De même, si nous ne sommes sujet ni au nihilisme, ni à l'éternalisme, il y a bien un être sensible qui, du fait de son apparition "en dépendance" est à peu près indéfinissable, mais est pourtant bien là. La preuve, on discute ensemble.
Je crois que le thème ici est la mort, non ?
Je ne suis donc pas du tout sûr de ça après, par exemple, ma mort et je dirais même que je ne peux rien en savoir et nourrir aucune théorie. Le mode d'être que j'appelle moi sera vraisemblablement différent, selon ce que l'on perçoit de notre côté. Et ce sans avoir à me qualifier de nihiliste ou quoi que ce soit d'autre.
Ce qui perdure c'est "le sentiment de moi". A présent c'est "le sentiment de moi" qui apparaît. Si nous nous souvenons de ce qui s'est passé hier, c'est toujours "le sentiment de moi" qui est présent. Si nous nous projetons dans l'avenir, "le sentiment de moi" est encore présent. Tout change, sauf "ce sentiment de moi" qui semble toujours présent, être là. Dans une vie future, "ce sentiment de moi" continuera d'apparaître. En fait, c'est un sentiment qui apparaît/disparaît, puis apparaît/disparaît de nouveau. La mort "grossière" ne met pas fin à ce processus tout comme la mort "subtile" n'y met pas fin.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Ce n'est pas une théorie, c'est ce qui se passe en ce moment même. Cela apparaît à la conscience de saisie d'un soi. Le "moi" n'existe pas, mais "le sentiment de moi" oui il existe; il est la cause du samsara.
«Toutes les réalités sont des projections de l’esprit
Quant à l’esprit : il n’est pas d’esprit, il est vide d’essence.
Etant vide il est sans obstruction : tout peut y apparaître,
Par un parfait examen, que la conviction s’établisse.» Karmapa III, Les Souhaits du Mahâmudrâ.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Ted a cité http://www.dhammadana.org/dhamma/nibbana.htm:
De la même manière, la conscience reste collée sur son objet. C’est tout à fait naturel, c’est comme ça que cela fonctionne. Même un être pleinement libéré comme le Bienheureux, bouddha éveillé, lorsqu’il était conscient, lorsqu’il parlait, lorsqu’il marchait, cela était la conscience qui était fixée sur son objet (upadāna). La conscience a une telle faculté de coller à son objet que même lorsque Bouddha a expérimenté la cessation complète des cinq agrégats, la conscience a continué d’apparaître. Même si nibbāna est un objet bien particulier, il n’empêche que c’est un objet et c’est précisément pour cela qu’il peut être lui aussi connu de la conscience.
Oui, la fixation...upadāna. Merci Ted pour l'extrait.
Alors ce n'est pas une conscience sans objet, mais sans phénomènes matériel ni mentaux, un objet vide...j'ai bien entendu, il faut être conscient pour l'expérimenter.
Il a connu nibbāna lorsque la conscience a arrêté de se fixer sur ces objets, qui apparaissent et qui disparaissent sans cesse
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Ce sont des réponses qui s'expérimentent Boubou. Tu seras toujours insatisfait par des explications verbales.
C'est comme si on essayait de t'expliquer le goût du chocolat. Tu as plus vite fait d'en croquer un bout.
Toutes les questions que tu viens de poser trouvent leur réponse dans la méditation, la contemplation... Et quand tu sauras, c'est pas sur que tu puisses l'expliquer aux autres. Tu ne trouveras pas les mots... Sauf si tu es un peu poète, un peu artiste...
J'attendais cette réponse. Pour moi il est important que l'interlocuteur ait pris la mesure de la profondeur de ces concepts autrement qu'intellectuellement. En effet le verbe est généralement pauvre à décrire l'indescriptible et le véritable poète doit pouvoir s'effacer pour laisser jaillir la magnificence de l'intériorité.
Merci Ted. Pour le chocolat c'est de saison et il y a tant de variétés et de subtilités en son goût.