Méditer sur le non-soi

Compagnon

L'univers de Pratchett est vraiment une merveille, il s'enrichi au fur et à mesure et l'auteur derrière son univers parodique tien de nombreuses réflexions sur la psychologie des gens en général, c'est loin d'être uniquement un récit de fantasy. Sans compter que les personnages sont attachants, surtout je trouve Sam Vimaire. Dans le roman "Jeu de nains" il y a une merveilleuse ode à la paternité. Qui n'a d'ailleurs jamais lu ce chez d'oeuvre qu'est "Ou est ma vache !".

Feu Terry Pratchett (il nous a quitté il y a peu) est je trouve un des plus grand romancier que je connaisse dans son genre.

Pour ton second paragraphe je ne saisis pas bien ce à quoi tu fais référence.
Avatar de l’utilisateur
Circé
Messages : 612
Inscription : 21 novembre 2016, 18:54

Axiste, tu as donné à ces 2 dames- qui paraissent bien " paumées"- une chose rare et précieuse: l'écoute. Avoir pu te parler, énoncer leur mal-être et leurs angoisses, c'est déjà beaucoup; " mettre des mots sur les maux", ça aide.
Compagnon, ton propos est très souvent axé sur la mort- dans ce post comme dans d'autres.Tu sais, là, en ce moment, tu es/nous sommes en vie. La mort viendra, en son temps; on saura comment l'appréhender-on est bouddhistes!- nous avons toujours en tête l'impermanence; nous nous préparons de notre mieux.
.Mais pour l'instant, vivons. Vivons une vie juste et utile.
Je reviens toujours sur cette phrase du DL, qui guide mon action: "faisons de notre court passage sur cette terre quelque chose d'utile".ça contient tout: l'impermanence, la vie, la mort, l'action juste.Utile pour les autres êtres vivants et la planète, utile pour nous mêmes( purifions notre karma, pratiquons, étudions les enseignements).
Bref, ne pas se plomber le moral ni se faire souffrir soi même( les autres s'en chargent) en grattant où ça fait mal. Oui, nous allons vieillir, être malades, moches, tristes, et mourir. Mais avant nous allons vivre, aimer, sourire, faire de notre monde un monde meilleur.
TNH, que tu cites souvent, tient un discours chaleureux et plein de vie. A ce propos, il a écrit un petit recueil de nouvelles que je vous recommande" L'enfant de pierre et autres contes bouddhistes" ed. Albin Michel.
Signé: " the indomitable Circé" ::mr yellow::
Avatar de l’utilisateur
davi
Messages : 1129
Inscription : 28 février 2016, 11:38

Par Ajahn Chah

93. Une vieille dame très pieuse arriva un jour en pèlerinage à Wat Pah Pong depuis sa province voisine. Elle dit à Ajahn Chah qu’elle ne pourrait pas rester longtemps car elle devait rentrer s’occuper de ses petits-enfants et, comme elle était âgée, elle demanda s’il pouvait lui donner un bref enseignement sur le Dhamma. Ajahn Chah lui répondit avec virulence ! : « !Écoutez donc !! Il n’y a personne ici — que ça !! Pas de propriétaire ! : personne qui soit vieux, qui soit jeune, qui soit bon ou mauvais, faible ou fort. Juste ça et c’est tout — différents éléments de la nature qui suivent leur cours, tous vides. Personne qui est né et personne pour mourir !! Ceux qui parlent de naissance et de mort parlent le langage des enfants ignorants. Dans le langage du coeur, du Dhamma, il n’existe rien de tel que la naissance ou la mort.! »

94. Le véritable fondement de l’enseignement est de voir le soi comme étant vide. Mais les gens viennent étudier le Dhamma pour faire grandir leur image d’eux-mêmes, ils ne veulent donc pas faire l’expérience de la souffrance ou de la difficulté. Ils veulent que tout soit agréable. Peut être veulent-ils transcender la souffrance, mais, tant qu’il y a un soi, comment peuvent-ils s’y prendre !?

95. C’est tellement facile une fois que l’on a compris. Si simple et si direct !! Quand des choses agréables se présentent, comprenez qu’elles sont vides. Quand des choses désagréables se présentent, voyez qu’elles ne vous appartiennent pas ! ; elles passent. Ne vous liez pas à elles comme si elles étaient vous, ne vous voyez pas comme les possédant. Si vous pensez que ce papayer est à vous, pourquoi n’êtes-vous pas blessé quand on le coupe !? Si vous pouvez comprendre cela, vous êtes sur la bonne voie, la voie de l’enseignement du Bouddha, de l’enseignement qui mène à la Libération.

96. Les gens n’étudient pas ce qui est au-delà du bien et du mal. C’est pourtant cela qu’il faudrait étudier. Ils disent ! : « !Je vais être comme ceci, je vais être comme cela.! » Mais jamais ils ne disent ! : « !Je ne vais rien être du tout parce qu’en réalité il n’y a pas de ‘je’.! » Cela, ils ne l’étudient pas.

97. Une fois que vous comprenez le non-soi, le fardeau de la vie disparaît. Vous êtes en paix avec le monde. Quand on voit au-delà du soi, on n’est plus attaché au bonheur et on peut être vraiment heureux. Apprenez à lâcher prise sans lutter, simplement lâcher prise, pour être exactement comme vous êtes — sans saisie, sans attachement, libre.

98. Tous les corps se composent des quatre éléments ! : la terre, l’eau, l’air et le feu. Quand ces éléments sont réunis pour former un corps, nous disons que c’est un corps masculin ou féminin ! ; nous lui attribuons un nom pour l’identifier plus facilement. Mais en réalité il n’y a personne ! : seulement de la terre, de l’eau, de l’air et du feu. Ne vous enthousiasmez pas pour un corps, ne soyez pas orgueilleux d’un corps. Si vous y regardez de près, vous n’y trouverez personne.

http://www.buddhaline.net/Le-Non-Soi
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
ted


Sutta Piṭaka >> Saṃyutta Nikāya >> Devatā Saṃyutta
SN 1.25
Satti Vaggo


— Peut-il encore? —
[ bāla: sot | paṇḍita: sage ]
Un arahant peut-il encore utiliser le mot 'je'?

Si un bhikkhou est un arahant,
Accompli, ayant détruit les impuretés mentales,
Portant son dernier corps,
Peut-il encore dire: 'Je parle'
Et peut-il dire: 'Ils me parlent'?


[Le Bouddha:]
Si un bhikkhou est un arahant,
Accompli, ayant détruit les impuretés mentales,
Portant son dernier corps,
Il peut encore dire 'Je parle',
Et il peut dire: 'Ils me parlent'.
Lucide, connaissant le langage mondain,
Pour lui ces termes ne sont qu'expressions.


Lorsqu'un bhikkhou est un arahant,
Accompli, ayant détruit les impuretés mentales,
Portant son dernier corps,
Est-ce parce qu'il a dépassé la conception (mentale)
Qu'il dit: 'Je parle', et qu'il dit: 'Ils me parlent'?


[Le Bouddha:]
Il n'y a plus d'attaches pour celui
Qui a abandonné la conception, il a rompu
Toutes les chaînes de la conception.
Bien que le sage ait transcendé la conception,
Il peut dire 'Je parle', et il peut dire: 'Ils me parlent'.
Lucide, connaissant le langage mondain,
Pour lui ces termes ne sont qu'expressions.
Source : http://www.buddha-vacana.org/fr///sutta ... 1-025.html
Répondre