Conte / Les 5 vieillards

Sourire

J'ai pas mal de livres de contes et légendes...
celui-ci, je l'ai lu dans un livre sur le thé




Très loin dans les montagnes, vivaient cinq hommes et leurs familles.
Les années passant, leurs enfants devenant des hommes et eux-même des vieillards, l'un d'entre eux, un jour, dit à ses amis :
- "Nous sommes venus ici ensemble. Nous avons cultivé nous champs ensemble. Mais à présent, mes bras sont sans force, je suis juste bon à rester assis devant la maison et ma belle-fille se moque de moi. Je vais monter un peu plus haut passer au-dessus de nos champs et de nos maisons le peu qu'il me reste à vivre."
Il s'en va. Un jour, un de ses amis, vieillissant à son tour, décide d'en faire autant. Il ne sait pas où il le trouvera, ni si il le trouvera, mais il ne veut plus rester en bas. Il monte et bientôt il a la surprise de découvrir un champ de buissons verdoyants bien rangés et bien soignés. Il s'en approche et il entend la voix de son ami qui l'appelle.
Il est comme rajeuni.
Il lui raconte comment il a découvert ces pieds de thé et a commencé à les soigner.
Et les voilà tous les deux dans le champ du matin au soir. Ils sont heureux ainsi, et quand le troisième vieillard monte à son tour il est émerveillé de les voir plus robustes que lui là où il craignait de les trouver déjà morts.
Puis viennent le quatrième, puis le cinquième...
Un jour, leurs fils veulent savoir ce qu'ils sont devenus. Ils n'ont pas bonne conscience. S'ils sont mort il faudrait leur faire des funérailles, s'ils sont vivants, il faut les ramener et prendre soin d'eux. Ils découvrent ainsi le champ de thé, et surtout ils découvrent que leurs pères ont retrouvé la force de leur jeunesse. Mais ils n'osent pas s'approcher trop. Les rochers sont trop escarpés. Ils ont trop de peine à avancer.
En apprenant cela, leurs épouses veulent qu'ils remontent là-haut pour percer ce mystère. Pourquoi les cinq vieillards garderaient-ils pour eux seuls le secret de la jeunesse éternelle ?
Ils y retournent... Et tombent dans un ravin.
Très loin dans la montagne, les cinq vieillards continuent de soigner leur champ de théiers.


FleurDeLotus
Dernière modification par Sourire le 02 juillet 2012, 14:15, modifié 1 fois.
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Longchen
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<<metta>> jap_8
L’instant présent 🙏
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Longchen
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C’est un joli conte, et c’est curieux car je m’attendais à une morale de l’histoire à la fin
(un peu comme les fables de La Fontaine), alors que ce n’est pas utile qu’il y en ait une.
Ah les conditionnements !
<<metta>>
L’instant présent 🙏
Sourire

Les fables d'Esope et de ses successeurs (dont La Fontaine) ont une morale...
De même que les "contes de fées" du XVII° au XIX° (même si elle n'est pas toujours soulignée)
Mais ça n'est pas si systématique.


Pendant des siècles, peut-être plus, on s'est contenté en occident de contes "traditionnels" dont la morale dépend beaucoup de la manière de lire de celui qui les interprète.

Mettre la morale en évidence est toujours un peu superflu, je trouve... Ca revient à empêcher les gens de réfléchir par eux-même... Mais on le fait souvent.
ardjopa

Qui es-tu ?



Un jour, une jeune guerrier indien prit un œuf dans le nid d'un aigle, l'emmena dans une ferme et le mit à couver dans la basse-cour. Quand l'œuf vint à éclore, le petit aiglon sortit et grandit parmi les poussins, picorant sa nourriture comme ses frères. Un jour, il regarda le ciel et vit un superbe aigle qui planait près des nuages. Il sentit ses ailes frémir et dit à l'un des poulets: "comme j'aimerais en faire autant!" - "ne sois pas idiot, répondit le poulet, seul un aigle peut voler aussi haut". Honteux d'avoir désiré l'impossible, le petit aigle retourna gratter la poussière et ne remit plus jamais en cause la place qu'il croyait avoir reçue sur cette terre.



Image
Jean

Pour souligner le conte d'Arjopa :

http://www.youtube.com/watch?v=EqP3wT5lpa4

http://www.youtube.com/watch?v=eq9c8s7P ... re=related

Lama Yéshé disait (dans un cadre d'un enseignement tantrique) qu'une fois qu'on avait reçu l'initiation tantrique, on était plus le Yidam que soi-même. Le "soi-même" étant impermanent et sujet à changements.

Ce que disent le conte d'Arjopa, John Lennon, Bob Dylan, Lama Yéshé c'est grosso modola même chose : "Quoi que ce soit que vous fassiez, les gens vous dégraderont, inévitable. (banalité samsarique) alors, S.V.P. ne vous dégradez pas vous-même."

Everybody must get stoned ou (c'est mieux) everybody must retrouver sa vraie nature parce que vous êtes le soleil, la lune et les étoiles.

Pour la route :

http://www.youtube.com/watch?v=Qt0nXuGZ ... re=related

http://www.lyricstime.com/bob-dylan-tru ... yrics.html
Sourire

Un jour, un jeune guerrier indien prit un œuf dans le nid d'un aigle, l'emmena dans une ferme et le mit à couver dans la basse-cour. Quand l'œuf vint à éclore, le petit aiglon sortit et grandit parmi les poussins, picorant sa nourriture comme ses frères. Un jour, il regarda le ciel et vit un superbe aigle qui planait près des nuages. Il sentit ses ailes frémir et dit à l'un des poulets: "comme j'aimerais en faire autant!" - "ne sois pas idiot, répondit le poulet, seul un aigle peut voler aussi haut". Mais l'étrange petit poulet à l'oeil perçant sentait chaque jour son bec devenir plus acéré, ses ailes être plus gênées quand il voulait les étendre un instant dans le piteux soleil du poulailler et chaque jour ses serres griffaient plus le sol. Regardant le coq se percher sur le toit du hangar, il eut envie de l'imiter. Peut-être y trouverait-il quelque bonheur ? Le coq y semblait si empli de bien-être quand il se mettait à chanter ! Comme lui, il sauta maladroitement sur la niche du chien, puis sur le toit des couvoirs, puis enfin sur le faite du toit enfin sur l'ornement du fronton. Qu'il était bien, là, dominant le poulailler et la ferme, les plumes baignées de soleil ! Pour mieux sentir la lumière, il étendit les ailes... C'est alors que la girouette à l'autre bout du toit se mit à grincer et que le vent s'engouffrant dans ses ailes le déséquilibra. Il bascula, plana un instant, vit le sol se rapprocher, crut sa dernière heure arrivée... Et puis s'envola vers le ciel bleu.



Edit...
Butterfly_tenryu Butterfly_tenryu Butterfly_tenryu :mrgreen: delphinus
ardjopa a écrit :Un jour, une jeune guerrier indien prit un œuf dans le nid d'un aigle, l'emmena dans une ferme et le mit à couver dans la basse-cour. Quand l'œuf vint à éclore, le petit aiglon sortit et grandit parmi les poussins, picorant sa nourriture comme ses frères. Un jour, il regarda le ciel et vit un superbe aigle qui planait près des nuages. Il sentit ses ailes frémir et dit à l'un des poulets: "comme j'aimerais en faire autant!" - "ne sois pas idiot, répondit le poulet, seul un aigle peut voler aussi haut". Honteux d'avoir désiré l'impossible, le petit aigle retourna gratter la poussière et ne remit plus jamais en cause la place qu'il croyait avoir reçue sur cette terre.
;-)
ted

Pas mal ton truc Ardjopa.
Au début, quand je m'entrainais aux rêves lucides et que je me réveillais après un cauchemar ou un mauvais rêve, je changeais la fin du rêve dans ma tête pour lui donner une issue plus paisible, je me concentrais dessus, puis me rendormais pour rejouer la fin du rêve de façon lucide. C'était très apaisant.
Bon, ça ne marchait pas à tous les coups, mais assez souvent quand même. :)
Sourire

Image Y'a un truc qui m'échappe...
Tu préfères la version où l'aiglon reste à gratter le sol toute sa vie ? :shock:

Image Butterfly_tenryu :neutral: shuuuut_8 :arrow:
ardjopa

Y'a un truc qui m'échappe...
Tu préfères la version où l'aiglon reste à gratter le sol toute sa vie ?
La morale de l'histoire est que très peu d'êtres utilisent réellement le pouvoir de leur vraie nature, et le courage de réaliser leurs rêves, leur liberté et ce qu'ils sont, mais son but est justement d'encourager chacun à le faire ;-)


delphinus
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