conversation avec dieu

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yves
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je suis entrain de lire "conversation avec dieu" j'en suis au tome 2

j'ai d'abord eu une méfiance à entamer cette lecture vu comme le concept de dieu est trouble dans notre culture

ce livre est le résultat de ce qu'on appelle du "channeling" et on pourrait aussi le nommer "conversation avec le soi"

j'ai entamé cette lecture suite à une autre "voyage au confins de la conscience" qui présente de grandes similitudes avec "le manuel de méditation" d'ajhan brahm

ces 2 lectures font bouger profondément mes lignes de compréhension, elles me donnent une assise dans la compréhension des principes bouddhistes mais surtout beaucoup de joie youpi_333 ::mr yellow::


si vous voulez plus de détails n'hésitez pas à demander loveeeee
oui à ce qui est
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Compagnon

Il est vrai qu'on peut avoir grand méfiance à s'intéresser à un livre avec un titre pareil. Certains Sutras sont redoutables vis à vis de la conception monothéiste et Walpola Rahula par exemple a des mots particulièrement tranchants concernant la croyance en "Dieu" dans la nommer explicitement mais on comprends tout à fait ce qu'il veut dire et qui il vise. Ce n'est pas simple quand on a soi-même cru pendant plus de 35 ans en une certaine conception de la réalité et quand on passe à une autre qui fait des ravages sur la première. Ne pas tomber dans le piège de l'aversion totale pour la première est difficile.
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davi
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Comme tu le sais, il n'est pas bon de juger les autres religions. Chacun la sienne, en toute sincérité. Les voies du seigneur sont impénétrables; il existe 84.000 dharmas pour 84.000 types d'êtres.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Compagnon

@Davi : justement c'est pas simple quand on passe de l'une à l'autre. Toutefois il y a une différence entre juger et énoncer des faits. Dire : au nom d'une certaine conception du christianisme des femmes furent brûlées vives, des hommes furent persécuté car ils avaient une conception légèrement différente du christianisme, etc... ce n'est pas un jugement, c'est l'énoncé de fait objectifs. On ne juge pas quand on énonce des faits. C'est quand on dit : c'est bien ou c'est mal que l'on porte un jugement (moral). Honnètement : c'est "bien"' de torturé et brûlé vif quelqu'un qui ne t'a fait personnellement aucun mal simplement parce qu'il ne pense pas comme toi ? C'est correct ou "souhaitable" si tu préfères ?

Quand le Bouddha dissuade un Brahmane qui s'apprêtait à faire un holocauste d'animaux, c'est que préalablement le Bouddha a estimé que l'acte de sacrifié des animaux pour des raisons religieux n'était pas "correct" ou "recommandé" ou "souhaitable" ou "justifié" non ?

Le bouddhisme est doté d'une éthique basée notamment sur la compassion et l'interdépendance, la vacuité aussi. C'est un cadre de référence sur ce qu'il est souhaitable ou non de faire n'est ce pas ? Si on ne veut pas appeler cela un "code moral", appelons cela autrement si tu veux.

Je ne crois pas que le Bouddha interdise de porter un jugement sur autrui dans l'absolu, je crois plutôt qu'il recommande, avant toute chose, de s'appliquer déjà à soi même certains principes de vie. Après seulement on peut éventuellement observer autour de soi et voir ceux qui les respectent ou non.

Après tout, quand je Bouddha estime que la quasi totalité des être humains ne perçoit pas la réalité correctement il émet un jugement en rapport avec sa propre grille de lecture acquise par son expérience de l'Eveil n'est ce pas ? Appelle cela une évaluation objective si tu veux mais tant qu'on est pas soi même eveillé on peut dire que c'est un jugement du Bouddha.

En fait je me rend compte que je pensais justement que le bouddhisme avait pour force entre autre d'être non-prosélythe mais c'est inexacte. En effet le Bouddha a finit pas quitter sa retraite après l'Eveil et est aller au devant des hommes pour énoncé sa découverte. Certes c'était fait de manière douce, non-violente, je pense qu'il ne s'imposait pas là ou on ne voulait pas de lui et savait parfois garder le silence face à des conceptions différentes. Voir garder le silence tout court. Mais il a quand même entamé une prédication. Pour un excellent motif certes.

De même à l'intérieur des communautés monastiques il y un règlement stricte, et dans certaines, peut être toutes, il y a des pratiques collectives d'examen des fautes de chacun. Cela nécessite forcement un "jugement" : ceci est conforme à la règle, ceci n'est pas conforme à la règle.

Possible qu'un bouddha n'ai plus besoin de "juger" quoi que ce soit et regarde tout avec un œil bienveillant et équitable mais avant cet état je crains que la nature même d'un être non-eveillé le contraint à un certain jugement, sur les autres comme sur lui même, puisqu'il y a un dharma, un canot, il y a forcément ce qui est conforme ou non conforme au dharma, ce qui est dans et ce qui est hors du canot, donc une évaluation, un jugement. Je me souviens de texte bouddhique tibétains cités par Matthieu Ricard ou l'on voit des maîtres célèbres s'auto-flagellé verbalement et se jugés eux-mêmes avec sévérité quand à leurs défauts.

Fondamentalement, si l'on se base sur une grille de valeurs sensée, basée sur le bon sens, l'altruisme et guidée par la compassion, on peut juger autrui si : primo on est assez à l'aise soi-même, secondo si l'on ne juge pas pour "enfoncer" mais pour "élever" l'autre.

Exemple (grossier sans doute) : tu as un amis qui est un avare notoire par exemple, lui même se considère comme économe. Toutefois son attitude d'avarice lui nuit, il a peu d'amis, on se moque de lui dans son dos, etc.... Si tu vas lui dire : bon sang qu'est ce que tu peux être pingre, un tiroirs caisse à la place du coeur, pouah ! : là c'est un jugement moral. Mais si tu vas le voir et que tu lui dis : tiens, tu as déjà essayé de faire un don ponctuel ou durable a une oeuvre caritative, juste pour voir, voir si cela te fait quelque chose, si tu en éprouve de la satisfaction ? Juste pour essayer ? : est ce que là tu es vraiment dans le jugement moral ? Peut être pas exprimé mais dans ta tête tu en as fait un.

Je crois que le Bouddha encourage à ne pas juger autrui sur les points ou soi-même on est pas clair pour justement éviter de se voir reprocher les "faites ce que je dis pas ce que je fais" ou d'être hypocrite si tu préfères. Ou comme le disait si poétiquement Stéphane Bern dans un émission de TV un jour : quand on monte au cocotier mieux vaut avoir le derrière propre ! C'est précisément ce qui est arrivé au candidat Fillon aux élections. Il s'est présenté en chevalier blanc de la moralité en politique et comme il avait des éléments équivoques dans son passé politique, cela lui est revenu direct comme un boomerang et cela lui a sans doute coûté la présidence.

Et ce que tu vois ce que je veux dire ?

Je pense aussi que l'on peut considéré un parole comme un jugement quand elle attaque notre "soi", quand nous sommes attaché à notre "soi", alors que cela peut être simplement une vérité. Exemple, je vois un SDF dans la rue, assis par terre, il sans très mauvais, normal il ne s'est pas lavé depuis plusieurs jours. Si je dis : il sent fort. Est ce un jugement ? Tu vas me dire, on peut trouver une odeur plus forte, fort par rapport à quoi etc... mais est ce que je juge quand je dis : cette odeur agresse mes narine ? C'est un jugement ou l'énoncé objectif d'une expérience personnelle ?
Lotus Bleu

Toujours aussi agréable de te lire cher Compagnon. FleurDeLotus
Compagnon

Lotus Bleu a écrit :
28 mai 2017, 21:35
Toujours aussi agréable de te lire cher Compagnon. FleurDeLotus
Mieux vaut suspendre un tel "jugement", rien ne dit que Ted ne va pas me proposé des contre-arguments qui se tiennent XD
Ce que je dis est peut être "agréable" pour toi mais rien ne dit que cela doit "bon" au final.

Possible qu'une fois le non-soi réalisé il n'y ai plus de "jugement" puisque l'on ne pense plus en terme de "soi" et "l'autre".
Lotus Bleu

c'est la méditation du jour ?
OK ! :mrgreen:
Compagnon

Lotus Bleu a écrit :
29 mai 2017, 08:46
c'est la méditation du jour ?
OK ! :mrgreen:
C'est ce que tu as envie que ce soit. En plus j'ai répondu hier soir donc ce serait plutôt la méditation du jour précédent. :lol:
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yves
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Compagnon a écrit :
28 mai 2017, 20:46
cette odeur agresse mes narine ? C'est un jugement ou l'énoncé objectif d'une expérience personnelle ?
c'est évidement un jugement, ton nez est fait pour capter des odeurs et il n'a aucun avis sur celle-ci, il n'y a que la comparaison avec ta base de donné mémoriel qui peut aboutir à la pensée "une odeur agresse mes narines"

il n'y a qu'une infinité de cas toujours nouveau que l'on soupèse dans l'instant présent, une référence passée peut évidement s'avérer pratique mais en aucun cas elle ne peut se substituer à la valeur de l'instant présent, l'instant présent est par essence toujours nouveau

c'est une pratique méditative courante que de se rendre disponible à chaque instant présent en essayant de n'en "rater" aucun

si l'on juge c'est qu'il s'agit de notre instant présent dont on est tout à fait conscient

donc il y a une grosse différence entre un jugement qui apparaît au sein de la conscience et qui nous emporte malgré nous dans une plus ou moins longue chaîne de pensées et un jugement posé délibérément suite à une nécessité ou un besoin
oui à ce qui est
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davi
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Compagnon a écrit :
28 mai 2017, 20:46
@Davi : justement c'est pas simple quand on passe de l'une à l'autre. Toutefois il y a une différence entre juger et énoncer des faits. Dire : au nom d'une certaine conception du christianisme des femmes furent brûlées vives, des hommes furent persécuté car ils avaient une conception légèrement différente du christianisme, etc... ce n'est pas un jugement, c'est l'énoncé de fait objectifs. On ne juge pas quand on énonce des faits. C'est quand on dit : c'est bien ou c'est mal que l'on porte un jugement (moral). Honnètement : c'est "bien"' de torturé et brûlé vif quelqu'un qui ne t'a fait personnellement aucun mal simplement parce qu'il ne pense pas comme toi ? C'est correct ou "souhaitable" si tu préfères ?

Quand le Bouddha dissuade un Brahmane qui s'apprêtait à faire un holocauste d'animaux, c'est que préalablement le Bouddha a estimé que l'acte de sacrifié des animaux pour des raisons religieux n'était pas "correct" ou "recommandé" ou "souhaitable" ou "justifié" non ?

Le bouddhisme est doté d'une éthique basée notamment sur la compassion et l'interdépendance, la vacuité aussi. C'est un cadre de référence sur ce qu'il est souhaitable ou non de faire n'est ce pas ? Si on ne veut pas appeler cela un "code moral", appelons cela autrement si tu veux.

Je ne crois pas que le Bouddha interdise de porter un jugement sur autrui dans l'absolu, je crois plutôt qu'il recommande, avant toute chose, de s'appliquer déjà à soi même certains principes de vie. Après seulement on peut éventuellement observer autour de soi et voir ceux qui les respectent ou non.

Après tout, quand je Bouddha estime que la quasi totalité des être humains ne perçoit pas la réalité correctement il émet un jugement en rapport avec sa propre grille de lecture acquise par son expérience de l'Eveil n'est ce pas ? Appelle cela une évaluation objective si tu veux mais tant qu'on est pas soi même eveillé on peut dire que c'est un jugement du Bouddha.

En fait je me rend compte que je pensais justement que le bouddhisme avait pour force entre autre d'être non-prosélythe mais c'est inexacte. En effet le Bouddha a finit pas quitter sa retraite après l'Eveil et est aller au devant des hommes pour énoncé sa découverte. Certes c'était fait de manière douce, non-violente, je pense qu'il ne s'imposait pas là ou on ne voulait pas de lui et savait parfois garder le silence face à des conceptions différentes. Voir garder le silence tout court. Mais il a quand même entamé une prédication. Pour un excellent motif certes.
Concernant le conseil du Bouddha au Brahmane, es-tu sûr que c'est le Bouddha qui est venu vers lui pour lui déconseillé, ou est-ce que c'est le Brahmane qui lui a demandé conseil ou qui est venu vers lui pour débattre ? Ce que je veux dire c'est que normalement ce sont les auditeurs qui viennent au Bouddha et non le Bouddha qui va aux hommes en leur disant ce qu'il est bon de faire ou non sans que ceux-ci n'aient rien demandé. Ainsi le Bouddha n'est pas prosélyte, et c'est en ce sens que je dis qu'il n'est pas bon de juger les autres religions. Alors bien sûr quand les pensées, les paroles et les actes ont un effet direct sur nous, il convient de réagir, mais si ce n'est pas le cas, alors juger dans le sens de critiquer ou commenter dans le sens de bavarder ne sont pas compris dans l'action juste. Le jugement et la critique, que ce soit au sein de l'islam ou du bouddhisme, c'est bon entre les personnes qui ont décidé en conscience de suivre une voie spirituelle en particulier, et qui demandent expressément d'être guidés.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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