Les rêves

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davi
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Ah, merci bien Axiste loveeeee
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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axiste
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Est-ce qu'on pourrait dire que ces mots sont un rêve à l'état de veille ?

Un soir quelque chose d'insolite comme un ressac prend le monde qui m'enserre et c'est dur-mou, ça vibre, et je n'ai pas de mots. Chaque moment se fracasse en sons, sensations, et je suis entrainée dans l'humidité d'une déferlante sur les galets d'une grève perdue sous une voute étoilée qui s'écroule en résonances visqueuses. Et je n'ai pas de mots.

Voilà, je suis débris sous le ciel, cascade sous le sang de ma mère, oiseau sous les coups de tonnerre, au milieu du rien et du tout.
Une cavalcade de chevaux fous piétinent mon monde, saccageant ma bulle, m'entrainant vers l'ouvert qui me traverse comme des poignards …et je meurs.
Enfin, je crois mourir.

Je meurs longuement, en hurlant avec tous les pores de ma peau à peine constituée, et mes poumons sont des bourrasques de sons qui ouvrent mes oreilles vers l'ouvert, l'ouvert…j'étais chenille dans son cocon, je suis papillon du soir, prêt à voler cette nuit.

Sous les contacts de l'air, un corps comme une rivière bouillonne et le monde est en lui.
Je l'ignore : je n'ai pas de mots et je suis sous tumulte.

Des milliards de bulles d'oxygène pénètrent mes canaux et explosent en myriades de réactions en chaîne et me voilà: ici et là.
Je l'ignore toujours.

Je suis l'ouvert sous bulle imaginaire.

Tout à coup, le chaud, le froid, l'odeur, le bruit entrent par mon corps et me tirent vers l'arrière. Mais rien ne me retient, même pas les bras qui m'élèvent…je traverse l'air à la verticale et me transforme en avion.

Bienvenue dans le monde des sens .

Entre veille et sommeil, à chaque irisation, à chaque bulle, je revis la naissance.

oiseau2julie
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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davi
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Quand une personne meurt, elle ne va nulle part, simplement le rêve continue...

Maurane.jpeg
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Tchouang-tseu a écrit :« Zhuangzi rêva une fois qu'il était un papillon, un papillon qui voletait et voltigeait alentour, heureux de lui-même et faisant ce qui lui plaisait. Il ne savait pas qu'il était Zhuangzi. Soudain, il se réveilla, et il se tenait là, un Zhuangzi indiscutable et massif. Mais il ne savait pas s'il était Zhuangzi qui avait rêvé qu'il était un papillon, ou un papillon qui rêvait qu'il était Zhuangzi. Entre Zhuangzi et un papillon, il doit bien exister une différence ! C'est ce qu'on appelle la Transformation des choses. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_R%C3%AAve_du_papillon
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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Floch
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davi a écrit :
08 mai 2018, 20:57
Quand une personne meurt, elle ne va nulle part, simplement le rêve continue...
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Le rêve de Tchuang-tseu est l'une des premières versions de l'argument du rêve...
Lorsque les gens rêvent, ils ne se rendent généralement pas compte qu'ils sont en train de rêver. Ceci a amené les philosophes à se demander si nous n'étions pas constamment en train de rêver, au lieu d'être dans la réalité éveillée comme nous le croyons ; ou du moins, à remarquer que nous ne pouvons pas être certains que nous ne sommes pas en train de rêver. Il s'agit d'une stratégie sceptique.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_R%C3%AAve_du_papillon
Je ressens parfois cette sensation de vivre dans l'illusion, un rêve éveillé et dans ces moments-là, je trouve que l'on a une vision différente de ce que l'on vit, comme si on en savourait les instants sans qu'ils puissent nous atteindre, parce que rien n'est vraiment réel...
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Floch
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davi a écrit :
08 mai 2018, 20:57
Tchouang-tseu a écrit :« Zhuangzi rêva une fois qu'il était un papillon, un papillon qui voletait et voltigeait alentour, heureux de lui-même et faisant ce qui lui plaisait. Il ne savait pas qu'il était Zhuangzi. Soudain, il se réveilla, et il se tenait là, un Zhuangzi indiscutable et massif. Mais il ne savait pas s'il était Zhuangzi qui avait rêvé qu'il était un papillon, ou un papillon qui rêvait qu'il était Zhuangzi. Entre Zhuangzi et un papillon, il doit bien exister une différence ! C'est ce qu'on appelle la Transformation des choses. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_R%C3%AAve_du_papillon
On peut se demander :
Qui était-il avant d'être papillon ?
Qui était-il lorsqu'il était papillon ?
Qui est-il maintenant ?
Le nouveau Zhuangzi a-t-il gardé en lui la transformation de lorsqu'il était papillon ?

Le rêve nous permet-il cette transformation...
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Floch
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Petit poème de Lǐ Zhēn (李祯, 1376 - 1452).

« Dans les nuits de lune
Tandis que chantait le coucou
Je rêvais d'être un papillon
Porté par le vent du printemps »

http://lerefletdelalune.blogspot.fr/201 ... illon.html
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davi
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Floch a écrit :
09 mai 2018, 09:59
Je ressens parfois cette sensation de vivre dans l'illusion, un rêve éveillé et dans ces moments-là, je trouve que l'on a une vision différente de ce que l'on vit, comme si on en savourait les instants sans qu'ils puissent nous atteindre, parce que rien n'est vraiment réel...
Le monde tel que nous le connaissons n'a pas toujours été ainsi; ce sont les scientifiques qui nous le disent. Il fût un temps, point de vie sur Terre, point de Terre, point d'Univers matériel... La réalité que nous acceptons habituellement est une apparence de réalité. Les apparences sont vides de substantialités, aussi impalpables que des pensées. Nous pensons voir des choses au loin dans l'espace alentour ? Interprétation de la pensée, toute sensation étant issue du contact avec le corps (organes des sens).

http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosbig/d ... niv1_1.htm
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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davi
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Floch a écrit :
09 mai 2018, 10:33
davi a écrit :
08 mai 2018, 20:57
Tchouang-tseu a écrit :« Zhuangzi rêva une fois qu'il était un papillon, un papillon qui voletait et voltigeait alentour, heureux de lui-même et faisant ce qui lui plaisait. Il ne savait pas qu'il était Zhuangzi. Soudain, il se réveilla, et il se tenait là, un Zhuangzi indiscutable et massif. Mais il ne savait pas s'il était Zhuangzi qui avait rêvé qu'il était un papillon, ou un papillon qui rêvait qu'il était Zhuangzi. Entre Zhuangzi et un papillon, il doit bien exister une différence ! C'est ce qu'on appelle la Transformation des choses. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_R%C3%AAve_du_papillon
On peut se demander :
Qui était-il avant d'être papillon ?
Qui était-il lorsqu'il était papillon ?
Qui est-il maintenant ?
Le nouveau Zhuangzi a-t-il gardé en lui la transformation de lorsqu'il était papillon ?

Le rêve nous permet-il cette transformation...
Du fait de l'appropriation des agrégats du corps et du mental, nous pensons être fondamentalement cet être humain qui fait l'expérience des choses. Mais cet être humain est déjà une expérience, passagère. Nous ne sommes pas plus cet être humain que l'être que nous étions dans une vie précédente, et pas plus celui que nous seront dans une vie future. Avec la fin de l'attachement vient la possibilité de se libérer de ces considérations illusoires et des souffrances qui y sont associées; redevenir ce que nous sommes vraiment.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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davi
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Le bardo du rêve
Quelle que soit la durée de notre sommeil, des rêves interviennent. Certaines personnes ne se souviennent pas de leur rêves, mais dans l’absolu, on ne peut dire qu’il y ait de sommeil sans rêve. Même si nous avons une grande activité physique ou une grande activité intellectuelle et que nous sommes épuisés par ces activités, il est certain que nous rêvons. Ces rêves, nourris par les expériences de cette vie-ci mais aussi par celles des vies antérieures, déposent dans notre continuum mental des potentialités, y laissent des empreintes. La preuve en est que nos activités diurnes, dont nous sommes préoccupés, imprègnent nos rêves. Il peut se produire aussi des expériences de rêve qui n’aient rien à voir avec une quelconque de nos activités habituelles, de nos lieux, de nos paroles habituelles. Nous devons y voir l’effet d’empreintes et de tendances anciennement déposées dans le continuum mental qui se manifestent à l’état onirique. Le fait que nous n’ayons pas toujours la mémoire de nos rêves peut être dû à des troubles de la circulation, des vents subtils qui parcourent notre corps et qui perturbent le souvenir des rêves. Certaines maladies du foie ou simplement certains repas trop copieux peuvent également empêcher ce souvenir. Le foie, en particulier, intervient sur la circulation des vents subtils à l’intérieur du corps. Par exemple, une personne qui ne s’endormirait pas entre 23 heures et 2 heures du matin alors même que le foie a une assez grande activité, n’aura pas le souvenir de ses rêves car elle n’aura pas eu le repos du corps au moment nécessaire. Généralement au petit matin, nous nous souvenons plus ou moins clairement de nos rêves ou au moins, au minimum, que nous avons rêvé. Il existe dans la voie spirituelle, des instructions qui, correctement appliquées, permettent de favoriser, développer le souvenir de nos rêves. A certaines occasions, il se peut aussi que nous rêvions longtemps et beaucoup. Nous nous demandons alors pourquoi nous rêvons tant. En particulier quand les personnes se fondent sur les instructions données par le maître qui permettent d’avoir une plus grande clarté des rêves. A un certain moment apparaît une profusion des rêves. Ceci est normal dans le processus, mais le fait d’avoir une conscience parfaitement claire de nos rêves est quelque chose qui n’arrive pas fréquemment. Que se passe-t-il dans le rêve ? C’est comme si nous laissions notre corps de l’état de veille de côté pour assumer en quelque sorte un nouveau corps, celui de l’état de rêve. Car bien évidemment nous n’emmenons pas notre corps dans le rêve. Dans les pratiques bouddhistes, plus particulièrement dans le véhicule du mantra secret, véhicule plus profond, plus ésotérique, il existe des méditations, difficiles à mener, de déités titulaires, au cours desquelles nous nous concevons sous un aspect pur et qui peuvent être mises à profit au cours même du rêve. On pourrait prendre l’exemple d’un tibétain qui viendrait en France ou ailleurs, et qui tout naturellement rêverait du Tibet. Un des instructeurs de Rinpotché au Tibet lui donnait l’exemple suivant : (souvent au Tibet, les petits assistent les parents dans les tâches domestiques ou autres comme emmener les yaks au pâturage, etc.)
« Alors qu’un petit ramenait le troupeau à la ferme, sa mère lui demanda en le grondant où était passé son chapeau, (comme il fait très froid, tous portent un chapeau).
Ce petit s’adressa à son professeur qui lui promit de retrouver son chapeau. Le professeur utilisa la maîtrise qu’il avait du rêve pour se rendre avec le corps du rêve, à travers la région à la recherche du chapeau. Il trouva le chapeau. Ne pouvant l’emporter avec le corps du rêve, il alla au petit matin le chercher avec son corps physique, le rendit à l’enfant, et tout rentra dans l’ordre. »
Ainsi, nous avons parfois intérêt pour arriver à nos fins, à avoir une maîtrise de nos rêves… ! On raconte ainsi que les pratiquants qualifiés peuvent utiliser leur maîtrise des rêves pour se débarrasser de leurs corps grossiers, et pour se rendre dans certains lieux purs, certains paradis liés à des Bouddhas. Par exemple le Bouddha Amitabha , le bouddha de lumière infinie, enseigne dans le monde de Grande Félicité le Dharma aux auditeurs qui s’y trouvent.
Certains pratiquants utilisent leurs corps de rêve pour se rendre dans ces lieux et recevoir ces enseignements qu’au petit matin ils mettent par écrit. Comme il existe en Occident beaucoup de traductions de la vie du yogi et saint Milarepa, on trouvera maints exemples de telles expériences en lisant les « Cent mille chants », sa biographie, dont l’auteur est le Bouddha Vairocana. Plus qu’une simple biographie d’ailleurs, c’est l’histoire de « sa complète libération ».
Dans les traductions occidentales, c’est Retchungpa, « celui qui est vêtu d’une petite robe de coton » qu’on lit comme nom d’auteur, car celui-ci, lui-même yogi ayant grâce aux instructions de son maître, obtenu la maîtrise des rêves, se rendait dans les mondes purs des Bouddhas pendant ses rêves. Il se rendit une fois dans le paradis pur de Vairocana, où il entendit le récit édifiant de la vie de Tilopa et Naropa, les deux premiers maîtres à l’origine de cette lignée la lignée Tilopa-Maropa-Marpa-Milarepa-Retchungpa). Alors qu’il allait quitter ce bardo du rêve où il se trouvait, une dakini l’engagea à rester encore un peu. Il fit la requête au Bouddha Vairocana de lui apprendre la vie de son maître, Milarepa. Ce qu’il obtint. Empli d’une grande joie, au petit matin, il coucha sur le papier ce qu’il avait entendu de Vairocana, c’est à dire la vie complète, exhaustive, sans aucune erreur de son maître Milarepa. C’est ainsi que celle-ci est parvenue jusqu’à nous. Pour arriver à une telle maîtrise des rêves, il faut non pas s’entraîner par soi-même mais s’appuyer sur les instructions d’un maître qualifié, c’est à dire un maître qui en a fait lui-même l’expérience.

http://dorje.lam.free.fr/articlesetconf ... bardos.pdf
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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