Ce qui naît, vit et meurt

Avatar de l’utilisateur
Floch
Messages : 483
Inscription : 05 janvier 2018, 10:37

tirru... a écrit :
01 mars 2019, 19:49
Bonsoir Circé,
Circé a écrit :
01 mars 2019, 14:46
Floch a écrit :
28 février 2019, 03:54
Ainsi, on meurt et on renait à chaque instant.
Le terme "mort", "mourir", etc. me gêne. ça ne veut rien dire. Il n'y a pas de mort. Tout bouge, change, se transforme mais ne meurt pas.
Cela rejoint ce que disait Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme ».

Le terme "mort" et "mourir" sont péjoratifs et renvoient effectivement à beaucoup d'images de destruction, de malheur pure et simple.
Les choses apparaissent, sont, puis se transforment et disparaissent; c'est l'impermanence et elles ne persistent jamais de la même manière.

Chaque instant est différent du précédent et ce sont les agrégats, les sensations, perceptions, volitions etc... qui disparaissent. C'est pour cela qu'on dit qu'on nait et meurt à chaque instant.

l'image qu'on donne à la mort peut faire peur, pourtant la mort est inéluctable et fait partie de la vie.
Dans le zen, si on vit chaque instant, ici et maintenant, il n'y a pas de passé à regretter ni de calcul pour l'avenir. On devrait accepter que tout passe.
Si on arrive à vivre dans le "ici et maintenant" comme seule réalité, la mort devient une expérience et ne devrait plus faire peur.
Dernière modification par Floch le 02 mars 2019, 00:44, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Floch
Messages : 483
Inscription : 05 janvier 2018, 10:37

Pour les autres traditions.
Ainsi, comme il a été rapporté dans une stance du Dhammapada :

« Celui qui considère son corps
Comme un mirage,
Comme un flocon d'écume,
Parviendra à ne plus voir la mort. »
Pour le Vajrayana, une étape cruciale de cette renaissance est le bardo (entre-deux), état de conscience intermédiaire entre la mort physiologique et le véritable départ dans l’autre monde.

Ainsi au chevet d’un mourant, on commence la lecture du Bardo-Thodöl (Livre tibétain des morts) et on la poursuit pendant sept semaines (qui est la durée maximale du bardo), même lorsqu’il apparaît un état d’inconscience. Il est important que le mourant se rappelle ses bonnes actions et qu’il puisse ainsi aller à la rencontre de la mort dans le sentiment d’une totale confiance à l’égard de sa vie écoulée. On évite tout pleur et toute lamentation de la part de la famille, de façon à ne pas perturber son esprit et à lui assurer une mort paisible, et par là une bonne renaissance. (...)
Avatar de l’utilisateur
axiste
Messages : 3249
Inscription : 09 mai 2008, 05:39

Bonsoir Tirru, Circé, Floch et Davi anjalimetta
@Tirru
Oui une sorte de lassitude fait abandonner bien des choses après lesquelles on courait...
Qui reprouve le corps, la sensation, etc ?
Moi qui découvre qu'il n'est pas Moi, qui fait la guerre à Moi sans vraiment savoir ou cela mène ?!
:)
Si cette vie est un instant pensée, comment ou par qui est-il connu ?
Personne à part la logique de cause à effets
C’est une logique connaissante, un flux, déjà le nommer le place à côté alors qu’il n’y a pas de choses au dehors des choses...les choses sont ainsi. Il y a la connaissance...un instant pensée en entraînant un autre, dans un flux incessant, pas de bouton off la plupart du temps...mais on peut observer, être attentif. Qui est attentif ? Il y a l’attention.

Écoute, si je reprends tes mots, « personne à part la logique de cause à effets » alors nous sommes dans la perspective d’un conditionnement total.
Cela pourrait effectivement s’appliquer au monde extérieur mais pas à nos états d’esprit ?!
Sinon, ce serait très hermétique. oiseau2julie


@Circe et Floch

Les mots ont une coloration qui nous est propre. Le mot mort autrefois je ne pouvais pas le prononcer sans être impacté, mais sa signification a changé, alors je rejoins Floch sur ce point. Le fait d’être parfois au côté de mourants a changé mon regard, je ne refuse plus ce mot, il n’a plus du tout la même signification, et comme dit Floch, la peur disparaît.
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Avatar de l’utilisateur
davi
Messages : 1129
Inscription : 28 février 2016, 11:38

tirru... a écrit :
01 mars 2019, 19:49
Bonsoir Circé,
Circé a écrit :
01 mars 2019, 14:46
Floch a écrit :
28 février 2019, 03:54
Ainsi, on meurt et on renait à chaque instant.
Le terme "mort", "mourir", etc. me gêne. ça ne veut rien dire. Il n'y a pas de mort. Tout bouge, change, se transforme mais ne meurt pas.
Cela rejoint ce que disait Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme ».

Le terme "mort" et "mourir" sont péjoratifs et renvoient effectivement à beaucoup d'images de destruction, de malheur pure et simple.
Ici je rejoints Axiste; mort n'est qu'un mot. Peut-on avoir peur de mots ? Alors bien sûr, c'est un mot à forte connotation émotionnelle. Tout cela se passe dans l'esprit. Et le changement, le fait que "tout bouge" ? Idem pour ma part. Je serais curieux de savoir comment ça se passe quand l'esprit n'est pas là; pas sûr que le changement opère toujours... Floch parle de l'ici et maintenant. Nous nous inscrivons en tant qu'individu dans un vaste ensemble dont nous ne pouvons nous extraire, mais qui ne peux pas non plus se passer de nous; c'est nous qui lui donnons son existence; heureusement que nous sommes là pour parler de lui ! :)
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Avatar de l’utilisateur
axiste
Messages : 3249
Inscription : 09 mai 2008, 05:39

mort n'est qu'un mot. Peut-on avoir peur de mots ?
On peut hélas. Mais les mots n’y sont pour rien.
Ce ferait un beau sujet de dissertation.
A méditer pour ma part.
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Avatar de l’utilisateur
Circé
Messages : 612
Inscription : 21 novembre 2016, 18:54

Un livre de Thich Nath Hanh " Il n'y a ni peur, ni mort", je vous le conseille. flower_left
Avatar de l’utilisateur
axiste
Messages : 3249
Inscription : 09 mai 2008, 05:39

Coucou Circé, c’est un très beau livre, je confirme.

Tant qu’on n’est pas réalisé, le sujet est difficile, donc là mes mots ne sont pas très éclairés...mais essayons quand même.

Si la peur disparaît, elle ne gomme pas la tristesse que l’on peut éprouver à la perte des êtres chers.

La peur disparaît face à la réalité car il n’y a pas le choix, les instants prennent tout...et ne laissent plus de place à tout le reste.
Nous sommes chaque être qui s’éteint.
Chaque personne nous enseigne beaucoup.

J’aime bien l’histoire de cette femme qui alla voir le Bouddha parce qu’elle avait perdu son enfant...allant de porte en porte sur les conseils du Bouddha, en quelque sorte, elle s‘aperçut que le poids de son malheur l‘empêchait de voir celui des autres. C’est très parlant car ici le malheur de chacun s’efface, le phénomène n’est plus appréhendé personnellement mais à une autre échelle. Comme dit Davi, nous nous inscrivons dans un vaste ensemble dont nous ne pouvons nous extraire.

Sinon, voir que tout se transforme est un autre pas... intellectuellement, il est facile de l’effectuer, mais le réaliser à chaque instant et non épisodiquement est beaucoup plus compliqué.

Il faut vraiment lâcher beaucoup. Or, il y a toujours des moments où nous ne lâchons pas.

La vie, nos expériences, nous apprennent à lâcher, c’est véritablement ce qu’elle fait. On a alors plus de compassion et d’acceptation.

Enfin, c’est une fenêtre entreouverte, un cheminement aussi... flower_left
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
Avatar de l’utilisateur
Floch
Messages : 483
Inscription : 05 janvier 2018, 10:37

axiste a écrit :
02 mars 2019, 22:15

Il faut vraiment lâcher beaucoup. Or, il y a toujours des moments où nous ne lâchons pas.

La vie, nos expériences, nous apprennent à lâcher, c’est véritablement ce qu’elle fait. On a alors plus de compassion et d’acceptation.

Enfin, c’est une fenêtre entreouverte, un cheminement aussi... flower_left
Pas facile en effet. flower_mid
davi a écrit :
02 mars 2019, 12:02

Ici je rejoints Axiste; mort n'est qu'un mot. Peut-on avoir peur de mots ? Alors bien sûr, c'est un mot à forte connotation émotionnelle. Tout cela se passe dans l'esprit.
Oui, tout comme l'image du chien n'aboie pas. :)
Maxime121
Messages : 530
Inscription : 05 mars 2019, 20:59

Tout est impermanent, malheur comme bonheur et surtout notre existence :shock:

merci pour ce partage Butterfly_tenryu
- On est tous sur Terre ,
mais pas dans la même Atmosphère !
Avatar de l’utilisateur
Floch
Messages : 483
Inscription : 05 janvier 2018, 10:37

En effet :)

Du fait de l'interdépendance, aucun phénomène n'est immuable, tout est transitoire. Il n'y a que le changement qui est constant et rien ne dure, ni les agrégats, ni la vie ni le désir qui mène à l'insatisfaction, ni la souffrance qui elle aussi se transforme.
C'est en cela que l'impermanence peut être à la fois une cause de souffrance et une chance de s'en libérer.

Thich Nhat Hanh a dit "Grâce à l'impermanence, tout est possible. La vie elle-même est possible. Si un grain de blé n'était pas impermanent, il ne pourrait se transformer en tige de blé. Et si la tige de blé n'était pas impermanente, elle ne pourrait jamais produire l'épi de blé que nous mangeons."
Répondre