Conte / Huchté l'indien

Sourire

Souvenir d'il y a très longtemps... Histoire lue dans "J'aime Lire". Y'avait des illustrations à l'aquarelle absolument magiques qui ajoutaient beaucoup à l'histoire !


Huchté est sans doute le seul enfant de la tribu à qui sa mère n'a jamais à dire "ne t'éloigne pas trop !". Huchté boite tellement qu'il peut à peine se traîner devant le tepee pour surveiller son petit frère. Les enfants de son âge jouent à courir très vite, ils se lancent des balles, ils s'amusent avec les chiens... Lui reste assis par terre tout le jour. Sa jambe est comme une pierre et l'empêche de les rejoindre. Son père est un grand chasseur et un vaillant guerrier, mais lui ne le sera jamais.
Cette histoire se déroule il y a très longtemps. Si longtemps que la tribu d'Huchté ne possède pas de chevaux. Les chasseurs vont à pied, et les travois sont tirés par les chiens.
"Tu dois accepter cela, ou bien ton coeur aussi deviendra comme une pierre." lui a dit son père. Mais comment pourrait-il accepter ?
Les années passent. Huchté regarde ceux de son âge apprendre à tirer à l'arc et à chasser. Il voit son petit frère courir dans le camp avec les autres enfants et les gros chiens. Lui reste tout le jour assis, à se traîner autour du tepee sans pouvoir s'en éloigner, et il surveille la soupe et le bébé.
Un jour son père l'emmène hors du camp. Pour Huchté, c'est un trajet énorme ! Il lui montre le ciel, puis la terre, puis la prairie.
"Regarde le Ciel : n'est-il pas comme un père ? Regarde la Terre : n'est-elle pas comme une mère ? Regarde l'herbe, regarde les animaux : ne sont-ils pas comme des frères et des soeurs ? Tout cela est la grande famille des choses vivantes, comprends-tu ? Regarde le Monde, mon fils. Il t'enseignera qui tu es."
Mais Huchté, dont le coeur est devenu dur et lourd comme une pierre, ne comprend pas. Pourtant, dans les jours qui suivent, pour échapper à sa mère qui lui demande de surveiller le bébé et la soupe et aux moqueries des garçons de son âge et de son petit frère, s'en va marcher autour du camp. Tous les jours, il prépare un petit sac de viande séchée et s'en va à l'aube pour ne rentrer que le soir. Sa mère est contrariée. Il ne surveille plus le bébé ni le feu, et puis il pourrait se blesser. Mais son père impose silence "notre fils regarde le Monde !". Bientôt Huchté Il reste deux ou trois jours absent sans revenir. Il ne s'en rend pas compte mais sa jambe se renforce.
Et tout en marchant dans la prairie, il se sent proche de l'herbe, des nuages, des oiseaux... Mais aucun de ces frère et de ces soeurs ne peut l'aider ! Ils ont tous leur tâche, leur place dans le Monde... Mais lui ?
Un matin, alors qu'il a dormi dehors, dans un creux, un souffle chaud réveille Huchté. Au-dessus de lui, il y a un cheval. Il lui tend une poignée d'herbe. Le frère cheval la prend. Puis une autre. Alors Huchté demande au frère cheval s'il veut bien le laisser monter sr son dos. Il se lève doucement, en essayant de ne pas trébucher. Le frère cheval ne s'enfuit pas. Il tressaille à peine quand Huchté se hisse sur lui.
Huchté revient au camp à cheval.
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