Une tentative de clarification en forme de synthèse largement plagiée sur les enseignements audio du
Vénérable Akincano que je vous recommande vivement.
Lorsqu'on évoque Sati, on parle de cette qualité utilisée dans les pratiques d'Anapanasati et Satipatthana.
En Français, on s'appuie souvent sur les termes, pleine conscience, vigilance, présence d'esprit, attention, sens de référence qui sont tous exactes mais réductionnistes…
Le mot originel provient de la langue védique dans laquelle, il signifiait, récollection ou souvenir.
Sati est parfois utilisé en ce sens restreint dans la culture bouddhiste, mais comme souvent le Bouddha à redéfini le terme afin d'en élargir la définition.
Sati, est le continuum éthiquement neutre dans lequel se déploient tous les événements de nos sens.
C'est au travers de Sati que nous sommes conscient que quelque choses se passe.
En l'absence de Sati notre esprit ne peut pas fonctionner.
La fonction fondamentale de Sati est d'apporter et rassembler les contacts qui apparaissent dans notre sphère sensorielle et de les placer devant notre 'œil intérieur'.
Sati possède également la faculté de pouvoir accompagner le mouvement d'un contact grâce à un phénomène de persistance ou résonance qui s'adapte à l'objet observé.
C'est au travers de ce mimétisme que Sati peut se développer et s'affiner en observant des objets de plus en plus subtiles.
Par ailleurs Sati n'est pas exclusive et permet aussi de balayer nos différents sens, elle a une qualité de mobilité et reste ouverte
(contrairement à la concentration de Samadhi qui se focalise et s'absorbe dans un objet unique à l’exclusion des autres).
C'est au travers de la pratique de Satipatthana que Sati va pouvoir être développée afin d’accéder à la vision pénétrante Vipassana.
Vipassana est la vision claire et directe des phénomènes, elle permettra de réaliser que notre mental conditionné déforme la réalité.
Pourquoi déforme ? parce que le processus cognitif qui élabore notre représentation du monde, mélange sournoisement la perception directe des sens avec un peu notre mémoire et de notre jugement, ce qui alimente l'illusion de l'ego.
Concrètement dans la méditation quand on pensera observer, par exemple, le mouvement de l'abdomen, on aura naturellement tendance à observer sa forme extérieure, se représentant plus ou moins inconsciemment son contour, ayant parfois recours à des planches anatomiques subliminales, bref des concepts.
Alors que la vision utile à la libération nécessite qu'on s'en tienne à une contemplation plus directe comme la tension, le relâchement, la fluidité du mouvement de l'abdomen et la manière dont ces contacts influent sur notre sphère sensorielle.
La réflexion est identique avec les enseignements qu'on a mémorisé.
Dans un mécanisme inconscient,
on cherche trop à vouloir relier l'expérience du moment avec ce qui serait supposé être.
On se remémore plus ou moins consciemment les instructions, on échafaude sur les perceptions que l'on vient d'expérimenter, décollant imperceptiblement notre esprit de la réalité…
Alors qu'il est juste nécessaire de demeurer intensément dans l'instant présent et d'observer de la manière la plus attentive et la plus continue possible, sans conceptualiser...
EDIT réparation lien vers
Re: De l'attachement à la théorie...