Eloge du peu par Koike Ryûnosuke

Compagnon

Ce matin dans M6 info je tombe par hasard là dessus sur la toile :

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Moins, c’est mieux – "Eloge du peu", de Koike Ryûnosuke

Il habite dans un appartement de 13 m2, n’a que deux vêtements dans sa garde-robe, dit avoir pour principale possession « une table basse » et est considéré comme une figure intellectuelle majeure dans son pays, le Japon. Vous n’avez probablement jamais entendu parler de Koike Ryûnosuke ; c’est pourtant un phénomène mondial de librairie.

Ce moine bouddhiste de 39 ans a écrit en 2009 un livre référence récemment traduit en français, Éloge du peu. L’ouvrage est un guide permettant d’accéder à la « sérénité intérieure », un manuel spirituel censé rapprocher le lecteur du bonheur… Il a été vendu à plus d’un million d’exemplaires au pays du soleil levant. Deux fois plus que les meilleurs Marc Levy ou Guillaume Musso… Sa philosophie intéresse toujours plus de lecteurs dans un XXIe siècle naissant où le matérialisme à outrance heurte les limites de la planète et ne constitue plus l’idéal à atteindre pour beaucoup.

« Consentir des efforts »

Ryûnosuke l’assure : les objets qui nous entourent sont une plaie. Ils coûtent cher, sont souvent inutiles et nous embrument le cerveau comme ces lourds fichiers électroniques ralentissant le fonctionnement des ordinateurs surchargés. Première étape pour accéder au bonheur : libérer notre disque dur, vider notre environnement, faire de la place pour l’essentiel… Dans un espace apaisé et déchargé, nous sommes prêts à accéder au bonheur. Mais pour cela, il faut « consentir des efforts ». Comme tous les moines bouddhistes, Ryûnosuke s’adonne régulièrement à la méditation grâce à laquelle il s’observe de l’intérieur, sonde ses aspirations profondes, retrace l’origine de ses sentiments. Il cherche également à vivre en pleine conscience, à ne pas se laisser polluer par les pensées automatiques, souvent négatives. Koike leur préfère la concentration. « Stopper la course folle de l’esprit par le biais de la concentration est la condition sine qua non du bonheur. En surveillant attentivement le flux des informations traitées par notre esprit, nous pouvons veiller à ce qu’il ne glisse pas à notre insu vers des désirs absurdes », explique-t-il.

« Séparer nécessaire et accessoire »

La question de l’argent est au cœur de la pensée du moine zen. Il y consacre de nombreuses pages et enjoint le lecteur à séparer nécessaire et accessoire, à cerner ses réelles priorités. L’idée est simple : plus nous réussissons à nous détacher de nos désirs, plus nous pouvons consacrer temps et argent pour l’essentiel : la nourriture, le logement, les proches… Il ne s’agit donc pas de renoncer à tout, il s’agit de renoncer à rien de ce qui nous est essentiel. Voilà la définition de la sobriété. Koike parle de « frugalité généreuse ». Il n’a rien ou presque mais tout ce qu’il a compte beaucoup. Ce dépouillement conduit à l’ « ataraxie » ou « quiétude de l’âme » et donne un objectif à sa vie : « devenir une personne qui exerce une influence positive autour d’elle ».

« Même le feu vous paraîtra frais ! »

Éloge du peu est un livre de développement personnel utile et stimulant. Certains conseils du moine bouddhiste peuvent paraître étonnants, comme par exemple : « Achetez des casseroles en inox épais ! ». Le public occidental pourra s’en gausser. Mais l’essentiel est ailleurs. Dans les temps troublés que nous traversons, à l’heure où il est impératif de diminuer notre empreinte écologique pour laisser une planète vivable à nos descendants, l’appel à la sobriété de Ryûnosuke fait sens. Le moine assure : « Transcendez vos perceptions et même le feu vous paraîtra frais. » On n’est pas vraiment sûr d’y arriver mais cela vaut probablement le coup d’essayer…

Samuel Duhamel


« Éloge du peu » de Koike Ryûnosuke, éditions Philippe Picquier, 184 pages, 18 € 50

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Quand je vois le bordel et le fatra de notre appartement et le soulagement visuel que j'éprouve parfois quand on fait un peu place nette je me dit qu'il a bien raison, après, se remonter les manches et passer à la pratique c'est toujours le premier pas difficile à faire tant l'es habitudes et la lassitude sont forts. Mais en effet on doit mieux respirer visuellement et mentalement avec moins de choses autour de soi, très certainement.

Petit bémol, je trouve que le prix du livre par l'éditeur français est un peu élevé. C'est dommage. Mais bon nous sommes en France et je suppose qu'il y a beaucoup d'intermédiaires et de taxes et charges ou autres. Toutefois j'ai déjà trouvé de petits livres bouddhistes par de grands maîtres renfermant des trésors a des prix bien moins élevés. Comme quoi ce n'est pas le prix du produit qui fait la valeur du contenu.

En tout cas je suis heureux pour lui qu'il arrive ainsi à un tel contentement en ayant la force et faire le vide autour de lui, cela doit surement contribuer grandement à son bonheur ça fait plaisir à savoir et à voir :)

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ted

C'est l'esprit du vinaya.
Un moine a zéro possessions normalement. Et n'a pas le droit de manipuler d'argent. Donc, jusque là, rien de nouveau.

En revanche, les moines zen au Japon (et en France) sont des sortes de moines laïcs qui ont des possessions et manipulent de l'argent tout en "tendant" vers l'esprit du vinaya, c"est à dire éviter d'accumuler des biens matériels, une certaine austérité apparente qui en réalité consiste à se limiter aux besoins essentiels : se nourrir, se vêtir, se soigner, se loger.

Le moine zen va (en principe) décliner ces tendances en fonction de son environnement.

Vu qu'au Japon, les gens modestes vivent déjà en ville dans des appartements minuscules, c'est un bel acte de compassion que de leur présenter cela comme un acte de vertu. Mais ça frise un peu le confucianisme non ? :) Le bouddhisme au service de la paix sociale. :)
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