-il réussi à se défaire de l'illusion tenace que leur corps et un mur sont solide et donc ne peuvent passer l'un au travers de l'autre. Pourtant un mur et notre corps sont deux nuage d'atomes en mouvements avec 99% de vide et seulement 1% de matière solide.

Le bouddha n'a t-il pas eu une vision de toutes ses vies passées ? Donc il a effectué en pensée un voyage dans le temps le long de sa propre ligne de conditionnalité. il a vu l'enchaînement des causalité l'ayant amené ici et maintenant à l'Eveil, toutes ses incarnations passée, sous toutes les formes, y compris animales ou végétales. Dit à n'importe quelle physicien actuel que tu peux voyager dans le passé, il te rira au nez en te disant que ce n'est pas possible, parce qu'il est conditionné a croire que passé, présent et avenir sont séparé, que le passé n'est plus et le futur n'est pas encore. Que le passé est "mort" inaccessible, et le futur "pas encore né" donc inaccessible. Parce qu'il croit qu'il ne peut pas voyager, il ne le peut pas. Mais cela ne veut pas dire que la réalité soit ainsi, cela signifie simplement que nous considérons que la réalité est ainsi.

Pourtant le passé n'est pas mort et le futur est déjà là. D'ailleurs le Bouddha a dit : si vous voulez connaître votre passé, regardez votre présent, si vous voulez savoir quel sera votre futur regardez votre présent. Le présent a été décidé hier et le futur se décide aujourd'hui. Passé, présent et futur sont un flux constant et non des concepts séparés.

En principe si j'ai bien compris l'Eveil consiste entre autre à se libérer de tout jugement sur tout, à ce libéré de tout conditionnement sur tout. Le miracle de conditionnalité sur des millions d'années qu'il a fallu pour que le Bouddha puisse cueillir une simple fleur et la tendre à ses disciples pour qu'il comprennent au delà des mots est tout aussi présent dans le fumier, dans l'étoile, dans ton corps, dans un chien, c'est peut être pour cela qu'un Eveillé est , dit-on, dans un état de constant émerveillement face à tout, gens comme choses, car il a cessé de porter des jugements sur les choses et les êtres, il est libéré de l'illusion des jugements. Il voit des miracles partout. il peut s'extasier devant une brindille ou une flaque de pisse ou un tableau de Van Gogh ou un soleil couchant ou un cadavre pourrissant.

L'infini est dans la paume de la main, dans ta main il y a autant d'atomes qui par le passé on constitué des étoiles, des fleurs ou de la merde que dans un étron de chien, la forme change c'est tout mais les constituant sont les mêmes, il y a des morceaux d'étoiles et de fleur dans la merde et il y a des morceaux d'étron dans ta main. Ici maintenant la forme de la fleur est "belle", impermanence oblige un jour la fleur fanera et deviendra "laide".

Tout étant perpétuellement recyclé, lorsque le Bouddha mourut, les constituants de son corps s'éparpillèrent par diverses moyens sur toute la planète.
Le corps humain moyen contiendrait environ 7×10 puissance 27 atomes. 2500 ans de dispersion. Il y a surement quelques atomes du corps de bouddha en chacun de nous. Il y a du Bouddha en moi :) Et ce que j'allais devenir 2500 ans plus tard était déjà en partie dans le corps du Bouddha il y a 2500 ans. J'étais en le Bouddha et le Bouddha est en moi autant au niveau des idées que de la matière. Je ne peux parler de Bouddha que parce que le Bouddha a existé, et l'enseignement du Bouddha n'existe que parce que j'en parle.

Après cela rejoins une des "vision" bizarre dont je t'ai parlé qui sont difficile a expliquer, suite à mes première méditation, j'ai commencé à me dire des choses curieuses et franchement non classiques sur le temps et l'espace... j'ai tenté de les expliquer à d'autre mais sans succès...


Tu sais que la physique quantique nous donne la preuve scientifique du fait que le regard qu'une personne porte sur la réalité conditionne celle ci ? Si on place un photon sur une trajectoire qui l'amène face à un feuille de papier avec 2 fentes, tant que personne n'observe le photon, en théorie le photon passe par les 2 fentes, il est dans un état d'incertitude quantique, il est potentiellement dans les 2 fentes en même temps. Mais sitôt qu'un chercheur observe le photon là le dit photon "choisi" une fente ou l'autre. Porter à l'échelle macro atomique, celle ou toi et moi vivons, cela donne des résultats absurdes comme la fameuse expérience théorique dite du Chat de Shroedinger. Le problème c'est que ce que l'on observe au niveau quantique n'est pas ce que l'on observe à notre échelle. Du moins cela ne correspond pas à notre vision du réel.

Mais par contre on a eu la preuve scientifique que le pouvoir de la conviction altère la matière. Une femme a été diagnostiqué avec un cancer mais tantôt une analyse la déclarait positive, tantôt non, on a enchaîné plusieurs analyses sanguines sans comprendre, jusqu'a ce que l'on découvre que la jeune femme avec une double personnalité, l'une était convaincu d'avoir un cancer l'autre non, selon le moment ou l'on faisait la prise de sang, la jeune femme modifiait inconsciemment sa propre formule sanguine uniquement sur la base de sa conviction !


Donc le regard que l'on a sur la "réalité" conditionne la façon dont nous vivons cette réalité. Si quelqu'un arrive a pleinement se convaincre que son corps est non solide a 99% et que le mur en face aussi, se pourrait-il qu'il puisse passer au travers...
Dernière modification par Voyageur le 28 mars 2016, 22:58, modifié 2 fois.
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