Réapprendre à méditer

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ShraWaKa
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Image Ci après extrait du livre Arahattamagga par Ajahn Mahā Boowa
disciple d’Ajahn Mun, vénérable maître dans la tradition de la forêt thaïlandaise.

Réapprendre à méditer
De nos jours, tout ce qu’il reste du bouddhisme, ce sont les paroles du Bouddha.
Seuls ses enseignements – « les Ecritures » – demeurent. Je vous demande d’être bien conscient de cela.

A cause de la corruption due à la nature trompeuse des kilesa (les pollutions mentales que sont l’avidité, l’aversion et les concepts erronés), les authentiques principes spirituels ne sont plus pratiqués aujourd’hui.

Nous permettons constamment à notre esprit d’être agité et confus, submergé par les pollutions mentales qui nous assaillent de toutes parts. Elles dominent tellement notre esprit que nous ne nous élevons jamais au-dessus de ces influences contagieuses, même si nous essayons, et la grande majorité ne s’y intéresse même pas assez pour essayer. Les gens ferment simplement les yeux et laissent l’assaut les envahir sans essayer d’y résister le moins du monde. Comme ils n’ont pas la claire conscience qui leur permettrait d’être attentifs aux conséquences de leurs pensées, tout ce qu’ils pensent et tout ce qu’ils font et disent sont des manifestations des kilesa qui les assaillent. Il y a tellement longtemps qu’ils se sont soumis à la puissance de ces forces néfastes qu’ils n’ont plus, maintenant, de motivation pour retenir leurs pensées égarées. En l’absence de l’attention, les kilesa agissent impunément, jour et nuit, dans toutes les sphères d’activité. Ce faisant, ils ne cessent d’alourdir et d’oppresser le cœur et l’esprit des gens, partout dans le monde, avec dukkha (le mal-être, la souffrance).

Au temps du Bouddha, ses disciples directs étaient de vrais pratiquants. Ils renoncèrent au monde dans le but précis de transcender dukkha. Quel que fût leur statut social, leur âge ou leur sexe, quand ils se firent ordonner sous la direction du Bouddha, ils changèrent leurs façons habituelles de penser, d’agir et de parler pour se conformer au Dhamma (la vérité de ce qui est, de la nature). Rejetant les kilesa, les disciples cessèrent de les suivre dès ce moment-là. Avec sérieux, effort et détermination, ils mirent toute leur énergie à purifier leur cœur, à le nettoyer de la contamination des kilesa.
Pour un méditant, le sérieux dans l’effort signifie principalement essayer de maintenir une attention présente et consciente, stable et continue, s’efforcer de veiller constamment sur tous les mouvements de l’esprit.

Quand l’attention préside à toutes nos activités mentales et émotionnelles, à tout moment et dans toutes les postures, cela s’appelle « l’effort juste ». Que nous soyons en train de méditer ou pas, si nous nous efforçons sérieusement de garder notre esprit fermement centré sur l’instant présent, nous repoussons constamment la menace que représentent les kilesa. Les kilesa travaillent sans relâche à éveiller en nous des pensées relatives au passé et à l’avenir, ce qui distrait l’esprit, l’éloigne du moment présent et de la présence attentive qui maintient notre effort.


Titre original : Arahattamagga, The Path to Arahantship
Traduction de Jeanne Schut source dhammadelaforet
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